Zone à faibles émissions : l’écologie (encore) au détriment des plus modestes 

À l’horizon 2025, près de 40 % du parc automobile français n’aura plus accès à une quarantaine de métropoles françaises. En première ligne, les Français des territoires ruraux, contraints de se rendre dans ces villes pour avoir accès aux services publics ou pour se rendre sur leur lieu de travail.
voitures à la casse; casse; automobiles; déchets

Z.F.E. Trois lettres qui n’évoquent rien pour une grande majorité de Français mais qui risquent pourtant de bientôt restreindre leur mobilité. D’ici le 31 décembre 2024, les métropoles de plus de 150.000 habitants devront mettre en place des zones à faibles émissions mobilité (ZFE) interdisant la circulation aux véhicules anciens considérés comme polluants. Une mesure que le groupe Rassemblement national à l’Assemblée entend bien abroger à l’occasion de sa niche parlementaire, ce 12 janvier.

40 % des automobilistes bientôt exclus

« C’est une véritable bombe sociale à retardement » : Philippe Nozière, président de 40 millions d’automobilistes (association de défense des automobilistes), contacté par BV, ne masque pas son inquiétude quant à la mise en place des zones à faibles émissions dans l’ensemble des agglomérations de plus de 150.000 habitants. Prévue avant la fin de l’année 2024, ces ZFE – qui existent d’ores et déjà dans onze métropoles, dont Paris, Lyon ou Grenoble - délimitent un périmètre au sein duquel seuls les véhicules les moins polluants auront le droit de circuler. La loi d’orientation des mobilités de 2019 prévoit ainsi d’interdire l’accès de ces ZFE aux véhicules Crit’Air 5 à compter du 1er janvier 2023 ; aux Crit’Air 4 à partir du 1er janvier 2024 ; et aux Crit’Air 3 à partir du 1er janvier 2025. Autrement dit, à l’aube de l’année 2025, les véhicules essences construits avant 2006 et les véhicules diesel construits avant décembre 2010 ne pourront plus circuler dans certaines zones, de taille variable, au sein de ces agglomérations, sous peine de se faire verbaliser.

Ainsi, à l’horizon 2025, près de 40 % du parc automobile français n’aura plus accès à une quarantaine de métropoles françaises. Et ce, alors même que ces véhicules continuent de passer avec succès le contrôle technique. En première ligne, les Français des territoires ruraux, contraints de se rendre dans ces villes pour avoir accès aux services publics ou pour se rendre sur leur lieu de travail, seront concernés par cette mesure. Sans transport public, ils n’auront d’autre choix que de se séparer de leur ancienne voiture et d’en acheter une plus récente. Un luxe que beaucoup ne pourront pas se permettre. Or, malgré la menace qui pèse sur leur quotidien, une très grande partie des automobilistes ignorent encore ce dispositif. Selon le baromètre CSA de mars 2022, seuls 37 % des Français connaissent réellement les ZFE.

Une mesure antisociale

Pour justifier une telle mesure, le gouvernement assure vouloir améliorer la qualité de l’air et protéger la santé des habitants de ces villes. Mais derrière ces belles intentions se cache, une nouvelle fois, une écologie punitive au détriment des Français les plus modestes. « Car ceux qui ont des voitures anciennes sont souvent les Français les plus démunis » souligne Philippe Nozière. Et d’ajouter : « La plupart n’auront pas les moyens de remplacer leur ancien véhicule. » Et ce, alors même que près de 80 % des automobilistes bientôt interdits de circulation dans les ZFE ont besoin de se rendre dans les villes concernées.

À Paris, où Anne Hidalgo promet encore « moins de voitures pour un air plus pur » en 2023, « certains automobilistes pourront trouver des solutions grâce aux transports en commun vers la capitale qui fonctionnent relativement bien », explique l’association 40 millions d’automobilistes. Mais cette mesure concernera bientôt des communes comme Le Mans, Angers, Limoges ou Caen, des régions où la voiture est un outil de survie.

À l’heure où le RN propose l’abrogation des ZFE, Philippe Nozière appelle au pragmatisme. « Ils n’obtiendront pas la suppression des ZFE car tous les élus qui ont voté pour il y a des années ne vont pas se dédire aujourd’hui », analyse-t-il. L’association 40 millions d’automobilistes, qui entend l’impératif sanitaire, propose donc une troisième voie : créer une vignette « véhicule écologique » qui serait attribuée à toutes les voitures passant avec succès le contrôle technique et un contrôle de conformité environnementale (déjà existant) renforcé.

Mais si l’exécutif persiste à vouloir appliquer les ZFE, Philippe Nozière craint une gronde sociale. « Les gilets jaunes se sont soulevés pour quelques centimes sur le prix du carburant. Là, il est question de plusieurs milliers d’euros. On risque d’avoir les gilets jaunes "puissance 10". »

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

67 commentaires

  1. La dictature de la voiture électrique:
    1 – son bilan global écologique est désastreux , production des batteries , recyclage des batteries usées .
    2 – son bilan financier est désastreux , cout d’achat , cout de l’équipement domestique pour la recharge (et il faut avoir une maison individuelle), cout de remplacement des batteries (les vendeurs n’en parlent jamais , très difficile de savoir),
    cout des pneumatiques spéciaux .
    3 – son usage sur longue distance est aléatoire , stations non équipées , temps de recharge , autonomie indiquée fausse si on ajoute le froid , le chaud , la pluie , la neige, la nuit.

  2. Après les sanctions contre la Russie, le gouvernement se permet d’avoir du souci pour l’environnement dans l’intérêt louable des Français. Ces dirigeants sont abjects et je pense que les Français soutenant cet écologie politique sont abjects ou des imbéciles heureux.

  3. Le plus grand danger connu à ce jour ce sont « les écologistes » ! Ils nous tuent à petit feu, dans quel monde vivons-nous , évidemment ceux qui votent de telles lois ne sont pas concernés, ils y a tellement de choses à faire pour améliorer le quotidien, et ne parlons pas du tout électrique !! Je ne sais pas si l’herbe est plus verte ailleurs mais ce pays devient invivable, et à n’en pas douter toutes ces voitures « polluantes«  iront polluer d’autres parties du monde.

  4. Quand on se pose la question, quel est le plus grand fléau de l’humanité, les réponse aux quelles on pense sont la guerre, la religion, le cancer, la peste ? Non, le plus grand fléau de l’humanité c’est les écolos !

  5. Il semblerait que tout est fait pour que le peuple se soulève, mais dans quel but, un grand « reset » ? …

  6. Mais enfin que le peuple se révolte contre ces décisions iniques, d’autant que l’air des villes n’a jamais été aussi pur, il est temps de remettre les écologistes à leur place , d’autant qu’entre nous la planète n’en a rien à cirer de leur singeries, la terre dure depuis des millions d’années, elle a connu des périodes bien plus riches en CO2, ce qui au passage a créé le pétrole et autres gaz, la punition verte ça suffit.

  7. Inversons la machine !!! Il faut que la France périphérique interdise son accès aux parisiens, bordelais, lyonnais etc… il faut que toutes formes de marchandises venant alimenter leurs magasins soient systématiquement interdits de passage et ne traversent plus la France périphérique au nom de la dictature écologique… les habitants de ces grandes villes devront apprendre à vivre un recyclage complet et se subvenir à eux mêmes !!! Aucune eau ne pourra venir de l’extérieur, aucun déchet ne pourra quitter ces grandes métropoles pour polluer nôtre belle France périphérique … Il faut absolument que cette population écolo bobo apprenne à vivre enfin en écolo bobo responsable et qu’on l’amène au bout de sa folie narcissique aveugle à géométrie variable ! Parce qu’en réalité, qui est vraiment éco responsable en France ? La France périphérique ou la France des grandes villes ? Qui pollue véritablement, qui détruit la nature ?

    • En voilà une idée merveilleuse !
      A mettre en application le plus vite possible.
      Malheureusement il y aura toujours des urbains qui n’y peuvent rien et qui subissent aussi la folie des écolos.

  8. Cette mesure est vraiment inique. Dans cette France nous aurons ceux qui ont les moyens d’avoir le véhicule approprié et les autres. Ces derniers n’auront qu’à faire avec. Nous pouvons aussi prévoir qu’à terme le contrôle technique pénalisera les véhicules soi-disant non conformes. Il faudra donc prévoir des parkings à la périphérie des villes concernées et des navettes parking/centre ville pour que chacun puisse vaquer à ses occupations. Navettes à prix modéré, si possible.

  9. Et ce alors que l’air des villes n’a jamais été d’aussi bonne qualité. Les petites industries polluantes ont disparu des banlieues, on ne chauffe plus au charbon et les voitures n’émettent plus grand chose de mauvais.

  10. Circuler librement constitue un droit fondamental. Les progressistes font preuve d’énormément de légèreté.

    • Oh, non , pas de légèreté, mais de soumission aux lobbys s’estimant être supérieurs voulant asservir les illettrés qui ne sont que des riens sur un quai de gare (sans train pour raisons de coupures d’électricité) , qui ne comprennent pas la pensée complexe des « zélites » et que le « roi » a envie d’em***der!

  11. Marant la croque mort qui donne le programme de l’enterrement de la capital du monde la moins bien gérée, la plus dangereuse et la plus crasseuse. Pauvre Paris d’il y a 50 ans dirigé par de tels individus totalement dégeantés.

  12. Quel impact sur la couche d’ozone de Macron pour se rendre au qatar , quels impacts sur la couche d’ozone des avions , et surtout ces gros cargos qui livrent le made in Chine alors que nous devrions reprendre le contrôle de la fabrication de beaucoup de choses chez nous .La crise du covid et le manque de nombreux médicaments et autres composants devraient être la priorité du gouvernement plutôt que de privé de nombreux français de leur outil de travail .

  13. Donc interdit d’aller à la grande ville pour travailler, avoir des services publics, se soigner.
    Je propose que la France périphérique et rurale n’envoient plus sa production agricole dans les grandes agglomérations et la garde pour elle (de toute façon les camions ne seront plus autorisés à rentrer) et que ces nouveaux territoires perdus de la République fassent sécession. Après tout, cet État ne nous sert plus à grand-chose. Vive la France Campagnarde libre et indépendante !

    • Nos guignols à roulettes seraient en plus foutus de taxer tous les transporteurs ne répondant pas aux nouvelles enc…. normes.

      Pour le petit particulier, c’est déjà acté.

      J’ai une voiture de 25 ans, qui roule très bien et ne pourrai donc plus, sans doute, aller travailler.

      Ah! Du pain bénit pour les farces de l’ordre qui se régaleront d’une telle sinécure, à sanctionner toujours le même, qu’on pressure, pendant que le pays s’effondre.

      2025 sera peut-être l’année du réveil; si, avant, nous ne sommes pas allés le chercher, l’autre, puisqu’il nous y invitait.

    • SI seulement les routiers faisaient un blocus absolu pour ces ZFE au sujet des livraisons des denrées qui viennent de la zone périphérique urbaine et rurale ! …
      Ces « bobos-écolos-vertpastèques » sont tout aussi nocifs que les coucous politicards qui ont eu le culots de croire à cette mise en place d’un système « ZFE » …
      Plus d’énergie électrique nucléaire + éolienne intermittentes + voitures électriques + ZFE = idéologie d’une minorité d’abrutis qui ne savent pas faire la différence entre un cornichon et un radis et qui veulent régenter les « vies sociétales » du peuple …
      Stop ou encore ? …

    • Et comme au temps de l’occupation les bourgeois des grandes villes vont aller à la campagne pour s’approvisionner , en 39/45 avec la voiture gazogène , en 2023 avec la voiture électrique.

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