ZFE : fin avril, la reprise des débats s’annonce musclée

« On peut gagner. Mais, nous, il faudra qu'on soit très présents, et LR plus que d'habitude », confie Pierre Meurin (RN)
Pierre Meurin (RN) - Capture écran Assemblée nationale
Pierre Meurin (RN) - Capture écran Assemblée nationale

Vendredi 11 avril à minuit, les députés ont suspendu l’examen du projet de loi dit de « simplification ». Après quatre premiers jours de débats houleux émaillés de nombreux incidents, deux évidences s’imposent : il restera beaucoup de travail, lors de la reprise des travaux prévue le 29 avril, puisqu’un bon millier d’amendements restent à débattre. Par ailleurs, l’ambiance s’annonce plutôt chaude, certains sujets faisant polémique, notamment celui des zones à faibles émissions (ZFE), qui fait l’objet d’un amendement gouvernemental.

Le 11 dans la soirée, un échange n’est pas passé inaperçu. Le député RN du Gard, Pierre Meurin, qui avait fait voter, le 26 mars, la suppression des ZFE en commission des lois de l’Assemblée nationale, a interpellé le ministre de l'Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification, Laurent Marcangeli, s’inquiétant que le temps manque pour aller « au terme de l'examen de ce texte à la rentrée sur une journée et demie de débat ». Il exigeait « une réponse du gouvernement sur le sort qu'il réserve à ce texte et son inscription en séance, pour qu'on puisse faire ce travail sérieux ». Le député écologiste des Yvelines Benjamin Lucas-Lundy est alors intervenu, encourageant « le gouvernement à retirer son texte […] : qu’on arrête de tout supprimer sous prétexte de vouloir simplifier la vie économique ». Après avoir répondu à ce dernier « je sais que vous vous en fichez […] il y a des femmes et des hommes qui attendent de la simplification, il y a des femmes et des hommes, dans ce pays, qui en ont marre de ces normes qui les étouffent », le ministre s’est tourné vers Pierre Meurin pour lui répondre à son tour : « Je prends l'engagement que nous allons aller au bout. »

Trois stratégies antagonistes

Ces brefs échanges témoignent des positions très tranchées qui s’affrontent sur la question des ZFE. Les opposants demandent aujourd’hui que soit confirmée leur suppression pure et simple. Les partisans des ZFE exigent que soit retiré l’ensemble du projet de loi de simplification, ce qui permettrait le maintien en l’état des 25 ZFE actuelles. Et au milieu de la mêlée, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, tente de sauver le dispositif ZFE par un amendement le limitant (dans un premier temps ?) aux métropoles parisienne et lyonnaise.

Contacté par BV, Pierre Meurin nous confirme le rapport de force qui s’est mis en place autour de ces trois stratégies antagonistes. « Au-delà de mes collègues [du RN, NDLR], je sais que, normalement, chez LR, ils tiennent le cap de la suppression pure et simple », estime le député gardois, pour qui « les insoumis ne veulent pas soutenir l'amendement du gouvernement : ils s'abstiendront ». En face, « les socialistes et les écologistes soutiendront probablement l'amendement du gouvernement », pronostique-t-il, se montrant plus circonspect quant à l’attitude du bloc central. « Je pense à Henri Alfandari, côté Horizons, [député d'Indre-et-Loire, NDLR] qui me dit "Oui, j'ai voté avec toi en commission, mais je vais peut-être voter l'amendement d’Agnès Pannier-Runacher". Donc, les équilibres pourraient bouger. » Sans se montrer pessimiste, Pierre Meurin veut rester prudent : « Quelques députés du bloc central garderont le cap quand même, notamment dans les circonscriptions rurales », donc « on peut gagner. Mais, nous, il faudra qu'on soit très présents et que les Républicains le soient un peu plus que d'habitude. »

La capacité de mobilisation des anti-ZFE s’annonce d’autant plus déterminante que le groupe parlementaire Droite républicaine (LR) est le plus absent de tous au sein de l’Assemblée nationale et que l’unique amendement gouvernemental sur le sujet est noyé au milieu de centaines d’autres qui suscitent un intérêt très variable aux yeux de nombre de parlementaires. Interrogé par BV sur sa position, à deux semaines de la reprise du débat parlementaire, Alexandre Jardin, qui fédère de nombreux élus et associations autour de son mouvement Les Gueux, nous confirme qu'il lance « un appel à tous les élus locaux conscients des ravages causés par les ZFE pour qu'ils appellent et mobilisent le député de leur circonscription ». La bagarre anti-ZFE est loin d'être close.

Vos commentaires

33 commentaires

  1. Je voudrai savoir quand les français se débarrasserons des écologistes intégristes bobos qui commencent pour être poli a casser les pieds à beaucoup de français.

  2. Abrogation pure et simple de cette loi scélérate des ZFE ou révolte des gueux, on va pas refaire le coup des gilets jaune et se vendre au diable

  3. Il ne suffit pas de faire des projets de loi, il faut aussi faire des études d’impact, mais ce n’est jamais fait parce qui compte c’est de faire une loi.

    • Un référendum simplifierait tout et éviterait ces débats stériles. Hélas il faut bien justifier son gros salaire et imposer son idéologie punitive. Après tout les manants peuvent disparaitre, il y a l’immigration pour les remplacer.

    • @Leturlupin :  » parce qui compte c’est de faire une loi » c’est surtout une loi pour créer des zones ou les manants sans le sous pourront être exclus, les bourgeois friqués en rêvent, à l’obsession du manant esclave tenu en laisse.

  4. Si on vote contre la ZFE , l europe nous donnera pas des milliard de subvention.. ( message asséné par le gouvernement).. sauf que ces subventions données par l Europe sont en fait payées par nos impots. Donc il faut bouger la ligne au niveau européen. Et que nos députés européen nous fassent faire des économies ( fin de la subvention = baisse du budget européen = baisse de nos impots)

    • @sylvain13 : « l europe nous donnera pas des milliard de subvention » raison pour laquelle il faut en sortir au plus vite et enfin mener nos affaires comme le peuple l’entend : soyons clair, LE PEUPLE le vrai, celui qui travaille pas celui qui en vit.

  5. Une fois de plus les LR vont faire preuve de grand courage. Leurs électeurs sont majoritairement contre les ZFE. Mais les députés de ce parti on la trouille de la gauche, alors ils vont se débrouiller pour ne pas être là le jour du vote… Ne pas prendre parti. Etre transparents. Incapables de s’affirmer. Et ils prétendent vouloir gouverner la France. Vous comprenez pourquoi il en sont à une cinquantaine de députés après avoir un temps eu des majorités absolues. Il est est vrai en ce temps là, leurs « patrons » s’appelaient Charles De Gaulle ou Georges Pompidou… pas Laurent Wauqier.

  6. Comme quoi sortir une mauvaise décision du chapeau magicien est beaucoup plus simple que de l’annuler car les effets néfastes des ZFE facilement prévisibles seront bien supérieur aux hypothétiques avantages. Ce ne sera pas une première malheureusement.

  7. Faudra rendre publique la liste des absents à un vote de première importance pour les gueux. Faudra aussi m’expliquer la démocratie ou des gens non élus ont un pouvoir de nuisance illimité et dont plus de 70% de la population ne veut plus.

    • Un pays qui ne demande pas son avis au peuple ou quand exceptionnellement le fait et s’assoit dessus ne peut pas être une démocratie; il faut employer un autre terme . Lequel? Pour la France je l’ignore; Ploutocratie peut être?

    • Cela fait depuis Mitterrand qu’ils réfléchissent a interdire aux citoyens citoyennes la possession d’un véhicule personnel au nom de la pollution , avec les ZFE c’est le commencement de cette interdiction avec pour ceux celles qui le peuvent financièrement changer leur véhicule thermique par de l’électrique, autrement dit , les gueux utilisés les transports en communs uniquement ou bien marcher.

  8. Hélas, c’est se battre pour avoir le droit de payer les amendes déja prévues par l’Union Européenne si on renonce aux ZFE. Ce n’est pas par là qu’il faut commencer. Il faut que les chefs d’état dignes de ce nom et qui disposent d’une majorité parlementaire se mettent d’accord pour demander la destitution d’UVDL et un changement radical des orientations politiques : Italie, pays de l’Est, Danemark, et tous les pays qui n’en peuvent plus du délire immigrationniste et écologique imposée par la Commission. La France sera hélas absente, car nous avons un traitre à la tête de l’Etat.

    • Les amendes de l’UE ? Et bien il n’y qu’à pas les payer et les envoyer paître façon Trump. Elle va faire quoi après la commission européenne ? Nous contraindre avec ses petits bras musclés ? Et si elle persiste à vouloir nous sanctionner, suppression de la contribution française à l’Europe.Voys verrez que ça la fera réfléchir.Et puis la véritable solution est la sortie totale de l’UE qui est une véritable dictature avec sa diablesse Von Der Layen qui ne travaille en fait que pour l’Allemagne.

  9. Comme disait l’autre : à Pâques ou à la Trinité !
    Il fut plus simple de faire une stupide sur la parité que de faire cette loi fourre-tout sur la suppression des ZFE et la fermeture de tous ces Comités Théodules qui coûte un pognon de dingue…
    Le bien-être des bobos va-t-il encore plomber les « gueux » ?

  10. À quoi servent ces députés grassement payés qui ne viennent pas aux débats ?
    Si on les virait, ça en ferait de la simplification.

  11. Il est absolument indispensable que ces zones d’exclusion soient supprimées. Les élus qui ne s’y opposeront pas seront définitivement bannis, et on leur fera payer leur idéologie d’exclusion, d’appartement contre les gueux

    • Les ZFE sont comme les « obligations vaccinales », les « élus du peuple » vont voter mais seront exempts de respecter cette nouvelle dictature ! …
      CA ne peut que mal finir ! …

    • La vérité, c’est que tous ces parlementaires siègeant à Paris n’ont plus aucun pouvoir, tout est décidé à Bruxelles et avalisé automatiquement par Strasbourg où chaque député est chouchouté pour tout voter sans faire de vagues. Rien ne pourra changer sans un Frexit, ou bien la révolte d’une majorité de gouvernements nationaux.

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