Wauquiez prend pour modèles Giorgia Meloni et Sarah Knafo contre Retailleau

Baroud d'honneur dans une élection dominée par Retailleau ou réelle droitisation de rupture ? Réponse dimanche soir.
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Ces 17 et 18 mai, les 120.000 adhérents LR vont choisir qui de Laurent Wauquiez ou de Bruno Retailleau deviendra président de leur parti. Si la campagne a été de bonne tenue, les deux leaders, assumant une ligne résolument à droite, ont tenté de se démarquer sur la stratégie gouvernementale.

Wauquiez abat ses dernières cartes : Meloni, Knafo, Philippe de Villiers

Si Bruno Retailleau a été la véritable révélation politique depuis septembre, c'est à sa nomination à Beauvau qu'il le doit. En assumant une parole décomplexée sur la sécurité, l'immigration et l'Algérie, il s'est rendu indispensable à Barnier comme à Bayrou pour arrimer LR à la majorité relative qui les soutient. Il a fait le pari de l'action, rappelant que, malgré des défaites cuisantes, LR restait bien un parti de gouvernement. Laurent Wauquiez a donc dû se démarquer sur ce plan là, mettant en valeur son anti-macronisme en dénonçant l'ambiguïté et l'impuissance d'un Retailleau soumis aux orientations macronistes : « J'ai voulu porter ma conviction d'une droite libre et indépendante, Et pour ça, ce n'est pas possible que le président de notre famille politique soit en même temps dans un gouvernement sous la tutelle d'Emmanuel Macron. » Mais Laurent Wauquiez a également fortement droitisé son discours; dans les derniers jours de sa campagne, en érigeant comme modèles pour lui Giorgia Meloni et Sarah Knafo. Pas besoin d'aller piocher dans les rangs RN : il avait à sa disposition le président du Conseil italien, qui séduit au-delà de la droite partout en Europe, et l'eurodéputée de Reconquête dont la compétence et la maîtrise des dossiers font mouche, au Parlement européen comme sur les plateaux télé. Pourquoi le modèle Meloni pour Wauquiez ? « Parce qu’avec elle, au moins, a-t-il confié sur LCI, il n’y a pas seulement des paroles, il y a des résultats. »

Face à Sonia Mabrouk, il s'est positionné en rassembleur d'une droite qui irait des macronistes de droite déçus jusqu'à Sarah Knafo et Philippe de Villiers. Bonne stratégie, à la Sarko, et qui a certainement un écho chez les adhérents LR, remobilisés pour cette élection qui a boosté le nombre d'adhésions au parti.

Prendre date pour l'avenir

Pour Wauquiez, cette « radicalisation » droitière ne présente que des avantages. Face à Bruno Retailleau, il n'avait pas d'autre choix que celui d'un dépassement par la droite. En outsider, tel un Chirac ou un Sarkozy naguère, il lui fallait incarner une forme de rupture, et l'heure, en France comme dans le monde, est aux leaders de rupture. Mais même en cas d'échec pour la présidence de son parti, Wauquiez pourra continuer dans cette voie : face à un Bayrou broyé et à un gouvernement en sursis, entraînant une balladurisation ou une démission de Retailleau, son choix s'avérera porteur pour la présidentielle de 2027. Et rien ne dit que Retailleau président LR et ministre ou ex-ministre de Macron-Bayrou conserverait sa popularité. En somme, le combat Retailleau-Wauquiez risque de se poursuivre, devenant plus une affaire d'hommes que de ligne, puisque les deux la revendiquent clairement à droite. En tout cas, pour le moment, cette élection interne a trouvé sa place et son public : entre un macronisme pathétique, un gouvernement Bayrou aux abois et un RN sonné par l'inéligibilité de Marine Le Pen, les deux prétendants ont su redorer le blason de leur parti.

Une bonne nouvelle pour la droite nationale

Quelle que soit l'issue du vote interne LR, ce nouvel épisode témoigne de la droitisation de l'électorat que les leaders LR assument désormais sans complexe, chacun à sa façon. Mais aussi de la fin des cordons sanitaires : après Éric Ciotti qui avait officiellement, en tant que président LR, brisé le mur, Retailleau comme Wauquiez ont opéré le même mouvement dextrogyre cher à Guillaume Bernard. Avec un dernier pas qu'ils se gardent d'opérer, celui de l'alliance électorale. Wauquiez l'a redit dans cette même émission : pas d'alliance avec le RN. Mais le temps de la cohérence entre la ligne (de droite) et l'alliance (à droite) n'est plus très loin : quand la poignée de députés LR restants constatera que sa survie électorale passe par l'alliance avec le RN plutôt qu'avec un macronisme impopulaire, le fruit sera mûr. Ce serait d'ailleurs l'ultime tabou à faire tomber pour LR : un Laurent Wauquiez avide de rupture garde-t-il cette dernière carte pour l'élection d'après ?

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Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

144 commentaires

  1. concernant LR de WAUQUIEZ RETAILLEAU je vous d’ écouter l’ excellente intervention vendredi soir sur CNEWS de PHILIPPE DE VILLIERS tout est dit

  2. c ‘est toujours pareille en campagne LR bombe le torse et joue plus à droite tu meurs mais quand les élus LR sont en place ils trahissent leurs électeurs alors WAUQUIEZ parle de KNAFO DE VILLIERS et RETAILLEAU parle comme ZEMMOUR ou MARECHAL sur le plan identitaire bref je n’ ai plus pas confiance en LR et je vais vous dire pourquoi parce qu’ il y aurait déjà des alliances pour les municipales avec les groupes ensemble horizon et modem donc rien ne changera .Il faut que les électeurs de LR prennent conscience que la véritable oui c’ est PHILIPPE DE VILLIERS SARAH KNAFO MARION MARECHAL ERIC CIOTTI ERIC ZEMMOUR ou l’ excellent souverainiste DUPONT AIGNAN parce que ces gens n’ ont jamais menti ni trahi

  3. Retailleau et Wauquiez ont tous les deux compris les attentes des Français. Tous les deux, chacun à sa façon, « surfent » sur cette vague pour prendre la tête de LR. Tous les deux, chacun dans son style, dont comme l’a fait un certain… Sarkosy. Un des objectifs de Sarkosy était de « plumer » la volaille électorale du FN. Même s’ils n’en font pas état, Retailleau comme Wauquiez visent le même objectif, à titre perso j’en suis convaincu, de tailler des croupières au RN et à MLP ou Bardella. Cela dit, par rapport à l’époque Sarkosy, le RN est à un étiage beaucoup plus élevé que celui du FN il y a 20 ans. Par rapport à « l’ère » sarkosyste, la situation du pays était moins catastrophique qu’aujourd’hui et LR se situe à un étiage bien plus bas que l’ex UMP! N’étant pas LR, je me fiche de savoir qui de Retailleau ou de Wauquiez sera à la tête de LR, mais ce qui m’u=intéresse, combien de Français sont prêts, une fois de plus à prendre le risque d’accorder du crédit à des gens qui parlent sur l’immigration et l’insécurité comme un RN « hard »? Comment Retailleau et Wauquiez peuvent-ils être crédibles quand, pour continuer à complaire aux bien-pensants, ils continuent de diaboliser le RN alors qu’une fois de plus, ils font du RN en parole? Tant pis pour les lecteurs LR de Boulevard Voltaire, je souhaite que la mascarade Retailleau-Wauquiez se solde par un fiasco électoral et qu’enfin, et pour de bon, LR reste à un étiage électoral très bas! Si la France se trouve dans cette situation, il n’y a pas que la gauche et Macron qui en portent la responsabilité. Le RPR, l’UDF, puis l’UMP ont aussi une grande responsabilité! Combien de dignitaires LR, ont au cours de ces 10 dernières années appelé à « faire barrage » et ont apporté leurs voix à la gauche puis à Macron? Que les lecteurs LR de BV me maudissent si tel devait être leur bon plaisir. Cela ne changera rien. Je le redis: je souhaite que la table soit totalement renversée et le fiasco de LR en fait partie!

    • Entièrement de votre avis. Ces LR ne sont que des traîtres. Traîtres à leur parole, traîtres envers les électeurs. Traîtres à la Nation France.
      Aucun crédit à accorder à ce petit marquis poudré de Wauqier. C’est un pro-Europe convaincu ainsi qu’un pro-islam. N’a-t-il pas inauguré en juillet 2012, une mosquée au Puy-en-Velay lorsqu’il était maire de cette bourgade?

  4. En aucune façon cela fera oublier les trahisons des Républicains tout le long de ces 30 dernières années. L’opportunisme électoral ne pourra jamais remplacer une réelle conviction. Comment voulez-vous que des Knaffo, Dupont-Aignan, Zemmour ou encore le Pen s’allient avec ces tartuffes progressistes maastrichiens.

    • Qui crachent sur le FN-RN.
      .mais n’hésitent pas à s’allier aux voyous de LFI.
      Wauquiez. NON MERCI !!

  5. Aucune confiance en Wauquiez, et son repas à 400.000 euros il le rembourse quand ?
    Un arriviste et franc comme un âne qui recule

  6. Wauquiez transpire la fausseté, jamais je ne voterai pour les LR, ils nous ont trahis de manière éhontée.

  7. Deux tartuffes : Wauquiez réélu député en juin grâce au désistement du candidat NFP en sa faveur contre un candidat RN; Retailleau qui appartient à un gouvernement d’un président socialiste, et j’en passe, qui parle béaucoup mais n’agit pas, qui traite MLP et le RN de gauchiste, et qui copie tous ses thèmes. Et ne pas oublier qu’il a adoubé le Front Républicain et son alliance avec LFI. Des pinpins anti patriotes ces deux bonimenteurs.

    • @Loubiarnès

      Cela parle comme le RN, cela fait du RN « hard », n’hésite pas à taxer le RN de partie de gauche, et ensuite, pour être bien vu par les bien-pensants, appelle « à faire barrage » en soutenant des candidats de gauche ou macronistes. Rien de nouveau sous le soleil! J’espère que cette opération « surenchère » se solde par un fiasco et que LR soit enfin marginalisé pour de bon! Que les LR de BV me maudissent ou non, ne change rien à mon état d’esprit!

      • @SAMU31
        Vous êtes très fort. Vous arrivez à lire dans mes pensées! Je vous confirme qu’en 2017 j’avais voté MLP, puis FN. En avril 2022, j’avais d’abord voté Zemmour puis MLP. En juin 2024 j’avais voté pour la liste Maréchal puis pour le candidat RN!

        Oui SAMU31, vous l’avez parfaitement deviné: je fais partie de ceux qui n’ont jamais obéi aux injonctions d’où qu’elles venaient, intimant l’ordre à faire barrage! Pour 2027 je souhaite la candidature d’un Trump ou Milei français. Si au 2e tour MLP ou Bardella devait se retrouver face à Mélenchon ou Bilderberg Edouard Philippe, il va sans dire que je refuserai d’obéir à ceux qui appelleront à « faire barrage ». SAMU13, j’en veux beaucoup à ces LR qui ont été RPR, puis UMP qui ont fait cause commune avec la gauche et les macronistes. C’est votre droit d’en pincer pour Retailleau ou (et) Wauquiez et, c’est surtout votre droit d’être « obéissant » et de « faire barrage ». Le moment venu pensez-y! SAMU31, que les lecteurs LR de BV me maudissent mais, ils ne me feront pas « rentrer dans le rang »!

        Excellente fin de dimanche!

  8. Cela prouve encore une fois « Les convictions profondes « !!! des LR … Entre un qui avouait qu’il ne travaillerait jamais avec Macron avec lequel il n’était pas compatible..On connait la suite !!! et l’autre dont les idées évoluent au gré du vent ..Ajoutez à tout ça un zeste de Pécresse,Bertrand,Copé et vous avez un parti qui est très fort en « bla bla » dans l opposition et aux abonnés absents au pouvoir !!!

    • @RBATI

      La question de fond est la suivante; combien d’électeurs se laisseront séduire par un discours RN « hard » de la part de gens qui de manière répétée ont un discours de campagne électorale et sont ensuite à la remorque de la gauche et de Macron? Si, peu d’électeurs vont se laisser abusés, la surenchère de Wauquiez et les coups de menton de Retailleau auront fait pschitt. Mais si une nouvelle fois ils sont nombreux à se jeter dans les bars de gens qui se soumis tant de fois à la gauche et à Macron, c’est à désespérer!

  9. Quand on a des convictions et la volonté de sauver son pays de la ruine et de l’abandon de sa culture historique, il n’est pas anormal de voir deux candidats être en lice pour gérer le virage qui se promet particulièrement difficile à maîtriser. Ce sont des adversaires, pas des ennemis, il se battent pour la même cause.

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