[VIVE LA FRANCE] Violette Dorange, l’héroïne du Vendée Globe

Si Charlie Dalin restera dans les annales du Vendée Globe comme le grand vainqueur de la 10e édition de cette audacieuse course à la voile autour du monde en solitaire, sans assistance, la jeune Violette Dorange, avec sa frimousse rieuse, en restera l’héroïne dans l’imaginaire du grand public. Attendue aux Sables-d’Olonne dans la nuit de ce dimanche, après 90 jours de navigation à travers les quatre océans du globe, elle devrait bénéficier d’un accueil en mer comme à terre hors norme. Par précaution, la préfecture a d’ailleurs prévu de renforcer ses équipes, non qu’il y ait quelques risques de débordements, mais simplement pour gérer le flot attendu des 10.000 supporters.
@VioletteDorange vient d'arriver dans le chenal, acclamée par une foule aussi nombreuse que le jour du départ du @VendeeGlobe pic.twitter.com/7x2YqogJks
— Iris BRIDIER (@IrisBridier) February 9, 2025
Malgré ses 23 ans, cette navigatrice avait déjà à son actif un joli palmarès d’aventurière. Dès l’âge de 15 ans, elle traversait la Manche entre l’île de Wight et Cherbourg à bord d’un Optimist™, ce tout petit dériveur d’initiation à la voile. Et l’année suivante, en 2017, elle récidive au détroit de Gibraltar. Tout en poursuivant ses études et en faisant partie de l’équipe de France de voile légère, elle se perfectionne en vue de la Mini Transat, une course vers les Antilles en deux étapes, à bord d’un voilier de 6,5 mètres, en 2019. Suivra sa première participation à la Solitaire du Figaro, le passage obligé de tout coureur du large. En 2022, elle termine 10e pour sa troisième participation. Elle est désormais fin prête pour une grande traversée de l’Atlantique. Elle convainc Jean Le Cam, lui-même grand héros du Vendée Globe car il est le seul à l’avoir fait six fois, de lui céder Hubert, son 60 pieds avec lequel il avait bouclé le tour, il y a quatre ans. Le projet « Vendée » de Violette est lancé avec - cerise sur le gâteau - les conseils, façon transmission du savoir, du grand marin breton. « Nous avons été séduits par cette jeune femme à la tête bien faite. Sa passion pour la compétition, son engagement, sa persévérance dans des courses très exigeantes parlent pour elle », déclarait Jean Le Cam, avant le départ.
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Et Violette a multiplié les entraînements par tous les temps pour se familiariser avec une tout autre échelle : un bateau de 18,28 mètres sur 5,85 mètres doté d’un mât de 29 mètres est autrement plus exigeant, rapide, puissant et donc physique qu’un Figaro Bénéteau de 10,89 mètres. Elle a mis les mains dans le cambouis du moteur, s’est investie dans l’électricité et l’électronique, la météo, a démonté les winches, appris à réparer une voile et les bases de la stratification. Car dans le Vendée, il faut être autonome.
« Ce qui intéresse le public, c’est l’histoire, pas la vitesse »
Mais ce ne sont pas seulement ses exploits d’adolescente et de jeune navigatrice qui ont su captiver des dizaines de milliers de fans, marins ou non. Ce sont ses récits quotidiens depuis son Imoca Devenir. Elle raconte, simple, un peu enjouée, souvent rieuse, ses misères et ses joies. Elle sait partager ses émotions devant un beau coucher de soleil ou face à une tuile technique sur son compte Instagram. 586.000 followers ont vécu par procuration ses peurs dans la tempête, ses craintes de croiser un iceberg, son cauchemar d’avoir à monter en haut du mât, sa lassitude de manger du lyophilisé et cette joie immense, pour tout mari,n de passer le mythique cap Horn, sentir l’odeur de la terre. « Ça fait vraiment bizarre », a-t-elle avoué, après ces semaines d’odeur de mer et d’embruns. Violette Dorange a donc bien compris son mentor Jean, qui a toujours répété : « Ce qui intéresse le public, c’est l’histoire, pas la vitesse. »
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Toutefois, la performance de Violette va bien au-delà. Elle sait sans doute jouer avec les algorithmes d’Instagram pour multiplier le nombre de vues de ses vidéos - c’est sa génération. Mais elle sait surtout jouer avec le creux des vagues, les courants et les vents contraires, choisir les bonnes options et les bons réglages. Comme les autres skippers engagés dans ce défi marathon, elle a su pendant trois mois manœuvrer avec talent son bateau, maîtriser ses peurs et gérer ses angoisses, seule, face aux caprices de l’océan, à la violence du vent, aux aléas techniques et aux fortunes de mer.
Ces marins sont la partie émergée de ce qui reste d’audace, de courage, d’élan dans notre société civile où un jeune apprenti a l’interdiction de grimper plus de trois marches d’une échelle, où les garçons bouchers en formation n’ont pas le droit d’utiliser un couteau et où les petits mitrons ne peuvent embaucher avant 8 heures ! Ces skippers sont des personnalités dont le caractère n’aura pas été bridé par des parents frileux qui obligent leur enfant de 3 ans à porter casque, coudières et genouillères pour enfourcher une draisienne... Violette Dorange avait forcément eu soutien et encouragement de ses parents à 15 ans, pour traverser la Manche en solitaire…

@Thomas Deregnieaux / Qaptur

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18 commentaires
Toutes mes sincères félicitations à la pétillante Violette ! Courage et ténacité sont parmi les qualités qui l’animent ! Un bel exemple à suivre par nos chères têtes blondes ! Je ne parle même pas des autres.
Bravo et respect, pas de bla bla du résultat et une envergure exemplaire, tout ce qu’on pourrait attendre des gens de pouvoir!
Vive la Vendée libre!
Oui elle est très attachante et représente bien la France. Réaliser ça à 23 ans pendant une année de césure de l’INSA (école d’ingénieurs de haut niveau), chapeau !
Elle a fait une magnifique chronique hebdomadaire de son aventure dans « un grand journal du soir ». Elle y décrit ses joies, ses galères, son état d’esprit. Passionnant !
Bravo Violette…ne lâche rien !
Voilà une belle jeune fille qui devrait être montré en exemple mais qui est trop »genrée » selon les codes en vigueur: femme, blanche, vaillante, intelligente etc … bref, à l encontre du nouveau credo
En tant qu’ancien marin et l’expérience que j’en est tirer cette jeune personne me remplis d’émotion ainsi que tout ceux qui osent se lancer dans ce tour du monde sans escale sans assistance a savoir que dans les quarantièmes il y a certaines zones ou les secours seraient très compliqués. Bravo à cette jeune femme Violette Dorange sans oublier ceux qui ont créé cette aventure Vendée Globe et merci au navigateur Philippe Jeantot, avec l’aide de Philippe de Villiers. Encore merci a tous.
Tous les Médias l’ont ignorée , la vitesse ne sert à rien , mais elle a été au bout du défit sans casser son bateau , et sans accidents !
Bravo Violette , dans cette course après le temps seule compte votre courage et votre investissement à arriver au Port !
Elle arrive après 91 jours de solitude sur les océans. Heureusement qu’on pouvait suivre ses exploits sur facebook car les grands médias l’ont ignorée pendant ces trois mois. Aujourd’hui, elle va animer la Vendée alors les TV parisiennes envahissent les lieux car il y a de l’audimat à gratter. Les petites radios et tv locales sont invitées à attendre sur les strapontins…. C’est mon billet d’humeur !
Quel magnifique exemple.
Bravo!
Félicitations à Violette…
Un immense coup de chapeau à cette magtnifique jeune femme. Une grande dame de la mer parfumée aux embruns. Qu’elle soit un exemple pour notre jeunesse à qui cette socièté de dégénérés interdit de prendre le moindre risque sous couvert de sécurité inutile. Nous avons pourtant une belle jeunesse qui demande qu’à s’affirmer, et que nous devons laisser vivre. Encore bravo Madame, vous respirez la joie de vivre.
» un jeune apprenti a l’interdiction de grimper plus de trois marches d’une échelle, où les garçons bouchers en formation n’ont pas le droit d’utiliser un couteau et où les petits mitrons ne peuvent embaucher avant 8 heures » !!
C’est un peu et même beaucoup, à cause de ces aberrations que la France « va si bien ». Mais ne vivons nous pas en Absurdie depuis des décennies ? En attendant, mille bravo à cete jeune « aventurière ». Je lui souhaite bon vent pour la suite …………
Ajoutons le joies du scoutisme et des camps de vacances d’aujourd’hui, où faire un feu, construire une cabane (avec scies et couteaux !), ou ne pas respecter scrupuleusement la chaine du froid des aliments, sont considérés comme trop dangereux…
Correspondant journellement avec elle, quel sacré petit bout de femme, voici un beau modèle pour notre jeunesse qui passe son temps à « chirouner » sur la dureté de leur vie de feignants.
Magnifique.
Remarquable.
Et le plus difficile, pour avoir dû le faire, c’est la gestion du sommeil, c’est harassant Chapeau, Violette.
Exact ! Et encore faut pas tomber en panne de pilote auto…