Villepin, personnalité politique préférée des Français : un signe pour 2027 ?

Dans notre pays de sans-culottes, on n’aime rien tant que les noms à particule.
Capture écran BFMTV
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C’est une nouvelle étonnante pour tout le monde, sauf pour lui, probablement. Dominique de Villepin fait une entrée fracassante dans le baromètre IFOP-Fiducial des personnalités politiques préférées des Français, directement à la première place, au coude-à-coude avec Édouard Philippe.

Apprécié jusqu’à l’extrême gauche

Depuis des mois, il travaille à son retour sur le devant de la scène. Dominique de Villepin fut Premier ministre de Jacques Chirac, il fut aussi secrétaire général de l’Élysée (la dissolution de 1997, c’est son idée). Mais, dans l’esprit de l’opinion publique, il est ministre des Affaires étrangères à vie, un peu comme Jack Lang à la Culture. Il y a des profils, comme ça, qui correspondent à l’idée que le peuple se fait de telle ou telle fonction. Lang, avec ses écharpes fuchsia et ses fêtes de tout et n’importe quoi, est l’idéal platonicien du cultureux. Villepin, avec sa haute stature, sa diction ciselée, son verbe napoléonien et ses amitiés internationales, est celui du diplomate français. Il le sait, il aime bien ça et il ne déteste pas en jouer… et le contexte géopolitique le sert remarquablement.

Apprécié jusqu’à l’extrême gauche (Manuel Bompard loue sa « parole utile »), défenseur d’une solution équilibrée dans le conflit qui oppose Israël au Hamas, il est en droit de penser, avec ce sondage, que son moment est venu et qu’il incarne une forme de recours au milieu d’un régime moribond. La Chiraquie, avec ses grandes formules et ses fausses factures, ne l’a pas marqué au fer rouge. Il a pourtant été mis en cause plusieurs fois, mais sans plus. Les affaires font « pschitt », comme au temps de Chirac.

À droite, on se souvient de son échec au moment du CPE et on critique sa prise de position contre Retailleau sur l’Algérie - que le flamboyant diplomate, au passage, refuse de qualifier de dictature. Qu’importe ! En janvier, Villepin confiait à Mediapart qu’il ne refuserait pas d’être « aux avant-postes » pour « mener le combat ». C’est sa version, élégante et guerrière, du « pas seulement quand je me rase » de Sarkozy en 2005. On a compris.

Villepin 2027 ?

En 2011, Dominique de Villepin avait déjà fait le coup de la candidature à la présidentielle, avant de reculer faute de parrainages. Cette fois, s’il y va, il pourrait réunir, sur les cendres de la Macronie, les centristes, l’aile droite de Renaissance, la gauche qui miserait sur lui plutôt que sur Marine Le Pen, les bourgeois qui le trouvent « raisonnable », les ménagères qui le trouvent « distingué »… Ce ne serait pas un boulevard, mais ce n’est déjà plus un cul-de-sac.

Alors, imaginons : Dominique de Villepin est candidat à la présidence de la République en 2027. Il donne des gages à la gauche et à la droite molle ; il ressort du grenier le petit théâtre antifasciste de l’entre-deux-tours, avec ses guignols à pancarte et ses gendarmes audiovisuels ; il passe de justesse face à Marine Le Pen. Les banlieues se tiennent tranquilles en espérant que cet ami du monde arabe haussera le ton avec Israël. Les journalistes font des reportages people au lieu d’aller au fond des choses, parce que dans notre pays de sans-culottes, on n’aime rien tant que les noms à particule. Les retraités l’aiment bien parce qu’il leur rappelle la République d’avant. Bref, rien ne change : retour en 2005. Macron l’adoube officiellement.

Alors, suprême paradoxe, c’est un hussard au verbe incantatoire qui injectera, dans la carotide d’une France à l’agonie, un sédatif fatal qui ressemble à « l’eau verte du Léthé » chantée par Baudelaire. C’est peut-être le sens de ce sondage. Les partisans de l’« aide active à mourir » le disent d’ailleurs : pour vous porter le coup fatal, il n’y a rien de plus rassurant qu’un proche.

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

196 commentaires

  1. Le problème est moins de connaître l’identité du guignol faisant l’objet de la promotion du moment que l’aveuglement des 18,8 millions de Français qui ont réélu Macron en 2022. La « personnalité », elle, sera remplacée autant de fois que les « influenceurs » dont elle est le pion considéreront qu’il faut le faire avant de trouver le meilleur produit à faire avaler aux Français. En revanche, les 18,8 millions d’électeurs de Macron, eux, ils sont toujours là. Et ces amateurs de malbouffe politique sont toujours prêts à avaler n’importe quoi pourvu que ce soit servi avec cette vieille sauce dont raffolent les castors.

  2. Totalement bidonné ! Les jeunes ne le connaissent pas et les anciens le connaissent trop ! Serions nous devant une Macronade ?

  3. Un acteur comme les autres dans le monde qui vit de nous et qu’on nomme politique. Loin d’être sot, il l’est aussi de nos intérêts vitaux. Il a investi sur son coup de menton à l’ONU pour nous éviter une aventure proche-orientale sans gloire, une posture à la Cyrano qui a bien plu aux déjà retraités de l’époque.

  4. Les sondages sont fait pour nous dire ce qu’il faut penser. Mais les faits son têtus… lesx sondeurs nous disait que Yannick Noah était le préféré des Francais mais quand il est venu faire une tournée en France elle a dû être annulée faute de public pour remplir ses salles. Ils nous disaient que Trump était battu… On voit le resultat. Alors, que Villepin qui a tout raté, à commencer par sa subtile dissolution en 1995, sorte de sa boîte et devienne tout soudain le préféré des Français… j’attends de voir combien il fera s’il se présente aux élections… un petit Bertrand, dans son genre ?

  5. Autant Mr Villepinte a été parfait lors de la guerre en Irak, autant il est maintenant à côté de la plaque quant aux relations avec tous ces pays qui ne nous veulent aucun bien !

  6. espérons que les français qui viennent de vivre avec le plus pourri des gouvernements de la 5ème république auront été vaccinés , et voterons aux prochaines élections , ni pour la macronie, ni pour la gauche et surtout ni les LR maqué à Macron mais voterons pour une union des droites qui je l’espère se formera ! c’est la seul solution pour redresser la France !

  7. Arrêtez avec ces faux sondages.C’est toujours un instrument pour orienter les gens;
    Est ce qu’un jour les Français réfléchirons par eux-même et arrêterons de voter pour des gens qui détruisent notre France?

  8. Qui serait étonné ? C’est une nouvelle tout a la fois dramatique mais en réalité peu étonnante. Elle démontre au moins deux ou trois choses. 1) la France est fondamentalement à gauche . N’oublions pas que ce type va à la fête de l’huma ce que Chirac aurait pu faire . 2) il est l’exemple parfait de la droite d’extrême gauche 3) son score démontre que les français dans leur idiotie habituelle s’accroche au passé politique s’imaginant revenir aux années 90 . 4) ils s’imaginent une France bien métissée regroupant en son sein la prostituée migratoire et la vieille France vermoulue. Dans cette hypothèse , meme a 80 ans il faudra partir.

  9. Il faut arrêter avec toujours les mêmes et on recommence, surtout quand ils ont brillés au firmament de leurs incompétences. Laissons les dinosaures là où ils doivent être, dans la préhistoire. Exigeons pour les futurs élus des prérequis incontournables. Arrêtons d’élire ces profiteurs pour la plus part, grâce à leurs tronches.

  10. Cette soi-disant popularité n’est qu’un mensonge pour orienter le vote des électeurs indécis en 2027 et faire en sorte que tout continue comme prévu pour les tenants de l’Union Européenne et les mondialistes,ce qu’est Villepin en réalité. Cependant,ils vont être nombreux à vouloir la place de Macron, car entre Wauquier, Bertrand, Retailleau, Villepin, Philippe, ils n’ont pas fini de se bouffer la gueule, le problème c’est que ce sont des gens dit de droite qui font une politique de gauche, donc un sacré parterre de menteurs éhonté.

  11. Hugo disait d’un intempérant orateur : c’est un ragoût qui bout mais sans viande. Quel « fuego » dans le verbe dans cet inquisiteur qu’un président promettait d’accrocher à un croc de boucherie. Je n’en crois pas mes sondages ni par quelle fielleuse vilenie, certains chevaux de retour croient encore monter en selle. Comme si nous serions encore prisonniers pour cinq ans des ecuries d’Augias

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