Val-d’Oise : des dealers agressent un pharmacien dans le dos

À quoi ont donc servi les opérations « Place nette » ? Un an après, un pharmacien se fait agresser par des dealers...
© Photo de Dima Mukhin sur Unsplash
© Photo de Dima Mukhin sur Unsplash

« Nous ne laisserons rien passer. » À Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), l’émotion reste vive. Cinq jours après l’agression d’un pharmacien par une bande de jeunes dealers, la mairie et les habitants expriment leur colère. Ensemble, ils se sont rassemblés ce 9 mai pour dénoncer l’insécurité. « C’est avec émotion et colère que j’ai appris l’agression du pharmacien des Carreaux, s’indigne Djida Techtach, maire divers gauche de la commune, sur son compte Facebook. Nous restons pleinement mobilisés pour la sécurité des Beauvillésois. » « Au-delà de l’émotion, il faut de l’action. […] La peur doit changer de camp », poursuit l’édile. À ses côtés, le collectif des mères et pères du quartier se mobilise pour « dire stop à la violence ». Parmi eux, le pharmacien, le visage encore tuméfié, refuse de se laisser intimider.

Des dealers qui squattent le trottoir

Les faits remontent au 7 mai dernier. En fin de journée, Medhi, le gérant de la pharmacie du quartier des Carreaux, remarque une bande installée devant son officine. Comme à leur habitude, ces jeunes squattent le trottoir pour vendre de la drogue. Outre leurs trafics, ils s’amusent à faire rebondir leur ballon sur la vitre du magasin. Agacé, Mehdi finit par sortir pour leur demander d’arrêter. Mais alors qu’il retourne dans sa boutique, le pharmacien est violemment attaqué par derrière. Les jeunes dealers - au nombre de six - lui assènent plusieurs coups. Mehdi finit par perdre connaissance. L’une de ses collègues sort de la pharmacie pour lui venir en aide et se retrouve également prise à partie. Rapidement, les jeunes prennent la fuite. Medhi doit être transporté aux urgences. Il souffre de plusieurs fractures.

Ces jeunes, décrits comme « vêtus de noir » par Le Parisien, sont bien connus du quartier. Le groupe squatte régulièrement les trottoirs pour ses trafics. L’odeur de cannabis flotte toute la journée dans les rues alentour, et même à l’intérieur de la pharmacie. « Ils empoisonnent la vie de tout le monde », dénonce Djida Techtach. Après l’agression du pharmacien, le procureur a été saisi. Une procédure est en cours pour tenter de les interpeller. Contactée, la préfecture du Val-d'Oise n'a pas encore répondu à nos sollicitations.

Pour l’heure, face à des riverains inquiets, la police a décidé d’organiser des rondes régulières dans le quartier. La municipalité réfléchit également à installer davantage de caméras de surveillance. Mais auprès du Quotidien des pharmaciens, Mehdi se montre lucide. « Les engagements d’un week-end ne sont pas suffisants, ce ne sont pas une médaille et une marche blanche qui me sauveront d’un coup de couteau. Nous avons besoin d’une solution durable. »

À quoi ont donc servi les opérations « Place nette » ?

D’autant plus que les actions passées ne semblent pas avoir suffi à mettre fin au trafic de drogue et à l’insécurité. Villiers-le-Bel, comme de nombreuses communes de France, avait été le théâtre des opérations « Place nette XXL », au mois de mai 2024. Ces opérations étaient destinées à lutter contre le trafic de drogue. « Empêcher les gens de consommer, arrêter des dealers, démanteler des points de deal… » étaient les objectifs affichés par Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur. À Villiers-le-Bel, les forces de l’ordre ont ratissé les quartiers pour lutter contre la délinquance. Mais pour quel résultat ? Un an après, un pharmacien se fait agresser en pleine journée devant son officine par des jeunes dealers…

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

27 commentaires

  1. La justice ne sert à rien ,il ne faut pas faire de vagues par crainte d » enflammer les banlieues!
    Pauvre France!

  2. La France est gangrénée par la drogue !Cette recrudescence de dealers est en rapport avec cette immigration incontrôlée ,il faut bien survivre et vendre de la drogue ne demande pas de diplômes!

  3. poudre aux yeux que tout cela….en revanche , peut etre que 5 ans de travaux forcés avec travail a la pelle et a la pioche 12 h par jour 6 jours par semaine avec a l issue de la fin de la peine une certitude qu en cas de réitération la peine sera doublée serait efficace…sans en etre sur on pourrait essayer…

  4. Je ne crois pas que Terra Nova se soit risqué à une explication sur ce sujet. Mais peut-être laissent t-ils à macron le loisir d’aborder le problème ce soir…

  5. Et on veut aller faire la guerre aux Russes !! Commençons à mettre de l’ordre chez nous si nous en sommes capables ??

  6. Darmanin minstre de l’intérieur voulait hier plus de policier.mais aujourd’hui darmanin garde des sceaux pourquoi ne demande t’il pas à la justice de condamner ces délinquants à la peine la plus forte.. si la peine encourus est jusqu’à 2 ans de prison ( exemple) alors que Darmanin fasse appel à chaque jugement donnant un stage de citoyenneté.. n est ce pas son rôle?.

  7. routine, routine. Et après? le « ministre » va se déplacer, faire un bôdiskour et pfffff. Com’dab.

  8. Pour information….un pharmacien propriétaire d’une pharmacie n’est pas le gérant mais le titulaire.
    Une pharmacie n’est pas un magasin mais une officine…

  9. Un édile de papier, fort en gueule et incompétent. Vivement les prochaines municipales, en espérant que les électeurs n’auront pas une mémoire défaillante.
    Un pharmacien attaqué « dans le dos » : dans le dos, masqués, à plusieurs – à 6 ! – contre un seul… : de la racaille en bande.
    Macron, au lieu de t’agiter dans tous les sens, prends enfin les décisions régaliennes qui découlent de la digne fonction de Président de la République. Aie enfin le courage de ton titre.

  10. Les opérations place nette ? Des opérations de communication qui auront coûté un pognon de dingue aux contribuables spoliés. Ces meme contribuables qui, grâce à un QI plus élevé que les politicards qui vivent à leurs crochets avaient compris le but publicitaire de ces opérations. Nis irresponsables font mumuse …

  11. L’état de droit ne doit pas s’appliquer pour les trafiquants de drogue. Les clients doivent perdre toutes aides sociales, les logements sociaux, les emplois publics, le droit de vote, et leur responsabilité parentale doit être questionnée.

  12. Des caméras ne serviront à rien, parce qu’il n’y personne derrière et que les coupables sont systématiquement relâchés. Nous avons le même problème dans mon quartier (93) où des « jeunes » se regroupaient par dizaines, bloquaient les trottoirs, parfois la voie de circulation, utilisant les voitures en stationnement comme tables de pique-nique (il y a de nombreux kebabs dans la rue). Nous avons fait une pétition et nous sommes allés jusqu’au Procureur de la République. Résultat, la police est intervenue, distribuant des contraventions et arrêtant les contrevenants. Après plusieurs interventions, les avocats des délinquants ont déposé plainte contre la police pour « harcèlement ». Le groupe en question s’est déplacé plus loin pendant quelques mois, puis il s’est reconstitué environ 6 mois plus tard, comme si de rien n’était.
    Je soutiens mon confrère agressé, mais il ne faut jamais intervenir directement, surtout pas seul et ne JAMAIS tourner le dos à ces racailles, c’est leur donner une occasion trop belle de vous attaquer. Toujours rester de face, si possible dos au mur pour ne pas se faire encercler. Après, à un contre six, il ne faut pas se faire d’illusions, ces gens agissent en meute, jamais seul, toujours par derrière et si possible armés. Devant ce genre de problème, il faut appeler la police, c’est leur boulot, pas celui du citoyen lambda, après tout on paye nos impôts pour être protégés et on en paye beaucoup. Si mon confrère avait mis une baffe à un des jeunes, il se serait retrouvé au tribunal et condamné sûrement à une peine conséquente. En revanche les racailles qui l’ont agressé s’en sortiront avec un rappel à la loi, du sursis et continueront à squatter devant son officine.

  13. Ben quoi ! Ce sont de bons petits français bien de chez nous. Ils ont des droits, dont celui d’agresser leur voisin, même s’ils s’assoient sur « les devoirs » …

    • Bien de chez nous …? Les territoires dont ils proviennent ne sont plus français depuis quelques décennies, ils ont eu leur indépendance, tandis que la France a dû renoncer à sa souveraineté.

  14. Tant que les forces de l’ordre seront bridées et auront peur d’être sanctionnées,voire d’aller en prison en cas d’intervention qui les pousserait aller plus loin dans leur action, comme l’a précisé un syndicaliste sur Cnews avant hier, parce que les politiciens ne veulent pas prendre la responsabilité de durcir la loi en permettant aux policiers d’agir plus librement,et que la justice soit vraiment sévère et surtout que les électeurs décident une bonne fois pour toutes de voter pour des élus qui auront le courage de faire les choses au lieu de parler ,rien ne changera , bien au contraire,tout cela va continuer et s’aggraver de plus belle.Alors les condamnations bidon, les discours de fermeté, etc… Du vent,du vent et encore du vent …Et c’est chaque fois pareil, on reporte la responsabilité sur la police ou la gendarmerie en cas d’intervention qu’on jugerait anormal, résultat, les forces de l’ordre ne feront plus rien et ce sera bien fait,car la France dans sa majorité l’aura bien cherché.

    • Le problème, c’est que même si nous votons pour des élus qui ont le courage de faire les choses, les juges, eux, ne changeront pas. La justice est indépendante, les juges ne sont pas élus et détiennent un pouvoir considérable, y compris sur le politique (voir le jugement de Marine Le Pen). Nos institutions se sont organisées de manière à pouvoir s’affranchir des effets d’un changement politique majeur, le pouvoir est désormais ailleurs (justice, syndicats pouvant bloquer le pays et son économie, médias, enseignement, Union Européenne, CEDH,…) Changer de majorité ne suffira pas, il faudrait tout remettre à plat pour avoir un vrai changement, ce que la Constitution ne permettra certainement pas.

      • Bruno, alors pour répondre à votre commentaire très judicieux,il faut comme le l’ai dit ici déjà,virer tous les juges et magistrats dans un premier temps, étudier individuellement leur dossier professionnel scrupuleusement et pour ceux d’entre eux qui ont eu des jugements idéologiques martiaux ,qui ont libéré indûment des criminels et délinquants, sanctionné injustement des membres des forces de l’ordre,et autres « méfaits », révocation immédiate sans indemnité,quant aux autres,il leur serait demandé d’appliquer les lois et pas de les faire ou les interpréter à leur guise . Puis pour finir, sortir de l’UE,de la CDEH, suppression du Sénat et du Conseil d’État et très forte diminution du nombre de députés en le ramenant à deux par département, et enfin pour les juges,il leur serait demandé des comptes aussi en cas de »,bavures ». Là, ça devrait solutionner une bonne partie du problème.Reste le problème des prisons et leur coût, ceci pourrait très bien être pallie pendant quelques années par des mobil-homes ,genre  » Ageco » sur dans des endroits loin des villes où des structures grillagées doublement les empêcheraient toute fuite et ce ,sans forcément malmener physiquement les auteurs de crimes et délits. Sans mesures radicales on ne s’en sortira pas.

      • il faudrait changer de constitution et passer à la VIè république et là on peut tout changer.
        De toute façon la Vè en France c’est foutu.

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