USA : Trump dix points devant Biden ? Le sondage qui fait trembler la gauche

Avec Trump, les logiques habituelles ne fonctionnent pas. Il fait exploser les cadres et les repères.
TRUMP BIDEN

Les chiffres sont nets : 52 % des voix pour Donald Trump contre 42 % pour Joe Biden. Le dernier sondage Washington Post/ABC News donne des sueurs froides aux démocrates et à tous les adversaires de l’ancien président. Jusque-là, les études d'opinion accordaient aux deux candidats des résultats très proches, à un ou deux points près. Une enquête avec dix points d’écart, c'est du jamais-vu ! Dans les salles de rédaction des médias mainstream, on s’est immédiatement penché sur cet intrus dissonant. Les experts ont délivré leur verdict : « résultats invraisemblables ».

Invraisemblables et surtout cauchemardesques pour les progressistes de tout poil comme pour l’establishment du parti républicain qui, il y a quelques mois encore, espéraient que ses inculpations en cascade allaient définitivement effacer Trump du paysage politique. Problème : ce ne sont pas seulement ces résultats qui semblent une aberration pour les analystes avisés, toute la vie politique américaine devient indéchiffrable.

Une primaire déconcertante

Avec Trump, les logiques habituelles ne fonctionnent pas. Il fait exploser les cadres et les repères. Il incarne la revanche de l’irrationnel, le dynamitage du désordre établi. Avec lui, on repense à Dostoïevski et à son héros du sous-sol qui rappelle que le comportement des hommes n’est jamais réductible à des calculs mathématiques. « Que m’importent, proclame-t-il, les lois de la nature et l’arithmétique, si, pour une raison ou pour une autre, ces lois et ce "deux fois deux égale quatre" ne me plaisent pas ? » Les hommes sont ainsi faits qu’avec eux, parfois, deux et deux font cinq.

La primaire républicaine en est l’illustration. Récemment, Nat Cohn, le spécialiste des questions électorales du New York Times, reconnaissait le parcours pour le moins inhabituel de l’ancien président. Son avance ne cesse de croître malgré une séquence qui, pour n’importe quel autre candidat, serait considérée comme désastreuse : « Depuis début août, il fait face à de nouvelles inculpations pénales au niveau fédéral et étatique pour avoir tenté de renverser les élections de 2020. Il a sauté le premier débat présidentiel, qui a pourtant été suivi par plus de 10 millions de personnes. Non seulement cela ne lui a pas fait mal, mais il en est ressorti plus fort », admet le journaliste.

Ces derniers temps, pour se rassurer, les analystes cantonnaient cette résilience énigmatique à la primaire. Après tout, expliquaient-ils, le Parti républicain est noyauté par un mouvement populiste trumpiste qui, certes, forme un socle redoutable pour gagner l’investiture mais qui, dans le même temps, constitue un obstacle pour fédérer plus large et remporter la présidentielle. À partir de ce raisonnement, de nombreux édiles démocrates ne cachaient pas leur satisfaction à l’idée de voir l’ancien président multi-inculpé s’imposer lors de la primaire républicaine. Selon toute logique, il allait être le meilleur atout de Joe Biden.

L’impopularité croissante de Biden

Oui, mais voilà, tout part de travers dans cette campagne. Comme en témoigne le récent sondage polémique, cette fois-ci en parfaite consonance avec les autres sondages, l’impopularité de l’actuel président atteint des sommets himalayens. Si bien que la belle mécanique semble s’inverser et qu’il se pourrait bien que, finalement, ce soit Joe Biden qui devienne la meilleure chance pour Trump de gagner une nouvelle fois.

Le sondage Washington Post/ABC News fait, en effet, ressortir de très mauvais chiffres pour le candidat démocrate. 74 % des Américains se déclarent mécontents de la situation économique du pays. Avec deux facteurs qui font l’unanimité : les prix de l’essence et de l’énergie (87 % d’insatisfaits) et les prix des produits alimentaires (91 % d’insatisfaits). ABC News note que 44 % des Américains déclarent que leur situation financière s'est détériorée sous la présidence de Biden, « le chiffre le plus élevé pour un président dans les sondages ABC/Post depuis 1986 ».

La question de l’immigration, avec la situation chaotique à la frontière mexicaine, fédère, elle aussi, une majorité de mécontents : 62 % jugent négativement le bilan de Joe Biden. Quant à la politique étrangère, les signes d’une impatience croissante concernant l’Ukraine se multiplient. L’enquête indique que désormais 41 % des personnes interrogées estiment que les États-Unis en font trop. Ils étaient 33 %, en février dernier, et 14 % en avril 2022.

État mental de Biden

Le bilan politique de Biden déçoit et sa personnalité interroge. 74 % des Américains le déclarent trop vieux pour un second mandat. On rappellera un autre sondage, publié par CNN, début septembre, qui montrait que 73 % d’entre eux s’inquiétaient de l’état des capacités mentales et physiques du candidat démocrate.

On pourrait, aussi, évoquer la baisse préoccupante du soutien des minorités noires et hispaniques ou encore l’enquête en destitution du président, avec des accusations de corruption en lien avec les affaires commerciales de son fils à l’étranger. Décidément, rien ne se passe comme prévu pour les adversaires de Donald Trump.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 01/10/2023 à 22:29.
Picture of Frédéric Martin-Lassez
Frédéric Martin-Lassez
Chroniqueur à BV, juriste

Vos commentaires

35 commentaires

  1.  » Moi, je vais aller me coucher  » conclut Sleepy Joe à l’issue d’une conférence de presse hilarante au Vietnam. C’est effectivement la meilleure chose que Biden ait à faire …

  2. Ce sondage émane de la gauche démocrate elle-même. Peut-on le croire ? Je l’espère., mais j’attends un sondage plus crédible

  3. Décidemment je ne comprendrais jamais les peuples. Aux USA ils sont capables de réélire un octogénaire sénile qui ne sait même plus où il habite, au point de divaguer en pleine conférence de presse, parlant de « John Wayne » et d’une sérieuse envie d’aller se coucher !! Vive l’Amérique démocrate. En France, nous ne sommes pas en reste puisque par deux fois et par défaut le bon peuple a élu le pire président de la cinquième, celui qui est entrain de détruire l’âme de la France.

  4. En raclant les fond de tiroirs on vas bien y trouver encore un petit procès contre Trump, çà deviens une seconde nature outre Atlantique et pas que, chez nous c’est coutant aussi.

  5. Entre la peste et le choléra s’il est besoin de choisir alors Trump du bout des doigts et le plus étonnant aux états unis c’est qu’il se trouve encore quelque un à voter pour Bden. Ce pays sera toujours pareille à lui même nous avons des expériences après leur occupation suivant la dernière guerre où nous devons bien plus à la Russie qu’aux états unis pour vaincre les Allemands qui ont du passer par la France vers l’Allemagne nous libérant ainsi du même coup.

    • Vous savez, nous n’avons pas de leçon à donner aux américains qui votent encore Biden. On a bien chez nous des gens qui votent encore Macron!

  6. Entre Biden et Trump il n’y a pas photo, le premier est totalement dimininué intellectuellement et physiquement alors que Trump montre une image forte . C’est grave de laisser gouverner biden dans l’état où il est, il n’est même plus capable de lire correctement son texte sur un prompteur de 3 mots par ligne, il devrait être destituer depuis un bon de temps. Ceci dit, au vu de ce sondage, je comprends mieux le pourquoi de cet acharnement de toute la gauche et des médias envers Trump

  7. Le retour de Trump serait un merveilleux symbole pour toutes les âmes de la terre entière aspirant au retour des grandeurs nationales. L’homme de paille de la gauche télécommandé par le clan Obama n’en finit pas de sombrer ce qui était prévisible. Le retour de Trump serait le retour de l’Amérique.

  8. Les Américains nous montrent le chemin…Ils sont la preuve vivante que l’on peut résister à la bien pensance qui conduit nos vieille civilisations à leur perte…

    • En fait, ce n’est pas « il ne fera pas pire » puisqu’on a l’exemple des deux qui ont été président des Etats Unis. C’est « il a fait mieux » et il n’y a pas photo!

    • C’est vraisemblablement via le même raisonnement que les électeurs français avez réélu Macron, en vous disant qu’il ne saurait faire pire que les autres candidats. C’est la politique de nos jours, élire le moins pire et advienne que pourra. Vous devriez redonner une chance à Sarko.

  9. Ce résultat est dû à une évidence que la classe politique américaine, l’Europe des Vingt-Huit et les restes de la classe politique française, refusent d’ admettre : ces trois pôles socio-économiques sont désormais régis par un pouvoir extra-territorial unique qui n’agit, ne communique et ne gouverne plus qu’en fonction de ses objectifs hégémoniques et de ses intérêts financiers particuliers !

  10. Joe Biden est extrêmement diminué. Il ne peut pas assumer ses fonctions. C’était déjà très visible en 2020, ça s’est considérablement aggravé.

  11. Et en sus « Malheur au pays dont le roi est un enfant et dont les princes ont mangé dès le matin » un verset de l’Ecclésiaste.

  12. Bien mal acquis ne profite jamais. Ce proverbe reviendrait-il au goût du jour , du moins aux USA . En France ce sera moins évident. On a rarement vu des veaux, sinon jamais, se rebeller.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Il faut faire des confettis avec le cordon sanitaire
Gabrielle Cluzel sur CNews

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois