USA : coupes budgétaires dans la recherche climatique… comme en France

Pourtant, l’administration Trump ne nie pas le réchauffement climatique.
Photo de Markus Spiske / pexels.com
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Donald Trump veut-il « éliminer » la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), l'agence américaine d'observation océanique et atmosphérique, comme l'assure Sud-Ouest ? Ou couper dans le budget concernant la recherche climatique - sujet éminemment politique ?

D’après un document consulté par science.org, la Maison-Blanche s’apprête à demander au Congrès « de supprimer les centres de recherche climatique de la NOAA et de licencier des centaines de climatologues fédéraux et universitaires qui suivent et étudient le réchauffement climatique d'origine humaine ». Dans l'analyse de ses relevés et de ses études, la NOAA est sur la ligne du GIEC, celle de l’origine humaine du réchauffement : « Les activités humaines amplifient l'effet de serre naturel de la Terre » (2020), « il y a moins d'un pour cent de chance que la variabilité naturelle soit la seule cause de cette augmentation [de température] » (2021).

Trump et la science

L’administration Trump ne nie pas le réchauffement climatique. L’Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) en reconnaît explicitement l’existence : « De nombreuses données montrent des changements dans notre climat, nos océans, nos écosystèmes, etc. » Elle donne en la matière les mêmes conseils que l’ADEME en France : économies d’énergie, énergies renouvelables, recyclage, transport en commun… Mais - et c’est ce qui fait de lui la bête noire du GIEC - Trump ne pense pas que les activités humaines soient responsables de ce réchauffement terrestre (à tort ou à raison). D’où l’épithète de « climatosceptique » qu’on lui colle volontiers (accompagnée de plusieurs autres : « climatosceptique, misogyne et raciste »).

Mi-mars, des médias et des scientifiques ont alerté sur le péril dans lequel les choix de Trump et Musk mettaient la science américaine. Mais la semaine dernière, une discrète chronique du Monde a remis les choses à l’endroit. Économiste et directeur de recherche au CNRS, Philippe Askenazy y écrit que « l’offensive de la nouvelle administration américaine face à la science est spectaculaire, mais […] ne concerne qu’à la marge son budget ». En fait, la diminution budgétaire aux États-Unis est bien moindre, « proportionnellement, que les annulations de crédits de l’enseignement supérieur et de la recherche décidées en France en 2024 »… Ce que disait BV, dès mi-mars. Le mal est fait : pour l’opinion populaire, médiatique et politique, Trump est désormais « un ennemi de la science ».

En France, on réduit la voilure

Les coupes voulues par l’administration Trump reviendraient, en France, à restreindre le budget des trois agences équivalentes à la NOAA : Météo France, l’IFREMER (recherches océaniques) et le SHOM (Service hydrographique et océanographique de la Marine). En fait, c’est ce qui se passe déjà ! Le budget de Météo France baisse depuis 2015 et plus de 800 postes ont été supprimés sur dix ans, au point que « les trois quarts de nos implantations territoriales ont été supprimées », indiquait un syndicaliste, en 2023. La mission de Météo France - mesurer le changement climatique - est compromise aux yeux des plus pessimistes.

Idem du côté de l’IFREMER, dont la santé financière est des plus précaires. L’an dernier, on évoquait une cessation de paiement dès 2026. Renfloué il y a quelques mois, l’institut reste fragile : « Pour 2025 et à moyen terme, la soutenabilité économique de l'IFREMER n'est pas encore assurée », selon son directeur. Seul le budget du SHOM est stable, sans doute parce, sous la tutelle du ministère des Armées, il joue un rôle dans notre défense.

On nous dira que Donald Trump fait des coupes pour des raisons plus idéologiques que budgétaires. Certes, mais lorsque l’on sait que la communauté scientifique française qui travaille sur le climat et la durabilité représente quelque 20.000 chercheurs, enseignants-chercheurs et ingénieurs, on peut se demander si, en cherchant bien, on ne trouverait pas là quelques économies. Dégraissons donc le mammouth - lequel fut victime d’un réchauffement climatique !

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Samuel Martin
Journaliste

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32 commentaires

  1. « la Maison-Blanche s’apprête à demander au Congrès « de supprimer les centres de recherche climatique de la NOAA et de licencier des centaines de climatologues fédéraux et universitaires qui suivent et étudient le réchauffement climatique d’origine humaine » »

    Ouf, pourvu que cela traverse l’océan et qu’en france on voit la même chose et la coupe des subventions aux escrologistes.

  2. Se battre contre le réchauffement climatique , c’est vouloir vider la mer avec une petite cuillère , ou pomper comme les  » shadock !
    Le réchauffement ? cycle normal de la Terre , il faudrait mieux se concentrer sur l’élimination des déchets , la chausse aux abrutis qui enflamment les forêts ou déforestent pour faire pousser des OGM qui tuerons à plus ou terme toute forme de vie !
    Actuellement , en France la catastrophe écologique se nomme EOLIENNE ( pollution pour des millénaires par le béton et des machines non recyclables , disparition de la faune ) !

    • Vous avez tout à fait raison. Notre planète passe par des cycles et l’homme n’y est pour rien. C’est à nous de nous adapter à ces changements pour y vivre le mieux possible sans tout détruire.

  3. Si on commençait par stopper la pollution des mers avec cette multitude d’éoliennes peu productrices et aléatoire !
    Et encore plus pragmatique ces voitures hybrides qui ne font que donner bonne conscience aux utilisateurs, mais ne font que limiter très légèrement la pollution dans les centre-villes pour l’augmenter sur les périphéries !
    On fabrique du courant pour la batterie, au prix de surconsommation de carburant lorsque le moteur thermique fonctionne à vitesse normale… pour le plaisir de démarrer en électrique dans le coeur de la ville.
    Quelle absurdité sachant que les alternateurs des véhicules ont un rendement inférieur à 80% !
    Cerise sur le gâteau d’absurdie, on sponsorise la production chinoise principalement de plus de 5000 € pour chaque véhicule vendu !
    La preuve indiscutable ? les hybrides ne consomment pas réellement moins que les véhicules thermiques ! Rire même si on récupère l’énergie de freinage, sachant qu’un bon conducteur est celui qui ne freine presque jamais, seulement en cas d’urgence !
    Les ZFE, abandonnées dans plusieurs pays ont montré leur quasi totale inefficacité !

  4. Je suis persuadé que Monsieur Trump fait du bon travail aux états unis, ses décisions brutales qui choquent les bien pensants qui s’arrangent de petites combines c’est l’action nécessaire pour redresser une situation qui nous même a la catastrophe et surement pas par la douceur. Le climat qui se transforme depuis des millénaires se fera quant même sans nous, le tout serait de s’y adapter plus que d’essayer de vider la mer avec la petite cuillère écologistes.

  5. On a eu le cycle 25 du soleil de début 2024 à début 2025 avec des éruptions très fortes qui heureusement n’ont pas atteint la Terre. Si elles avaient été dans la bonne direction, tout les systèmes électriques auraient sauté.
    L’activité solaire a donc été très forte d’où les conséquences sur le climat. Personne n’en a parlé dans les médias.

    • Pour parler d’un sujet il faut le connaitre, ce qui n’est pas le cas pour beaucoup de médias qui, comme les éoliennes, brassent de l’air. Ils ont d’autre choses à faire (avec nos sous) que de s’occuper de sujets intéressants.

  6. Au GIEC on ne va pas dire que le « climat » est saint, ils ne vont pas scier la branche sur laquelle ils sont assis. D’autre part se ne sont pas « des experts » comme on l’écrit en français, en anglais il n’y en a pas « Intergovernmental Panel on Climate Change, IPCC » ! C’est comme la prétention de France 2 avec des gens qui confondent « Météo » et « Climat » !

    • C’est le climat de confiance entre les humains qui est en péril, et voilà notre faute! Ça va chauffer..

    • Je hurle depuis suffisamment longtemps contre le mot « experts » accolé à tort au Giec pour être heureux de trouver quelqu’un de mon avis avec, en plus, les mêmes arguments. Merci!

  7. Si les nombreux adeptes de la secte GIEC veulent sauver la planète, il leur faut arrêter de respirer. Cela aura le double avantage d’envoyer du CO2 dans l’atmosphère et, ce qui n’est pas négligeable, celui de nous libérer de leur c…nerie !!

    • Parfaitement, avec la secte GIEC qui nous coute fort cher qui s’appuie sur les curieux professeurs voilà une voie d’économie profitable à la France.

  8. De temps en temps on peut voir un article sur le basculement et le déplacement des pôles
    ,sur l’activité intense du soleil mais c’est bizarre jamais on analyse les conséquences sur le climat. Il est plus facile d’accuser les hommes.

    • Pardon, »accuser les hommes » ce n’est pas plus facile (car ce n’est pas prouvé!), mais nettement plus rentable!! Relire les fables de la Fontaine (les animaux malades de la peste, où on accuse le misérable âne innocent). Dans le cas du climat,.. le soleil est trop puissant!! Et la culpabilité humaine est évidente dans le cas de la pollution criminelle dont on se préoccupe bien peu: notre paradis est devenu un enfer empoisonné et on compte les victimes humaines par millions chaque année. Et en milliards pour les animaux; il n’y a plus de source potable en Belgique depuis 20 ans…! Mais Greta Thurnberg et ses copains apeurés s’en foutent ! Alors…?

  9. Tout chercheur sait très bien que les crédits de recherche ne sont aloués qu’aux chercheurs d’accords avec la politique du GIEC, tout climatoseptique se voit retirer tout crédit et plus grave, ses publications ne sont plus publiées

  10. Que Météo France se recentre sur sa mission première, soit les prévisions météo à court terme et non pas le récit systématique du catéchisme réchauffiste.
    Nous constatons tous que la fiabilité des bulletins météo est de plus en plus aléatoire alors que nous serions en droit d’attendre des prévisions de plus en plus fiables, notamment grâce à l’amélioration des moyens techniques.

  11. En quoi mettre un « pognon de dingue » dans la « recherche sur le climat » peut il empêcher un potentiel réchauffement climatique?

    • Depuis le rejet de toute saine religion spirituelle, l’homme (de science tout puissant) se prend pour dieu (du matérialisme technologique), donc il se doit de maitriser le climat, robotiser les hommes, aller sur Mars et contacter les exoplanètariens pour organiser notre évacuation vers un monde meilleur (le notre étant devenu invivable au nom du progrès idéologique et de la rentabilité egoïste).

    • Pour lutter contre un problème il est nécessaire de la connaître, le mesurer…
      Les économies doivent se situer dans les solutions  » foireuses  » à cause d’un manque de connaissances, par éxemple la folie éolienne de fourniture de courant aléatoire, ou les voitures hybrides qui ne font que déplacer le pb des centre-villes vers les périphéries !

  12. L’humain est très nocif pour notre planète terre. Donc en abandonnant notre travail sur le climat, peut être disparaitrait- il plus vite. A la grande joie des écolos?

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