[Une prof en France] Tablettes à l’école : on les croyait enterrées…

Je comptais vous parler du baccalauréat, mais nous avons encore deux semaines pour cela, et une nouvelle que j'ai apprise cette semaine m'a orientée vers un autre sujet. J'ai assisté à une réunion au collège de mes filles, lors de laquelle la directrice, avec une fierté non dissimulée, a annoncé qu'à la prochaine rentrée, chaque élève de 6e et de 5e serait équipé d'un iPad et que toutes les salles seraient dotées d'une Apple TV. Sidération chez certains parents. Nous venions d'évoquer les travaux qui devaient être faits de toute urgence, comme la réfection d'un petit gymnase dont les murs dégradés sur presque toute leur hauteur sont recouverts de moisissures et la rénovation de la cour dont le sol est plein de trous et de fissures. On demandait un petit coup de goudron, avant l'étude d'un éventuel vrai projet de réaménagement, avec végétalisation de certains murs et remplacement du goudron, en certains endroits, par un revêtement plus meuble. Nous avions reçu une fin de non-recevoir au motif que le budget de ces travaux, même le coup de peinture, excédait les capacités du collège. Mais on nous annonce, quelques minutes plus tard, cette acquisition massive d'iPad ! Petit calcul rapide : 400 élèves, 300 euros minimum l'iPad premier prix avec la réduction scolaire, total de 120.000 euros… Plus cher que la rénovation de quatre murs, certainement.
J'ai eu l'outrecuidance de remettre en question la pertinence de ce choix et d'exprimer la voix des parents défavorables au numérique à l'école. Misère ! Cela a mis la directrice dans une sourde colère et on a eu droit à une diatribe contre les parents qui feraient mieux d'enlever les téléphones des mains de leurs enfants et qui sont seuls responsables de tous les problèmes, et patati et patata… L'habituelle guerre entre les parents et l'école, chacun chargeant l'autre de tous les maux et les deux avançant de concert vers le désastre.
Pourtant, il me semblait que cette question était à peu près entendue : si l'on regarde ce qui se fait à l'étranger, on a un recul de 15 ans sur le numérique à l'école et le bilan est sans appel, au point que la Suède, qui était pionnière dans ce domaine, fait maintenant marche arrière et passe des commandes en masse, pour les rentrées 2024 et 2025, de manuels en version papier, après avoir enregistré une baisse historique des résultats scolaires des élèves. Et nous, nous y allons quand tout le monde rebrousse chemin ! Les voix sont presque unanimes pour s'élever contre cette idée. Il suffit d'écouter Michel Desmurget, directeur de recherche en neurosciences à l'ISERM (Pour en finir avec le crétin digital), ou l'ingénieur centralien Philippe Bihouix (Désastre de l'école numérique, 2016) pour avoir une recension des études scientifiques et pédagogiques s'opposant au remplacement partiel des interactions avec les enseignants par des tablettes numériques, quel que soit le niveau scolaire.
Le mur qui est devant nous a été décrit dans le détail par de nombreux savants et par de simples gens de bon sens, on nous a donné sa hauteur, sa largeur et sa profondeur, on nous a même décrit les motifs fallacieux qui avaient été peints dessus pour nous attirer, et ceux qui se le sont pris nous ont confié leurs témoignages et nous ont mis en garde, mais fi ! Nous nous faisons une gloire de nous le prendre quand même !
Pourquoi en ce moment, dans presque tous les domaines, fait-on systématiquement le mauvais choix ?
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28 commentaires
La Suède ne renonce pas au numérique : elle passe du tout numérique en primaire à moins de numérique . D’autre part, les parents qui râlent contre la tablette qui contient tous les manuels sont-ils aussi ceux qui râlent contre le poids excessif des sacs de classe ?
Entièrement d’accord avec Yolande. La fin de la France est le programme d’EM
« Pourquoi en ce moment, dans presque tous les domaines, fait-on systématiquement le mauvais choix ? ». L’Ipad n’est il pas une tablette tactile conçue et développée par la société américaine Apple? C’est tout bête, n’est ce pas, mais je pense qu’en tant que pays vassal des EU, il est normal de céder aux désirs (ou besoins?) de nos Maîtres: non?
Merci de vos articles madame Fontcalel. Nous assistons, tous les jours, à la mise en oeuvre de mesures n’ayant que le but de détruire la France. Dans notre pays, nous avons encore l’opportunité de faire valoir notre mécontentement par les urnes. Mais comme certains ont pu déjà le dire: si les élections servaient à quelque-chose, il y a longtemps qu’elles auraient été supprimées. Malgré cela, je pense toujours que ce ne sera que par ce moyen qu’on pourra changer les choses sans employer la violence, mais pour cela, encore faut il que les futurs électeurs aient appris à réfléchir. Et nous comprenons bien que depuis bien trop longtemps, tout est fait pour ne pas obtenir de futurs citoyens mais des moutons.
Il me semblait que Macron, comme Rousseau, voulait rentrer dans chaque foyer : Rousseau pour vérifier si « l’homme » (le vrai, le transgenre ça elle ne l’a pas précisé…) passait l’aspirateur, Macron pour interdire le téléphone portable aux jeunes de moins de 12 ans il me semble. Décidément, on marche sur la tête. Ah non, pardon c’est le « en même temps » qui nous a prouvé son efficacité ces 7 dernières années.
Parce que du simple chef du bureau de poste au ministre nous sommes dirigés par des obtus biberonnés au politiquement correct .
Oui, mais on ne vous dit certainement pas tout sur le choix de l’investissement, j’assistais en qualité de conseiller de l’enseignement technologique au conseil d’administration d’un lycée dont on avait construit des classes supplémentaires, alors on annonce le coût de l’investissement et la surface construite, le foncier étant déjà existant, comme je connais bien le bâtiment que je suis un spécialiste de la comptabilité, je fais rapidement une division et je m’aperçois que le coût de revient au m2 est égal à celui du prix de vente dans un immeuble luxueux dans un beau quartier de la région où le promoteur, achète le foncier, construit et fait un bénéfice. je fais seulement remarquer qu’on est à 5cm pour acheter un carnet de correspondance et que là on engage des frais inconsidérés, mais, comme je ne suis pas enseignant je ne demande pas qu’on inscrive ma remarque au PV, le chef d’établissement était livide déjà qu’il ne m’aimait pas beaucoup parce que je n’étais pas enseignant et de droite, l’architecte et le constructeurs paniqués essaient bien de me raconter une histoire qui ne marche pas puisque je suis aussi conseiller dans la gestion des entreprises de bâtiment et que je connais un peu comment ça se passe, les coût et la compta analytique des chantiers. Quelques mois après je lis dans les journaux que les travaux effectués dans les lycées étaient surfacturés et que des pots de vins étaient versés au conseil général qui se partageait les sommes versées entre tous les partis politiques. J’avais mis le doigt dessus, mais ça fait aussi parti de mon métier d’expert.
Je remercie les lecteurs de retirer le s de vin pour le mettre à coût
C’est fou comme je suis surpris !
» Et nous, nous y allons quand tout le monde rebrousse chemin ! » Cela a l’air de vous étonner Madame ! Mais cela se passe comme ça dans absolument tous les domaines sociétaux et pas seulement dans « l’éducation nationale ».
Pourquoi se croit-on toujours plus malin que les autres ? Vous parlez des suédois qui ont fait marche arrière mais on pourrait remonter encore un peu plus le temps et parler des américains qui ont fait le même constat il y a une dizaine d’années déjà. En fait, quand la mono-neurone Ségolène Royal lance son plan de déploiement des tablettes dans les écoles, les USA venaient d’en annoncer l’arrêt après 10 ans de mauvaise expérience …
Décidément le bon sens a quitté nos « élites » politiques et économiques depuis longtemps
Parce que nous sommes mal conseillés mal gouvernés et naïfs…
Merci pour votre article.
ce constat étant fait, d’où vient alors cette léthargie imbécile qui consiste à rester les bras ballants ??
Il faut abrutir le peuple pour qu’il soit plus facile à diriger et contrôler
Ce n’est pas qu' »en ce moment « que les gouvernements font toujours les mauvais choix. C’est depuis au moins quarante ans. Systématiquement.
Les écrans fabriquent des autistes, tout médecin sait ça, sauf votre directrice apparemment, elle pense que c’est moderne, pauvre femme.
Il n’y a pas que les tablettes, les instructions voir devoirs passent par leur téléphone dès le plus jeune âge. Mauvais choix, NON Grande très grande fainéantise OUI tout cela évite d’écrire. Trop de vacance tout au long de l’année pour quoi ? le tourisme pardi ! encore la fainéantise . Moins payés que dans d’autres pays ! mais les autres travaillent beaucoup plus et cela même les médias ne le disent pas. Une République fainéante et assistée qui explique également les votes.
Moins on a d’intelligence « naturelle », moins on se passe d' »intelligence artificielle ». Logique que les tablettes envahissent l’école, et les smartphones le reste de la vie. L’IA tend à remplacer l’IN, intelligence naturelle. Après Bernanos, nous vivons simplement la suite de « l’Homme contre le robot « .
Ok, Macron et ses soutiens ont aggravé la situation, mais Chirac, Sarkozy, Hollande,ils ont fait quoi ? Sinon eux aussi pris de mauvaises décisions tout en sachant pertinemment qu’elles nuiraient au pays, et tous se soutiennent.
Ben, n’oubliez pas Sandrine ROUSSEAU et son « droit à la paresse ».
» Pourquoi en ce moment, dans presque tous les domaines, fait-on systématiquement le mauvais choix ? » Devinez pourquoi Macron a été mis en place par l’UE et vous aurez la réponse à vos questions . Pour détruire ce pays dans tous les domaines .Le monde nous enviait pour notre énergie , nos inventions , notre système social etc …. Et Macron est arrivé …..
Les choix en question, comme par hasard, ont un point commun : obtenir un maximum d’individus décérébrés pour obtenir autant de consommateurs abrutis esclaves de l’oligarchie
mondialiste.