[UNE PROF EN FRANCE] En Hongrie, Orbán restaure l’école

Une école qui ne confond pas inclusion avec abdication, ni modernité avec déconstruction.
@European People's Party/Wikimedia Commons
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En Hongrie, Viktor Orbán refonde l’école sur les valeurs traditionnelles : l’autorité, la nation et la transmission redeviennent les piliers de l’éducation.

Une réforme scolaire d'ampleur

Tandis qu’en France, l’école s’échine à défaire tout ce qui a fait sa grandeur - autorité du maître, transmission du savoir, hiérarchie des disciplines -, la Hongrie, elle, avance à contre-courant. Discrètement mais sûrement, Viktor Orbán y déploie une réforme scolaire d’ampleur, fondée non sur les lubies pédagogiques à la mode mais sur une vision claire : transmettre un héritage, façonner des citoyens enracinés, restaurer l’excellence.

Depuis 2010, date de son retour au pouvoir, le chef du gouvernement hongrois a replacé l’éducation au centre de son projet civilisationnel. L’objectif ? Reconstruire une école patriote, exigeante, respectueuse des traditions et du rôle structurant de l’autorité. Une école qui ne confond pas inclusion avec abdication, ni modernité avec déconstruction.

« Il faut des racines pour déployer ses ailes »

Première décision forte : une refonte des contenus. L’Histoire de la Hongrie y est enseignée sans culpabilité ni repentance : le traité de Trianon, la résistance au communisme, la fierté nationale sont des piliers du récit éducatif. « Il faut des racines pour déployer ses ailes », aimait à répéter le ministre Miklós Kásler.

Dans les écoles hongroises, l’enseignant n’est pas un « facilitateur » ni un animateur du vivre ensemble mais un maître - au sens plein du terme. Il n’a pas à quémander le silence, à « co-construire le savoir » avec l’élève ou à se justifier d’être un adulte : il enseigne. Quelle leçon pouvons-nous en tirer ? Rien n’est irréversible et il ne sert à rien de se lamenter sur une situation qui a été créée de toutes pièces par des décisions politiques (conscientes ou involontairement mauvaises… je laisse à chacun sa réponse). Ces décisions sont réversibles et chaque peuple peut se reprendre en main.

Certaines écoles - notamment confessionnelles - ont même réintroduit l’uniforme. Loin d’être un simple détail vestimentaire, ce choix vise à rétablir un cadre visuel commun, à gommer les marques sociales ostentatoires, et à redonner à l’école sa fonction d’institution. On se souvient qu’en France, la question reste en suspens depuis des décennies.

Une politique éducative dans le collimateur de l’Union européenne

Sans surprise, cette politique éducative est dans le collimateur de l’Union européenne et des ONG progressistes, qui y voient une dérive autoritaire. L’UE a notamment critiqué les nouveaux manuels scolaires, jugés trop conservateurs, voire « nationalistes ». On reproche à la Hongrie d’enseigner que les sexes ne sont pas interchangeables, que le christianisme a façonné l’Europe ou que l’histoire de la nation mérite d’être célébrée. Autant de provocations pour une technocratie bruxelloise qui ne rêve que d’école neutre, dégenrée, sans mémoire ni frontière. Pourtant, ce n’est rien d’autre que ce que nous trouvions dans tous les manuels d’histoire, d’instruction civique et de français antérieurs aux années 1960 ; ce qui a été la norme pendant des siècles est devenu transgressif et révolutionnaire.

Pendant ce temps, en France, on continue de démolir pierre à pierre l’édifice scolaire hérité des générations passées. La France persiste dans l’errance, mais la Hongrie montre qu’un autre chemin est possible - enraciné, assumé et résolument réactionnaire.

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Virginie Fontcalel
Professeur de Lettres

Vos commentaires

43 commentaires

  1. Les HONGROIS ont bien de la chance !! Former les jeunes sur des bases solides c’est l’avenir du pays ! Elémentaire !!

  2.  » On reproche à la Hongrie d’enseigner que les sexes ne sont pas interchangeables, que le christianisme a façonné l’Europe ou que l’histoire de la nation mérite d’être célébrée. » autrement dit on reproche à la Hongrie d’être NORMALE et EQUILIBREE !

  3. Oui, mais nous nous avons Macron !! Le voilà qui se préoccupe de « nos chères têtes blondes » puisqu’il prend les rythmes scolaires à bras le corps, soufflant, ainsi, la place à madame Borne et monsieur Bayrou, respectivement ministre « d’état de délabrement » de l’éducation nationale et premier sinistre, pardon premier ministre …

  4. Attention, la situation n’est pas idyllique dans le système scolaire hongrois. C’est vrai que l’enseignant peut travailler en classe sans avoir à quémander le silence. D’ailleurs il n’y a ni pions ni CPE dans les écoles générales (jusqu’à l’équivalent de notre classe de cinquième) et les lycées (à partir de la quatrième). Mais les enseignants sont globalement opposés à Orbán, beaucoup sont immigrationnistes, farouchement européistes et contaminés par le wokisme et cela déteint sur leur enseignement. Lire « La Hongrie de Kadar à Orban : du communisme de goulache à la démocratie illibérale ».

  5. Si la France pouvait avoir un président comme Orban , pour remettre de l’ordre dans notre pays , ce serait merveilleux !!

  6. Notre salut viendra peut-être de l’Est En tous cas çà nous donnerait envie d’aller y vivre

  7. Aux parents d’agir, faire lire aux enfants de bons livres d’histoire romancés ou non sans oublier pour les édifier des vies de nos grands saints de France.

  8. Encore deux ans à attendre avant un Président digne de ce nom, avec un premier ministre et une assemblée vraiment de droite, donne un bon coup de barre à droite ; deux ans, c’est encore vraiment long, mais je crains qu’il ne soit pas possible d’attendre quoi que ce soit avant. C’est face à ce genre de problématique que l’on se rend compte que l’élection la plus importante, c’est celle du Président ; à bon entendeur…..

    • Il est à craindre que ces partis décrépis fassent des alliances contre nature et bernent les électeurs. LFI a montré l’exemple

    • Ne vous emballez pas, La Vraie France. Les élections de 2027 nous réservent des surprises car les requins, les magouilleurs, travaillent dans l’ombre.

  9. Il est illusoire de croire qu’un parti politique veut réellement restaurer l’école rétablir l’autorité, l’enseignement de l’Histoire, apprendre à lire et à écrire le français, former à la réflexion et à l’esprit critique. Personne ne s’engagera dans une telle réforme. Un peuple sans culture, sans repères est tellement plus docile et facile à embobiner. Et ce n’est pas le port d’un quelconque uniforme qui changera quoique ce soit. Ça c’est un leurre.
    M. Macron veut engager une discussion sur le rythme scolaire, c’est faire semblant de s’intéresser à l’école. Parler et occuper le terrain c’est de la politique de gribouille.
    M. Orban s’occupe de son pays contrairement à nos politiques qui s’occupent d’abord d’eux mêmes.

    • Un peuple sans culture, sans repères est tellement plus docile et facile à embobiner, voilà la vérité merci de nous l’avoir rappelé

  10. Mais pour cela il faut aimer la France et revenir aux savoirs fondamentaux et à son histoire, avec ses bons et mauvais moments. Et face à cette déchéance du savoir depuis Giscard, seul le RN est en mesure de l’imposer. Sinon adieu France .

      • Ah non, cher Schmitt, car en restant dans l’union européenne, on abandonne sa souveraineté et donc sa capacité à protéger son peuple. Tous les « unioneuropéistes » sont interchangeables, car ce ne sont que des sous-fifres aux ordres de l’u.e.. Seul le Frexit est une véritable voie de redressement de la France.

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