Un président d’université demande à la police de lever un blocage : enfin !

L'université Bordeaux-Montaigne (où j'ai eu le plaisir d'enseigner) est un monde à part. Pour le meilleur et pour le pire. Héritière de la faculté de lettres et de sciences humaines, elle a refusé d'être intégrée, au moment des fusions de toutes les composantes universitaires d'une ville, dans des ensembles censés devenir plus efficients et peser plus lourd - en l'occurrence l'université de Bordeaux. Mais elle a un autre particularisme, celui d'être régulièrement « bloquée » par des minorités d'activistes au moindre prétexte, quasiment chaque année. Réforme des retraites (il y a deux ans), violences sexistes et sexuelles (l'an dernier), soutien à la Palestine (comme à l'IEP de Strasbourg), baisse du budget de l'université, et j'en passe : tout est bon pour lancer une AG où quelques dizaines activistes d'extrême gauche imposeront par leur vote à main levée le blocage à près de 20.000 étudiants et des milliers d'enseignants et d'agents. C'est ce qui se produit depuis trois semaines.
Un président qui passe à l'action
Ce vendredi 11 avril, après des semaines d'essais de dialogue avec ce comité de bloqueurs, le nouveau président de Bordeaux-Montaigne, élu l'an dernier, a décidé de mettre fin à ce blocage en demandant à la police d'intervenir. Dans le texte où il s'en explique, Alexandre Péraud dit répondre aux « très nombreux messages qui [lui] ont été adressés, des lettres ouvertes et pétitions émanant des composantes et départements, collectifs ou organisations » qui accueilleront cette décision « comme un soulagement ». Pour avoir vécu des situations comparables, à Toulouse comme à Bordeaux, je peux témoigner de l'exaspération, chez les personnels comme chez les étudiants, de cette majorité silencieuse, taxée de « fasciste » dès qu'elle a l'outrecuidance de remettre en cause le bien-fondé de ces prises en otage de toute une communauté.
Des bloqueurs violents
Pour justifier sa décision, le président pointe la dérive d'un blocage « ni maîtrisé ni maîtrisable » engendrant « incompréhension, désarroi voire souffrances ». Il dénonce la dégradation en termes d'image et de qualité des formations, mais aussi « des actes malveillants : individus cagoulés et menaçants qui se déplacent à l’intérieur et à l’extérieur de nos locaux ; dégradations extérieures ; intrusions et effractions ». Il précise que « des locaux sensibles ont été fracturés et des jeux de clefs ont été dérobés ». Il annonce avoir porté plainte. Enfin, il souligne les coûts financiers engendrés.
Des présidents complaisants ?
Il faut espérer que cette initiative courageuse, même si Alexandre Péraud reconnaît que nous serons nombreux à la juger « tardive », sera soutenue par le plus grand nombre et, surtout, qu'elle servira de modèle pour ses collègues. Trop souvent par le passé, les présidents d'université se sont montrés bien trop complaisants vis-à-vis de ces groupuscules d'extrême gauche. On pourrait citer le saccage de tout un bâtiment de l'université Jean-Jaurès, il y a deux ans, à Toulouse, que la présidente a laissé faire. Cette année, il y a quelques semaines, quand la mauvaise mayonnaise a recommencé à monter sur son campus, elle a interdit l'accès aux bâtiments par des vigiles dissuasifs. Simple question de courage et de volonté, donc... On peut aussi penser à ce que disait le professeur Fabrice Ballanche, de Lyon II, qu'ont cherché à intimider des militants islamo-gauchistes, de la complaisance d'une ancienne présidente de son université et, ces jours-ci encore, lors de sa rentrée : « Il faut que l'université prenne ses responsabilités. Ça fait des années et des années qu'on est pris en otages par quelques dizaines d'étudiants qui vous bloquent 27.000 étudiants. » Visiblement, les présidents d'université commencent un peu à se souvenir qu'ils ont aussi une oreille droite.
« Ça fait des années que l’extrême gauche intimide. C’est une gangrène qui tient les universités françaises. »@gabriellecluzel sur Midi News (@CNEWS) pic.twitter.com/NUdJDppLJa
— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) April 11, 2025
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24 commentaires
Quelques dizaines qui en bloquent 27000, il n’y a pas un problème là ?
Les Présidents d’universités ont le devoir d’assurer le calme dans leurs établissements : non seulement appeler le renfort de la police, mais identifier les fauteurs de troubles pour les rayer DEFINITIVEMENT de tout cursus universitaire.
Est ce donc tellement difficile à accepter ???
Honteux de voir ce prof. prendre son sac et quitter la salle sous la huée des…étudiants. STOP.
Ils gangrènent les universités et s’ils ne sont pas neutralisés ils sont prêts à gangrener la France.En somme ,l’élite de la racaille
Une première qui ne peut que nous réjouir. Stopper enfin le laisser-faire ! Mais d’autres universités vont-elles suivre cet exemple ?
Nous l’espérons tous. J’espère que ce n’est que le début!
Les blocages mal vécus par la majorité des étudiants, peut-être majoritaires, mais surtout silencieux !
Comme les piquets de grève touchant des entreprises et qui empêchent les salariés non-grévistes d’aller travailler. Conséquences ? Aucune, les entreprises ne font pas respecter le code du travail en sanctionnant les salariés fautifs de ces blocages illégaux et les salariés pénalisés par la perte de revenus qu’ils n’ont pas choisi continue à voter pour ces syndicats voyous qui font de la politique et pas de la défense des salariés.
Pour revenir aux universités, si une majorité d’étudiants ont marre de toutes ces exactions, qu’ils arrêtent de voter pour des syndicats d’extrême-gauche. Dans le cas contraire c’est qu’ils sont d’accord.