Trump raye d’un trait de plume le géant USAID

L'organisme d'aide au développement américain, gauchiste et humanitaire, va passer de 10.000 à 290 salariés !
@Gage Skidmore/Wikimedia Commons
@Gage Skidmore/Wikimedia Commons

Voilà quelques semaines, le député RN Guillaume Bigot dénonçait les dérapages de l’aide publique au développement (APD) et de l’aide française au développement (AFD), en commission de l'Assemblée nationale. Le député y était revenu longuement pour Boulevard Voltaire. En commission, la gauche unanime s’était étranglée devant la perspective de la baisse des budgets ou d'un meilleur contrôle : toute exigence d'efficacité était a priori coupable de sacrilège envers cette vache sacrée de l’idéologie gaucho-mondialiste.

L’AFD américaine s’appelle l’USAID. Un joli bébé, comme savent en produire les associations « humanitaires » mondialistes, gourmandes en frais de gestion et en salaires au sommet. Mais ce bébé est sérieusement secoué, aux États-Unis. La porte-parole de la Maison-Blanche Karoline Leavitt prévient que « ces aides seront examinées ligne par ligne par le gouvernement ». Ça sent davantage le massacre à la hache que l’augmentation… Elon Musk, chargé de doper l'efficacité de l'État, écrit sur X que « l’USAID est une organisation criminelle ». Il confirme qu’il entend « fermer » cette agence « dirigée par une bande de fous extrémistes ».

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio vient donc de prendre, par intérim, la tête de l’USAID et ce n’est pas une bonne nouvelle pour les milliers de fonctionnaires qui grignotaient, jusqu’ici, paisiblement ce généreux fromage. Lui veut faire cesser l’« insubordination » de l’USAID. De quoi défriser les gentils humanitaires qui n’avaient, jusqu’ici, eu à résister qu’aux éloges administrés par les consciences du camp du bien aux militants du camp du bien.

6.200 journalistes et 707 médias

Un gros morceau, l’USAID. Ses 10.000 salariés (bien 10.000 !) devraient se compter à... 290, au terme de la purge entamée par l'équipe de Trump. Le budget frôle aujourd'hui les… 43 milliards de dollars (41,5 milliards d'euros) et représente à lui seul 42 % de l’aide humanitaire mondiale, selon le journal de référence canadien Le Devoir.

L'USAID va devoir revoir ses ambitions à la baisse, alors qu'il étendait ses activités loin des frontières des États-Unis. Ainsi, la Columbia Journalism Review indique que 6.200 journalistes répartis dans 707 médias de 30 pays différents ont bénéficié, directement ou indirectement, des subventions de l’USAID. Elle cite des chiffres publiés par le site de l’USAID mais disparus depuis... Le climat a changé. Parmi les organismes aidés, on cite une organisation humanitaire comme Solidarités International (le nom d’Oxfam) et bien d’autres organismes qui s'ajouteront peu à peu la liste. Ainsi, la presse d’opposition hongroise ne serait pas à la fête, si on en croit Courrier international.

« Le journal de gauche Politico a par exemple reçu 8 millions de dollars », lance Trump à sa manière, avant de demander : « Est-ce que le New York Times a reçu de l’argent aussi ? Qui d’autre ? C’est peut-être le plus gros scandale de l’Histoire ! » Impossible à prouver à ce stade, mais les révélations sont encore toutes récentes.

Selon Reporters sans frontières, les aides à la presse atteindraient 268 millions de dollars annuels (259 millions d'euros). Elles soutenaient des médias hostiles au pouvoir, en Russie ou en Iran. En Ukraine, neuf médias sur dix bénéficiaient d’aides.

L’agence américaine contribuait encore à hauteur de 8 % du budget d’une filiale de Beeb Ventures, BBC Media Action. L’USAID a été accusée de contribuer au coup d’État au Venezuela contre Hugo Chávez, d’après des documents révélés par WikiLeaks...

Faute de soutien de l’État, en une semaine, tout l’édifice gangrené par la gauche humanitaire et moralisatrice s'est effondré. Trump a d’abord interdit à l’ONG d'engager la moindre dépense nouvelle et de nouer de nouveaux partenariats. Puis, quelques jours plus tard, il a suspendu pour 90 jours la quasi-totalité des programmes d'aide étrangère des États-Unis. Objectif : réaligner les dépenses sur les intérêts des Etats-Unis et tailler dans les coûts.

Ce n’est pas une révolte, Sire, mais une révolution. C’est tout un système qui est pris de panique et qui vacille. Un retournement spectaculaire qui ne fait sans doute que commencer.

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

87 commentaires

  1. Voilà un « coup de torchon » qui fait plaisir à lire. Bien sûr, il serait encore plus réjouissant si il était appliqué ici. Qui sait si la raison ne reviendra pas en France un jour ou l’autre.

  2. C’est tout un montage financier qui ne sert qu’à promouvoir les idées progressistes comme le wokisme qui va s’effondrer . Un peu comme un château de carte ou l’URSS en 1989, parce que tout ceci ne tenait pas par la production d’un travail mais des subventions de politiques qui s’assuraient par cela un soutient indéfectible avec l’argent des américains
    qui eux se paupérisaient d’autant .
    Ces organismes ,par le vernis humanitaire qu’ils se donnaient et ses actions dans le monde ,se sont acheté des soutients qui ont permis de maintenir ou de déstabiliser des états dans le monde au gré de leur adhésion ou pas à un certain ordre venu de forces politiques extérieurs a leur pays .
    Le problème est qu’en payant des militants permanents les subventions ont permis que ces gens puissent avoir du temps pour faire de la subversion y compris et surtout à l’intérieur et contre eur propre pays . Des chiens qui se retournent contre ceux qui les nourrissent à ne rien faire .
    C’est tout un système perverti à la moelle formant une partie de l’état profond en s’attaquant de l’intérieur à la démocratie qui s’effondrera . Merci monsieur Trump , qui a très bien identifié le problème en faisant un audit profond sur le mal rongeant son pays mais aussi tout l’occident qui devrait s’en inspirer où l’on voit que l’on nous impose des tas de choses n’ayant rien a voir avec l’intérêt des peuples bien au contraire .
    Et le premier pays visé n’est autre que la France .
    Nos politiques ont tout intérêt à prendre ses nouveaux éléments en compte si ils ne veulent pas se voir dépasser par l’histoire qui de toute façon se fera avec ou sans eux .

  3. Sanctionner financièrement des philanthropes qui ont une haine viscérale de l’argent , c’est gonflé .Vont ils devoir vendre des crêpes aux carrefours pour vivre ?

  4. « en une semaine, tout l’édifice gangrené par la gauche humanitaire et moralisatrice s’est effondré.  » donc c’est possible !! vivement pour une fois que tout ce grand ménage traverse l’atlantique , parcequ’ici y’a du boulot aussi !

  5. Nos dirigeants français s’interrogent sur les raisons pour lesquelles beaucoup de français sont en extase face à Trump. Autorité, action, faire ce qui est dit dans de brefs délais, répondre rapidement aux attentes de la population, autant de qualités pratiquées par Trump, désespérément attendus de notre dit « premier de cordée », un mou qui s’affiche, torse bombé, ampli d’arrogance, à l’efficience négative. Anne Aurore ci-après résume très bien Trump : « avoir de la poigne ». Nos politiques, certains médias se gaussent, sur le bout de leurs lèvres, « le bouseux, l’idiot, le bulldozer, le rustre ». Ils négligent l’essentiel, ce qui est un blasphème en France, il est efficace, purge les abcès. En France, on les nourrit, Borne/Berger et leur éducation à l’affectivité et au sexe en est un parfait exemple. A sa suite, notre classement mondial en matière d’instruction sera certainement meilleur…

  6. Excellent article, excellente décision et excellente nouvelle pour la France. Les bobos-gauchos vont enfin découvrir ce qu’est un vrai travail utile

  7. Pas d’Himalaya à franchir pour Trump.
    Nous, généreuse France, nous leur laissons le bâton pour nous battre, et nous appauvrir .

    • Oui, mais vous ne connaissez pas le : On ne peut pas faire çà ! L’Europe ne nous le permettrait pas ! Et tous les arguments de froussards que nous développons à longueur de temps.

  8. Ce matin je croyais me réveiller dans un monde nouveau plein de joie. Je déchantais rapidement j’étais en France.

  9. Et pendant ce temps là, en France, notre « pouvoir » politique bute sur le refus de l’Algérie de récupérer un de ses ressortissants condamné à une OQTF. Il n’y a pas qu’un Océan qui nous sépare des USA de Trump.

  10. « Ce n’est pas une révolte, Sire, mais une révolution. C’est tout un système qui est pris de panique et qui vacille. Un retournement spectaculaire qui ne fait sans doute que commencer. »
    Une hirondelle ne fait pas le printemps certes mais en lisant cette phrase ce matin, mon WE commence BIEN ! …

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