[TRIBUNE] Trump et le protectionnisme : mettre fin à la passivité européenne

Les Horaces sont un cercle de hauts fonctionnaires, hommes politiques, universitaires, entrepreneurs et intellectuels apportant leurs compétences à Marine Le Pen, fondé et présidé par André Rougé, député français au Parlement européen.
Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche rebat les cartes de l’économie mondiale. Si l’on peut saluer son patriotisme, il ne faut pas oublier qu’il incarne un protectionnisme assumé et une approche purement transactionnelle des relations internationales. Son unique boussole : l’intérêt américain, quitte à fragiliser ses partenaires. Face à cette nouvelle donne, l’Europe et la France ne peuvent plus se permettre l’attentisme : il est temps d’anticiper, de s’adapter et de défendre nos intérêts avec la même détermination.
Dès son retour, Donald Trump a signé un décret réaffirmant sa politique commerciale America First. Révision des accords, enquêtes sur les déficits commerciaux et potentiels tarifs douaniers globaux : rien n’est exclu pour contraindre les partenaires internationaux à plier. Pour l’Europe, le message est clair : les négociations avec les États-Unis ne seront possibles qu’au prix de concessions importantes. Les lois protégeant le marché des pratiques concurrentielles déloyales et les droits compensateurs visant à protéger les industries américaines pourraient également être durcis. Ces outils permettent aux États-Unis d’imposer des barrières protectionnistes draconiennes, frappant de plein fouet des secteurs européens déjà affaiblis comme l’acier et l’aluminium.
À ce sujet — [TRIBUNE] Derrière la stratégie douanière de Trump
Les implications du protectionnisme américain vont bien au-delà des tarifs douaniers. L’Inflation Reduction Act (IRA), adopté sous l’administration Biden mais qui pourrait être pleinement exploité sous Trump, illustre parfaitement les risques économiques pour l’Europe. Ce texte, grâce à ses subventions et incitations fiscales massives, draine les investissements étrangers vers les États-Unis à un rythme alarmant. En Allemagne, 10 % des entreprises envisagent de relocaliser leur production outre-Atlantique ; un chiffre qui grimpe à 23 % dans l’automobile. En France, l’agroalimentaire, le luxe ou l’automobile pourraient subir des pertes irrémédiables en compétitivité. Ces départs massifs dévastent notre tissu industriel et renforcent notre soumission économique. Face à cette situation, l’Europe ne peut ni se diviser ni rester dans l’inaction.
Réindustrialiser et diversifier nos partenaires commerciaux
La réindustrialisation doit devenir une priorité absolue. Sans industrie forte, souveraineté et compétitivité ne peuvent être garanties. Il ne s’agit pas simplement de rapatrier des usines : c’est toute une chaîne de valeur stratégique qu’il faut reconstruire, en mettant l’accent sur les secteurs essentiels tels que l’énergie, l’automobile et l’électronique.
L’Europe et la France ne peuvent plus se permettre des demi-mesures. Diversifier nos partenaires commerciaux est indispensable pour sortir de notre dépendance excessive. Si Trump impose ses règles, notre réponse doit être ferme et stratégique : multiplier les alliances commerciales qui servent nos intérêts et ne plus céder à des pressions déséquilibrées. L’échec du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) en 2016 illustre les limites d’une Europe qui négocie en position de faiblesse et de manière désunie : si l’administration Trump impose des droits de douane aux médicaments et au luxe français mais épargne les machines-outils et l’automobile outre-Rhin, les Allemands auront-ils le désir de riposter aux côtés de la France ?
Enfin, il est impératif de donner à nos entreprises les moyens de riposter. Des outils fiscaux agressifs doivent être mis en œuvre : exonérations totales pour les secteurs stratégiques, investissements massifs dans la recherche et l’innovation et un soutien sans faille à nos PME. Plutôt que de pénaliser, libérons : c’est en levant les entraves et en créant un environnement propice à la croissance que nous restaurerons notre compétitivité. Nous ne manquons pas d’argent mais de stratégie. Arrêtons, par exemple, de subventionner les lubies de la transition énergétique et relançons, en contrepartie, ASTRID [Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration/projet de prototype de réacteur nucléaire français de quatrième génération, NDLR] pour garantir une électricité à bas coût à nos entreprises
C’est un choix simple : soit nous nous relevons, soit nous nous laissons écraser. Fort ou mort.

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25 commentaires
Quand nos pseudo élites sortent de sciences pipeau Paris.
Les cadres du parti communiste chinois eux sortent d’écoles d’ingénieurs.
Quand , on voit le niveau technologique des chinois .
les dirigeants de UE a part redresser les bananes et calibrer des tomates c’est leurs salaires qu’ils défendent le mieux
C’est une belle illusion que de croire que ça ira mieux avec l’Europe lorsque 30 années d’europisme beat nous prouve l’exact contraire. C’est malheureusement le seul mantra des économistes dans le vent et la seule direction que ces girouettes indiquent.
Europe qui subventionnent les pays de l’est, pays qui ouvrent des usines que l’europe occidentale délocalisent, pour une hypothétique économie basée sur les services, le plus souvent du vent.
un corruption désastreuse c’est installé dans UE
Nous sommes dans les vœux pieux. La France vient de laisser filer le Doliprane chez les américains. Dans peu de temps, toute cette production se fera aux USA, c’est à prévoir. On s’étonnera de l’augmentation du chômage. Ce n’est que la partie émergente de l’iceberg. Une grande partie de la haute technologie nous file entre les doigts. Voyez-vous Macron réagir? Mais non voyons, cela participe à la déconstruction de la France, à sa décroissance selon la mouvance écologique. Macron, Mélenchon, Tondelier, le trio infernal , des personnages qui marchent la main dans la main, dans notre dos. Leur seul objectif, déconstruire. Sur cette évidence, la majorité de nos médias se rend complice, sans réactions. Ces médias semblent se satisfaire de cet affaissement mis en œuvre sous leurs yeux…. aveugles. Dans tous les volets de nos activités. Le dernier en date, les infirmières auront la possibilité de délivrer des médicaments. Mais nous avons la diminution du niveau de sélection des enseignants, des médecins prélevés à l’étranger, nos chercheurs qui fuient la France, l’exigence de la parité ce qui nivelle vers le bas, la sélection sur dossier ( à la tête) et non plus sur concours, l’adaptation de l’enseignement aux derniers arrivants, la perte des savoir-faire, etc. Un affaissement généralisé qui passe comme une lettre à la poste. Heureux.
et une opposition a l’image des français ((des NULS ))
Et Macron veut plus d’Europe alors que les allemands mettent un genou à terre pour continuer à écouler leurs voitures et nous leurs fournissons l’énergie à prix coûtant. Et les portugais se tournent vers le F35 au lieu du Rafale…
C’est ce qu’on appelle la construction de La Défense européenne …
mais eux veulent sauver leurs pays se qui n’est pas notre cas
« Le choix est simple » Oui, mais le choix implique des volontés et là c’est moins simple . Un peu comme la blague avec l’écolier qui estime la question du prof simple, mais la réponse difficile ! Pour répondre aux USA il faut une Europe unie, comme suggère l’article, mais nous n’y sommes pas du tout à commencer par la direction de Brussels et les intérêts locaux. Tout est à refaire ! Je suis persuadé que d’ici la fin de l’année le Groenland dérivera vers les USA et sans réaction, l’ UE incapable de défendre un de ses territoires. ( On le sait avec Chypre).
Tout faux, je vous rappelle que tous les pays viennent négocier individuellement avec Trump. Ça nous évite d’avoir à envoyer nos piètres émissaires des traités UE/mercosur ou UE/canada.
Les Horaces auraient pu être plus Curiaces en inventivité. Le constat de notre réindustrialisation est unanime. Aussi l’agressivité de Trump. Enfin, la division inter-européenne. Dire que nous ne manquons pas d’argent me rappelle le slogan, nous n’avons pas de pétrole mais des idées.
Une seule piste est avancée par nos Horaces en herbe ; Astrid, OK. Mais insuffisant.Quelle politique économique ? Quelle Europe ? Faut-il une planification étatique à la chinoise ? Quels secteurs vitaux à soutenir ? La copie horacienne est à enrichir, le plan Draghi était plusl explicite. Il manque un bloc moteur dans le moteur des Horaces. Il traduit un désarroi directionnel de la pensée économique dite libérale qui ne sait plus trop bien à quelle boussole se vouer. Je suis le premier àle regretter.
Pour défendre « nos intérêts » il faut sortir du machin qu’est l’UE qui se fiche pas mal des intérêts de chaque peuple en leur marchant dessus, en signant des accords sur leur dos. L’UE, sa commission, son parlement sont soumis aux lobbies et à la possibilité de corruption en permanence, ces instruments ne défendent que les leurs.
Effarant
nos hommes politiques ont quelques bons exemples dont ils pourraient s’inspirer (au lieu d’aller chercher les conseils outre atlantique chez mc kinsey comme le fait o’micron).
il y a Orban qui tient tête a l’UE, Fico, Loukachenko, Milei, TRUMP, et même on peut dire Poutine qui a fait, et fait encore , beaucoup plus que tous ces nuls qui nous gouvernent depuis 50 ans parce que corrompus et idéologisés par sorros et schwabb et le phare du mondialisme satanique qu’est la foire, pardon, le « forum » de Davos
J’adore !
Pour se défendre il faudrait aux affaires des gens qui connaissent l’entreprise avec de l’ambition, mais nous n’avons que des bureaucrates, petits fonctionnaires ne pensant qu’à leur carrière. C’est valable pour l’Europe mais aussi pour la France. Puis on empile les textes de loi, les règlements, les obligations tout ça n e laisse pas la liberté d’agir surtoput lorsu’on est nombreux dans une assemblée avec des points de vue quelquefois différents
Mais ce n’est pas avec le foutriquet que l’on réussira. Lui il reunie des conventions qui accouchent d’une souris et surtout il faut faire taire la gauche et les écolos .
Je suis étonné que cette analyse globalement lucide mèlange encore les intérêts de la France à ceux de l’UE! Combien faudra t’il encore de désastres nationaux pour admettre que seuls des accords au coup par coup entre pays souverains sont efficaces, contrairement aux tripotées de l’UE supposant que les intérêts des 27 pays de l’UE sont les mêmes, ce qui est à l’évidence absurde et donc ravageur.
Small is beautiful, mieux vaut un petit chez soi que se faire exploiter par les autres pays de l’UE. Le Frexit et la négociation avec les autres pays valent mieux que rester dans cette satanée UE corrompue jusqu’à la moelle et aux mains d’Ursula von der Leyen.
Bien vu
Les puissances d’un pays:acier aluminium pétrochimie et électronique de pointe et on laisse partir Alstom et at élit et on tourne des obus et des canons dans de l’acier chinois, indien ou brésilien. Faut croire qu’un pays devient puissant pas le tertiaire ? Moi je n’y crois pas.