[TRIBUNE] L’adhésion de la Bosnie-Herzégovine à l’Union européenne, une mauvaise idée

Rappelons que les musulmans bosniaques ont fourni une importante partie des contingents djihadistes dans le monde.
sarajevo

Le 12 mars 2024, la Commission européenne, par la voix de sa présidente, Ursula von der Leyen, a annoncé qu’elle allait préconiser l’ouverture des négociations d’adhésion de la Bosnie-Herzégovine à l’Union européenne. Le Conseil européen, qui réunit les chefs d’État de l’Union européenne, a avalisé cette position, Emmanuel Macron en tête, le 21 mars, lors de son dernier sommet.

L’Union européenne persiste donc dans sa volonté d’élargissement, qui s’apparente, de plus en plus, à une fuite en avant : ayant perdu toute dynamique intérieure après s’être coupée des peuples, et ayant subi, à l’encontre de ses prétentions à une légitimité de nature historique, le cinglant démenti du « Brexit », elle croit qu’elle regagnera à la fois cette dynamique et cette légitimité en grossissant en taille et en population.

Or, le grand risque est qu’elle emporte, au contraire, davantage de pays et d’habitants dans ses échecs économiques, sociaux et politiques.

Une histoire en pointillé

Et le choix de la Bosnie-Herzégovine est particulièrement mal avisé, car ce pays est un de ceux qui présentent les aspects les plus problématiques pour une intégration européenne. D’abord, son existence comme État indépendant remonte à 1995, n’ayant, avant cette date, jamais été qu’une partie de différents empires (à l’exception d’une courte période d’autonomie entre 1377 et 1463). Cette situation de tutelle au cours de la majeure partie de son Histoire, avec les innombrables changements de frontières, de religions, de langues, de populations et de suzerains (Byzantins, Serbes, Hongrois, Ottomans, Autrichiens puis Yougoslaves) qui l’ont traversée, fait de l’État bosnien une construction politique très improbable.

Ce caractère improbable est encore renforcé par les circonstances de son accès à l’indépendance en 1995 : une intervention militaire américaine et des accords de paix conclus à marche forcée sous la pression des États-Unis, en parfaite ignorance de la longue perspective historique et culturelle de l’Europe.

Ces « accords de Dayton », faits de bric et de broc, ont produit un État regroupant, en réalité, trois populations différentes : des Bosniaques, des Serbes et des Croates, ces deux derniers étant séparés de la Serbie et de la Croatie par des frontières arbitraires. Les divergences entre ces trois populations engendrent une instabilité structurelle de la Bosnie, que l’État central bosnien ne peut limiter que par la répression.

Il en résulte, sur le plan politique, de violentes dissensions entre les deux régions fédérées de Bosnie (la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine, de plus en plus fracturée, qui regroupe les Bosniaques et les Croates, et la République serbe de Bosnie, où vivent les Serbes) avec, à la clé, des accrochages réguliers faisant des victimes civiles.

Un islamisme très actif

Comme si cette situation n’était pas assez difficile, il faut encore ajouter le fait que, depuis près d’une trentaine d’années, les institutions fédérales ont été totalement accaparées par la composante musulmane bosniaque de l’entité, avec une présence islamiste radicale non négligeable. Rappelons, par exemple, que le premier président de la Bosnie-Herzégovine, Alija Izetbegovic, avait rédigé en 1971 la « Déclaration islamique » dans laquelle il se montrait partisan de l’application pure et simple de la charia.

Rappelons aussi qu’en trente ans, les musulmans bosniaques ont fourni une importante partie des contingents djihadistes dans le monde entier, et plus particulièrement en Irak, en Syrie et en Afghanistan.

Pour couronner le tout, la Bosnie-Herzégovine est aujourd’hui gangrenée par la grande corruption et le crime organisé. Voilà quelle poudrière Bruxelles souhaite, aujourd’hui, faire entrer dans l’Union européenne.

Des populations hostiles à l'UE

Contre l’accord, bien sûr, des peuples européens, majoritaires à refuser l’adhésion de ce pays, et même contre l’accord des peuples des Balkans, car la quasi-totalité des Serbes de Bosnie sont hostiles au principe d’adhésion à l’Union européenne, conscients qu’ils y seraient – les résolutions du Parlement européen ne cessent d’ailleurs de l’appeler de leurs vœux – rapidement marginalisés et que leur communauté politique y serait dissoute. J’ai pu, moi-même, m’en assurer en me rendant personnellement en Bosnie, au mois de février 2024.

Le Rassemblement national a toujours eu pour principe d’écouter et de respecter la voix des peuples et la souveraineté des nations. Sur ce sujet, comme sur les autres, il reste fidèle à ce principe. C’est pourquoi nous refusons un élargissement inutile et dangereux de l’Union européenne, pourquoi nous refusons que soient ignorés les droits et les volontés des peuples, et pourquoi nous nous opposerons à toute adhésion de la Bosnie-Herzégovine à l’Union européenne.

Picture of Jean-Lin Lacapelle
Jean-Lin Lacapelle
Député RN au Parlement européen, porte-parole du Rassemblement national

Vos commentaires

47 commentaires

  1. C’est curieux de se rendre compte dans le monde entier principalement en Europe que la volonté des populations n’est pas pris en compte par les dirigeants, par exemple la volonté d’autonomie du Donbass russophone copieusement bombardé par l’Ukraine ou encore la non reconnaissance de la Crimée refusant l’Ukraine en votant à 95% pour le rattachement à la Russie mais pas reconnu par la communauté internationale, de voir quel pays en si petit nombre font partie de cette communauté dite international mais pas tant internationale que cela. Cette Bosnie-Herzégovine qui est à l’origine de la déstabilisation de l’ex-Yougoslavie quant elle a commencé à s’en prendre aux casernes de la part des adeptes d’amour et de paix. Décidément cette grande dame démocrate qu’est Ursula von der Leyen non élue par les peuples de l’UE, on sera content de ne plus en entendre parler.

  2. Mais à ce rythme, la Chine fera partie de l’Europe. Comme disent les Marseillais, ils sont fadas. N’est-ce pas TITIEN.

  3. L’Europe aujourd’hui est parfaitement représentée par un dessin de Pierre Kroll paru dans un journal belge. En 1957, 6 personnes en costume-cravate sont assises à une table. Une serveuse demande ; « café ? » Et les six répondent d’une seule voix : « oui, merci »… Aujoud’hui , ce sont 27 personnes assises autour d’une table plus grande et la même serveuse demande : « café ? » Et là, chaque personne répond : « oui, avec du sucre », « non, moi sans sucre », « moi, avec du lait », « moi, sans lait », « moi ce sera un thé », « moi plutôt un chocolat », « je préfère une tisane », etc, etc, etc… Rien ne fonctionne. On a vu les agriculteurs de plusieurs pays européens venir faire le siège du parlement, Van der Leyen obligée de se protéger derrière des barbelés, mais rien n’y fait. L’Europe de Bruxelles continue s’imposer contre l’avis des peuples… Et elle sera réélue… et on continue à faire rentrer de nouveau candidats jusque et y compris la Turquie…

    • En 1957, enfant, je me rappelle les repas de famille avec oncles et tantes. C’était le menu pour tout le monde, trois frères trois soeurs et familles autour des grands parents. J’imagine maintenant, moi pas viande, moi pas vin, moi par crustacé, moi pas glucose, moi régime, moi ramadan, moi pas endives, moi pas moi pas ….

    • … et on continue de faire partie de l’U.E. qui nous exploite et nous avilit. Et il y a beaucoup de français qui l’accepté. Par peur d’un Frexit?, par lâcheté ? Par bêtise, par déni ? Vous n’en avez pas marre d’être exploités, vous ?

  4. Fut un temps,pour adhérer à l’europe,il y avait des critères de pib ,de maîtrise de l » inflation,et de santé économique..c’était l’Europe du marché commun,un accord économique.. aujourd’hui,l’Europe n’est plus que l’ephad de politicards incapables d’être élus dans leur pays parcequ » on les y connait..et un  » machin ideologique » de gens comme van der leyen ou macron

  5. Comme le dit si bien M. De Villiers, nous avons affaire à des incultes !
    Ne sommes-nous pas, nous Français, responsables de cette situation ! Nous laissons faire au lieu de nous révolter avec tous les peuples européens pour renverser la table à Bruxelles !

  6. Cette UE est une usine d’énormes imbéciles. Faire rentrer de tels pays musulmans dans l’ Europe est une aberration. Qui dans le monde entier commet des attentats terroristes au nom de quoi? Bruxelles devient un asile de malades mentaux. Il faut stopper cette union européenne qui ne l’ est plus.

    • C’est dans l’idée de faire entrer la Turquie et dire aux détracteurs qui avancent le problème musulman qu’il y a déjà un pays musulman en Europe et donc il n’y a « pas de souci ».

  7. Macron et Der Leyen trouvent sans doute qu’il n’y a pas assez de musulmans en UE, d’autant que la Bosnie est un bastion des frères musulmans, trop c’est trop.

  8. Aujourd’hui il est permis de se demander jusqu’ou ce monstre devenu qu’est l’Europe veut aller ? de plus en plus je ne voie que l’empreinte d’un certain Hitler qui avait les mêmes visions de l’Europe. Est-ce cela notre avenir et qui pour nous défendre ? Plus je voie des extraits de discours de un(e) ou des autres candidat(e)s plus je me demande si je dois faire un effort pour aller voter. Rien d’autre que les fonctionnaires et la nouvelle génération de Républicains qui ne savent pas ou aller e qui n’ont ni les idées ni la prestance et moins encore la voix et paroles mielleuses pour défendre la France. Le pauvre et minable esprit Républicain on a l’impression qu’ils sont tous en télétravail, c’est ce qu’est devenue la France des glandus hors normes et le résultat est là dettes et envahissement d’autres cultures pendant que les Républicains sont plus souvent en vacances ou en RTT au’au travail. L’Europe ne sera pas de l’argent gratuit.

  9. Ce article détaille bien la fuite en avant de cette europe qui ne sait quoi inventer pour submerger la culture européenne…
    Intégrer des pays à l’économie fragile est la porte ouverte à renouveler les déconvenues du type de la Grèce, de plus pour ce pays créé par les américains suite à leur guerre de territoire non approuvée par qui que ce soit au niveau mondial, c’est vraiment faire rentrer le loup dans la bergerie…

  10. Cette UE est obèse de pays inhomogènes, de culture différentes, de besoins diférents. Cela n’a plus de sens de l’élargir. Le frexit serait bienvenu .

  11. N’avons nous pas déjà suffisemment de problèmes est il bien nécéssaire d’en rajouter et non des moindres . Ce pays instable et dangeureux posera encore davantage de problèmes au peuple européens

  12. N’avons-nous pas assez de « boulets » dans cette union qui va devenir le refuge de tout et n’importe quoi. Dans quel but entame-t-elle ces négociations ? Et pourquoi pas l’algérie ? Décidément avec macron voilà un nouvel exemple de « couple infernal ».

    • Ah, l’Algérie, ce n’est pas impossible, souvenez-vous, « Algérie Francaise » qui était dit vers 1960….Macron pourrait s’en inspirer, on le connait.

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