[TRIBUNE] Il vaut mieux un petit laboratoire chez soi qu’un grand avec d’autres

Ce nouvel adage devrait s’appliquer à la recherche française. Ce 5 mai, Emmanuel Macron, accompagné de Mme von der Leyen, lançait Choose Europe for Science, un appel à « la grande communauté de la recherche », à l’image de la dernière grand-messe dédiée à l’IA de début février 2025. Quelques semaines plus tôt, le 18 avril, une plate-forme affublée du nom de Choose France for Science était également lancée pour préparer l’accueil des chercheurs internationaux. On peut y lire que « la France s’engage pour faire rempart face aux attaques que subissent les libertés académiques dans le monde ».
Si une poignée de chercheurs, pour motifs idéologiques, envisageait de fuir les États-Unis à la suite de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, la réaction épidermique des premiers jours s’est éteinte. On voit mal des chercheurs américains venir ici pour s’aligner aux salaires locaux acceptés par nos scientifiques patriotes qui ont, eux, choisi de ne pas émigrer pour exercer chez eux, en France.
Ces initiatives vont de facto dévaloriser nos organismes de recherche et nous faire glisser insidieusement dans un mécanisme anglo-saxon, sachant que la France a sa propre histoire des sciences et une culture alternative scientifique, d’enseignement et de méthodes.
Espérons que la recherche publique ne se sépare pas en deux mondes : celui des chercheurs locaux et celui des stars américaines, public visé par l’événement, payées plus, positionnées comme patrons, ce qui serait une injustice épouvantable pour nos scientifiques français qui mettent des décennies à progresser dans la lourdeur de l’avancement hiérarchique académique.
Investissements étrangers et perte de souveraineté
Est-ce un gage opportuniste pour attirer les milliards à investir des pays du Golfe en devenant un « hôtel à chercheurs » ? Lors du sommet sur l’IA, justement, c’est une mise de 30 à 50 milliards qui était avancée par les Émirats arabes unis pour, principalement, construire leur data center sur notre territoire. En avril, l’Arabie saoudite annonçait être prête à investir 150 milliards de dollars dans les start-up d’IA européennes.
Comment réagir à ce tourbillon qui déplace le barycentre du vieux monde occidental vers l’Asie et, ici, le Moyen-Orient ? Vise-t-on aussi de meilleures places dans le classement de Shanghai ? La France doit-elle jouer ce jeu ? Le monde scientifique est-il devenu une foire aux bestiaux pour des financements étrangers en France de forces extérieures qui prendraient la direction du secteur de la recherche, dans l’Union européenne, avec leurs propres dogmes et intérêts imposés à nos institutions ?
Il y a un émerveillement quasiment morbide à partager ses découvertes dans un universalisme béat. Il est admis qu’une start-up qui gagne, d’ailleurs souvent issue des laboratoires publics justement, c’est une start-up « licornisable », proie idéale, piquousée de soutiens et de fonds publics, pour que des tiers étrangers en tirent les bénéfices ou une petite poignée d’entrepreneurs du système.
Scientifiques, chercheurs, patrons de recherche et développement de grands groupes, battez-vous ! Soyez patriotes ! Ne soyez pas les traîtres indirects d’un déclassement de notre nation. L’accélération de cette vente à la découpe de nos laboratoires est létale, à l’échelle d’une décennie, pour la France.
Bientôt, nos talents français, le cerveau déformé à la doxa mondialiste, travailleront sur notre sol pour le seul bénéfice de puissances du Moyen-Orient. Nous deviendrons alors une véritable « colonie numérique », un tiers-monde du cerveau jusqu’à ce que notre source soit tarie, tarée même ! Pauvre France...
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41 commentaires
Nos chercheurs sous payés et peu considérés vont être contents de l’apprendre.
Des qu’on aura récupéré tous les nuls que les US avaient marre de payer à ne rien faire , il y aura de la place aux US pour les bons de chez nous.
Encore une imbécilité decl’UE
Je crains que nous ne récupérions que wookistes et consorts : les meilleurs resteront aux États-Unis, les moins bons voire les pires viendront par opportunisme en Europe. Je rappellerais la fameuse phrase attribuée à tort au général : « Des chercheurs qui cherchent, on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche. »
C’est ne pas connaître les Américains (très attachés à leur pays et fiers de lui) que de croire qu’en venant en France pour des raisons conjoncturelles (Trump) , ils vont y rester, pour lui faire profiter de leurs travaux (ou découvertes). C’est d’une naïveté confondante. On va donc dépenser des sous pour payer, à la place des USA, des scientifiques qui vont utiliser nos labos dans l’intérêt de leur pays d’origine: on devient les Idiots Utiles de Trump….
Je refuse que mes impôts servent à attirer les chercheurs wokistes dont Trump ne veut plus. Sans compter qu’en ce qui concerne les chercheurs idéologisés nous avons ce qu’il faut au CNRS. Gesticulations ridicules de ce couple infernal, une fois de plus. Ce qui serait bien serait d’éviter que nos chercheurs fuient à l’étranger.
Macron aura tout vendu : nos entreprises, notre souveraineté, notre histoire, notre honneur. Cet homme là ne travaille pas pour nous.
Oh que non démolisseur de France.
Si c’est pour attirer des chercheurs qui cherchent c’est le mauvais choix, il vaut mieux attirer des chercheurs qui trouvent !
pauvre macron, qu’est ce qu’il espère, que des chercheurs qui ont connu les universités américaines vont accepter de toucher un salaire de misère taxé à 50 % et vouloir vivre dans un pays où l’insécurité est partout. Il est certain que si certains chercheurs acceptent de venir en France , ce seront pas les meilleurs, mais les wokistes ceux qui auront été viré par Trump
Nos meilleurs chercheurs fuient ce pays allez savoir pourquoi . Et qui donc a envie de venir en France par les temps qui courent , il faut être c …ou suicidaire quand les français , eux mêmes , cherchent à partir .
Macron veut attirer les mouches avec…du vinaigre ! un chercheur (un qui trouve de temps en temps) aux USA est payé le TRIPLE d’un chercheur français. Bon courage pour les faire venir avec tant d’attractivité.
« la France s’engage pour faire rempart face aux attaques que subissent les libertés académiques dans le monde « .
Je n’avais pas remarqué que notre gouvernement était à ce point attaché aux libertés académiques pendant la crise sanitaire !
Pas fauché avec ces deux-là. Pauvre France.
Pourcentage R&D par rapport au PIB en 2022:
FRANCE 2,2%
Etats-Unis: 3,6%
Va falloir donner un sérieux coup de collier budgétaire. Et par ailleurs j’ai cru comprendre que les chercheurs français ( surtout à gauche) ne sont pas vraiment favorables à l’immigration de chercheurs étrangers ( euphémisme).Ils préfèrent importer des chauffeurs ou des livreurs Uber ou des femmes de ménages marocaines.
Une plateforme affublée du nom Choose France for Science ? Un ramassis de chercheurs woke, dans les sciences sociales. Pendant ce temps, Jean-Pierre PETIT, inventeur de la MHD et du Modèle Cosmologique Janus, déclaré fou, chassé du CNRS, est à l’origine des missiles hypersoniques russes (Kinjhal: Mach 10, plus de 200 tirs; Oreshnik, Mach 20; Avangard, Mach 27), et, dérivé de la théorie de Burkhard Heim, le futur astronef permettant de rallier la planète Mars en quatre heures.
Nous payons déjà des chercheurs pour ne rien trouver ou estimer » l’islamophobie des français ou leur tolerance à la mouvance lgbtqia » pas besoin d’importer les mêmes plus payés et plus wokistes encore..
Quand je vois nos chercheurs en médecine ou biologie filer au canada ou aux USA..Et depuis bientôt plus de 30 ans ….
Ils ont plus de crédits privés pour leurs recherches.