[TRIBUNE] Erasmus : quand Bruxelles « déconstruit » les valeurs européennes

Des fonds Erasmus, refusés à la Hongrie, sont accordés à des institutions en lien avec des mouvements islamistes !
Cece66, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
Cece66, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Erasmus+ est l’un des programmes les plus emblématiques de l’Union européenne. Conçu pour rapprocher les étudiants européens et renforcer la coopération académique, il devait être un vecteur d’unité et un moyen de transmettre les valeurs fondamentales de notre civilisation. La gestion actuelle du programme trahit ces principes. Entre sanctions politiques injustifiées et financements douteux, la Commission européenne martyrise Erasmus sur l’autel de ses préférences idéologiques.

Une sanction politique contre la Hongrie

En décembre 2023, la Commission européenne prit la décision controversée de suspendre la participation de la Hongrie à deux programmes phares : Erasmus et Horizon Europe. Officiellement, cette mesure a été présentée comme une sanction contre la réforme de l’enseignement supérieur lancée par le Premier ministre Viktor Orbán. Inspirée du modèle américain, elle vise à moderniser les universités hongroises en instaurant, via des fondations, un conseil d’administration chargé de superviser les décisions stratégiques, financières et académiques. L’objectif affiché est double : améliorer la compétitivité internationale des établissements hongrois et attirer des fonds privés. En intégrant des représentants du secteur privé dans la gouvernance universitaire, cette réforme tend également à simplifier la gestion administrative et à dynamiser les investissements dans l’enseignement supérieur. De plus, l’adoption de cette réforme n’était pas obligatoire : la majorité des universités hongroises l’ont soutenue et choisie librement, tandis qu’une minorité a pu conserver l’ancien système.

De tels modèles de gestion des universités sont également connus en Europe, par exemple en Allemagne. Que l’on soit favorable ou non avec cette réforme, c’est aux Hongrois d’en juger et certainement pas aux bureaucrates bruxellois.

En suspendant les programmes Erasmus et Horizon Europe pour les universités hongroises, la Commission européenne a pris une décision à la fois inacceptable et profondément injuste. Cette sanction, qui touche la quasi-totalité des universités hongroises et près de 180.000 étudiants, prétend cibler les réformes éducatives du gouvernement Orbán.

Le gouvernement hongrois a tenté de résoudre la situation en proposant une nouvelle loi, mais la Commission européenne a exigé à plusieurs reprises des modifications supplémentaires. À ce jour, les fonds restent gelés pour la majorité des universités hongroises.

En réalité, la Commission instrumentalise le concept d’État de droit pour affaiblir un dirigeant qui lui tient tête, sacrifiant ainsi les étudiants hongrois et exacerbant les divisions au sein de l’Union européenne. Cette politisation des programmes éducatifs et de recherche trahit leur vocation initiale.

Une complaisance avec l’islamisme

Pendant que la Hongrie est exclue, des institutions aux liens avérés avec des mouvements islamistes continuent de bénéficier des fonds Erasmus. L’exemple de l’université de Gaziantep, en Turquie, est édifiant : son recteur a publiquement salué Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas, une organisation reconnue comme terroriste par l’Union européenne. Malgré cela, cette université participe toujours au programme Erasmus+.

Et ce n’est pas un cas isolé. En 2021, il a été révélé que l’université islamique de Gaza, surnommée « le campus du Hamas », avait reçu 1,8 million d’euros de fonds européens via Erasmus. Avec Jean-Paul Garraud, chef de la délégation RN au Parlement européen, nous avons déposé un amendement demandant des explications et exigeant un audit des financements. Mais la Commission, fidèle à son laxisme, reste sourde à nos appels.

Comment justifier que des institutions liées à des mouvements islamistes continuent de percevoir des subventions européennes, alors même que la Hongrie, membre de l’Union, est mise au ban ? Ce deux poids deux mesures est une insulte aux citoyens qui financent ces programmes. C’est seulement parce que notre délégation est montée au créneau face à ces scandales que des députés macronistes ont fini par se réveiller et demander - après nous - des comptes à la Commission.

Restaurer les valeurs d’Erasmus

Face à ces dérives, il est urgent de rappeler la mission première d’Erasmus. Inspiré par l’humanisme d’Érasme de Rotterdam, ce programme visait à transmettre les grandes valeurs de la civilisation européenne : l’excellence académique, la liberté intellectuelle et l’attachement aux humanités. Il ne s’agissait pas simplement de faciliter la mobilité des étudiants, mais de leur offrir une éducation enracinée dans notre patrimoine commun.

Pourtant, au lieu de valoriser les humanités et les classiques, Erasmus est aujourd’hui détourné pour financer des institutions qui s’éloignent de l’essence même de notre civilisation. Plutôt que de renforcer l’unité européenne, il est utilisé pour promouvoir des projets contraires à nos traditions et principes fondamentaux. Tandis que la Commission finance, par le biais d’Erasmus, des institutions proches de l’islamisme, elle semble indifférente aux universités qui promeuvent le wokisme et tolèrent les dérives d’une gauche radicale.

Nos propositions pour sauver Erasmus

Pour restaurer la crédibilité et l’intégrité du programme Erasmus, nous demandons :

- la fin immédiate des sanctions contre la Hongrie. La participation au programme Erasmus ne doit pas être conditionnée par des considérations politiques ou idéologiques.
- un audit complet des financements européens. Les liens entre Erasmus et des institutions liées à l’islamisme doivent être stoppés immédiatement.
- un retour aux fondamentaux. Erasmus doit renouer avec sa mission originelle : favoriser la coopération entre les jeunes Européens, transmettre les valeurs de notre civilisation et promouvoir les humanités.

Erasmus est un programme trop précieux pour être laissé aux mains des idéologies de Bruxelles. Avec le Rassemblement national, nous continuerons de lutter pour qu’il redevienne un véritable outil d’excellence académique et de transmission des valeurs européennes.

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Catherine Griset
Député RN au Parlement européen, groupe Patriotes pour l'Europe

Vos commentaires

24 commentaires

  1. Le besoin de plus d’un nettoyage généralisé est de plus en plus urgent. Mais n’oublions pas que le vrai danger – celui du moins que l’on nous repasse en boucle, c’est la montée de l’AFD en Allemagne ou celui des mal-pensants en France ou ailleurs. Trump où es-tu ?

  2. L’argent européen est alimenté par notre contribution. Quand on voit les choix qui sont faits pour l’utiliser, et au niveau de la France c’est la même chose, mon consentement à l’impôt s’approche du zéro absolu. Chaque contribuable devrait au moins pouvoir dire à quoi il s’oppose radicalement.

  3. Ça c’est l’Europe. Je pense qu’elle vit ses dernières heures ,elle est en décomposition avancée,et c’est tant mieux .

  4. Avec ce genre d’exemple destructeur on se demande pourquoi et comment certains aspirent à « plus d’Europe » ! Cela fait penser au « cabri » gaullien.

  5. Je pense que dès le changement de Présidence en France, une négociation sévère doit être entreprise. 1) exiger des comptes sur ces financement. 2) Sur les dépenses unilatérales faites par Mme VDL qui refuse toujours de communiquer ses échanges par messagerie avec le patron de Pfizer. 3)Revoir l’ensemble des financements de l’UE Qu’il s’agisse de la recherche ou de la PAC et autres… Sans réponse et sans décision conforme aux souhaits des Français, cesser tout versement à l’UE jusqu’à obtenir satisfaction. Certes, c’est une menace d’éclatement de l’Union mais nous ne sommes pas dans un Etat fédéral et les décisions n’ont pas à être prises dans notre dos comme ce fut le cas de Mercosur sauf à ce que Macron mente sur ce sujet « aussi » ! Il faut arrêter d’être le pays qui dit Amen à tout. Il faut reprendre notre contrôle.

    • On parle d’état fédéral mais aux USA de nombreuses décisions sont du domaine des Etats et on oublie que les gouverneurs sont élus et que le Présidents l’est par l’ensemble des Américains – sur des programmes bien précis. On vient de le voir avec Trump. Nous sommes loin de ce genre de démocratie.

  6. Avec les idéologues de Bruxelles aux commandes de l’Europe on nage en plein dans le roman 1984 .
    La purge , ça urge .

  7. Chiffrer tous ces abus cela doit représenter quelque chose!. Il faut cesser de nous voler nos revenus gagnés par nous, par notre travail. Sortir de cette Europe menée par des utopistes sans scrupule.

  8. Chaque jour qui passe, j’apprécie davantage Viktor Orbán, fidèle à ses valeurs démocratiques et si serein dans sa morale sans compromission.

  9. Un scandale de plus.
    On finance le monde qui nous veut du mal et on supprime celui qui nous veut du bien.
    Nous avons des crétins hostiles en Europe et en France.

  10. Tout cela n’est que le résultat de la multitude de crétins qui ont voté ‘ »Oui » lors du référendum de Maastricht en 1992, qu’ils soient français ou d’un autre pays. Et puisqu’il est évoqué dans cet article la référence à la religion, Le Grand apôtre Paul,dans une de ses épîtres a dit  » On ne se moque pas de Dieu,ce qu’un homme aura semé,il le récoltera aussi » Nous y sommes bien dans le bourbier et nous ne sommes pas prêts d’en sortir. Merci à tous ceux qui ont voté « Oui ». Et puis par curiosité, questionnez autour de vous, ils seront rares ceux qui avoueront avoir voté Oui, tout comme je ne connais personne dans mon entourage qui a eu le courage de dire avoir voté Hollande et Macron.Les gens sont en majorité lâches.

    • Lors du référendum en 1992 le NON l a emporté et c est le président qui a décidé de s assoir dessus et signer les accords. Alors ne vous en prenez pas aux français.

      • Je ne crois pas ! Près de 27 millions de votants avaient voté à 51,04 % POUR sa ratification le 20 septembre 1992, c’était sous Mitterrand. Sarkozy et les politiques français se sont assis sur le résultat du référendum de 2005 et l’ont transformé en 2007 en « traité de Lisbonne » qui a été voté par presque tous les politiques confondus en ne demandant, cette fois, plus leurs avis aux français.

    • Moi, je reonnais avoir voter oui. je croyais (c’est la vérité) que cela était l’quivalent de la fraternité universelle.
      Naïve oui!
      par contre, j’ai été horrifiée par le fait que le NOn (donc contraie à mon vote) ai été bafoué, car ce n’ai pas démocratique.
      avec le recul, je reconnais que j’ai eu tort de voter oui, tout en me disant que de toute façon, l’Europe (même avant ce référendum) annule systématiquement toute élection ne correspondant pas à ses désirs (on l’a vu en Roumanie et on le verra encore ailleurs)

      Par contre, votre merci ironique à tous ceux qui ont voté oui, ne sert pas à grand chose, car, de toute façon, ils se seraient assis dessus comme ils l’ont fait sur le NON majoritaire, même s’il y avait eu plus de NON.

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