SNCF : des cheminots bien payés, primés, gratifiés… mais (encore) en grève !
En moyenne, un conducteur de train touchait 4.214 euros bruts par mois en 2023 très au-dessus du salaire moyen en France
Ce week-end, le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet, se voulait rassurant quant aux risques de grève : « Nous sommes loin d'une semaine noire. » Des propos infirmés dès ce lundi 5 mai au matin où les trajets des usagers, en Île-de-France ou dans le Nord-Pas-de-Calais, ont été apocalyptiques. Les syndicats n’avaient-ils pas prévenu ? « Du 5 au 7 mai, mettons les trains à l’arrêt ! » Les préavis de grève concernent aussi, bien sûr, le pont du 8 Mai.
Et une prime traction, une !
Des milliers de Français resteront une fois de plus... à quai. Pourquoi ? Que réclament, par exemple, le Secteur fédéral des cheminots de Paris Rive Gauche (CGT) et l’UNSA Ferroviaire ? Une réforme de la « prime traction ». N’allez pas croire que les gros bras de la CGT Cheminots tirent eux-mêmes les convois, mais les conducteurs touchent cette prime fixée selon le kilomètre parcouru, le type de train, le type de voie… Une usine à gaz : « La méthode de calcul de la prime traction est incompréhensible pour bon nombre de conducteurs. » La réforme passe, pour les syndicats, par l’augmentation de la prime, mais aussi par sa « sécurisation », autrement dit qu’elle soit versée même lorsque les conducteurs ne roulent pas ! Ça confine à l’absurde.
Représentant, actuellement, quelque 150 millions d’euros par an, la prime traction s’ajoute aux autres avantages dont la SNCF est prodigue pour ses ADC (agents de conduite) : « gratification de vacances », « gratification annuelle d’exploitation », « gratification pour distinctions honorifiques » et autres « gratifications exceptionnelles » (pléonasme, puisqu’une gratification est censée être, par nature, exceptionnelle, ce qui la distingue de la prime). Quel métier est aussi… gratifiant ? On se le demande.
Ne me dis pas combien tu gagnes
Les syndicats réclament aussi la réforme de la « prime de travail » des contrôleurs - encore une prime - et une gestion plus anticipée des plannings. Pour François Delétraz, président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT), contacté par BV, « la grève est un bazooka, elle doit être utilisée à bon escient. S’ils avaient fait grève pour dénoncer que, sur un billet de TVG à 100 euros, 50 euros sont ponctionnés par l’État ou que la SNCF a 5,4 milliards d’euros de bénéfices qui sont reversés au budget général de l’État, là, on comprendrait. » Mais « faire grève lors du pont du 8 Mai pour cent balles ? Ils sont hors-sol. »
Interrogée sur le salaire d’un conducteur, la SNCF nous répond qu’elle ne communique pas « sur le détail des rémunérations de chaque métier qui sont tous soumis à des spécificités ». Il est vrai que les spécificités jouent, ici, le rôle de rideau opacifiant. Entre « éléments fixes » et « éléments variables de solde », un conducteur touchait en moyenne 4.214 euros bruts par mois, en 2023. Le chiffre recouvre de grandes différences selon l’ancienneté et selon qu’on est conducteur de TER, de Transilien ou de TGV, mais on est dans le confortable et largement au-dessus du salaire moyen de 3.300 euros bruts mensuels, 2.600 euros nets. D’autant qu’en 2025, les salaires des agents SNCF ont augmenté de 2,2 % en moyenne. Le dialogue social tourne à fond, comme le confirme François Delétraz : « Contrairement à ce que disent les syndicats, il y a des négociations à la SNCF à longueur de temps et toute l’année. Le nombre de réunions est hallucinant. Je ne crois pas qu’il y ait une entreprise en France qui en ait autant. »
Les travailleurs plutôt que les passagers
Les cheminots ne sont donc pas à plaindre, en matière de discussions sociales et des avantages qui en découlent. « La CGT SUD Rail ne parle que des travailleurs et des travailleuses, s’indigne François Delétraz, auprès de BV. Nous aimerions qu’elle parle aussi des passagers et des passagères qu’elle est supposée transporter. » Des passagers et des passagères qui sont eux-mêmes des travailleurs et des travailleuses à qui leur entreprise n’offre rien de comparable et à qui cette énième grève ne va pas donner confiance en la SNCF. Pour le président de la FNAUT, « si on veut décarboner et que les gens abandonnent leurs voitures, il faut qu’il y ait une offre abondante et que la fiabilité du billet de train soit totale ». Cette semaine de grève du 5 au 11 mai est au contraire une incitation à prendre sa voiture, pour aller travailler ou partir en week-end. « Les syndicats se tirent une balle dans le pied. On n’obtient rien avec une grève impopulaire », conclut François Delétraz. Et impopulaires, ces perturbations de début de semaine le sont. Anti-écologiques, corporatistes, elles laissent au bord du quai des usagers sans défense. Encore une prime pour les cheminots : celle de l'égoïsme.
Samuel Martin
Journaliste
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Il faut faire des confettis avec le cordon sanitaire
169 commentaires
Ce serait tellement plus simple si les primes étaient supprimées par intégration au salaire. Du coup les cheminots ne pourraient plus dissimuler la réalité de leurs revenus, et ne pourraient plus brailler que la Sncf fait des milliards de bénéfices, oubliant que l’Etat français tire régulièrement un trait sur les sommes que la Sncf devrait verser à son actionnaire, et verse – en prime ! – les retraites, au frais du contribuable plutôt que de la Sncf !
Dissimulation de revenus… Ça frise le complotisme ce genre d’affirmation.
Il suffit de trouver la grille indiciaire…
Mais vous qui parlez de dissimulation cherchez, sur le site du sénat ou de l’assemblée nationale, le revenu de nos chers politiques… Idem pour les journaleux
Le salaire moyen d’un conducteur de train est de 3.320 € net. ça ne parait pas excessif au vu des responsabilités. Transporter en toute sécurité de 100 à 800 passagers en toute sécurité demande des compétences qui ne sont pas celles du commun des mortels. Ce qui est rare est cher et, on installe pas n’importe quel cheminot au poste de pilotage d’un TGV. Personne ne conteste le salaire d’un pilote d’avion, d’un médecin ou d’un notaire qui pourtant perçoivent des rémunérations beaucoup plus importantes. Le statut de la SNCF est envié de tous et ceux qui le critiquent font preuve de pure jalousie et ne refuseraient surement pas d’en bénéficier. Ultime précision, je ne travaille pas à la SNCF et aucun de mes proches non plus.
ILS devraient percevoir un % sur le nombre de Voyageur à vie.???
Le CON-QUI paie un machiniste à ce prix , c’est NOUS.
Vous avez oublié de mentionner les avantages ?????????même en retraite!
Vos propos corroborent les miens, et je ne suis pas en famille non plus avec un agent SNCF. Mais en France, on aime bien prendre partie sans vérifications contre une corporation ou un corps de métier (je ne parle pas des policiers, en plus!).
Rigolo ! Le train est sur des rails, avec des alertes sécurité et du train et du parcours maximales. Un conducteur de car a lui des responsabilités de vie ou de mort à chaque instant sur ses passagers, de par son véhicule, sa conduite à la merci d’un chauffard et cætera et cætera. Et pour la moitié moins de salaire. Je n’aime pas ces profiteurs.. de bas en haut..
Rigolo vous en êtes bien UN.Pendant que la populace se chamaille les décideurs rigolent dans leur barbe.Vous vous trompez de cible.Cette colère ou plutôt cette envieux que même le petit ouvrier de base à la sncf est un profiteur est pitoyable.En comparaison cet ouvrier de la sncf est le même que dans une entreprise privée il n’est qu’on pion c’est pas lui qui décide et dicte le feuille de route et les objectifs d’une société.Vous pensez comme un politicard qui prêche pour sa propre personne.
Désolé, mais on ne va pas pleurer sur le sort des conducteurs de trains, tellement plus confortable que le moindre routier. Le nombre de passagers ne joue pas non plus sur la difficulté de la conduite.
Oser les comparer avec des pilotes d’avions révèle un méconnaissance totale de l’univers aéronautique, de la dextérité et des facultés d’adaptation nécessaires en cas d’imprévu !
Nous roulerons en trains Italiens-Espagnols-Allemands et mois cela me va très bien.
Dans les années 90, un certain nombre de dockers s’étaient mis en grève car ils étaient mal traités (en clair, ils défendaient leurs avantages acquis). Travaillant à l’époque dans le transport, j’ai vu des clients nous demandant de transporter leurs marchandises vers les ports hollandais, ce qui représentait un surcoût conséquent en transport routier par rapport à Montoire (Zone de Donges-St Nazaire). Avec l’arrivée de la concurrence sur les réseaux ferrés, la SNCF va souffrir du fait des attaques des syndicats de cheminots. Et l’état français (c’est à dire nous) va continuer à subventionner cette entreprise qu’il aura été impossible de réformer grâce aux syndicats. Que sont devenus les ports de la façade atlantique?
Depuis la nuit des temps , les syndicats sont champions pour couler une boite privée , là , ce ne sera pas le cas puisque nationalisée , c’est le dernier bastion où les syndicats font recette et dont les responsables ont leurs ronds de serviette au ministère , ils ne sont d’ailleurs pas les seuls ainsi va la france .
A la SNCF, le droit de grève est en fait un droit de prise d’otages (des usagers)
Pas étonnant que moins de 8% des salariés soient syndiqués , les français en ont marre des syndicats qui font de la politique .
C’est un peu lassant ce genre d’article qui explique que cheminot, et notamment conducteur, c’est le paradis, super bien payé en plus, et les déclarations des syndicats pour lesquels c’est l’enfer et en plus payé une misère. A quand une analyse objective. Maintenant, qu’il y ait des cheminots qui se la coulent douce, c’est certain, et je viens d’en avoir la preuve sur 4 trajets en train de 1H30 à 3H30 : 3 trajets sans contrôle, un trajet avec un excellent service des contrôleurs, un premier passage au départ pour saluer les voyageurs puis un contrôle très sympathique. Alors si tous les contrôleurs faisaient tout simplement leur travail comme les derniers cités, les choses iraient peut-être mieux et on n’aurait plus droit aux lamentations des pleureuses et aux grèves à répétition car il y aurait plus d’argent dans la caisse pour régler des demandes dont certaines sont très certainement légitimes
De meme que la France ne se reformera que lorsqu’elle sera en faillite ou sous tutelle du FMI, la SNCF ne se reformera, (comprendre que les syndicats auront enfin conscience que leur boite n’est pas eternelle) que lorsqu’elle sera declaree en cessation de paiement. Quand a la comparaison avec EDF, qui est aussi en quasi monopole, on n’a pas de coupures volontaires d’electricite 10 fois par an, a Noel, lors des grands week end ou des ponts…
Guifette a sans doute raison. Pour autant, si le cheminot n’est pas content de cette situation, qu’il démissionne!
Il est dommage que Boulevard voltaire publie un article de cette nature comprenant des chiffres totalement faux.
Pourquoi parler du monopole de la SNCF et pas des autres (EDF,…)
Pour être juste il faufrait peut être dire que toutes les primes ne comptent pas pour la retraite contrairement à ceux pour qui le salaire compte intégralement pour le calcul de la retraite.
Que le salaire indiqué dans l’article concerne celui en fin de carrière et loin de celui à l’embauche.
En fin de carrière la rémunération dans tous les emplois est plus forte ne serait ce qu’avec la prime d’ancienneté (tiens une prime !!)
Il faut également rappeler que les nouveaux emplois ne sont plus sur les mêmes bases que les anciens
Et enfin à tous ceux qui crient leur haine envers les salariés de la SNCF relayés par des articles de cette sorte ont toujours la possibilité de postulet pour exercer un emploi plus rémunérateur que le sien.
Un seul mot à la mode dans tous les domaines : la Haine , la Haine
Si ces chiffres sont faux, donne nous les vrais!!!! tu finis ton discours par « la Haine…… » en dénonçant le monopole d’EDF (ça existe toujours?) mais la différence entre la SNCF et EDF: il y a longtemps qu’il n’y plus de coupure de courant ! Mais la grève gêne surtout les « travailleurs » qui ne peuvent pas aller bosser ! Tu prends en otage des salariés, qui n’ont aucune responsabilité dans ce problème ! Je me permets de te rappeler que la SNCF est un « service public » qui, comme son nom l’indique, doit rendre service au public ! et on ne déteste la SNCF que quand elle ne rend pas service au public ! Et on ne parle pas des remboursements médicaux remboursés à 100% et payés par ceux qui travaillent dans le privé !
J’en rigole mais jaune.
Renseignez vous avant d’affirmer que la SNCF est une entreprise publique ( c’etait AVANT).Depuis 2020 la SNCF est devenu une SA: Société Anonyme ce principe permet aux lobbyistes d’avoir forcer les politicards à voter une loi et cinder la SNCF en une HOLDING de 5 branches.
Dans l’avenir les fonds privés, les ultras riches pourront se les appropriés pour 1 euros symbolique.
Tous le pognon de dingues investi indirectement par les contribuables de France depuis 40 ans seront engloutis en totalité.Quand ces charognards de la finance dans le futur auront tous pompé alors la FRANCE fera marche arrière comme en Angleterre qui avait privatisé leur ligne et les rachètent en décrépitudes actuellement petit à petit pour une somme colossal.
Quand les chiens aboient le troupeau ( de décideurs) continue leur bonhomme de chemin.
Vous et moi ne seront plus de ce monde
« La haine, la haine », dites vous, je pourrais répondre à votre post « la moraline, la moraline ». En parlant de haine, sachez tout de même que sans la liberté de haïr il n’y a pas d’amour sincère!
C’est vous qui parlez de haine !
On pourrait parler d’agacement en constatant qu’une fois de plus ce sont les mieux lotis qui se permettent de réclamer le plus sans la moindre préoccupation pour ceux qui sont tributaires de leur activité.
pour ma part je ressens beaucoup plus d’empathie pour mon voisin qui part tôt le matin sur ses chantiers quelque soit le temps et dont la rémunération n’est pas assortie de prime de travail, de confort, d’ancienneté…
Le débat est primordiale pour donner son point de vue.Raison n’est pas raison mais le vécu est réel en instant T.
ON DIT QUE ; LES CHEMINOTS PARTENT en retraite À 50 ans en moyenne, ils touchent la prime CHARBON et blabla…
Avant tout je suis AGENT SNCF et non CHEMINOT (je veux pas insulter la mémoire des anciens charbonniers des trains à vapeurs) en maintenance caténaire depuis bientôt 35 ans dont trois quart en travail de nuit( normal il n’y a pas de TGV la nuit).
Aujourd’hui à 59 ans je suis encore en entreprise pour encore 4 ans si je suis encore valider par ma santé physique ,les contrôles médicale de sécurité obligatoire et je ne me plains pas.Depuis la réforme ferroviaire de 2014 mainte nouveau embauché qui se faisait des idées sur le travail dans cette entreprise se trouve face à leur contradiction et leur affirmation du passé.Des brebis galeuses en entreprise vous les voyez partout et la SNCF n’y échappe pas .
De grâce ne mélanger pas les torchons et les serviettes.
Cessez de répéter en boucle cette fameuse prime charbon,le départ à 50 ans etc… C’était le passé.
Certes il faut faire un trie mais ça qui en a le pouvoir.
Merci de m’avoir lu, un agent SNCF qui ne se sent pas responsable de ce foutoir.
Il y a 20ans, j’avais dénoncé la « gestion par activités » dans laquelle évoluait la SNCF, prétextant que celà coûterait à terme plus cher. On m’avait répondu qu’au contraire, celà fidéliserait les salariés à leur métier et rendrait plus fiable le service. Erreur ! Je m’aperçois, 20ans après que j’avais raison : celà ne rend pas les syndicats plus responsables (surenchère permanente) et coûte beaucoup plus cher en frais de personnel. Reste la méthode Tatcher !!… mais qui osera ??
Bizarrement ils ne feront pas grève le 8mai , jour férié , donc payé double ….
Arrêtons avec les syndicats, plus de rémunérations pour les grévistes mais en plus une amende à hauteur de 3 salaires et pour ceux qui mouftent à virer.
Vous passez l’examen de dictateur ? Votre monde rêvé va séduire beaucoup de monde…
Et on critique la fonction publique d’Etat. En dehors des hauts fonctionnaires, pas de nombreux salaires élevés. Et pour la retraite SNCF ont été impactés que ceux entrés après la réforme, alors que pour les fonctionnaires qui étaient entrés pour 37,5 annuités et départ à l’âge légal, ils ont fait plus de 40 annuités.