Scholz parle à Poutine : Zelensky est furieux, mais c’est un nouveau tournant

Olaf Scholz ne sera peut-être plus chancelier, dans quelques mois. Mais l'Histoire retiendra que, parmi les dirigeants européens, c'est ce chancelier social-démocrate qui aura été à l'origine de la fin de la guerre en Ukraine. En effet, après toute une série d'initiatives tempérant les surenchères va-t-en-guerre des pro-Ukraine et souhaitant des négociations de paix avec la Russie, comme ses déclarations de début septembre commentées par Georges Michel, il vient de franchir un nouveau pas : il a téléphoné à Poutine, deux ans après la rupture des contacts. Le Monde souligne l'importance du geste : « Il s’agit du premier échange formel depuis deux ans, non seulement entre le chancelier et le président russe, mais aussi entre un dirigeant occidental et le chef du Kremlin. »
La teneur de l'entretien
Le chancelier a réitéré la condamnation de l'agression russe et la mobilisation de troupes nord-coréennes, mais ausi demandé à la Russie de démontrer qu’elle serait « prête à des négociations sérieuses avec l’Ukraine dans le but de parvenir à une paix juste et durable ». Un appel pour la paix, donc. De son côté, Poutine a mis en avant les « nouvelles réalités territoriales », avec une progression continue des troupes russes : « De potentiels accords doivent tenir compte des intérêts de la Fédération de Russie concernant la sécurité, se fonder sur les nouvelles réalités territoriales et, surtout, s’attaquer aux causes profondes du conflit », selon les propos du porte-parole du Kremlin rapportés par les agences de presse russes. Il a répété que la « crise en Ukraine était le résultat direct de nombreuses années de politique agressive de l’OTAN ».
Quoi qu'en pensent certains dirigeants occidentaux, il va bien falloir entendre enfin cette lecture des événements. Évidemment, Zelensky a condamné l'initiative allemande : pour lui, Scholz a « ouvert la boîte de Pandore » avec cette « tentative d’apaisement » envers Moscou, utilisant la rhétorique des années 30 face à Hitler. Il était dans son rôle.
Les raisons de Scholz
L'initiative de Scholz était prévisible et s'inscrit au carrefour de trois logiques convergentes, et convergentes vers des négociations de paix. D'abord, bien sûr, l'élection historique de Trump, et sa promesse de mettre fin rapidement à cette guerre. Zelensky lui-même l'a reconnu : « Il est certain que la guerre se terminera plus tôt avec les politiques de l’équipe qui va maintenant diriger la Maison-Blanche. C’est leur approche, leur promesse à leur société. » Même si Le Monde a raison de souligner que « personne ne sait encore ce que le 47e président des États-Unis veut réellement faire », il a probablement encouragé Scholz dans son initiative. Ensuite, le chancelier a été poussé par des considérations intérieures : le soutien à l'Ukraine, très coûteux pour l'économe allemande, y est moins populaire, et il va au devant d'élections difficiles, dans un contexte de poussée de l'Afd. Dans un pays longtemps dominé par l'idéologie pacifiste, il y a là un moyen de redorer une image dégradée. Enfin, il y a la réalité du terrain : celui du front, que l'armée russe grignote village après village ; et celui de la géopolitique : l'Allemagne a tout intérêt (et l'Union européenne, évidemment) à une pacification durable de cette Osteuropa indispensable à sa puissance. Avec cet alignement des planètes, en ces lendemains de 11 novembre, il n'est pas interdit de penser que Scholz ait aussi perçu à quel point un nouvel hiver de guerre - et d'une guerre qui ressemble parfois autant à 14-18, avec ses dizaines de milliers de morts et de blessés, qu'à la Guerre des étoiles - serait une nouvelle honte pour l'Europe.
Évidemment, pour nous Français, ce coup de fil Scholz-Poutine souligne douloureusement l'absence de la France : un chancelier allemand, même affaibli intérieurement, pèse donc plus sur la scène européenne et mondiale que notre Président français, aux positions erratiques et à la parole démonétisée. Comme le redoutait Georges Michel, il y a deux mois, on peut craindre « que la France, [...] n’ait à se contenter d’un strapontin à la table des négociations et de miettes lorsqu’il s’agira de penser reconstruction et gros sous ».
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67 commentaires
Ces dirigeants allemands ont vraiment changé en quelques décennies , de véritables girouettes , tout feu tout flamme quand il s’agissait de prendre faits et causes pour l’Ukraine sous la couverture américaine , mais là le vent à tourner aux Etats-Unis et il faut anticiper l’avenir qui se dévoile plus du côté russe que des partisans de Kiev , m’est avis que notre chef de l’ Etat va emboiter le pas à M. Scholz .
L’Allemagne maintenant, depuis des années en fait, change au gré des changements de son « maître », les USA. Robinette Joseph Biden voulait la guerre, mais les élections ont fort heureusement changé la donne en donnant le pouvoir à Donald Trump, qui lui n’a pas les mêmes objectifs, mais America first, voila ce qui lui importe. Donc, comme le brave soldat change son fusil d’épaule au premier son du clairon de son supérieur, l’Allemagne, sentant aussi « les choses s’inverser », change son avis sur le soutien à apporter à l’Ukraine. A quand la levée de « l’embargo » sur les produits et idées russes ? Et pour la France… ?
L’Ukraine n’a jamais eu la moindre chance de remporter une guerre contre la Russie. La corrélation des forces n’a jamais été en faveur de l’Ukraine. Elle n’avait ni les hommes, ni l’argent, ni l’industrie pour gagner la guerre. L’Occident n’a d’ailleurs jamais eu l’intention de les lui fournir. L’objectif des États-Unis était et reste d’affaiblir la Russie, pas de la vaincre. Ce serait trop dangereux (pensez aux armes nucléaires).
Les Américains ne pourront pas affaiblir la Russie , …..après la chute du communisme , ils ont empêché la mise en place d’une Europe de l ‘ Atlantique à l ‘Oural…mais celle-ci est inéluctable !!
la « crise en Ukraine était le résultat direct de nombreuses années de politique agressive de l’OTAN ».
En effet en novembre 1989 le Secrétaire d’Etat James Baker donne à Gorbatchev la promesse orale que l’OTAN
ne sera pas étendue à l’est du défunt rideau de fer. Or adhésions à l’OTAN :
– 1999 : Pologne, Hongrie, Tchéquie
– 2004 : Bulgarie, 3 Pays Baltes, Roumanie, Slovaquie, Slovénie
– 2009: Croatie
Le Pacte de Varsovie a été dissous alors que l’OTAN continue d »exister. Chercher l’erreur
Bien d ‘accord avec vous !!
Très bonne analyse. Personne n’a jamais vaincu la Russie, l’Allemagne et nous-même avons besoin de la Russie pour survivre. N’oublions pas le gaz de schiste des Américains que nous achetons… et le pétrole Russe que nous continuons d’acheter en passant par un… intermédiaire!…Nous sommes les dindons de la farce! Et qui se frotte les mains? À votre avis?…
Vous avez « oublié » de mentionner la partie la plus importante de cette conversation téléphonique à savoir l’offre de Poutine d’ouvrir la partie non détruite de la pipeline North Stream en échange de l’arrêt des livraisons d’armes d’Allemagne à l’Ukraine. L’axe Berlin-Moscou est en train de se remettre en place. L’alliance franco-allemande a fait longue feu. Depuis longtemps.
L’axe Berlin-Moscou, peut-être, mais Poutine n’est pas assez naïf pour oublier le pacte germano-soviétique et ce qu’en fit en certain Adolf, alors « en pleine montée »
ENFIN ! et 1 millions de morts pour rien. Tout çà pour arriver à ce qui était logique depuis le début, à savoir le rattachement des provinces du sud-est, russophones, à la Russie (puisqu’elles se faisaient harceler et bombarder par Kiev depuis 2014) et l’expulsion de ce clown de Zielinski (qu’on a voulu faire passer pour un héros, un nouveau « Churchill ») qui n’est qu’un imposteur imposé par Soros après les évènements de Maïdan fianancés par le même. Il peut toujours s’exiler en Israël où il s’est fait batir une villa avec l’argent des occidentaux (ou à ses appartements de Paris ou de Londres)
Excellente analyse !!
Pour comprendre la Russie, lire le superbe livre « RUSSKA » de Edward Rutherfurd diplômé d’histoire de l’université de Cambridge qui retrace toute l’histoire de la Russie depuis… 180 après JC jusqu’en 1992 sous une forme romancée et passionnante. Le livre n’est plus édité mais devrait l’être à nouveau. Passionnant!
Tout cela est vrai. Les pauvres Russes frontaliers n’ont cessé d’être martyrisés par l’Ukraine. Ils parlent russe et veulent être russes. Il faut respecter ce choix. N’oublions pas que l’Ukraine était russe et Kiev la capitale, autrefois. L’histoire de la Russie est tourmentée et très interessante pour qui aime s’instruire.
Ce qui fait la différence entre l’Allemagne et la France, c’est que l’un est dirigé par des commerçants adultes, alors que l’autre est entre les mains de fonctionnaires immatures.
« Le chancelier a réitéré la condamnation de l’agression russe et la mobilisation de troupes nord-coréennes, »
1- V Poutine a mis 10 ans avant de défendre les russophiles du Donbas, bombardés continuellement malgré les Traités de Minsk, et les russes ukrainiens défavorisés par le nouveau gouvernement après la révolution de couleur fomentée par les USA.
2 – La Crimée (en 2014), Le Donbass et les régions de Zaporijjia, Kherson, Lougansk et Donetsk (en 2022) ont voté oui pour leur rattachement à la Russie (référendum d’autodétermination).
Ce n’est donc pas une annexion de la part de la Russie, mais une volonté d’agression pour re coloniser ces régions de la part de l’Ukraine, soutenue par les occidentaux qui lorgnent sur leurs richesses minières et agricoles.
Ce n’est donc pas une agression de la Russie.
Quant à la mobilisation de troupes nord-coréennes, il semblerait que ce ne soit pas véritablement cela.
BRAVO ! ! !
Il serait plus que temps d’arrêter cette guerre 14-18 nouvelle mouture avec des combattants dans des tranchées s’entretuant pour gagner et reperdre 500 mètres de terrain.
Olaf Scholz est un pragmatique lucide là où notre président n’aura été qu’un fantasque crédule, y compris dans ses multiples et inutiles entretiens avec Vladimir Poutine.
A suivre
Une preuve de plus (suite à l’élection de Trump) que l’Allemagne et donc l’UE sont aux ordres exclusifs des USA.
Et donc opposées fondamentalement à la souveraineté de la France . Ce qui ne représente aucun problème pour eux avec Macron, bien au contraire.
Pas vraiment d’accord. Je pense que Scholz est effectivement l’éclaireur de Trump qui ne peut pas agir officiellement. Mais, comme il veut aller vite il a besoin d’un émissaire. Nous avons la démonstration que Macron, et la France avec lui, sont présentement totalement démonétisés. Mais Trump aura sans doute une attitude favorable à l’égard de Reconqête dont il apprécie la figure de proue actuelle en la personne de Sarah Knafo, la seule en Europe à avoir pris résolument position en sa faveur avant tout le monde et à avoir été invitée par son équipe. Mais Trump veut se désengager de l’Europe pour concentrer ses efforts au Pacifique car, pour lui, c’est de ce côté qu’il devra se battre pour l’Amérique. Il n’a rien à craindre de l’Europe et l’Europe est un bon protecteur de son flan Est vis à vis de la Russie. L’OTAN devra être Européenne ou disparaître car les USA n’y voient plus aucun intérêt. L’Europe ne sera donc plus sous le contrôle des USA. En bonnes relations, de préférence, mais enfin libre et maîtresse de sa destinée… Un sacré défit mais oh combien enthousiasmant !
À condition que Ubu ne file pas notre nucléaire aux Allemands…
bon résumé ! rien à ajouter
Je ne dis pas le contraire. Ce que vous ajoutez est une suite hypothétique très vraisemblable.
Mais avec le Gaullisme , la France n’avait pas besoin de l’Europe Fédérale (dont rêvent Scholz Vanderleyen, Macron, les Belges bientôt islamisés…) pour assurer et assumer sa souveraineté économique et nationale.
De plus Reconquête ne revendique pas à ma connaissance une Europe de défense contre les Russes pour les USA.
Il est temps que cette boucherie s’arrête et que tous les va t en guerre rangent leur sinistre et mortifère orgueil .L’Europe et pas seulement la France sont au bout du rouleau , l’Ukraine doit accepter de devenir un pays neutre , non aligné et son dirigeant actuel reprendre sa guitare .Quant à nous , nos dirigeants ont depuis longtemps dépassé les limites des bornes , qu’ils rentrent et se consacrent un peu plus à la reconstruction du champs de ruines qu’ils ont créé ou qu’ils quittent la vie politique .
je suis de votre avis.
Scholz s’est fait remonter les bretelles par Poutine. La transcription du Kremlin résumant la rencontre montre bien qu’elle n’a servi à rien. Zélinski peut continuer à faire tuer son peuple.
Scholz ne parle pas « d’envoyer des mecs en Ukraine » comme un certain illuminé et irresponsable. Au delà du problème Ukrainien, il est triste de voir à quel point la France est est devenue une quantité négligeable.
Il y a eu « Papa Schultz » série américaine des années 60/70, soit : « Stalag 13 » dans les années fin 80 en France.
Il y a maintenant « Papa Scholz », qui lui aussi a décidé de gripper la machine infernale, cette fois européenne.
En soutenant l’Ukraine, et voulant mettre la Russie à genoux, l’oncle Joe (Burden pour les intimes], Scholz, Les britanniques, Macron, etc. et même Le Maire : « Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie. », tous ont compris, qu’ils ont tous fait fausse route !
La Russie se porte bien, merci pour elle. Poutine a même, aidé de la Chine et de l’Inde, redessiner la carte économique mondiale…
Les responsables de pays bellicistes sus-cités et leur naratif anti-Russe sont à genoux financièrement…
Zelensky est de plus en plus gourmand, les peuples américain et européens qui votent et voient leur porte-monnaie se vider, leur vie sans dessus dessous, disent stop !
Scholz voit l’économie de son Allemagne fondre comme glace en Sibérie, Macron a mis la France en faillite, etc., Orbán en a ras-le-bol…
Puis, les langues se délient, « on » en sait de plus en plus sur la vraie histoire entre la Russie et l’Ukraine, sur les intérêts et malversations des Biden père et fils en Ukraine, etc.
Puis maintenant les élections américaines dont les résultats secouent le monde entier…
Enfin, tout le monde en a ras-le-bol de Zelensky et de l’Ukraine, et veut la paix que ça lui plaise ou non.
D’autant que ; et là c’est « mon avis » ; jamais l’Ukraine et encore moins Zelensky n’auraient levé le petit doigt pour venir au secours de l’UE…
Alors maintenant, Scholz lui aussi veut la paix, dut-il faire « ami-ami » avec l’ours Poutine…
Et également avec Trump…
La France exsangue suivra… Macron étant au bout du rouleau.
j’aime bien votre conclusion !