[Satire à vue] La courgette : cet objet poussant non identifié

Un jeune sur cinq ne sait pas reconnaître une courgette.
courgettes

La nouvelle a rassuré les tenanciers de fast-foods. Un jeune sur cinq ne sait pas reconnaître une courgette. L'une des conclusions du sondage réalisé par Harris interactive auprès des 15-24 ans a permis d'établir ce constat. Sur la base de photos de ces cucurbitacées, 18 % voient un concombre, 2 % une aubergine. Sans images et les yeux fermés, le même individu distingue une frite mayonnaise d'une frite ketchup. La frite sauce moutarde est identifiée en un temps record. La propagation des « restaurants » monomaniaques porte enfin ses fruits. Face au légume, le client se cabre. L'énigmatique chou de Bruxelles est au centre du débat. Autour de la table chargée d'emballages plastique éco-responsables, les jeunes téméraires examinent l'objet. L'un se risque à le faire rouler. La boule verte tombe à terre... elle n'a pas explosé. C'est un premier pas vers la connaissance de cet univers inexploré.

Selon un sondage IFOP, une courgette sur trois s'insurge contre ce phénomène qui la voit reléguée au rang d'objet non identifié. Dans les pubs, des semi-obèses tendent à banaliser les conséquences d'une alimentation déséquilibrée. Le personnage saute de joie. Le sceptique sera poursuivi pour grossophobie. Une seule info, une seule nourriture. BFM sur l'écran, des frites dans l'assiette. Cerveau calibré et bourrelets en bandoulière, le citoyen mondialisé s'en va content sur les routes menant à son sacrifice. À défaut de pouvoir d'achat, il ingérera des pâtes, passera son chemin devant un étal de légumes verts vendus à prix d'or. Petits pois frais bio. Prévoir de casser son plan épargne logement pour régaler la famille.

Addict au régime frites-pâtes, devenu adulte, l'ex-jeune se roulera par terre à la vue de la blanquette de veau mijotée par une épouse ayant résisté à l'appel du kebab. Capricieux, emprisonné dans un seul mode d'alimentation et de réflexion. Les statistiques sont formelles. Trois courges sur cinq rêvent d'adhérer à Renaissance. « Harris Interactive » n'a pas souhaité dévoiler ce sondage effectué dans un potager. Des navets qui s'identifient à Bruno Le Maire, des salades qui prétendent avoir figuré dans le programme d'Emmanuel Macron... Ah, n'en jetez plus ! De grâce, un grand plat de frites !

 

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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

26 commentaires

  1. Vivement la petite capsule bien dosée en lipide, protide, glucide et vitamine , au moins , là , pas d’erreur à faire., la gastronomie étant réservée à une certaine classe ou dans les « cantines » de nos institutions.

  2. Et oui voila le résultat de notre éducation nationale. On en voit le résultat parmi certains jeunes ou pas dans la politique agricole, soit en France ou chez les ânes de Bruxelles

  3. Il me semble qu’Attali ne sait pas ce qu’est un poireau ! Alors, on ne s’étonne plus de rien …. Certains ne connaissent que les dollars et, accessoirement, les euros (en milliards, évidemment) : c’est ce qu’on appelle pudiquement la gauche caviar !

  4. 1 jeune sur 5, honnêtement je m’attendais à plus. En tous cas j’ai bien ri avec cet article, les courges qui adhérent à Renaissance c’est parfait ! !!

    • Elle est pas belle la France avec ses courges, dindons et moutons. Une véritable ferme. Ça me fait penser : lisez , « La ferme des animaux » de Orwell. Oui, encore lui…

  5. Pourtant il y en a dans le couscous mais peut-être ne mettent-ils jamais les pieds dans une cuisine réservée aux femmes.

  6. Tellement triste de voir se multiplier ces silhouettes difformes de jeunes qui se remplissent l’estomac avec des fast-food de mauvaise qualité !
    Ils finissent par d’emprisonner eux-mêmes dans un corps dont ils ne peuvent plus rien faire !

  7. Dans ma rue il n’y a plus de restaurant traditionnel, plus de brasserie qui sert un plat du jour, rien. Rien que des kebabs qui s’alignent côte-à-côte, proposant la même « cochonnerie » (façon de parler !) standardisée, industrielle, calibrée, emballée sous barquette, qui est jetée directement du congélateur dans la friteuse par un « cuisinier » qui a traversé la Méditerranée la semaine dernière sur une barcasse bourrée de clandestins. Le tout est consommé dans la rue, parfois sur une voiture ou même sur un container à ordures transformé pour l’occasion en table de pique-nique improvisée (authentique !) Les emballages sont ensuite copieusement répandus sur la chaussée en guise de remerciement pour le pays d’accueil. Ce n’est pas de cette façon-là qu’on réapprendra à nos « jeunes » le goût des bonnes choses. Par contre, je suis pharmacien et je me frotte les mains, la multiplication de ces échoppes douteuses a fait exploser le nombre d’obèses et de diabétiques. Je commence à voir de très jeunes enfants et même des bébés diabétiques, ce que je n’avais jamais vu en 30 ans de carrière. L’avenir de ma profession est assuré par cette nouvelle population et son mode de vie déglingué.

    • Quelle horreur . Ces échoppes sont môches comme ce qu’ils vendent mais le Kebbab est devenu la base de nourriture pour des ados qui dès le plat ingurgiter vont retrouver leur fauteuil de « gaming  » et leurs jeux vidéo

      • Ces kebabs…reçoivent les broches toute faites et congelées…On ne sait même pas de quelle viande il s’agit…Bon appétit les petits et…les grands…

  8. Une équipe de scientifiques Français vient de publier une petite bombe dans la très sérieuse revue « Nature ». Ces chercheurs brillants auraient identifié un nouveau végétal encore inconnu à ce jour, le « poireau ». Tout le monde scientifique est en émoi, on s’interroge, car cette extraordinaire découverte vient bousculer toutes les théories existant à ce jour. Le prochain prix Nobel de biologie pourrait bien être français …!

  9. Bravo pour cet exercice, une prévision légumineuse de l’avenir en France de la planète.
    Comme disent les élites anglaises : ( radis soit qui mal y pense ).

  10. Eh, eh ! Ma belle-mère, pure origine paysanne (mais du Ch’Nord, le royaume des choux/patates) ignorait totalement ce qu’étaient courgettes, poivrons, aubergines, et même concombres (qu’elle appelait « cornichons sans piquants » et qu’elle ne savait pas préparer) jusqu’à ce que je lui explique (laborieusement) dans les années 80..

  11. S’il n’y avait que la courgette qu’il ne connaissent pas mais hélàs la malbouffe gagne du terrain et l’on s’étonne de la montée de l’obésité et autres problèmes de santé . Il y a bien une chose que l’on devrait exiger sur certains menus ce sont des photos chocs comme sur les paquets de cigarettes parce qu’ils sont responsables de lourdes pathologies et nocifs pour la santé au même titre que la drogue et le tabac .

  12. Un brin d’humour pour faire passer de tristes réalités sur la méconnaissance des jeunes sur la vraie nourriture.

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