[SATIRE À VUE] Juliette Binoche entre dans les ordres

Le Festival de Cannes 2025 bat le record d'engagements humanistes constaté en 2024.
Capture écran France TV
Capture écran France TV

Lors de la cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes, Juliette Binoche se lance dans un discours humaniste grandiloquent. Sa tenue vient souligner sa compassion pour toutes les misères du monde.

 

Sur la scène du Festival de Cannes, Juliette Binoche apparaît aux spectateurs telle la Vierge Marie à Bernadette Soubirous. Elle est porteuse de toutes les souffrances terrestres. Les guerres, les blessés, les noyés, les électrocutés, elle les a gravés dans sa chair. Le 7 octobre, le 8, le 9, le 6 aussi... Chaque jour du calendrier lui fut une épreuve. Dans la salle, le public se signe. Il est également meurtri par toutes les misères du monde. C'est une communion solennelle qui inaugure l'événement cinématographique.

Le maître de cérémonie, Laurent Lafitte, est forcément pétri des saintes icônes mondialistes. Chaque grain de son chapelet porte les stigmates de sa pénitence : « Le climat, l'équité, féminisme, les LBGTQIA +, les migrants, le racisme. » L'acteur a cru voir ces mots être interdits par la première puissance mondiale. Un tremblement agite l'assistance. Le sonneur de cloches vient de faire allusion à celui dont on n'ose prononcer le nom. Donald T... chut ! Il est de ces êtres maudits que les exorcistes les plus expérimentés ne sont pas parvenus à faire sortir des esprits présents.

Compassion générale

Cette préparation du public à la venue de la madone du festival était nécessaire. Il ne s'attend pas à tant de grâce à demi-cachée sous un voile de carmélite. Originalité de cette édition 2025 : tous les évangiles vont être psalmoldiés deux fois. Juliette Binoche remet donc les couverts autour du plat qui vient d'être servi par le bedeau du lieu : « Guerre, misère, dérèglement climatique, misogynie primaire, les démons de notre barbarie ne nous laissent aucun répit. » Le mélodrame qui se déroule sous les yeux des invités monte d'un cran : « Le vent des douleurs est aujourd'hui si violent qu'il emporte les plus faibles. »

Les organisateurs songent à tout annuler. Il faut transférer cette séance d'ouverture dans un quelconque bouge de la région parisienne. Dans la cave humide d'un logement social. Vêtue d'un sac de pommes de terre, Juliette Binoche viendra y réciter les passages forts de la Bible qu'elle partage avec le métier. Un responsable du Palais des festivals décommande le champagne et les canapés des traiteurs. Du pain sec, des tartines de saindoux et de l'eau du robinet. La consigne est stricte. Des smokings en papier crépon sont livrés en urgence. La compassion de tous ne sera plus un vain mot. Le monde du cinéma se met à l'heure des privations et des souffrances dénoncées avec emphase par la star. Celle-ci termine sa prestation en émettant un vœu : « Que le Festival de Cannes où tout peut basculer y contribue » (à remettre le monde à l'endroit).

Juliette Binoche quitte alors la scène pour se rendre dans le couvent le plus proche. Le Festival de Cannes 2025 bat le record d'engagements humanistes constaté en 2024. Une médaille d'or plutôt qu'une palme ? Rachida Dati s'y est montrée favorable.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 19/05/2025 à 15:06.
Picture of Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

93 commentaires

  1. Voilà une belle oraison pour une prise de voile ! Lors du prochain évènement, soeur Juliette sera en noir !

  2. Je ne supporte plus cette caste de privilégiés donneurs de leçons, des acteurs dont on cherche un talent, je sais pourquoi je ne vais plus au cinéma depuis des décennies, la qualité a bien baissé et pire encore, subventionné par nos impôts et ça c’est pas normal !!!

  3. J’ai regardé avec attention cette cérémonie d’ouverture: c’est vrai que cela faisait beaucoup penser à un Gala de Bienfaisance, chers aux américains des années 80!

  4. Où l’on suppose tout de même que le regard porté par la vierge Marie sur Bernadette Soubirous avait l’air moins faux…

  5. Bon article de dérision! Du Jany Leroy bien tourné!
    Le voile de nonne , c’est plus « class », mais ça rappelle les deux tampons sanguinolents portés en boucles d’oreille par « cap’tain Marlaud » lors d’une précédente exhibition du show bizz, pour « soutenir la cause lesbienne.
    Le septième art est-il encore un art, ou une caste politique de nantis.
    Utiliser « leur » festival pour y donner quelques « signes de repentance » tout à fait gratuits, c’est de la provocation.
    Elle soutien quelle cause, au fait la patronne éphémère du festival? Les bonnes sœurs, les islamistes voilées,
    le restos du cœurs… ou la nouvelle mode tendance pour une maison de couture?

  6. A la différence de la « Madone » qui prend sur elle tous les maux, cette protégée du système ne comprend pas qu’elle participe du déclin de notre civilisation. Puisse Dieu lui pardonner.

  7. Le mot qui convient le mieux à ce type d’évènement est « indécence ».
    Tous ont beau se confondre en diatribe dithyrambique, on sent une insincérité d’atmosphère, à ce niveau là les mots, les emphases lyriques n’ont plus aucun sens.

  8. Elle a oublié la faim dans le monde, les doigts démocratiques, la lutte contre la pollution,la baisse des impôts…..En voulant ratisser le plus large possible on passe pour une adulescente qui n’a pas évolué hein Juju?

  9. Ça « dégouline » de mièvrerie et d’empathie compassionnelle. Elle se prend pour qui cette greluche?

  10. Ah super chronique, merci, merci encore !
    Juliette Binoche, bonne actrice au demeurant, a eu là au Revival Festival son plus beau rôle de sa carrière, la Madone bobo, et elle l’a pris au sérieux.

  11. Pour des raisons idéologiques Juliette Binoche organise la mise en bière de notre civilisation judéo-chrétienne en se déguisant , sans doute pour faire plaisir aux minorités très agissantes et invasives .

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Il faut faire des confettis avec le cordon sanitaire
Gabrielle Cluzel sur CNews

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois