[SATIRE A VUE] Jean-Noël Barrot : comme un sentiment d’enlisement

Dans un exercice périlleux, l'invité tente d'appliquer le ressenti de la météo à la communication gouvernementale.
Capture d'écran X
Capture d'écran X

Mercredi, sur le plateau de C à vous, Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, relègue les inquiétudes des Français au rayon de « sentiments ». Dans un exercice périlleux, l'invité tente d'appliquer le ressenti de la météo à la communication gouvernementale.

Inconnu il y a quelques mois, Jean-Noël Barrot est en train de devenir l'un des maîtres de l'impressionnisme. Sur le plateau de C à vous (France 5), c'est à lui de donner un aperçu de son talent. Anne-Élisabeth Lemoine et ses collègues attendent que l'artiste réalise une œuvre à partir de la déclaration de François Bayrou sur la submersion migratoire. Ils sont fébriles. L'homme va devoir redoubler de gesticulations pour replacer le Premier ministre dans le camp du « Très Bien », et même plus que bien, puisque l'accusé de Matignon « reconnaît parfaitement » que les employeurs ont besoin d'une main-d'œuvre pas chère, pas compliquée... Il en redemande !


Un ouf de soulagement parcourt le jury réuni autour de la table. C'est un premier bon point. Reste la question de l'hostilité des Français au laxisme migratoire que François Bayrou n'a pas bien expliquée. En voilà le mécanisme, selon Jean-Noël Barrot. Attention aux éclaboussures de peinture : les OQTF rarement suivies d'effet « donnent le sentiment, à nos concitoyens, le sentiment que l'État est défaillant ». Un curieux phénomène qui entraîne une réaction en chaîne car « parfois, dans certains territoires, le sentiment de cette défaillance de l'État conduit, effectivement, à ce sentiment de submersion ».

L'animatrice a pris des notes. C'est une sentimentale. La démonstration lui rappelle les romans à l'eau de rose de sa jeunesse. Cindy prise d'un sentiment pour Jason, mais voilà Jason qui lui préfère Wendy. Et si Jean-Noël était l'auteur des scénarios ? Bayrou épris de la gauche, mais la gauche lui préfère Louis Boyard. Et ce pauvre Bayrou qui rame encore et encore pour s'attirer les grâces de son aimée en partance pour Villeneuve-Saint-Georges. Snif ! C'est bien ficelé, tout ça.

Pour la touche finale de son enlisement dans la réalité, l'invité ajoute que François Bayrou n'a pas utilisé ce mot qui lui brûle les lèvres de « submersion » mais « disproportion ». « C'est ce terme qu'il a utilisé en premier », précise-t-il. Placé en deuxième position, « submersion » perd la moitié de la racine carrée de X que nous allons quitter. Tout s'emboîte, telles les poupées russes. Le Petit Remplacement dans le Moyen, et le Moyen dans le Grand. Les Français ne peuvent pas comprendre.

Face à son écran, le précurseur du mouvement impressionniste en politique se frotte les mains. Son « sentiment d'insécurité » a fait du chemin. Éric Dupond-Moretti n'avait osé imaginer un tel succès. La défaillance de l'État, la submersion migratoire. Mazette ! Et tous ces téléspectateurs qui ont le sentiment d'avoir été pris pour des simples d'esprit. Décidément, le concept marche fort.

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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

43 commentaires

  1. Avec ces querelles insignifiantes qui durent comme une colique ont constate que nos « dépités » sont vraiment sous-occupés… on devrait en supprimer la moitié et leurs assistants parlementaires : cela ferait de belles économies et assainirait notre monde politique !

  2. Chez eux on n’est pas politicien par conviction, mais de père en fils parce que c’est une bonne planque, le grand père faisait déjà de la politique et le père n’a pas laissé une empreinte indélébile, quand au fils…..

    • Classique, c’est comme chez les Debré : le grand-père était un aigle, le père un faucon, et le fils un vrai…

  3. Cela n’était pas très brillant avant que l’on invente la macronie mais depuis j’ai l’impression d’avoir le cirque Zavatta à la tête du pays. En fait ils sont tous choisis pour leur incompétence et plus ils sont incompétents plus ils ont des chances de décrocher une portion du gâteau… et ils se gavent bien. Et à côté on voit les américains qui ont bien compris leur intérêt et qui ont voté pour une équipe qui ne se paye pas uniquement de phrases creux mais d’actes . En quelques jours Trump a fait bien plus que tous nos guignols en 7 ans….

  4. Qui, quoi dans le cursus de ce monsieur pour le mettre à la tête de ce prestigieux ministère que sont les Affaires Etrangères ? Il donne l’impression de ne rien connaitre à notre Histoire ( comme , hélas la plupart de ceux qui sont aux manettes ) et de naviguer à la godille . Avec des individus de ce calibre notre pauvre pays n’est pas près de retrouver sa grandeur sur l’échiquier mondial.

  5. L’année 2024 marquait les 150 ans de l’impressionnisme et Barrot se met en scène en prolongeant l’exercice. J’aime l’impressionnisme car je comprends et j’admire ce que je vois. Ici avec ce gus, c’est plutôt l’exécration qui me saisit car je pige qu’il me (nous) prend pour un con et je n’aime pas. Mais à sa décharge, je concède qu’il n’est pas le seul à faire dans l’impressionnisme, toutes les hautes sphères excellent dans l’exercice.

  6. Ministre de l’europe, le machin avait bien besoin d’un penseur de ce calibre. Bientôt il nous expliquera que plus un corps il est moins lourd plus il tombe moins vite. Parfois on en est à se demander où macron est allé pour le trouver.

  7. Il fait partie des 3 destructeurs incompétents et gauchistes avec Borne et Lombard !! Bravo à Bayrou de les avoir nommé sous l’influence du ravi de la crèche !!!

  8. Comme tous nos politocards, un personnage sans intérêt, sans conviction, sans co….
    C’est la France Mikado, le premier qui bouge perd sa place.

  9. Quel humour réjouissant. Merci. Mais ces bien-pensants n’évoquent toujours pas d’objectif , de butée en matière d’accueil de migrants. Il faut avouer que nos journalistes ne font pas beaucoup d’efforts d’imagination pour poser la question. Essentielle pourtant, vitale. Toujours cette maladie dans nos rangs, l’absence de vision à long terme. Quant aux nécessités de salariés à bas coût, quelle tristesse, quelle déchéance. En venir à cette extrémité alors qu’il est possible mais impossible d’agir sur tous les autres facteurs dont les taxes, les normes abusives, le temps au travail, etc qui pénalisent la productivité.

  10. C’est une illustration affligeante de la politique actuelle qui n’est que communication sans aucune compétence ni souci du bien commun.

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