Sapeurs-pompiers, pourquoi tant de haine ?

Depuis dix ans, les pompiers sont de plus en plus victimes d’agressions.
Capture écran Brigades d'élite
Capture écran Brigades d'élite

Pompier. Le métier qui fait rêver les enfants. Une profession dont la devise n’est autre que « sauver ou périr », signe d’un infini dévouement et d’un courage sans borne. Les soldats du feu, comme ils sont communément appelés - bien que leur mission soit bien plus large que la lutte contre les incendies -, sont à juste titre souvent qualifiés de héros. En règle générale, compte tenu de leur bravoure, ils jouissent d’une certaine aura auprès de la population. Tout du moins, ils en jouissaient. Depuis quelque temps, ils ont droit à un accueil plus mitigé, pour ne pas dire honteux.

Pour preuve, une séquence dévoilée par le syndicat SUD SDIS et diffusée sur CNews, le mercredi 14 mai. La scène se déroule dans un centre d’appel. Un individu, qui a composé le 18, est en ligne avec un pompier. Il explique que sa maman fait une crise et demande à une brigade d’intervenir. Très vite, la conversation dégénère. Le sapeur-pompier tente d'apaiser la situation, dont il met la tension sur le compte du stress. Son interlocuteur lui répond en criant : « Ferme ta gueule, il n’y a pas de stress, je vais te niquer ta mère, je vais te niquer tes morts. »

Très énervé, l’homme à l’origine de l’appel passe des insultes aux menaces : « Donne-moi ton numéro, je vais te péter ta mère, on va poser une tête tous les deux. » Il reprend son souffle puis se lance dans une nouvelle série d’insultes comme : « Tu fermes ta gueule avec ton ton de merde. » Malgré les menaces et l’agressivité de la personne demandant de l’aide, les pompiers ont secouru sa maman. Ils ont dignement accompli leur mission.

Agressions à répétition

À Marseille, le même jour, il n’y a pas eu menace mais agression. Huit marins-pompiers ont été insultés et frappés alors qu’ils étaient en intervention dans le XIIIe arrondissement de la ville. En pleine opération de sauvetage d’un chien coincé sur des rails dans le quartier de Frais-Vallon, un secteur sensible de la cité phocéenne, gangrené par le trafic de stupéfiants, ils ont été pris pour cible par un homme de 19 ans.

Trois jours plus tôt, c’est à Saint-Cergues, en Haute-Savoie, que des pompiers ont été blessés au cours d’une intervention sur un accident de la route. Pendant qu’ils portaient secours à un couple ayant percuté un terre-plein, l’homme tente de s’en prendre à sa compagne enceinte. Les pompiers s’interposent. L’un d'eux reçoit un coup de poing au visage, un autre un coup dans les côtes. À noter que l’auteur des faits est parvenu à prendre la fuite avant l’arrivée des gendarmes et que sa compagne a refusé de donner son nom. Une attitude qui en dit long.

La veille, à Évian-les-Bains, Niccolo Scardi, un sapeur-pompier volontaire de 39 ans, a été victime d’une tentative de meurtre. Il a été percuté par un véhicule alors qu’il tentait d’interrompre un rodéo urbain. L’auteur a ensuite craché sur la victime et son collègue qui était en train de la secourir. Le pompier est à l’heure actuelle dans le coma, entre la vie et la mort.

Toutes ces affaires ont eu lieu en un temps record. Elles montrent qu’en 2025, sur la question des pompiers et de la reconnaissance qui leur est due, la France est coupée en deux. Il y a d’un côté ceux qui saluent leur travail et de l’autre ceux qui ne les respectent pas, les haïssent et les attendent au tournant pour en découdre. Ce n’est pas une nouveauté, mais cela n’a pas toujours été le cas. Bruno Maïllis, secrétaire général SUD SDIS 13, raconte à BV : « Depuis une dizaine d'années, il y a une forte augmentation des agressions sur les sapeurs-pompiers. Elles ont été verbales dans un premier temps et, maintenant, elles sont physiques. » Comment expliquer ce phénomène ? Le pompier répond : « Il y a, d’une part, le fait que l’on soit en uniforme et que nous représentions l’État et, d’autre part, le fait que les personnes sont usées par le quotidien et ne réfléchissent plus correctement. » Il précise : « Cela vient souvent de personnes qui sont dans des quartiers défavorisés, dans des situations précaires, et c’est souvent lié à de la prise d’alcool ou de stupéfiants. »

Héroïsme à foison

Face à cette multiplication d’actes anti-pompiers, les brigades sont dans l’obligation de prendre des mesures pour assurer leur propre sécurité. Bruno Maïllis donne un exemple : « S’il y a un feu de poubelle ou un feu de véhicule léger dans les quartiers sensibles, nous avons un point de rendez-vous avec les policiers et nous attendons qu’ils soient là pour intervenir. »

Malgré le caractère consternant de la situation, le pompier reste positif : « On a toujours des témoignages de gens qui ne comprennent pas qu’il y ait des agressions. Et puis, on sait qu’on est plus apprécié que les autres corps de métier. »

Comme le soldat du feu présent sur la vidéo de CNews, Bruno Maïllis ne montre pas le moindre signe d'agacement ou de colère. Il déplore la situation mais ne jette aucunement la pierre à ceux qui en envoient à la figure des pompiers. Son discours est des plus apaisants. Preuve que ce corps a quelque chose de grand et qu’il mérite les honneurs plutôt que l’horreur. Que ceux qui s’attaquent à ces membres, ou plus généralement qui n'aiment pas les uniformes, puissent un jour s’en rendre compte.

 

Vos commentaires

31 commentaires

  1. « Sapeurs-pompiers, pourquoi tant de haine » ; ce n’est pas la haine des Sapeurs-pompiers, mais celle de la République dont les Sapeurs-pompiers, sont un des représentants.

  2. Rien qu’au vocabulaire utilisé par l’homme à l’origine de l’appel , on sait à qui on a affaire. C’est la nouvelle société basique décérébrée qui ne fonctionne qu’avec le cerveau archaïque et qui pense avoir tous les droits, rien que des droits

  3. Je suis sidéré !
    Dans toutes ces histoires qui rapportent à quelles horreurs les Sapeurs-pompiers français doivent faire face au quotidien dans la macronie, j’ai écouté la fameuse vidéo devenue virale, dans laquelle un Sapeur-pompier est insulté, traité tous les noms, par un mec.
    C’était tout simplement hallucinant !
    Jamais je n’aurais même imaginé que cela fût possible.
    Le sapeur-pompier en question a fait preuve d’un sang-froid inouï, et je lui tire mon chapeau !
    Et que l’on ne vienne me lecturer : « oui mais le monsieur était stressé… », puis quoi encore ?

  4. plus personne ne voudra être pompier, policier, médecin, infirmier, professeur, etc ….. et sans toutes ces personnes pour nous protéger, qu’allons-nous devenir ?

  5. Quel est le syndicat majoritaire chez les pompiers ? Qu’ils aillent donc demander des comptes à leurs représentants

  6. C’est ignoble mais malheureusement ils ne sont pas les seuls.
    La vérole qui avance veut détruire tout ce qui nous protège et le guignol et ses sbires laissent faire.

  7. Que constater cette détérioration majeurs surtout sur des personnes qui peuvent nous sauver la vie alors que nous leur devons le plus grand respect et pendant ce temps là rien où pas grand chose n’est fait pour arrêter cette dérive sécuritaire. Bien avant son départ Macron aura définitivement fini la France, peut être a il été mis pour çà.

  8. Tout mon soutien à ces femmes et hommes (pompiers, policiers, armée, médecins) qui exercent les plus beaux métiers, nous avons tellement besoin d’eux, contrairement aux métiers éducation ou justice …
    Ne vous découragez pas, Dieu vous bénisse

  9. Il faut remercier les francais de gauche artisans de la decomposition générale de la nation, des bonnes regles et de l’ordre. Tout ce qui est police ou pompier fait obstacle au grand vivre ensemble et à l’anarchie. Souvenirs de 68, 81. Pour beaucoup aujourd’hui embourgeoisés devoir accompli…

  10. nous avons tant besoin de nos pompiers pourquoi ces voyous s’en prennent-ils à eux ? et à nos soignants, nos forces de l’ordre , nos enseignants sinon pour détruire notre pays, nos valeurs, nos coutumes, notre religion ?quand aurons- nous un gouvernement qui aura la volonté de défendre notre nation ?

  11. Bravo les français qui ont voté depuis des décennies pour des politiques qui ont permis qu’on en soit arrivé là.Vous allez aussi comme les autres ,dont nous faisons malheureusement partie à cause de vous, subir les conséquences de vos choix. Vous avez laissé aussi pour vos enfants un pays qui court à la ruine.Vous devriez avoir honte.

  12. Cette liste d’agressions contre des pompiers est l’illustrations que de douce « France, cher pays de mon enfance » nous sommes passés à la France orange mécanique en une quarantaine d’années. Vu l’accélération des événements, on peut craindre le pire!

    Vu le vocabulaire de l’individu qui invective le téléphoniste, il y a peu de chances qu’il ait des accointances avec le RN ou Reconquête! Les gens catalogués extrême droite, n’emploient généralement pas ce vocabulaire de racaille. Les gens de SUD Sdis 13 le savent aussi. Réflexion subsidiaire, je suis étonné que des syndicalistes de SUD aient diffusé une telle séquence…

    • Pour la « réflexion subsidiaire », il n’y a pas d’élections professionnelle en vue ?

  13. Que dire de ces faits scandaleux, qu’ils résultent de deux problèmes le premier résulte de la philosophie soixante-huitarde « il est interdit d’interdire », l’enfant roi, lois et d’une justice plus soucieuse du délinquant que de la victime, une éducation mal assurée par les parents. Seconde raison l’immigration, le regroupement familial, l’absence de frontières effectives, une immigration illégale qui n’est plus un délit (merci à notre président devenu député pour cette brillante idée) avec une conséquence l’afflux de personnes que l’on est dans l’incapacité d’assimiler. Ayez une pensée pour le professeur des écoles confronté à une classe dans laquelle se trouvent des élèves de 5 à 25 enfants originaires de pays à la culture est différente de la notre avec des coutumes et des croyances radicalement opposées aux nôtres et ignorant tout de notre histoire et de notre langue. Eh bien cette société a été construite à force de décisions calamiteuses sans jamais en avoir étudié les conséquences et même d’avoir tout simplement refusé de les examiner.

  14. SUD ne serait-il pas un de ces syndicats politisés, en cheville avec lfi ? lfi ne serait-il pas ce parti politique qui se range derrière les voyous à chaque fait divers ? Comment peut-on être pompier et adhérent à SUD ?

  15. Comme leur statut et leur dévouement autant que leur déontologie les incline à « sauver ou périr » ils continueront de se faire agresser.

    C’est à l’image de cet abandon généralisé. Le conflit majeur se profile.

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