Royaume-Uni : « Nous risquons de devenir une île d’étrangers », déclare Keir Starmer

Fin des frontières ouvertes, préférence nationale et immigration plus diplômée... Un effet Trump au Royaume-Uni ?
(Photo by WPA POOL / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP)
(Photo by WPA POOL / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP)

« Nous risquons de devenir une île d’étrangers » : ce n’est pas une déclaration de Nigel Farage ou de Renaud Camus, lequel a été récemment empêché d’entrer au Royaume-Uni, mais les propos du Premier ministre britannique lui-même, Keir Starmer, lors d’une conférence de presse tout ce qu’il y a de plus officiel, ce 11 mai, intitulée « Assurer l'avenir de la Grande-Bretagne ». Membre du Labour Party (à gauche, toute !), Starmer avait brillé, ces mois derniers, par une xénophilie galopante.

Ce cri d’alerte au Grand Remplacement — on force à peine le trait — n’est pas lancé en l’air. « Mon gouvernement reprend le contrôle de nos frontières », a-t-il posté, sur X. Le changement de cap est tellement énorme qu’il a pris soin de le répéter sur tous les tons : « Nous rétablissons le bon sens et le contrôle de nos frontières », « Nous mettons fin à l’expérience des frontières ouvertes de la Grande-Bretagne », « Nous réparons le système et rétablissons le contrôle de nos frontières ».

Préférence nationale et qualité

C’est essentiellement sur l’immigration de travail que Keir Starmer entend peser. Il fait le constat que « les conservateurs ont mis en place un système d’immigration qui reposait sur une main-d’œuvre étrangère bon marché au lieu d’investir dans les travailleurs britanniques » — ce qu’il appelle ni plus ni moins « une trahison ». Que « pendant trop longtemps, les entreprises ont été activement encouragées à recruter des travailleurs moins bien payés, plutôt que d’investir dans leur propre personnel ». Keir Starmer entend aujourd’hui faire jouer la préférence nationale. La taxe que paient les employeurs qui emploient des travailleurs étrangers va augmenter afin d’encourager « les entreprises à créer des opportunités et une progression de carrière pour les travailleurs britanniques ».

Conjointement va être encouragée une immigration de qualité : « Notre système actuel n’est pas suffisamment sélectif […]. Nous relevons le seuil de compétences au niveau du diplôme pour nous assurer d’attirer des personnes capables de faire croître notre économie. » Cela passera aussi par l’apprentissage de la langue : « Si vous souhaitez vivre au Royaume-Uni, vous devez parler anglais. C'est du bon sens. »

Des annonces dignes de « l’extrême droite »

Les annonces de Keir Starmer ne se cantonnent pas à l’immigration de travail. Le tourisme médical ? Fini. « Nous fermons définitivement la voie des visas de soins. » L’immigration illégale, tentaculaire et insaisissable et qui vit sur le dos de la bête ? Des visas, électroniques désormais, faciliteront « la tâche des agents de l’immigration pour pister et prendre des mesures contre ceux qui tentent de rester ici illégalement ». Et de conclure : « L’installation au Royaume-Uni est un privilège, pas un droit. »

Un programme possible parce que, grâce au Brexit, Starmer a les mains libres face à l'Union européenne. Une feuille de route digne de Marine Le Pen, de Georgia Meloni, de Viktor Orbán ou… de Donald Trump. Ce dernier n’est peut-être pas étranger à cet infléchissement. On se souvient que, dès son élection, Trump avait négocié un contrôle rigoureux de la frontière des États-Unis avec le Canada et le Mexique en échange d’un adoucissement des droits de douane. Il se trouve qu’un accord commercial Royaume-Uni-États-Unis a été signé le 8 mai.

Un déclic ?

Peut-être est-ce le déclic dont avait besoin Keir Starmer pour lancer, enfin, la politique anti-migratoire pour laquelle il a été élu, il y a bientôt un an. Cette première année a été marquée par l’attentat de Southport (trois fillettes poignardées à mort en juillet), qui a été l’occasion, non d’un durcissement de ton vis-à-vis des migrants, mais d’une répression sévère à l’égard des citoyens britanniques « de souche », matraqués lors de manifestations et emprisonnés, parfois pour de simples posts sur les réseaux sociaux. Dans le même ordre d’idée, Starmer a repoussé de toutes ses forces l’idée d’une enquête nationale sur les grooming gangs pakistanais responsables de milliers de viols sur des jeunes filles « de souche »… On était à l'opposé de la préférence nationale.

Nous voici à l'heure d'une reprise en main. Starmer s'engage pour une « faible migration nette », avec une chute des entrées légales comme illégales. S'il veut aller jusqu'au bout du raisonnement, il lui faudra ensuite gérer les migrants déjà installés et ce corollaire envahissant : une islamisation galopante de la société et des mœurs. Il y a du pain sur la planche pour que la Grande-Bretagne ne devienne pas « une île d’étrangers ». Step by step!

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Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

106 commentaires

  1. Ajoutons que notre Donald fortifie la frontière polonaise au point que TF1 évoque « la ligne Maginot » alors qu’il est méchant de fermer les frontières comme on sait, Herrou le passeur n’est plus sanctifié, c’est le contraire maintenant.( Et les médias ne râlent pas, quel changement tout de même ).

  2. Et pourtant, ce n’est pas lui qui a « protégé » pendant des années les pakistanais violeurs ? Il manque pas d’air ce agucho !

  3. Ah ces Anglais ! Élire un « Gaucho » pour , enfin , bénéficier d’une politique anti-migratoire , qui y aurait pensé ? Avec de tels exploits , il ne leur manque plus que de rouler à droite …….

  4. Les socialistes anglais peuvent toujours accuser les conservateurs de laxisme en matière d’immigration, ce qui n‘est pas possible aux macrono-socialistes français qui règnent en France depuis quinze ans!

  5. va t-on devenir comme les belges ou les anglais?
    il est urgent de virer cette gauche qui détruit notre pays.

  6. Les Britanniques comme les Français ont obtenu au cours du XXeme s beaucoup d’avancées sociales, couverture médicale, retraites, diminution du temps de travail, allongement des congés etc . Tout cela a un coût énorme qui s’est répercuté sur les charges et sur les entreprises. Renchérissant la production qui ne devient plus concurrente. C’est donc la ruine des entreprises, la clé sous la porte. D’où le recours à une immigration qui procure une main d’œuvre pas chère. Ces migrants deviennent anglais ou français et bénéficient à leur tour des aides sociales. Donc à nouveau une vague d’immigration est nécessaire. Cela dure depuis 40 ans.
    Ce cercle vicieux est incassable. Starmer promet d’arrêter l’immigration …. il va diminuer le coût du travail ??? Quelle hypocrisie.

  7. L’extrême gauche, alliée des entreprises recherchant une main d’œuvre a bon marché, a trompé le peuple, les immigrés, leur nation.
    Il doivent êtres dénoncés avec force et sans relâche.

  8. Le plus navrant c’est que « les sans dents » qui se font égorger dans la rue avaient compris çà depuis longtemps alors que les élites (de quoi) le découvrent maintenant .Que de temps et d’argent perdu

    • Les dites élites comme en France avait compris qu’une main d’oeuvre à bon prix c’étaient des bénef en plus tout en faisant pression à la misère des locaux.

      • notamment les grands groupes du btp qui hantent les couloirs des ministères pendant que le reste du patronat délocalise !

  9. L’Angleterre, nous aimions y aller, pour la langue et pour le charme. Même le mal de mer, pour les plus anciens, était au plaisir du voyage. Mais tout à changé, il suffit de regarder la BBC avec ses complaisances alternatives, les mairies, avec ses élus qui valent nos insoumis. La créolisation est un fait. Elle a maintenant mis en alerte le 1er ministre travailliste, revenu de sa candeur. Chez nous, les mots changent. Le suicide anglais, comme le notre, va-t-il prendre fin ? Retroussons-nous les manches piur nous retrouver, il est pkus que temps.

  10. Il serait peut être temps que les Anglais se réveillent ce qui ‘est loin d’être le cas pour la France

    • Mais l’Angleterre se réveille un peu tard. La France attend peut-être d’en être au même point pour réagir. espérons que non

    • Trop tard les gauchos anglais ont détruit ce pays l immigration massive voulue par les mondialistes esclavagistes pour le plus grand bonheur des multinationales mondialistes La grande Bretagne s est réveillé trop tard ce pays est submergé

  11. Le gouvernement français est lâche. Il n’a pas le courage de prendre des mesures draconiennes comme est en train de le faire le gouvernement britannique face à l’immigration.
    Tout le monde se demande pourquoi Macron est si faible avec le gouvernement algérien? Macron aurait, selon certaine source, bénéficié d’un financement de sa campagne présidentielle par des oligarques algériens.En retour il lui aurait été demandé de tenir en permanence un discours de repentance à l’égard de l’Algérie. On peut comprendre son coupable laxisme concernant l’immigration exponentielle en France. Macron est un danger pour la France et les Français.

    • Si tel était le cas, j’espère que la justice sera aussi expéditive qu’avec Nicolas Sarkozy. Il est vrai que tant de lâcheté vis a vis de l’Algérie interroge ?

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