Roumanie : Valérie Hayer veut faire battre le candidat nationaliste !

Valérie Hayer promet d'organiser des réunions en Roumanie et en France contre George Simion. Une ambition risquée.
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À l’approche du second tour de la présidentielle roumaine, prévu le 18 mai 2025, l’Union européenne tremble. Le candidat nationaliste George Simion, leader de l’Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), a dominé le premier tour, avec 40,5 % des voix, porté par une vague de rejet des élites pro-européennes. Inquiète d’un tel score, l’eurodéputée française Valérie Hayer, présidente du groupe Renew, a jeté de l’huile sur le feu en assumant une campagne active pour soutenir le centriste Nicușor Dan, perçu comme le garant des valeurs européennes. 

Une ingérence qui exacerbe les tensions

Invitée de France Info, Valérie Hayer n’a pas mâché ses mots : « On va mener une campagne active pour faire prendre conscience aux Roumains qu’il y a un enjeu démocratique important pour l’avenir du pays et de l’Europe », a-t-elle déclaré, promettant d’organiser des réunions, y compris en France, pour mobiliser la diaspora roumaine en faveur de Nicușor Dan. Cette prise de position, dénoncée comme une ingérence par le Rassemblement national et d’autres voix souverainistes, intervient dans un contexte explosif. L’annulation du scrutin de décembre 2024, justifiée par des soupçons d’ingérence russe sur la campagne TikTok de Georgescu, a été perçue par beaucoup comme une manipulation des élites pro-UE pour écarter un candidat anti-système. Interrogé par BV, Şerban-Dimitrie Sturdza, eurodéputé conservateur indépendant roumain, résume l’état d’esprit local : « Le peuple roumain se sent trahi et humilié. L’annulation du premier scrutin, simplement parce qu’il a exprimé une préférence souverainiste et pas européiste, a provoqué une vague de colère sociétale sans précédent. »

Cette colère, loin de s’apaiser, semble avoir dopé le score de Simion, successeur désigné de Georgescu. En s’affichant aux côtés de ce dernier lors du vote, Simion a capté l’électorat nationaliste, séduisant les ruraux et la diaspora exaspérée par la corruption des partis traditionnels. L’intervention de Hayer, en polarisant davantage le débat entre « pro-européens » et « souverainistes », risque de renforcer - toute proportion gardée - cette dynamique. Comme le note le politologue Sergiu Mişcoiu auprès de l’AFP, Simion dispose de « faibles réserves de voix » pour le second tour, mais la maladresse des pro-UE pourrait lui offrir une mobilisation inattendue. La rhétorique de Hayer, qui oppose un « projet pro-européen » à un « projet pro-russe » sapant l’État de droit, caricature le choix des Roumains et alimente leur défiance envers Bruxelles.

Un scrutin aux enjeux européens

L’inquiétude des dirigeants européens, Ursula von der Leyen en tête, est palpable. Une victoire de Simion, eurosceptique sympathisant de Donald Trump, serait un coup dur pour l’UE, déjà confrontée aux voix dissonantes de Viktor Orbán et du Slovaque Robert Fico. Contactée par BV, Georgiana Teodorescu, eurodéputée AUR, relativise cette peur : « Il n’y a pas de réelle inquiétude quant à la victoire de George Simion. Sa victoire renforcerait la présence de la Roumanie dans l’UE et le partenariat stratégique Roumanie-États-Unis. » Pour elle, le véritable enjeu est idéologique : « Nous assistons à une lutte entre mondialisme et souverainisme, entre progressistes et conservateurs. » Une lecture qui fait écho à la montée des droites souverainistes en Europe, de l’Italie de Meloni à la France de Le Pen, qui a salué le score de Simion comme un « très joli boomerang » pour von der Leyen.

Ironiquement, les efforts des pro-UE pour contrer Simion pourraient se révéler contre-productifs. En dénonçant von der Leyen comme une « agente électorale involontaire » de Simion, Teodorescu pointe ses politiques – Pacte vert, accueil des migrants – perçues comme des diktats bruxellois. Dans un pays où l’inflation a atteint 10 %, en 2024, et où les fermetures d’usines alimentent le mécontentement, ce ressentiment est un carburant puissant pour AUR. Sturdza enfonce le clou : « Les Roumains exigent d’être respectés, tant par les dirigeants de Bruxelles que par leurs représentants nationaux, et rejettent de nombreuses décisions absurdes, contraires à leurs intérêts, traditions, foi et identité. » À vouloir imposer un choix, Hayer et ses alliés risquent de transformer le scrutin roumain en un référendum contre l’UE, offrant à Simion une victoire symbolique.

Vos commentaires

91 commentaires

  1. Dopée à l’arrogance , cette macroniste ne sait comment exister , un peu comme son mentor !

  2. Valérie Hayer c’est le faux nez de Macron, il n’ose pas s’ingérer lui même dans l’élection roumaine dès fois qu’il aurait à accueillir M. George Simion sur le perron de l’élysée.

  3. Mais de quoi elle se mêle ? Se souvient-elle de son score aux dernières élections ? C’est finalement rassurant car sa voix ne porte pas

  4. Gauche ou macronie, ces gens là n’ont aucune honte à faire ce qu’ils critiquent chez les autres. Quand on pense qu’ils ont des électeurs c’est inquiétant

  5. Mais si « Nicușor Dan » gagne les élections, la cour constitutionnelle va-t-elle annuler le scrutin pour « ingérence étrangère ?

  6. Qui lui a demandé quelque chose ? Quelle laisse les roumains s’occuper de leurs affaires qui ne nous regardent pas, et que Macron s’occupe de celles des français, ce qui changera.

  7. En fait c’est une ingérence politique de notre par!. Je propose lors des prochaines élections législatives, une tribune en France pour AFD allemande.

  8. Thierry Breton l’a dit : les élections qui ne nous conviennent pas, on sait faire. Donc le 18 mai l’UE annulera éventuellement les élections en mettant tout sur le dos de Poutine. Il ne vient pas l’idée aux dirigeants européens que leur UE est un échec, un repoussoir.

  9. C »est une manie chez certaines de s’occuper des affaires des autres, mais c’est ça l’UE avec ses tares.

    • Oui , c’est çà l’UE mais c’est un peu aussi au niveau des ménages. C’est virtuel mais tout de même, ceux qui regardent les « sitcom » de fin de journée savent que tout le monde s’ occupe de tout le monde, tout le monde écoute ce que dit la table voisine au resto, il y a toujours quelqu’un qui épie vos aller-venues , il parait que c’est le reflet de la société, d’après les médias qui nous les balancent.

  10. Que vient-elle faire en s’ingérant dans les élections d’un pays membre de l’UE ? Que dirait elle si un euro député allemand, italien ou grec venait s’immiscer dans le programme de son protecteur surdoué Macron premier (et … dernier) ?

  11. On l’a vue à l’œuvre pour une précédente élection. Son charisme d’huître ne risque pas de faire un impact politique quelconque. Elle est nettement ridicule comme tous ceux qu’elle soutient.

    • Elle n’est pas que « ridicule » ce qui serait « risible » au final … Elle est surtout nocive ! …

      • Il n’y a qu’à la regarder et l’écouter parler pour se rendre compte qu’elle possède tous les symptômes sectarisme et de la stupidité. C’est écrit sur son visage et cela s’entend à l’inflexion du ton de sa voix et de son sourire béat. Et surtout,de quoi se mêle t’elle donc ? La Roumanie n’est pas la France.

      • Encore une qui ferait mieux de se taire.
        Il y en a marre de cette bien pensance qui a pourri l’europe et qui nous pourri la vie.

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