Retraites : Zemmour au bulldozer !
La franchise face aux contorsions du Rassemblement national et la constance face aux louvoiements de Marine Le Pen ?
« Je la voterais parce que d’abord c’est ma réforme. » On peut dire qu’Éric Zemmour sait soigner son effet. Dans la matinale de RMC face à Apolline de Malherbe, le président de Reconquête a, une fois de plus, marqué sa différence avec le Rassemblement national… Pour le plus grand bonheur de ce dernier !
À rebours de l’actualité politique et sans concession avec sa cohérence idéologique, Éric Zemmour a réaffirmé, ce jeudi, son soutien à la réforme des retraites portée par le gouvernement d’Élisabeth Borne et a été jusqu’à s’en approprier la paternité. « J’ai toujours été partisan d’un départ à la retraite à 64 ans tandis que Valérie Pécresse et Emmanuel Macron voulaient 65 ans », a rappelé l’ancien candidat à l’élection présidentielle, qui sait qu’on ne pourra jamais l’accuser d’inconstance. D’inconstance, certainement pas, mais d’aucuns critiquent vertement ce qu’ils considèrent comme une faute. « Autodestruction politique en direct, a notamment tweeté le député RN du Gard Pierre Meurin. Parce que les électeurs d’Éric Zemmour que j'ai rencontrés dans ma circonscription (rurale, populaire : tout ce qu'il ne connaît pas) étaient tous contre la réforme des retraites. »
Autodestruction politique en direct. Parce que les électeurs de @ZemmourEric que j'ai rencontrés dans ma circonscription (rurale, populaire : tout ce qu'il ne connaît pas) étaient tous contre la réforme des retraites. https://t.co/rI5cxJi4Ob
— Pierre Meurin (@Meurin_P) February 9, 2023
L’élu du Gard sait de quoi il parle, puisqu’il faisait partie de la garde rapprochée de l’ex-futur candidat au début de l’aventure présidentielle de l’ancien journaliste. « Le principal handicap de Zemmour, c’est de ne pas avoir mobilisé l’électorat populaire. Avec ce genre de déclarations, il va perdre la maigre partie de cet électorat qui l’avait rejoint sur l’immigration », prophétise Meurin, qui siège aujourd’hui derrière Marine Le Pen.
« Nous n’avons aucune leçon à recevoir du RN qui s’est déjà contredit maintes fois sur le sujet des retraites », charge Stanislas Rigault. Le président de Génération Z et membre du bureaux exécutif de Reconquête assume la sortie de son chef : « Quand certains se contredisent par opportunisme, on garde l’exigence de la cohérence. À la popularité, on a choisi l’honnêteté », maintient le jeune militant.
En tout cas, la position claire d’Éric Zemmour tranche avec celle, plus nuancée, de Marion Maréchal. La vice-présidente de Reconquête s’était exprimée à ce sujet quelques jours auparavant dans nos colonnes. « Je n’aurais pas voté la réforme en l’état car il manque beaucoup de pré-requis », déclarait-elle à notre micro. « Entre autres, il manque une vraie politique de natalité qui a été détruite par François Hollande et une vraie politique d’emploi dans un contexte de dumping social qui nuit au patriotisme économique », martelait-elle. La vice-présidente du parti et ancienne députée de Vaucluse n’a pas souhaité commenter l’interview d’Éric Zemmour.
Suite à cet échange, les troupes du RN et de Reconquête ont largement commenté cette sortie. Ainsi, le nouveau patron des jeunes du RN et ancien collaborateur de Jordan Bardella, Pierre-Romain Thionnet, a-t-il tweeté : « Je me souviens du Zemmour candidat qui voulait "réconcilier la France des gilets jaunes et celle de la Manif pour tous". Aujourd’hui, il se fait plus macroniste que Macron sur la réformes des retraites. Cette position qu’il pense stratégique lui coûtera très cher. »
De leur côté, les troupes d’Éric Zemmour défendent la position de leur président. L’un des responsables de la communication du parti, Matthieu Louves, déclare ainsi avec conviction sur Twitter : « C’est de la cohérence idéologique. Il reproche justement aux politiciens de changer d’avis comme de chemise en fonction des sondages. C’est aussi l’une des raisons de son investissement en politique : tenir sa parole et avoir le courage de l’honnêteté et de la clarté. »
La franchise face aux contorsions du Rassemblement national et la constance face aux louvoiements de Marine Le Pen ? C’est l’angle de riposte des zemmouriens, accessoirement aussi celle d’Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement d’Élisabeth Borne. Mais la position de Marine Le Pen a-t-elle tant évolué que cela ? Certains lui ont reproché d’avoir, un temps, défendu la retraite à 65 ans. En omettant que cette idée, portée par le Front national en 2007, l’était en réalité par le candidat du parti à l’élection présidentielle de l'époque. Un certain… Jean-Marie Le Pen. En 2012n lors de sa première campagne présidentielle, Marine Le Pen défendait déjà une retraite à 60 ans avec quarante annuités. Une position confirmée cinq ans plus tard, en 2017. En 2022, elle infléchissait légèrement sa position en défendant encore une retraite à 60 ans, mais seulement pour ceux qui étaient entrés précocement sur le marché du travail. « Ce n'est pas un revirement : on tient compte de la situation économique », défendait Jordan Bardella sur France Inter, en février 2022.
Il est intéressant de constater que la position d’Éric Zemmour a surtout fait réagir le Rassemblement national, car derrière cette prise de parole, c’était surtout aux LR que s’adressait le président de Reconquête. « Pourquoi LR a tout perdu ? Parce qu’il n’a tenu aucune des promesses faites pendant trente ans », affirme Stanislas Rigault. L’éternel débat entre le pragmatisme politique et la cohérence idéologique à tout prix. Car, au fond, c’est un peu cela, le vrai clivage entre Reconquête et le Rassemblement national.
Marc Eynaud
Journaliste à BV
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Il faut faire des confettis avec le cordon sanitaire
84 commentaires
Quant on pense que de nombreux pays travaillent au delà de 65 ans ,il y a quelque chose qui ne va pas en France et particulièrement en Macronie
Je pense que la France est devenue un pays de paresseux !!!!!
La France c’est le pays des droits
Vous oubliez une seule chose : nous sommes avec la Grèce au dernier rang de la classe en production industrielle ! Pas de boulot, pas de cotisations! Donc inutile de prolonger les arrêts maladie au delà de l’âge actuel des retraites !
Effectivement ce candidat n’en manquera jamais une pour anéantir son soutien populaire déjà bien maigre. On a la béquille gauche de macron en la personne de LFI gauche du capital et maintenant EZ droite de la sociale décomposition. Adhésion gratuite à reconquête pour ceux attirés par le suicide. Il faut qu’il maintienne le cap c’est très bien.
Zemmour c’est la résistance ; tu aurais dû lire son livre : le suicide français
Quand on déclare , « c’est de la cohérence idéologique » il est grand temps de réviser sa copie . Parce qu’il y a des millions de Français contre cette réforme ,donc d’électeurs ! « Va comprendre Charles » . Balzac a dit : « Tous ces prétendus hommes politique sont des pions , les cavaliers , les tours ou les fous d’une partie d’échec qui se jouera tant qu’un hasard ne renversera pas le damier » .
Ce n’est pas l’age de départ à la retraite qui compte, c’est le nombre d’années de cotisation modulée par les conditions de pénibilité et autres fatigues physiques lié au travail du futur retraité !!!!
tout a fait exact Mon lieutenant
Un coup d’arrêt à la démagogie et le courage de ses opinions. On n’est plus habitué à cela après Aubry, Mitterrand, Taubira, Hollande, Borne et Macron.
Bravo.
J’aimerais connaître le « sentiment » de Monsieur Z à l’égard du « boomer » que je suis, le genre qu’il déteste pour résumer, qui a pris sa retraite à 65 ans.
Non seulement je tombe dans la case négative « boomer », mais histoire de l’enquiquiner, je tombe aussi dans la case de ceux qui sont partis après 60 ans alors qu’ils en avaient le droit… Merci à Sarkozy qui avait établit la date limite du 15 juillet 1951, je suis né pile un mois avant.
A partir du moment où le nombre des inactifs s’approche de celui des actifs il est évident qu’il faut une réforme des retraites ; même un gamin de 12 ans le comprendrait
Mais les Français ont un penchant pour la paresse, l’incivisme, la contestation systématique, le poste de sélectionneur de l’équipe de France de foot, la collaboration avec l’ennemi.
Pour lutter contre les fléaux que sont l’immigration ensauvagée, l’islamisme, le déclassement des Français, le retour des épidémies, les dangers du nucléaire, du numérique, du dérèglement climatique on trouvera toujours Eric.
oui mais en coupant déjà ceusses qui n’ont jamais cotisé et qui arrivent la gueule ouverte pour toucher la pension sans avoir versé un kopeck
Il n’empêche que pour qui a un minimum de culture économique, promettre la retraite à 60 ans est un mensonge à la réalité des chiffres, et les chiffres sont têtus n’en déplaise à Marine Le Pen qui manifestement a fait l’impasse sur les cours d’économie.
Quoiqu’il en soit on ne peut nier la franchise d’Éric ZEMMOUR. Il n’a pas la langue de bois mais une langue d’acier. Il ne dit que des vérités n’étant pas un politicouard, de passage comme tant d’autres. Les retropedaleurs sont pléthore en politique alors il faudrait savoir ce que l’on veut en France.
on le sait pas de retraites aux arrivants qui n’ont jamais cotisé rigolo
Marc, évitons d’entretenir la zizanie et ouvrons pour rassembler tous les patriotes. (signé : un homme de très longue et amère expérience)
Ce n’est pas parce que le Gouvernement et son Grand Visionnaire de la faillite se trompent de direction que Zemmour (sauf suicide programmé) devait les suivre. Le vrai problème des retraites ce sont les cotisations ? Soit ! Il faut donc s’attaquer au chômage (pratiquement 6 millions sans compter ceux que l’on fait venir) en consacrant les effort à la relocalisation, au redéploiement de l’énergie nucléaire et de l’énergie d’avenir l’hydrogène, à la Santé, aux transports, à l’Education Nationale, aux usines d’armement, à la lutte contre l’élévation du niveau des mers, etc… Quand on voit que plus de 50% des travailleurs sont en arrêts maladie avant d’arriver à l’âge actuel de leur retraite ce n’est pas en prolongeant celui-ci que le problème sera résolu. J’attends toujours qu’on m’explique ce que font les artisans du bâtiment de soixante cinq dans les autres pays d’Europe. Curieusement je ne vois jamais venir de réponse.
Pourtant avant 1981, la retraite était à 65 ans et cela ne gênait personne ! Il me semble !
Zemmour n’a parlé que du prolongement de l’âge de la retraite à 64 ans mais il a fait aussi des propositions concrètes concernant les seniors , la pénibilité de certaines professions !
En réalité, si on travaille à partir de 20 ans avec 43 annuités au compteur , cela fait bien 63 ans, donc on part rarement à la retraite à 60 ans ! En ce qui me concerne je l’ai prise à 64 ans et mon mari 66 ans ! Si nos performances sont moindres, nous n’en sommes pas pour autant fini ! À cet âge, nous ne sommes pas des vieillards !
Je pense que la réforme de la retraite du gouvernement est très mal faite, comme d’habitude on n’y comprend rien et injuste pour la pénibilité de certains métiers (bâtiment, éboueur, femme de ménage) et je pense que les personnes qui ont et manifestent aujourd’hui c’est aussi le rejet de Macron et de sa clique !
vous « oubliez » une précision de taille: quels étaient vos métiers Madame ?
Nous n’exercions pas de métier pénible, il est vrai , j’ai juste voulu préciser qu’avec la durée de cotisation , on part rarement à 60 ans comme je le précise dans mon précédent commentaire
Oui pour votre première phrase. Et la suite aussi .Moi prise à 63 et 3 mois avec 41 annuités ; mon mari à 57 par nécessité de service, mais en pleine forme (lui, pas moi !!)
Ce Monsieur Zemmour a plein de bonnes idées. On voit qu’il a été journaliste. Il devrait faire de la politique !
Zemmour ne parle jamais de remanier les régimes spéciaux et ceux des élus et ex élus . Comme les autres il s’en prend aux français moyens , ces français laborieux qui paient pout tout et tous le monde .Il me déçoit .
La principale mesure à prendre serait de mettre toutes les retraites privées et publics avec le même statut, supprimer tous les privilèges des nantis hauts fonctionnaires , aucun n ose ni en parler ni le faire,, le privé ne devrait pas non plus financer le public