Rachetée par plusieurs actionnaires, dont Vincent Bolloré, l’ESJ Paris se réinvente

La plus ancienne école de journalisme du monde fait peau neuve. Nouveaux actionnaires, nouveaux locaux, nouvelle direction et nouveaux programmes… L’ESJ Paris, à bout de souffle il y a encore quelques mois, se tourne maintenant vers l’avenir. L’établissement, désormais installé dans le XVe arrondissement, espère accueillir près de 200 étudiants à la rentée prochaine et 300 à l’avenir. « L’ambition est de former des journalistes qui douteront, qui partiront sur le terrain, qui filmeront la réalité plutôt que leur nombril, qui auront un socle de connaissances leur permettant de décrypter convenablement le réel », explique Emmanuel Ostian, ancien journaliste et nouveau directeur de l’ESJ Paris, contacté par BV. « C’est une école à rebrousse-poil de nombreuses tendances de l’époque mais qui apportera sa modeste pierre à un métier fondamental en démocratie », ajoute-t-il. Pour attirer de nouveaux étudiants dans ses différentes formations (bachelor, mastère), l’école fondée en 1899 compte notamment sur les différentes journées portes ouvertes organisées avant l’été. La prochaine doit avoir lieu ce 17 mai.
De grandes figures du journalisme
Une épave au bord du naufrage rachetée en novembre dernier par un consortium d’actionnaires parmi lesquels Bernard Arnault (Le Parisien, Les Échos), Vincent Bolloré (Canal+), la famille Dassault (Le Figaro) ou encore le groupe de production Banijay (Koh-Lanta, MasterChef ou Fort Boyard). De quoi insuffler un nouvel élan à cette école historique engluée pendant de longs mois dans différentes polémiques. Professeurs non payés, administration chaotique, locaux vétustes, dérives militantes notamment sur le dossier palestinien… L’ancienne direction avait fini par faire de la prestigieuse école une « machine à fric ». Une réputation sur laquelle la nouvelle direction entend bien tirer un trait. « Nous serons l’inverse, assure Emmanuel Ostian. Pour les bachelor, d’ailleurs, nos frais de scolarité (7.300 euros pas an) seront parmi les moins élevés mais, surtout, notre programme d’enseignement sera le plus riche. » L’école vient également de déménager dans des locaux modernes, dotés d’un studio de télévision et d’un studio de radio.
Pour relancer l’ESJ Paris, Emmanuel Ostian, passé par TF1, Canal+ ou encore BFM TV, peut compter sur une équipe solide et expérimentée. Bernard de La Villardière, présentateur d’Enquête exclusive (M6), l’assistera au poste de directeur général adjoint. Au conseil pédagogique, plusieurs personnalités viendront compléter cette équipe, dont Sonia Mabrouk (CNews), Jérôme Béglé (Paris Match) et Donat Vidal-Revel (directeur général d’Europe 1). Du côté des enseignants, « de nombreux grands journalistes, mais aussi des professeurs d’université pour les matières académiques et des professionnels de tous secteurs en lien avec l’information » viendront transmettre leur savoir.
Un cycle de conférences prestigieuses
Loin des fantasmes de l’extrême gauche qui accuse déjà la nouvelle version de l’ESJ Paris de flirter avec l’extrême droite, la direction promet de donner la priorité à la culture générale (Histoire de France, géopolitique, économie, monde de l’entreprise) - des matières jusque-là délaissées par l’école - et à la méthode journalistique. Les élèves auront ainsi l’obligation de lire un livre par mois parmi une liste proposée par la direction. Jérôme Fourquet, Joseph Kessel, Jacques Bainville, Hubert Védrine ou encore Gustave Le Bon seront ainsi au programme. À cela s’ajouteront des conférences de prestige, organisées dès la rentrée prochaine les mardis soir. La présentatrice vedette de TF1, Anne-Claire Coudray, Charlotte d’Ornellas et Apolline de Malherbe figurent parmi les premiers intervenants de ce cycle de conférence.
« L’accusation "d’extrême droite" est absurde, dénonce Emmanuel Ostian, elle fait partie de ces mots-valises brandis par ceux qui sont sans doute inquiets de voir un nouvel acteur de qualité dans un secteur où une forme d’entre-soi et d’absence de remise en cause est de mise. » Les étudiants pourront enfin compter sur le réseau des nombreux actionnaires de l’école pour trouver une alternance ou un stage. « Sans favoritisme, bien sûr, mais parce que ces rédactions verront vite que nos jeunes sont bien formés ! », précise le nouveau directeur de l’ESJ Paris.
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25 commentaires
Bravo …dommage que pour l’école de la magistrature la même opération ne puisse se réaliser !!
…. et pourquoi pas ? Il ne s’agit que d’un décret à écrire !
Oui, en effet !
Une bonne nouvelle pour un rééquilibre de la déviance idéologique inculquée dès 1981 par le pouvoir socialo-gauchiste mitterrandien aux « écoles supérieures » telles celles du journalisme ou, pire, de la magistrature.
Mais, arrêtez, au passage, d’entrer dans ce jeu puéril « moderne » d’employer une francisation « à l’arrache » de certains termes anglophones : « Bachelor, mastère… » « Bac, maîtrise » sont aussi dans notre dictionnaire…
Il est plus que temps de sortir le journalisme, comme la justice et l’EN, d’une lecture leniniste et ideologique de l’histoire de France, qui manifestement commence sous Robespierre et se termine avec Melenchon. Il faut avoir entendu un ancien Président de Radio France, sous Mitterrand, pour comprendre les enjeux démocratiques. Cette chape de plomb de la Gauche sur l’info, produit des dérives à SciencesPo, à l’Université, notamment. Nous sommes le seul pays européen dans ce cas. La compréhension du Monde en est gravement altérée.
Ha, la prochaine génération de journalistes renouera peut être avec liberté d’opinion, compétence et vérité, ça nous changera…
Bonne nouvelle !!
Je propose un stage de culture générale aux députés de l’arc républicain.
Oui
En voila une excellente nouvelle. Et encore M. Bolloré derrière. Cet homme, comme quelques rares autres (dont De Villiers) deviennent indispensables à notre nation.
Nos (petits) enfants leurs seront reconnaissants.
Quel scandale ! 3L’extr^me droite » va tenter de refaire du journalisme un métier digne.
Je suis un ancien de ESJ promotion 1982 et j’ai eu le privilège d’apprendre mon métier de journaliste avec des intervenants de qualité. Aussi je joins mes vœux pour cette nouvelle aventure. J L M
Quelle bouffée d’air frais, une école de journalisme indépendante, non de gauche, voila bien des décennies que le milieu journalistique attendait ça.
Fini l’endoctrinement, le sectarisme, l’apprentissage du montage.
La gauche doit être furieuse.
Donner la priorité à la culture générale, voilà le crime pour les gauchos, et en plus de l’histoire? et avec tout ça « monde de l’entreprise », vous voyez bien que ce sont d’affreux capitalistes qui veulent nuire aux « classes populaires », bref des fachos! si si ma p’tite dame, on vous l’assure…
Longue et prospère vie à ESJ .
De vrais journalistes, pas des militants, des lèche bottes ou des fils de. Voilà ce que les français attendent.
Avec tout ce qu’il prend dans la tête par la bienpensance (soit une majorité de français), Bolloré a du mérite d’investir encore en France. Respect.
Ouf, un grand coup d’air frais dans les médias…. ça changera des miasmes méphitiques d’extr^me gauche du « sévice » public ( dixit GWG) notamment!