Quand la gauche s’attaque aux bons vivants

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« Vieille France, c'est pas péjoratif. C'est nos racines, c'est notre patrimoine ! » Il aura suffi d’une apparition dans le magazine « Sept à huit » pour soupeser la fracture nationale.
Le natif de Lot-et-Garonne Vincent Bernard-Comparat et son homologue gersois Arthur Edange sont les heureux créateurs de la marque « Gueuleton », mère de plusieurs restaurants et d’une chaîne de traiteurs. Sur leur chaîne YouTube « Gueuleton des Bons Vivants », ils multiplient les vidéos de banquets, de chasse traditionnelle et surtout de viande. Charcuterie, abats, côtes, filets, entrecôtes... De la viande souvent arrosée de vin de toutes les couleurs et de tous les cépages. Cette France des marchés gourmands de Dordogne, des férias basques et du terroir corrézien. Cette France qui fleure bon la transmission. Cette France des clochers et des pâturages. Cette France grande perdante de la mondialisation qui voit son tissu social se déliter et les décideurs se désintéresser.
Certainement pas la représentation de la ruralité.
De la bourgeoisie et de l’islamophobie*, ça oui.
* « il est des nôtres, il a mangé du cochon comme les autres » https://t.co/PSES80u8Ms
— Claire Jacquin (@jacquincl) June 25, 2023
Il n’en fallait pas plus pour faire enrager la gauche. Ainsi, la collaboratrice du député LFI Antoine Léaument a fustigé nos compères sur Twitter : « Certainement pas la représentation de la ruralité », persifle Claire Jacquin, qui dénonce les relents de « bourgeoisie » et, pire, « d’islamophobie » ! Pourquoi ? Parce que dans le reportage, on voit nos compères dévorer un plat de porc en chantant « Il est des nôtres, il a mangé du cochon comme les autres ». Pour le député LFI Christophe Bex, on assiste à un « cliché du paysan qui n’existe que dans l’idéologie de quelques bourgeois. Vous ne comprenez rien à la ruralité. Fichez-nous la paix ! » Une avalanche de haine et de propos aigris que nous ne pourrons recenser ici, car le fiel est une bien mauvaise sauce. Citons, encore, l’eurodéputé écologiste David Cormand : « Vous essayez de faire passer votre modèle de consommation de viande d’occidental urbain mondialisé pour une tradition… La réalité : la consommation de viande a doublé en France depuis 1950. Vous êtes à la « vielle (sic) France » ce que le Puy du Fou est à l’Histoire… une mascarade. » Un florilège de malédictions qui ne serait pas complet sans celle de Brigitte Gothière, la cofondatrice de L214 : « Reportage scandaleux sur un business top marketing qui prend pour des nouilles des gens aisés qui se la racontent sur la ruralité et le passé dans les campagnes. Le mariage de l'industrie de la connerie et de celle de la viande... »
Le gras contre l’aigreur
Puisqu’il faut sauvegarder le terroir. Puisque manger de la viande est un blasphème. Puisqu’il faut politiser le taux de sulfite dans un verre de vin et le Nutri-score de nos rillettes. Puisqu’un jambon est à la fois un tract islamophobe et une arme d’exclusion, alors allons-y. Car, de manière curieuse - mais qui cela surprendra-t-il ? -, les personnalités politiques ayant défendu nos deux compères sont de droite. À l’image du député RN Grégoire de Fournas : « Personne ne réagit quand les McDo et les kebabs envahissent nos villes, mais la gauche ne supporte pas quand ces génies défendent si bien la gastronomie française », a tweeté le député de Gironde. Ou de Bastien Joint, conseiller municipal (LR) de Villecaluire, qui déclare :
Je vous
Vive la France des territoires ! Vive la France rurale. Vive nos traditions.
C’est notre Histoire. Ce sont nos Valeurs ! C’est la @GUEULETON pic.twitter.com/GaCxrnIwQp
— Bastien Joint (@BastienJoint) June 27, 2023
Dans la twittosphère, il faut noter aussi les réactions positives de nos agriculteurs, comme celle de Cédric, qui répond à Claire Jacquin : « Mais vous vous prenez pour qui, a la fin ? Ça vous pose un problème, qu'on mange du cochon ? À ce point-là, faut se faire soigner. » À ce cri de colère de l'agriculteur auvergnat s’est ajouté celui du paysan creusois et ancien député LREM Jean-Baptiste Moreau : « Je reprends cette publication suite à toutes les idioties que je lis en relais ou en commentaire. Les ruralités sont multiples et ces entrepreneurs font parti de ces ruralités et en sont représentatifs comme d'autres. »
Oui, la vision du terroir inspirée par Gueuleton obéit à une logique commerciale et marketing. Oui, la surconsommation de viande est un phénomène récent et ne doit pas faire croire que les repas mis en avant par nos trublions sont une norme. Mais quand le marketing s’inspire du beau, du bon et du vrai, quand il met en avant la transmission, l’amour des bonnes choses et la convivialité, autant de valeurs qui manquent singulièrement à nos société individualistes, il faudrait être le dernier des peine-à-jouir pour ne voir que cela.
Au fond, ces seaux de bile inaugurent une variante de la fracture sociale : la France des sociologues contre la France incarnée. Et la fortune d’une franchise Gueuleton sera toujours plus réjouissante que l’implantation d’un Starbucks™ à Perpignan.

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99 commentaires
La chaine « Gueuleton des Bons Vivants » n’est pas la première ni la seule qui met en avant la cuisine du terroir.
Qui se souvient de « La cuisine des Mousquetaires » avec l’inénarrable Maïté?
Qui se souvient des « Escapades de Petitrenaud »?
Qui n’a pas vu les vidéos de « Les carnets de Julie »?
et j’en oublie surement.
Laissons ces pisse-vinaigre, ces sectaires, hurler leur haine recuite et allons manger une bonne côte de boeuf du bazadais.
Le mouvement anti-porc a commencé il y plus de 20 ans. C’est à cette période qu’Air France, compagnie nationale, surtout pour les milliards donnés (recapitalisation en 1998) et « prêt » en 2022, a supprimé le cochon de ses menus pour les vols sur l’Afrique et les Antilles !!!
Depuis cette période je ne cesse de me plaindre, mais la qualité du service client à la hauteur des repas.
La ruralité… Oui, c’est dans la ruralité que l’on trouve toutes nos traditions culinaires. J’en veux pour preuve la famille de mon mari, originaire de Gascogne. Lorsque nous nous réunissons, c’est autour d’une table croulant sous les mets les plus plantureux : en entrée, le bouillon de la poule (du jardin) au pot, avec des vermicelles ; ensuite on attaque la poule elle-même, entourée des légumes de cuisson (du jardin eux aussi) et accompagnée de cornichons faits maison ; s’ensuit une assiette de charcuteries et, à la saison, des tomates coupées en rondelles très fines ; vient après le poulet (également élevé derrière la maison) couché sur son lit de haricots verts ; une laitue ramassée le matin même tiendra compagnie au plateau de fromages ; pour finir, une merveilleuse tourtière des Landes que l’on apprécie beaucoup ; tout cela aura été arrosé d’un petit vin des côtes du Gers et s’achèvera sur un verre d’Armagnac. Je vous ferai grâce du repas du « tue cochon », en novembre, digne de Gargantua. C’est cela, la ruralité, n’en déplaise aux brouteurs d’herbe !
Que ceux qui veulent manger des substances ayant transitées à travers les continents s’en délectent , mais gardons encore notre tradition culinaire venant de nos campagnes françaises , et de tous ces bons vins qui charment nos papilles ; laissons ces anorexiques mâchouiller leurs herbes exotiques , et foutez la paix à nos agriculteurs, et tout notre monde paysan en général !!!
Oh combien je suis d’accord avec vous !!
Savez-vous que l’on peut fort bien se nourrir de légumes, de céréales, de graminées, de fruits, d’algues, sans pour autant dédaigner un bon petit verre de vin ? C’est d’ailleurs mon cas, sauf que je bois plutôt deux verres qu’un seul !
Oui ! Je mange de la viande uniquement issue d’animaux élevés en plein air et abattus sans stress et sans souffrance (parce qu’il faut quand même les tuer…) et je me régale avec du bon vin, toujours de producteur, en apéro et en mangeant. Et un petit digestif régional, c’est pas de refus !
Naïf que vous êtes… mangez-vous du cochon fermier élevé en plein air — il y en a très très peu — ou bien de la viande de ces millions de porcs élevés en batterie, qui n’ont rien du tout à voir avec le terroir ? Et c’est pareil pour tous les animaux d’élevage. Il ne faut pas se tromper de combat ! Pour le (bon) vin, pas de souci !
Je trouve dommage que sur BV, dès qu’il est question du rapport à la nourriture carnée, certains commentaires deviennent aussi stupides que ceux que l’on trouve sur les réseaux sociaux. Végétarienne depuis 31 ans, je n’ai jamais fait le moindre prosélytisme, chacun devant pouvoir manger comme il le souhaite. Par contre, les remarques désagréables telles que pisse-froid, bouffeurs de graines, d’algues et de quinoa, j’en prends plein la figure. Et j’en ai marre.
Donnez le pouvoir à Mélenchon, la Nupes et Associés, alors la France connaîtra des purges, et des famines comme du temps de Staline.
Mélenchon dans le rôle du « Petit Père du Peuple ».
je me marre quand la cheffe de L214 la ramène, que fait-elle contre l’égorgement des moutons en ce moment où on laisse les animaux agoniser, mais peut être que le mouton ce n’est pas de la viande, et qu’une baignoire est un abbatoir aux normes sanitaires et de bien être animal
Oui , dans les années 50 à 60 nous ne mangions de la viande qu’une fois par semaine, le dimanche en général .Et le poisson le vendredi . Sinon c’était la soupe quotidienne . Il est vrai aussi que comparaison ne vaut pas raison, la population surtout infantile était souvent très carencé , et quand on compare aujourd’hui les démographies on se rend compte des changements survenus ! Les français sont passés de 40 à près de 70 millions et si on prend nos départements d’algérie , la population maghrébine n’avait pas atteint les 10 millions d’habitant aujourd’hui ils en sont à 40 millions c’est à dire quasiment le chiffre de notre population au sortir de la guerre !
Les » bons vivants « sont dans la droite ligne de notre culture rabalaisienne. Mais je pense que madame Claire Jacquin en acculturée et mondialiste qu’elle est préfère peut être le méchouis et les kebabs ? Après on nous dit que le grand remplacement est un fantasme !la LFIste Jacquin dont la présence sur la scène publique est tellement due à la soumission des insoumis aux dogmes islamistes qu’elle se sent obligée de renvoyer l’ascenseur en se préoccupant de ne pas heurter la sensibilité religieuse de cette population et son aversion pour le porc . Cette personne se revendique républicaine, je suppose , et il est vrai que ses valeurs républicaines sont de se plier aux injonctions et aux rites d’une religion! Elle se plaint des bouffeurs de cochon comme si ils nous imposaient d’en manger tous les jours, mais les gens ont le choix , ce n’est pas comme le voile intégrale, le halal et les mosquées, qui, elles, sont imposées quotidiennement à la vues des populations qui n’ont rien demandé et ne sont pas necessairement musulmanes !
« Au fond, ces seaux de bile inaugurent une variante de la fracture sociale ». Ce n’est pas une variante, mais son socle : la lutte désespérée, car vouée à l’échec, des puritains contre le peuple. Le puritanisme est enfant naturel du totalitarisme qui cherche à imposer par la force et la culpabilisation ses propres valeurs, toutes variantes de la pureté originelle du paradis perdu (et phantasmé). Ils cherchent ainsi à remplacer la citoyenneté (respect des lois) par l’affichage de la vertu (et son cortège de mensonges et d’hypocrisie).
A quand une enseigne « Gueuleton » à Perpignan ? où on se retrouve entre gens de bonne compagnie sachant apprécier la bonne chair accompagnée d’un bon vin de la région !
Alors cela est problèmatique que des français mangent du cochon ? Des français sont aussi mis en face de consommation de bourriques et n’en font pas un fromage….de tête !
Décidément, je suis vilain. Après la honte d’une famille au passé militaire depuis quelques générations….V’la t y pas que j’aime une bonne viande…Une blanquette de veau, un cassoulet, un boeuf bourguignon, et allez, tiens une côte de boeuf ou quelques cotelettes d’agneau, à défaut de gigot…Un canard aux olives, un roti de porc aux pruneaux, des filets de faisan avec des croutons….Zut j’oublie le brochet, les soles et les langoustines….Foutez vous en plein la gueule et que la première bouchée vous régale et que la dernière vous étouffe et ce, dans l’ordre hiérarchique inverse….
J’ai toujours un saucisson au fromage sous la main, je fais mon marché 4 fois par semaines et alors? Ca n’empêche pas de manger chinois ou un kebab! Ils sont devenus fous à gauche :/
La consommation de viande a t elle vraiment doublé depuis 1950? Pas sur. On connait bien la consommation de viande de la période 1950-1980 car le commerce de la viande était soumis au système des bons de remis (supprimés par la loi de finances du 30 décembre 1987) Mais une part importante de la consommation de viande échappait à l’obligation de bons de remis. Il s’agit de l’autoconsommation qui, dans une France majoritairement rurale jusque dans les années 60, avait une place importante avec l’élevage domestique de poules et de lapins voire de porcs achetés directement chez l’agriculteur hors contrôle des bons de remis. Il ne faut pas négliger le gibier qui apportait un complément de viande pendant la période de chasse.( Il y avait 1.8 million de permis de chasse validés en 1952)
Tous ces éléments, associés à la hausse de la population permettent de conclure que la consommation par habitant est loin d’avoir doublé depuis 1950