Pour Libé, il y a trop de Blancs dans le cinéma français

La polémique arrive en France avec le mot-dièse « #CésarsSoWhite »
blanc

« Et c’est la même… chan-son… » Dans la France des années 60 et 70, les tubes en tête du hit-parade étaient souvent de simples adaptations de standards américains. Claude François, notamment, a usé et abusé de cette méthode pour devenir l’une des idoles de son temps. De nos jours, la technique fainéante de l’adaptation n’a pas disparu, mais est utilisée dans un domaine bien différent : celui de l’antiracisme. À la manière des chanteurs de la vague yéyé, sociologues et militants français peuvent aujourd’hui se bâtir une solide carrière en se contentant de reprendre dans la langue de Molière les bluettes woke en vogue sur les campus américains. Racisme systémique, privilège blanc, appropriation culturelle… ainsi s’intitulent les grands hits de leur répertoire.

La dénonciation d’un cinéma trop blanc

Le manque d’inspiration des militants antiracistes français est tel qu’ils en sont réduits à traduire jusqu’aux hashtags de leurs homologues américains. En 2015, l’activiste racialiste April Reign fit sensation, outre-Atlantique, avec le mot-dièse « #OscarsSoWhite », lancé sur les réseaux au lendemain de la cérémonie phare du 7e art. Elle dénonçait un palmarès trop pâlot ne rendant pas justice aux artistes noirs... Neuf ans plus tard, c’est exactement la même polémique qui arrive en France avec le mot-dièse « #CésarsSoWhite » et les jérémiades de circonstance. « Nous déplorons le manque de diversité parmi les nominations aux César en 2024, pleurniche un sombre collectif baptisé 50/50 et relayé par Libération. Ce manque de diversité, flagrant cette année encore, est le reflet d’une industrie du cinéma qui peine à s’unir dans une volonté d’éradiquer les principes de dominations. » C’est beau comme du Rokhaya Diallo.

La catégorie des révélations de l’année est particulièrement pointée du doigt. Si « 12 acteur.rice.s perçu.e.s comme non blanc.he.s » figuraient bien parmi les 32 artistes présélectionnés, aucun d’entre eux n’a été gardé dans la sélection finale. « Les 10 nommé.e.s pour le César du Meilleur espoir sont blanc.he.s ! », s’étouffe le collectif, à deux doigts d’exiger l’instauration d’un quota de récompenses réservées aux artistes racisés. Selon lui, les causes de cette injustice flagrante sont toutes trouvées : des critères de sélection « discriminants » et favorisant la cooptation de « profils semblables ».

Trop de Blancs parmi les gagnants… et les votants

Aux États-Unis, la blancheur des artistes récompensés fut critiquée, mais celle des votants également. « Pourquoi le grand public, qui est par nature très divers, se soucierait-il de ce que les vieux hommes blancs considèrent comme le meilleur film de l'année ? », déclara April Reign, initiatrice de la controverse. La même rhétorique est aujourd’hui reprise par le collectif 50/50 qui fustige pudiquement le « fonctionnement endogame » de la cérémonie française. « Les votant·e·s des César, soit environ 4.700 personnes, ne sont pas représentatif·ve·s de la pluralité du cinéma français », accuse l’association. Comprenez : si des acteurs blancs gagnent des prix, c’est parce que les votants sont blancs eux aussi.

Pour garantir une meilleure « diversité » au sein des César, l’association a une solution : noyauter l’Académie et agir de l’intérieur. Elle vient ainsi de publier un guide pratique donnant les clefs pour intégrer le groupe des votants et enfin « changer la donne ». « Emparez-vous des César ! », exhortent les militants.

Le succès des injonctions à la « diversité »

Aux États-Unis, la polémique eut raison des Oscars. Il fut rapidement annoncé que des critères raciaux seraient mis en place dans la sélection des films en compétition, et c’est maintenant chose faite : les œuvres concourant à la prestigieuse cérémonie fondée en 1929 doivent, par exemple, mettre à l'affiche au moins un acteur principal issu de minorités ethniques, réserver 30 % des petits rôles à des membres de communautés « sous-représentées » (non-Blancs, femmes, LGBT, handicapés), axer leur intrigue sur ces mêmes communautés ou encore confier au moins deux postes de direction à des personnes issues de groupes ethniques minoritaires.

Reste à voir si les César céderont eux aussi aux injonctions à la diversité. Mais la France étant perpétuellement à la remorque des États-Unis, il serait étonnant que non. On connaît la chanson.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

61 commentaires

  1. Il y a encore trop de Libé dans la presse française , il font comme les partis à la ramasse ,ils vont chercher leur lectorat chez les « racisés » qui d’ailleurs s’en foutent .

  2. Les César…. Ou l’entre soi puant qui ont réussit l’exploit historique en 4-5 ans d’imposer leur idéologie au détriment du spectacle et du divertissement… plus personne de sensé ne doit se fatiguer à les regarder et surtout les écouter …

  3. Tout cela va à l’envers des effets recherchés . Parce que le but d’une oeuvre c’est d’être vue par le plus grand nombre.

  4. Personnellement j’ai remarqué lors d’un séjour en Afrique qu’il y avait vraiment beaucoup de noirs dans les films africains ! Bizarre Libé ne semble pas au courant !

  5. Je constate qu’il n’y a pas du tout de « blancs  » dans la plupart des gouvernements africains… Serait ce du racisme…… Mince j’avais oublié les Inuits , pas un noir chez eux ils doivent être sacrément racistes eux aussi ….

  6. Non, libé en est encore au cinéma noir et blanc ? Comment est-ce possible chez ces progressistes ?
    A propos, et à la rédaction de libé, il n’y aurait pas trop de blancos ?

  7. Moi je trouve qu’il y a trop de médias subventionnés sans lecteurs … sinon j’adore la pub pour des alarmes où le seul blanc cinquantenaire c’est le cambrioleur ….

  8. Rien n’empêche ces minorités de faire des films , s’ils sont bons le public suivra Au fait au sein de l’équipe de libération respecte t’il ce qu’ils veulent imposer aux autres , qu’ils nous envoient des photos de leurs employés .

  9. Ces gens qui pleurnichent sur le manque de diversité raciale dans le cinéma, peuvent toujours se consoler en regardant les pubs à la télé. Que des couples mixtes! Un coup c’est l’homme qui est noir, un autre la femme , Pour une troisième pub, c’est le beau-père . Les enfants sont plus ou moins métissés. Le couple hetero et blanc devient de plus en plus rare. De quoi réjouir les déçu-e-es du cinéma. Moi je m’en fiche . Seul le talent compte . Et je crois que c’est pareil pour beaucoup de français.

    • Idem dans les catalogues de ventes par correspondance de vêtements. u coup, comme lorsque je choisis en fonction de l’idée que je me fais de moi, habillée dans telle ou telle robe, je suis incapable de m’identifier à certains modèles trop différentes de moi et j’achète de moins en moins. Remarquez, c’est bien cela me fait faire des économies.

  10. Au début des années 80 Thierry le Luron et Bernard Mabille avaient écrit et joué au théâtre du Gymnase un sketch appelé « Le Véritomètre ». Il s’agissait d’une imitation du secrétaire général du PCF d’alors, l’inénarrable Georges Marchais. Le « Véritomètre » comme son nom l’indique était un délirant détecteur de mensonges qui faisait un bruit strident de sirène à chaque mensonge proféré.
    Marchais, par la bouche de Le Luron disait que cet appareil ne risquait pas de sonner avec lui. Et pour preuve de sa prétendue bonne foi, il prenait « les spectateurs et tateuses à témoin »…
    Que Le Luron nous manque aujourd’hui ! En définitive c’était un visionnaire qui avait 40 ans d’avance !
    PS. Je conseille à tout un chacun de retrouver ce formidable sketch sur internet.

  11. Mais si les africains sont les meilleurs en tout: Où est l’Hollywood africain???quelle est la production annuelle du cinema africain, à comparer avec celle de « Bollywood » le cinéma indien??? J’ai vécu en Afrique, et dans l’église que je fréquentais (pleine à craquer le dimanche… cela va faire des jaloux) Le christ en croix était du plus beau noir africain! qui s’en est plaint ?

  12. Il y a surtout trop d’imbéciles malfaisants à Libé, autant que trop de chroniqueurs et de pseudo humoristes gauchistes dans les médias de sévice public, France Inter en tête, tout ce beau monde grassement subventionné par nos impôts.

    • Et qui sont blancs (faites ce que je dis et non pas ce que je fais!) ! qu’ils balayent devant leur porte ! Ces donneurs de leçons sont insupportables ! Eh oui, En France, en Occident, trop de blancs, en Afrique trop de noirs (il n’empêche des fermiers blancs ont été tués par leur personnel qui voulaient s’accaparer leurs fermes au Zimbabwe, le résultat s’est révélé une véritable catastrophe ! Autre exemple ,Depuis Mandela, arrivé au pouvoir en Afrique du Sud et ses successeurs, le pays n’a jamais été aussi mal géré, c’est une catastrophe économique, sécuritaire, sociale, on pourrait continuer la liste ) !

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