[POINT DE VUE] L’ignorance coûte plus cher que l’uranium

Il est temps de cesser de diaboliser l’atome.
Capture d'écran X-LCP
Capture d'écran X-LCP

Depuis quarante ans, l’énergie nucléaire est la grande absente du débat honnête sur notre avenir énergétique. On la craint, on la dénigre mais, rarement, on la comprend.

Le 28 avril, à la tribune de l’Assemblée nationale, Dominique Voynet déclarait que deux tiers de l’énergie produite par nos centrales nucléaires étaient perdus. Ce chiffre, répété avec une satisfaction à peine voilée, semble vouloir disqualifier toute une filière. Il est pourtant connu de tout ingénieur : cette « perte » est inhérente à toute machine thermique. Le cycle de Carnot, implacable loi de la nature, impose des limites au rendement de toute transformation de chaleur en électricité. Mais ce que Mme Voynet oublie, c’est que cette contrainte frappe toutes les énergies thermiques et que le nucléaire est la seule à offrir une production massive, stable, et sans émissions de gaz carbonique.

Il y a, dans cette hostilité persistante au nucléaire, quelque chose d’idéologique. Une croyance fossilisée selon laquelle l’atome serait dangereux par essence. Mais « je crois que l'avenir de l'humanité est dans le progrès de la raison par la science », écrivait Émile Zola. Il est un outil que l’on peut orienter. Et le nucléaire, depuis ses débuts, est un outil que la France a su maîtriser mieux que bien d’autres nations.

Une filière condamnée

Ceux qui dénoncent aujourd’hui son rendement oublient qu’ils ont été les premiers artisans de sa stagnation. Superphénix, réacteur capable de brûler ses propres déchets, fut abandonné sous les coups d’une opposition politique déterminée des écologistes, au premier rang desquels Dominique Voynet. En fermant la porte à l’innovation, les écologistes et leurs alliés de la « gauche plurielle », puis de « En marche », ont condamné la filière à vivre sur ses acquis.

Le nucléaire repose peu sur l’achat de combustible. L’uranium, bon marché, ne pèse qu’une infime part dans le coût de l’électricité. Ce qui coûte, c’est l’investissement initial, l’entretien et la maintenance. Une fois construites, les centrales produisent une électricité peu coûteuse, pilotable, indépendante des importations et de la météo.

À l'inverse, les énergies intermittentes imposent de recourir à des soutiens carbonés - gaz, lignite, charbon -, comme on le voit en Allemagne. Hier encore, pendant que Mme Voynet dénonçait le nucléaire, une panne majeure frappait l’Espagne, conséquence d'un déséquilibre entre production et demande réelle. Jordi Sevilla, ancien ministre de l’Économie espagnol et expert en politique énergétique, a déclaré, à ce sujet, qu'« un excès soudain de production renouvelable dans le système peut entraîner des déséquilibres dangereux », notamment lorsque la demande ne suit pas ou que le réseau n’a pas la souplesse pour absorber les pics. En l'absence d'outils de stabilisation adaptés (réserves, stockage, interconnexions, prévisions), il est complexe d’intégrer autant d’énergies intermittentes.

Acharnement des écologistes

L’inaction face à l’urgence climatique est un crime. L’acharnement des écologistes, depuis des lustres, à bloquer les outils capables de nous en protéger est pire encore. L’Affaire du siècle, ce n’est pas l’inaction prétendue du gouvernement français, c’est la persistance des écologistes à entraver le développement du nucléaire par tous les moyens. Il est temps de cesser de diaboliser l’atome.

« Douter de tout ou tout croire, ce sont deux solutions également commodes, qui nous dispensent de réfléchir », disait Henri Poincaré : entre le déni et la foi aveugle, il faut revenir à la raison. Le nucléaire est notre levier de souveraineté, notre chance climatique et l’un des rares outils rationnels dont nous disposons pour préparer l’avenir.

Quant au Premier ministre François Bayrou, il serait bien inspiré, puisqu’il annonce vouloir trouver 40 milliards d’économies dans le budget 2026, d’arrêter de jeter l’argent par les fenêtres en finançant des moulins à vent qui sont conçus pour sucer des subventions bien plus que pour produire de l’électricité !

Picture of Yves d'Amécourt
Yves d'Amécourt
Chef d’entreprise, ingénieur de l’Ecole des Mines d’Alès, ancien élu local de Gironde 2004-2021 (conseiller général, maire, président d’EPCI, conseiller régional).

Vos commentaires

84 commentaires

  1. Nous devons quitter l’OTAN, l’OMS, l’UE et retrouver notre liberté, nos centrales nucléaires et notre joie de vivre, notre possibilité de travailler sans contraintes idiotes etc…FREXIT et LIBERTÉ…

  2. Connaissez-vous une seule chose de sérieuse et d’engagement pour l’avenir que les écologistes aient réussi à faire ou construire ? Ceux-ci crient, injurient, menacent, mentent et intoxiquent, en particulier les jeunes, mais prennent bien garde à ne rien faire de concret qui puisse engager leur responsabilité personnelle ou collective. Heureusement que peu les écoute, hormis quelques infames lèches-c.l politiques qui craignent pour leur réélection; mais de dangereux fantoches affabulateurs et subversifs perdurent en politique, tels cette dame, qui nous ont coûté très cher et fait perdre l’avance technique et technologique que la France avait acquis difficilement dans ce domaine. Et c’est d’ailleurs sans doute pour recommencer cela que le fossoyeur et destructeur en chef, Macron, l’a nommé à son nouveau poste alors qu’elle reste toujours totalement incompétente.

  3. Ecolos non seulement ils ruinent la France mais regardez nos paysages défigurés par ses tourniquets géants, meurtriers de surcroît pour des volatiles. Nous avions une richesse, le nucléaire. Essayons d’urgence de procéder au rattrapage.

  4. Monsieur Macron tapote Monsieur Zelensky du matin au soir et c’est Monsieur TRUMP qui signe les contrats des terres rares avec l’Ukraine . Mon égo m’interdit de nommer Monsieur Minus .

    • Il vaudrait mieux financer d’avantage la recherche Française..plutôt que d’utiliser les « terres rares »..qui sont un véritable scandale écologique..mais dont curieusement les écolos ne parlent jamais…

  5. La bêtise des écologiste avec l’exemple allemand qui ont lutté contre le nucléaire pour se retrouver avec des centrales à charbon. Leur malhonnêteté quand ils font la promotion des éoliennes, de l’énergie solaire ou de la voiture électrique sans considérer tout le cycle de vie de l’objet ou en omettant leurs effets secondaires.

    • Surtout que les centrales allemandes brulent de la « houille » blanche qui est extrêmement polluante dans sa combustion et que les mines a ciel ouvert défigure a jamais le paysage, une simple lecture de la carte de l’Allemagne suffi a convaincre de ce désastre écologique.

  6. L’Europe devrait nous remercier d’avoir du nucléaire au lieu de tout faire pour nous le faire abandonner : c’est l’inertie de NOS centrales nucléaires qui fixe et maintient la fréquence du réseau européen.

  7. La Chine, la Russie, la Coree, mettent au point des reacteurs de 4eme generation tyoe Superphenix, et le vendront bientot dans le monde entier. La Chine developpe un reacteur a thorium, dont l’abondance permet decsevpassercd’uranium. La Pologne achete americain, la rchekie coreen. Et la France va rester avec ses centrales vieillissantes, ayant perdu la partie technologique grace a Voynet, Jospin,Hollande, Macron. Un espoirvpeut etre avec notre parfaite maitrise des petits reacteurs type sous marins?

    • Les petits réacteurs type sous-marins ou porte-avions nucléaires sont assurément l’avenir. Là ce sont les américains qui sont en pointe.

  8. Cette femme, dont la principale occupation est de parler sans rien comprendre, est l’exemple type de la nocivité idéologique. Voilà bientôt quarante ans que cette espèce fait obstruction à l’avancée technique de la France, il est temps qu’ils se taisent.

  9. Les écolo on peur du nucléaire par qu’ils pensent qu’une centrale nucléaire peut exploser comme une bombe atomique. Or c’est impossible car l’uranium est enrichi à 7% alors qu’il faut 99 % pour faire une bombe atomique.

  10. Avoir nommé Dominique Voynet au « Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire » est une faute lourde et une preuve qu’on ne peut absolument faire confiance au pouvoir socialo-macroniste.
    Comment peut on affirmer que nous ne sommes pas assez productifs et choisir une inquisitrice du progrès pour surveiller nos centrales nucléaires ?
    Notre classe politique est complètement inculte et ne fait même pas la différence entre puissance et énergie.
    La délirante transition énergétique tourne au fiasco et on continue dans la même direction quoi qu’il en coûte, comme disait le président Macron1 !

  11. apres le portugal et l’espagne qui constatent avec joie le fiasco energie renouvelable , la suede fait le meme constat , bien sur nos ecolotechnos de gauche veulent a tout prix truffer la france de ces ventilateurs a la production quasi nulle qui coutera une blinde !

  12. La dame Voynet vous n’aimé pas le nucléaire parter vivre dans un pays ou cela n’existe pas mais nous on aiment nos central électrique pour avoir de l’électricité pas chère,vivement 2027 pour Super phénix à venir,madame voynet comme traite à la nation vous devriez étre en prison.

  13. C’est la toute la cohérence des différents gouvernements sous Macron. Les « ecolos » ont réalisé 6,59% aux dernières Législatives, mais ce sont encore eux qui dirigent la politique énergétique de la France. Quand on voit que le RN, plus important parti de l’Assemblée Nationale, avec 120,députés, ne président aucune Commission et n’a aucun représentant au bureau, quand LFI avec 70 députés seulement a obtenu presque toutes les présidence de Commision et 10 représentants sur 12 au bureau, on voit que la démocratie marche très bien en France.

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