[Point de vue] Des raids d’extrême droite sur AlloCiné ?

Et comme ont dit dans le métier, le public a toujours raison.
allociné

Stupeur et tremblements dans le petit monde du cinéma. Comme nous le disait hier Jany Leroy, la Société des réalisateurs de films français (SRF) tire la sonnette d’alarme : la menace fasciste plane sur le septième art. « Nous assistons à une offensive résolue, massive et coordonnée de l'extrême droite sur le terrain culturel, dont le cinéma, art populaire par excellence, est une cible privilégiée. »

Pour illustrer son propos, la SRF évoque le bide du film Avant que les flammes ne s’éteignent, de Mehdi Fikri, ode militante et caricaturale à Assa Traoré. « Le film est actuellement l’objet d’une violente campagne de dénigrement relayée par la chaîne CNews et les réseaux sociaux, en particulier sur la plate-forme AlloCiné où sa "note spectateur" a brutalement chuté à 1,4, le mercredi 15 novembre au matin, jour de sa sortie en salles, avant même la première séance de 9 h […] Nous dénonçons ces manœuvres d’intimidation car elles cherchent en réalité à pratiquer une censure de fait qui ne dit pas son nom. Elles portent ainsi atteinte à la liberté de création des cinéastes et à la libre diffusion des œuvres. » Autrement dit : si vous n’aimez pas les pires bouses décoloniales, vous êtes un dangereux fasciste d’extrême droite.

Une victimisation malhonnête et borgne

Analysons plus en détail ce communiqué teinté de complotisme. Pour commencer, la SRF reproche aux internautes d’avoir détesté le film avant même de l’avoir vu. C’est parfaitement hypocrite. Pourquoi devrait-on absolument s’enfiler les 96 minutes du film avant d’avoir le droit d’en critiquer le parti pris idéologique et le violent propos anti-police quand ceux-ci sont revendiqués par le réalisateur dans toutes ses interviews ainsi que dans sa bande-annonce ? Le public est également en droit d’émettre un avis sur le thème choisi (les pseudo « violences policières ») lorsque celui-ci a déjà fait l’objet, récemment, de plusieurs autres longs-métrages tout autant dispensables.

Passons maintenant à la « campagne de dénigrement » qu’aurait lancée CNews contre le film. Faut-il comprendre que la SRF est opposée à la liberté de la presse, l'un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques ? Cela constituerait une position digne des pires chemises brunes… Si nos chers amis metteurs en scène s’indignent de voir un film étrillé par les médias, pourquoi ne se sont-ils pas indignés lorsque le film Vaincre ou mourir , inspiré d’un spectacle du Puy du Fou, a été la cible des flèches empoisonnées de Libération, Télérama et L’Humanité ? S’ils s’inquiètent d’une « censure qui ne dit pas son nom », pourquoi ne se sont-ils pas inquiétés quand des élus d’extrême gauche ont remis en cause le financement public accordé au même film ?

La propagande gauchiste ne passe plus

En réalité, la SRF ne défend pas sa « liberté de création » mais son entreprise de rééducation. La critique virile d’un film ne l’indigne que lorsque celui-ci est de son bord politique. Le cinéma français veut continuer son œuvre de propagande et vit très mal la contestation de son magistère moral. Ce qu’il ne comprend pas, c’est que ce n’est pas « l’extrême droite » qui se mobilise dans l’ombre, c’est le peuple français qui n’en peut plus et qui commence à le faire savoir. Ce dernier en a assez de payer 10 euros la séance pour se faire cracher au visage et s’entendre dire que sa police est raciste, que ses ancêtres sont esclavagistes, que son pays doit tout à l’immigration.

La meilleure preuve en est l’échec patent du film Avant que les flammes ne s’éteignent : malgré une intense promotion assurée par le service public, le navet subventionné n’a pas dépassé les 2.200 entrées le jour de sa sortie, soit une moyenne de… 18 spectateurs par cinéma. Une gifle. Et comme on dit dans le métier, le public a toujours raison.

Picture of Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

60 commentaires

  1. La SFR peut dire ce qu’elle veut la réalité c’est que les français ne vont pas voir ce film.
    Ces mêmes ayatolahs de la culture (qui n’existe pas rappelons le) ostracisent le spectacle Bernadette, couvrent d’imprécations le film ”Vaincre ou mourir’ et maintenant pleurnichent parceque les français commencent à comprendre. Ne comptons pas sur la ministre pour corriger ces dévoiement payés par les français, elle les partage.

  2. Allociné ! Plutôt halluciné, non ? Hors de question pour moi d’aller claquer le moindre kopeck en faveur d’une môme Louboutin et de toute tribu délinquante raflant les premiers prix face à la justice.

  3. je n’irai pas voir ce film qui fait l’apologie des Traoré et qui dénigre la police, alors si cela leur fait plaisir alors oui je suis d’extrême droite !

  4. Si j’ai bien compris, on prend de l’argent public pour gaver toute cette bande depuis le réalisateur en passant par les acteurs jusqu’à celui qui fait les sandwiches, après il faut remettre 10 € pour perdre 2 heures pour regaver ce petit monde. De qui se moque t on

  5. La SRF devrait savoir qu’on va au cinéma pour se distraire, passer un bon moment et non pour se faire « bourrer le mou » par des gauchos qui se croient importants, les Belmondo et Delon eux attiraient du monde et ne parlons pas de De Funès qui me fait encore me tordre de rire à plus de 80 ans.

  6. Des « raids » ??? À Roman le préfet parle d’invasion du quartier (par 100 à 180 manifestants et 120 fdo)… mais c’est quoi ce vocabulaire, ils ont tous cassé la boussole de la réalité et du bon sens ?
    Toutes ces instances, pour le moins gauchisantes, tentent de reprendre la main sur les français qui se réveillent en mettant en place un vocabulaire qui trahit la peur.
    Le Bien et le Mal sont des données subjectives qui appartiennent à chacun, le tout est d’aider chacun à se forger librement une opinion et d’arrêter d’agiter en permanence des propos de haine pour dresser les uns contre les autres…

  7. Il faut dire que la famille Traoré on l’a assez vu et assez revu , on voudrait plutôt l’oublier maintenant . Que ce film soit subventionner par les deniers publics est scandaleux . Quand aux médias qui s’offusquent nous savons tous le travail de sape qu’ils ont fait pour le film du puy du fou . Ce qui est bien avec ces médias c’est que quand ils critiquent il faut aller voir le film quand ils en font la promotion il faut éviter d’y aller .

    • Oui je suis tout à fait d accord avec vous et cela fait au moins 15 ans que je me fie aux critiques de journaux comme Telerama . Quand ils aiment un film je l évite comme la peste et quand ils le dénigrent , je vais le voir.

      • C’est vrai qu’au fil du temps les Français ont mis au point un décodeur très efficace pour comprendre les journalistes, les politiques, les critiques, etc.

  8. Franchement, donner 10 euros pour voir une histoire vue et revue sur les chaînes d’info. Il faut vraiment avoir de l’argent à perdre….
    A mon avis, les spectateurs regroupent la famille et les amis des acteurs

  9. Si le flop est dû à l’extrême droite , cela voudrait dire qu’une grande majorité cède français en sont . Chic ! Ceci vaut un sondage.

  10. Au rythme ou vont les choses qui sait si très prochainement le non visionnage de telles projections ne sera pas un critère défavorable au crédit social que Bruxelles compte nous imposer.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Il faut faire des confettis avec le cordon sanitaire
Gabrielle Cluzel sur CNews

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois