[PEOPLE] L. Lafitte et R. De Niro, parangons de vertu anti-Trump à Cannes

Si Juliette Binoche a profité du Festival de Cannes pour répandre la bonne parole voilée de Dior, elle n’est pas la seule à s’être servie de cette tribune pour prêcher l’évangile de la bien-pensance sur le tapis rouge, le 13 mai dernier. Laurent Lafitte et Robert De Niro y sont allés aussi de leur couplet et, ô comble de l’originalité, ont crié haro sur le baudet préféré du 7e art : Donald Trump.
"S'il y a un endroit au monde où le cinéma citoyen existe, c'est ici, au Festival de Cannes."
Laurent Lafitte plaide pour un cinéma plus inclusif et ouvert au monde.#cannes2025 pic.twitter.com/lThw0GdYRJ
— france.tv cinéma (@francetvcinema) May 13, 2025
De la Croisette au maquis, il n’y a qu’un pas !
« Pour un acteur, la prise de parole est souvent sacrificielle, à l’heure où le climat, l’équité, le féminisme, les LGBTQIA +, les migrants, le racisme ne sont plus seulement des sujets de film mais également les mots interdits par la première puissance mondiale. Nous avons le devoir de nous demander quelle sera notre prise de parole et si nous en aurons le courage », déclarait Laurent Lafitte, maître de cérémonie cette année, en guise de discours d’ouverture du festival. On se demande où est le sacrifice dans cet inventaire à la Prévert de toutes les causes woke du moment, où est le courage dans ce que Le HuffPost appelle « un discours fort, entremêlant humour et engagement citoyen et humanitaire », alors qu'il s’agit de décliner des poncifs partagés par tout le public.
Comble du ridicule, d’ailleurs, d’endosser le costume plus qu’élimé du résistant conformiste, mais « l’acteur est aussi un citoyen du monde », voyez-vous, comme il l'explique lui-même. « Il peut même faire preuve d'engagement et de courage. […] le grand drame de l'acteur, c'est qu'il est remplaçable. Et on a beau lui faire croire le contraire, à longueur de temps, à longueur de chèques, à longueur de cars-loges, l'acteur le sait : quand on est remplaçable, chaque prise de parole est une prise de risque. » Sacrifice, prise de risque, engagement, courage : Laurent Lafitte a pris le maquis ! Qu’il se rassure, les loups ne se mangent pas entre eux.
« Laurent Lafitte a offert un discours en adéquation avec l’époque : grave mais confiant dans le cinéma pour guider le monde vers des temps plus apaisés », affirme GQ, nous sommes sauvés ! D’ailleurs, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Faisant allusion à Musk, Laffite a déploré que le patron de Tesla coupe le robinet des subventions mondialistes. « Même le cinéma le plus commercial devient politique quand il montre l’exemple. Parce que oui, quand on est un multimilliardaire surpuissant, on se doit d’enfiler son armure supersonique pour sauver le monde au lieu de raboter à la tronçonneuse les programmes mondiaux destinés aux plus faibles. » Comment ouvrir le Festival de Cannes sans pourfendre Donald Trump et Elon Musk ? Peut-être même que cela vaudra une ligne supplémentaire dans la Charte des festivaliers, l'année prochaine, qui sait ?
Il faut bien se donner bonne conscience...
Au royaume de la fête et de l’étalage de richesse, il faut bien se donner bonne conscience ! Qu’importe le ridicule à défendre « le plus faible » — qui, soit dit en passant, est prié lui aussi de coller à l’idéologiquement correct — en smoking et robe de bal ! D’ailleurs, Laurent Lafitte n’était pas le seul. Robert De Niro, qui recevait des mains de Leonardo DiCaprio la Palme d’or d’honneur, n’a pu s’empêcher lui aussi de se soumettre au lieu commun : « démocratique, ce mot est ô combien important. Dans mon pays, nous luttons pour défendre la démocratie que nous considérions comme acquise. » Faudrait-il, comme le proposait Brecht, dissoudre le peuple s’il a l’outrecuidance de se choisir un président qui ne plaît pas aux festivaliers ? C’est que semble croire Robert De Niro… d’autant plus inquiétant quand on sait que « lorsqu’il parle, on l’écoute », selon DiCaprio !
"Nous luttons d'arrache-pied pour défendre la démocratie."
Le discours puissant de Robert De Niro au moment de recevoir sa Palme d'Or d'Honneur.#cannes2025 pic.twitter.com/Z58PRoPC5z
— france.tv cinéma (@francetvcinema) May 13, 2025
Est-on étonné ? Si Cannes n’était pas la grand-messe annuelle, l’apothéose du politiquement correct en tenue de gala, on en serait presque déçu ! C’est finalement presque drôle de voir ces acteurs pétris de bien-pensance se donner bonne conscience en se gargarisant de résistance convenue à une menace inexistante. Presque drôle, seulement, puisque avec cette attaque en règle contre l'administration de Trump, il est aussi question, pour le cinéma français, de sauver son pré carré. Ainsi « les frères Dardenne ont-ils lancé, sans fard : "Vive l’exception culturelle ! Vive les subventions publiques !" », raconte Le Monde. La bonne conscience et le wokisme vertueux sont effectivement « sacrificiels », mais seulement pour le contribuable.

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24 commentaires
Qu’un américain se plaigne de Trump, je le conçois, même si celui-ci n’est pas réputé pour son discours universitaire. Mais qu’un acteur français fasse de même, c’est déplacé et ça ne le regarde pas. Ça me fait penser à ces joueurs de football qui parlent de politique ou des problèmes de société tout en ayant un niveau primaire mais à la fois multimillionnaire, c’est indescant. Quand j’avais 7 ans mes parents le disaient de tourner 7 fois la langue dans la bouche avant de parler, mais bon, ça c’était une autre époque!
Et vive les navets français (pléonasme) … subventionnés par nos impôts …….
Un « cinéma plus inclusif et ouvert au monde » mais restant bien protégé de ce même monde grâce à la fameuse exception culturelle française qu’il revient au contribuable de financer. On notera que ce contribuable, s’il n’est pas de gauche, aura droit, pour tout remerciement de sa générosité, au mépris et insultes des heureux bénéficiaires de cet argent qui manquera forcément là où il est vraiment nécessaire.
Ce serait bien, qu’au nom de cette sacro-sainte démocratie, tout ce beau monde ne fasse que ce pour quoi il est payé, et surtout se taire. Ce serait vraiment »démocrate » pour nous.
Les 4 derniers vers de la coche et la mouche de Jean de La Fontaine :
« Ainsi certaines gens, faisant les empressés,
S’introduisent dans les affaires :
Ils font partout les nécessaires,
Et, partout importuns, devraient être chassés. »
Que demande t’on à un acteur : de jouer des rôles en attendant d’être remplacés par de l’intelligence artificielle. Pour le reste, qu’ils s’écrasent, ils ne sont pas des politiques, ils n’ont qu’une voix lors des élections. Si le peuple américain dans sa majorité a voté pour Trump, qui fait exactement ce qu’il a dit qu’il ferait, qu’ils s’écrasent, c’est la volonté populaire. La société n’a pas besoin de l’avis d’acteurs, qui pour la plupart n’ont pas terminé le moindre cursus en université.
Bien dit
Laurent Laffite et Robert De Niro sont aussi excellents comédiens que désastreux au plan politique ; un classique.
Qui va encore voir les films français. Ces gens qui vivent dans l’entre soi et l’opulence, complètement hors sol et déconnectés des réalités sont à vomir.
Ce festival de Cannes n’a plus aucun intérêt.
Ce petit monde hors sol,ultra riche et qui vit beaucoup de subventions se permet toujours de donner des leçons aux gens qui les font grassement vivre ( la drogue coûte cher).
Quel superbe discours pour la liberté d’expression (on en attendait pas moins de ces 2 grands acteurs).
Chaque année, le Festival de Cannes est une formidable caisse de résonance et un réveil des consciences contre les pourfendeurs de la culture et du droit à la création.
Quant à la sélection officielle, concoctée chaque année de mains de maître par Thierry Frémaux, c’est un condensé de ce qui se fait de mieux partout dans le monde, en matière de cinéma.
L’éveil au cultures étrangères nous permet de sortir de notre nombrilisme et de mieux comprendre le monde contemporain.
Pour la sélection 2024, ma préférence a été au superbe film de l’iranien Mohammad Rasoulof « Les Graines du figuier sauvage ». Ce film aurait mérité la Palme d’Or. C’est une véritable ode féminine contre le terrible régime iranien.
J’attends avec impatience de découvrir la Sélection de cette année.
Je vous conseille déjà d’aller voir dès vendredi en salle le nouveau film très attendu des frères Dardenne (deux fois primés) « Jeunes mères ».
Longue vie au Festival de Cannes !
Marrant tous ces acteurs qui se prennent pour ce qu’ils jouent dans leur film, entourés de leurs gardes du corps, emballés gratuitement par les plus grands couturiers et qui ne circulent qu’en jet privé. Quelles leçons ont-ils à nous donner ou à nous apprendre ? Imaginez De Niro entrain de faire le Caid dans les quartiers Nord de Marseille. Vous pensez qu’il tiendrait combien de temps avant de finir en caleçon ? A mourir de rire.
Excusez mon ignorance, mais qui est ce Lafitte ? Pas un cru classé ? Ni un pilote de formule un ? Il ne semble pas avoir non plus inventé le fil à couper le beurre ! Quant à De Niro, excellent acteur dans ses premières années, devenu cabotin ensuite, maladie infantile des Grands, avec les mimiques tellement travaillées qu’elles en devinrent des tics, voire des tocs, articles sur lesquels finissaient par reposer la vente de soi-même, qu’on dit etre « le talent »…Gabin en avait, mais il est resté Grand, car, il ne se mêlait pas de Politique ni de Philosophie, et ne se prenait pas pour Socrate ou Diogene. De Niro, lui, a perdu de sa superbe, en faisant la morale au monde entier, fort de l’argent qu’il gagnait, comme si, l’intelligence du monde s’acheterait au Supermarché. Pourquoi donc, jusqu’au 18eme siècle, les artistes faisaient partie des saltimbanques, voire autre chose, et ne trouvaient leurs lettres de noblesse qu’après avoir donné des gages sur leur capacité de créer, d’innover, comme Molière, mais non de reproduire, tel qu’un acteur fait toute sa vie. Chacun à sa place. Apres avoir été les soutiens d’Obama, de Clinton, des Clintons, et de Biden, on n’a plus grand-chose à démontrer, sinon son inconsistance ! Vaut mieux alors faire profil bas !
Excellent !
Cher Grogotin vous me clouez le bec !
Parfaitement exprimé.
Quel déception, si excellent en tant qu’acteur (jusqu’à il y a quelques années), De Niro, celui qui faisait partie des acteurs qui devaient quitter les USA si D Trump était élu en 2016… Qu’a-t-il fait à part insulter son président de porc. « ce type est un porc » disait-il durant la dernière campagne.
Mais c’est Clint Easstwood qu’on va insulter.
Rien de nouveau sous le soleil de l’entre soi wokiste payé par nos impôts et pas par leur talent … n’oublions surtout pas que les films étrangers sont surtaxés pour payer leur navets français … un peu ce que Trump a voulu faire avec les taxes …
Au long de ma lecture, j’affutais mon commentaire, mais à la fin, tout a été dit.
Il n’y a pas qu’en France que des bobos-écolos prolifèrent .