Pap Ndiaye remplace Jean-Michel Blanquer : Macron atteint du syndrome de la girouette

Cette nomination en dit bien plus long, du coup, sur le chef de l’État, sur sa ligne politique, sa méthode et ses objectifs que sur les ambitions de Pap Ndiaye.
PAP NDIAYE

Le choix de la personnalité du nouveau ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye est révélateur de ce qu’est le macronisme. Il posait sur le perron de l’Élysée, ce lundi matin, avec le gouvernement d’Élisabeth Borne. On a beaucoup parlé, depuis sa nomination, des idées de Pap Ndiaye, de son parcours, de ses opinions, de ses engagements au CRAN (Conseil représentatif des associations noires) et ailleurs, on s’est moins penché sur les raisons qui ont poussé à nommer cet universitaire contesté à la tête d’un ministère crucial pour l’avenir du pays. Derrière Élisabeth Borne, qui a officiellement nommé Pap Ndiaye, ce n'est un secret pour personne, c’est bien sûr Emmanuel Macron lui-même qui signe ce « coup » fumant. Cette nomination en dit bien plus long, du coup, sur le chef de l’État, sur sa ligne politique, sa méthode et ses objectifs que sur les ambitions de Pap Ndiaye. Il faut, pour mesurer la rupture, revenir au candidat Macron, celui de 2017. Que voulait-il pour l’école ?

Les analystes politiques avaient déjà souligné, dans le programme pour l’enseignement du futur Président, un manque de ligne et de cohérence générale. Macron voulait favoriser les ZEP (zones d’éducation prioritaire), une mesure sociale soutenue par la gauche, et donner de l’autonomie aux établissements, mesure soutenue par la droite de François Fillon. Le candidat Macron voulait des classes plus petites, l’interdiction des téléphones portables au collège et au primaire, bref, des mesures techniques, sans ligne générale éclairée. Sur ce vide, Jean-Michel Blanquer a apporté sa vision personnelle, celle d’une école républicaine laïque, attachée à une conception classique de la culture, la culture des hussards de la IIIe République. Le ministre s’était même engagé personnellement dans la lutte contre le wokisme, jusqu’à intervenir lors d’un colloque anti-woke à la Sorbonne, sans le moindre signe de désapprobation du Président.

Alors, pourquoi ce demi-tour radical de la part d’Emmanuel Macron sur sa politique de l’éducation ? A-t-il fait vraiment demi-tour ? Pour faire demi-tour, il faut qu’il y ait eu une direction ! Or, l’arrivée de Pap Ndiaye le montre de manière éclatante : la politique macroniste de l’Éducation nationale n’était pas celle de Macron appliquée par Blanquer mais celle de Blanquer tout seul, sans Macron. Jean-Michel Blanquer a fait des erreurs, il s’est mis les professeurs à dos : Macron donne les rênes à Pap Ndiaye qui s’appliquera, durant les cinq ans à venir, à défaire ce que Blanquer avait fait ces cinq dernières années. Une stratégie à la Pénélope, la femme d’Ulysse qui détricotait la nuit la tapisserie qu’elle avait avancée le jour. Pourquoi cette contradiction ? Pour des raisons politiques ! Macron avait besoin d’agiter un chiffon rouge pour éviter l’effet de déception d’un gouvernement morne et sans surprise. Il avait besoin d’envoyer des signaux de fumée en direction des Insoumis et de la NUPES. Ces deux préoccupations purement politiciennes l’auront incité à nommer Pap Ndiaye. Elles l’auront emporté sur l’intérêt de la France et des écoliers français, qui le paieront cher. En opportuniste calculateur, le président de la République aura préféré prêter l’oreille aux voix de plus en plus autoritaires du wokisme. Pour se justifier, Emmanuel Macron peut reprendre le mot célèbre d’Edgar Faure lorsqu’il décida de rallier le général de Gaulle : « Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent. »

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

52 commentaires

  1. On constate que le ministre de l’Education utilise le terme de « République » et surtout pas le mot France, auquel M est allergique.

  2. Mon opinion sur macron est faite depuis le début de son premier quinquénnat, c’est un destructeur né placé par les « élites mondiales de la finance » pour détruire notre pays, à savoir notre souveraineté, notre école, notre économie en un mot c’est un traître à la France et aux français au profit de l’europe et des US. La destruction de notre pays va continuer durant les cinq années à venir…sauf si les français se réveillent et virent ce psychopathe malfaisant.

  3. Syndrome de la girouette ? C’est trop gentil et trop classique. Je dirais plutôt langue fourchue, ou encore schizophrénie, ou finalement strabisme divergent aggravé, un peu comme le soldat allemand dans la Grande Vadrouille qui finit par abattre l’avion de sa propre armée. Plus sérieusement, cette affaire va poser un problème que peu de gens signalent : Blanquer est un homme de Brigitte ….. Et Brigitte ne voit sûrement pas tout ça d’un … très bon oeil.

  4. Attention !
    Macron a nommé un raciste anti-blanc ministre de l’Education Nationale pour faire oublier aux électeurs son programme politique et leur mettre sous les yeux un « chiffon rouge » :
    – Retraite à 65 ans
    – renforcement de l’immigration et naturalisation massive
    – transfert souveraineté militaire à l’UE
    – des dizaines de milliers d’Eoliennes sur notre sol
    – obligation vaccinale Pfizer pour tous les Français dès l’âge de 5 ans sauf immigrés
    – enseignement de l’homosexualité etc.

  5. Il faut se tourner vers son clone d’outre-Atlantique pour comprendre. Macron fait rien qu’à copier sur Trudeau. L’autre Young Global Leader insupportable.

    • Oui dans le même régistre Trudeau est imbattable , demandez à une majorité de Québécois ce qu’ils en pensent du soumis à l’ordre mondial .

  6. Le malade veut encore nous mettre en colère ..par des choix très contrariants …la provocation comme cela devient lamentable ..après les législatives espérons un nouveau ministre pour nos enfants ..

  7. Mais on savait tout cela depuis longtemps ..je suis très étonnée de l’étonnement des gens qui lui font confiance …!

  8. Quand on n’a pas de vision, on choisit des ministres pour faire de la com. C’est aggravé par la proximité des législatives avec l’élection présidentielle dont on ne dira jamais assez le mal que cela a fait au pays.

  9. Depuis trop longtemps les politiciens gèrent la ressource électorale au mépris du pays. En voici un exemple.

  10. Macron est le grand prêtre du Dieu Eole. Du vent, toujours du vent rien que du vent. Trop de vent risque la destruction.

    • Trop de vent provoque des tempêtes, des ouragans, des tornades, qui emportent dans leurs tourbillons les fous, qui se croient des dieux.

  11. Je ne partage pas votre avis. Sur les faits c’est incontestable, sur les motivations, Macron n’a rien d’une girouette. Il sait pourquoi il est à cette place. Vous tentez une analyse d’un président qui œuvrerait pour la France et les Français et c’est à mon avis là que vous faites erreur.

    • Quand on lit « un manque de ligne et de cohérence générale. », je pense que l’on ne peut qu’être d’accord avec la désignation de girouette ou alors, éolienne peut-être si c’est une question de taille.

    • Je partage totalement votre réflexion. L’erreur est d’analyser la politique macronienne a l’aune de celle devant être conduite par un serviteur amoureux de la Nation France. Si on intègre le fait que ce président suit les ordres « d’en haut » les choses deviennent plus claires.

    • Oui, il sait très bien ce qu’il fait. Et cela ne l’empêche pas de faire comme si il était une girouette. Il sait ce qu´il faut faire pour atteindre son but machiavélique.

      • J’ai moi aussi pressenti quelque chose de pire que malsain de la part d’EM. Je constate qu’il ne voit que par l’Europe, que les « nouveautés » en provenance des States ne l’indisposent pas, qu’il ne s’oppose pas à l’invasion musulmane de notre pays. Dois-je penser au-delà ? L’évolution de la France est déjà très anxiogène !

  12. Macron est un narcissique sans âme, totalement vendu à ses maîtres qui ces jours ci se rassemblent à Davos et qui l’ont mis au pouvoir en 2017 après avoir décidé de liquider Fillon pas assez libéral à leur gout (voir les réunions du groupe Bilderberg qui ont scellé le sort de Fillon et le rôle de De Castries), maintenant Macron est là pour verser les dividendes à ses Maîtres.

    • Les narcissiques sans âme sont légion en ce moment (disons, depuis 40 ans) , ils ont poussé comme des champignons devant télé et facilités de toute sortes: Au lieu de héros-chevalier, les petits garçons ont voulu se faire une place au soleil/portefeuille en admirant leur nombril ; et ils sont pléthore dans le milieu médical : novateurs , ou suiveurs ?

  13. Le gouvernement et Macron brassent tellement de vent pour rien un peu comme ces éoliennes qui tournent à l’électricité faute de vent .Et ce ne sont pas que les écoliers qui vont souffrir les 5 prochaines années mais tous les français .Si personne ne les arrête c’est tout le pays qui est foutu par la faute de ces malades .Je dis bien tous des malades parce qu’un être sain ne peut pas suivre ainsi un fou comme Macron .

    • Pour les écoliers c’est plus grave que pour les adultes. Ils sont notre avenir.. Leurs cerveaux malléables vont avaler des couleuvres, leur sens critique ne sera pas développé. On leur dira ce qu’ils doivent penser, et la France n´existera plus.

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