PACA : écriture inclusive ou subvention, il faut désormais choisir

L’association Kourtrajmé (court-métrage, en verlan) est une école de cinéma installée à Marseille. Elle « favorise et promeut la représentativité dans l’audiovisuel et l’insertion socioprofessionnelle des Marseillais·e·s dans tous les métiers du cinéma ». Cette phrase de présentation est extraite du site de l’association. Elle n’est pas du goût du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur. L’institution présidée par Renaud Muselier, qui fait la chasse à l’écriture inclusive, a décidé, pour cette raison, de retirer la subvention de 75.000 euros qui était promise à l’école. Un retrait salué par le Rassemblement national, qui a grandement œuvré pour qu'il en soit ainsi.
✅ Victoire : Renaud Muselier abandonne sa subvention à l'école Kourtrajme à Marseille !
Retrouvez le communiqué de presse de notre Président de groupe @franckallisio et de notre Conseiller régional @Lionel_Tivoli ⤵️ pic.twitter.com/AtD9QkUTwY
— Rassemblement National PACA (@rn_paca) April 24, 2025
Un coup de massue pour l’établissement, qui n’imaginait pas une seule seconde un tel revirement de situation alors que la convention de financement était signée et votée. Interrogée par nos confrères de France 3, la directrice de l’école de cinéma a dit être tombée des nues. Elle précise : « Nous avions compris qu'ils souhaitaient proscrire l'écriture inclusive des dossiers de demandes de subventions. Jamais nous n'aurions imaginé qu'ils imposent de la supprimer dans les documents qui ne les concernent pas. » En d’autres termes, elle pensait que la région était un gentil donateur peu regardant.
Le wokisme ne paye plus
Il n’en est rien. Au contraire, à l’occasion de la séance plénière de l’institution du 23 avril dernier, Renaud Muselier a même mis un tour de vis supplémentaire dans sa lutte contre le wokisme. Il a fait adopter un plan nommé Valeurs (V comme vision, A comme autorité, L comme liberté, E comme Europe, U comme unité, R comme respect et S comme souveraineté) dans lequel sont détaillées dix mesures que la région va immédiatement mettre en place. La neuvième concerne la langue française.
Contacté par BV, le conseil régional en définit les grandes lignes : « La langue française n’est pas l’otage de revendications politiques, elle doit rassembler, unir, permettre de comprendre. Jamais diviser. Nous avons donc décidé, dans le cadre de la trajectoire VALEURS votée par la majorité régionale, de ne plus subventionner de structures utilisant l’écriture inclusive dans leurs dossiers ou dans leur communication. » L'institution précise également que « la porte reste ouverte à toutes les structures qui acceptent de renoncer à cette écriture qui n'a d'inclusive que le nom ! » Plusieurs études ont, en effet, démontré que cette écriture pouvait être particulièrement difficile à comprendre et à employer et, donc, qu’elle pouvait être à l’origine d’une forme d’exclusion.
L’association ne l’entend pas de cette oreille. Sa directrice voit dans ce retrait de subvention « un combat pour le conservatisme » et se demande : « La suite, ce sera quoi ? Invisibiliser les femmes ? » Les mots sont lâchés, le bouclier de la cause féminine est de sortie.
Vers un retour au bon sens
La chef d’établissement semble oublier que, sur cette question de l’écriture inclusive, le Conseil d’État a tranché et donne raison à l’institution de Renaud Muselier. La plus haute juridiction a jugé que le fait « d’appliquer les règles d’accords communément admises, dont celle dite du "masculin générique", et de proscrire d’autres règles d’accords ou les graphies recourant à la fragmentation des mots (point médian, par exemple), ceci afin de faciliter l’acquisition de la langue française et de la lecture et de favoriser l’égalité des chances entre tous les élèves [...] ne porte pas atteinte aux principes d’égalité, de non-discrimination et d’égal accès à l’instruction ». Que faut-il de plus ?
L’association Kourtrajmé, qui dit exister « pour rendre possible une véritable égalité des chances dans l’accès aux métiers du cinéma », est définitivement à côté de la plaque. Elle vient d’être recadrée par la région. Deux solutions s’offrent désormais à elle : soit elle supprime l’écriture inclusive de ses communications et devient à nouveau éligible à une subvention, soit elle maintient sa position et ne touche plus d’argent régional. Dans les deux cas, c’est une bonne nouvelle !

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81 commentaires
Bravo ! Si l’on n’est incapable d’écrire correctement le Français, je ne vous pas comment on pourrait gérer les subventions octroyées. Et cestait un gaspillage encore plus scandaleux qu’il s’agit là d’argent public soutiré au contribuable spolié.
Je suis d’accord pour que ne soient pas subventionné.e.s tou.te.s celles.zé.ceux qui veulent que soit défiguré.e.s notre belle langue, son orthographe et sont génie.
Écrire en inclusif, c’est du boulot, n’est-ce-pas ?
Aie, aie, aie, Gérard j’ai du mal a vous lire. A force je vais faire de l’urticaire.
Il me semble qu’Édouard Philippe avait interdit l’écriture inclusive. Qui s’en est soucié ?
Une fois de plus, il faut viser le portefeuille.
Bravo et merci.
ENFIN, ça se réveille.
BRAVO au Conseil Régional PACA pour son courage et sa détermination à sanctionner l’écriture inclusive qui dénature notre belle langue, la rend illisible et complexe! Orthophoniste, je suis vent debout contre l’utilisation officielle de ce sabir par notre principale instance représentative (la FNO), qui plus est, essaime dans tout ce qui touche à notre profession (organismes de formation, maisons d’édition, …). Pour des professionnels dont la langue française est la « matière première », c’est tout de même un comble! Quant à la prétendue « invisibilité » des femmes, ce n’est pas en saccageant une langue que l’on change les mentalités!
« Courage »…
Un bien grand mot car il y a belle lurette que ça aurait dû être fait.
Mieux vaut tard que janais.
Je pense comme vous, c’est une grosse daube et quant a invisibilisé les femmes je ne comprend même pas ce qu’ils veulent dire. Moi j’aime les femmes je suis courtois et même chevaleresque, je tiens la porte etc. mais cette écriture je ne la supporte pas. Désolé si il y a des fautes mais j’ai quitté l’école il y a 50 ans.
Bien décidé. De toute manière, les associations ne sont que des pompes à fric de l’état à 90%. Donc on ferme toutes les subventions. Ils ont des adhérents ? Alors qu’ils soient mis à contribution.
+1.
Je suis prêt à parier qu’elle va supprimer l’écriture inclusive. L’idéologie c’est bien, 75000 € c’est mieux
Bien vu.
Formidable bravo
Saine réaction en PACA : selon la Constitution, le français est la langue officielle, pas le galimatias
On peut adopter le pataouète!
Ou le Gloubi-boulga.
C’est un bon début….
Bonne nouvelle, surtout pour nos jeunes. Cette écriture inclusive est à vous dégoûter de lire et nos jeunes n’ont pas besoin de ça
rire ! mais les jeunes ne lisent plus! ah, oui, sauf le gloubi-boulga de leur sabir, mélange de français, arabe, verlan, enfin n’importe quoi qui ne dépasse 500 mots de vocabulaire (hors insultes) et qui leur fait dire que tous ceux qui parlent un français correct sont des « bouffons »
+1.
Par la même occasion , qu’il supprime également les subventions aux associations pro migrants , a commencer par « SOS » méditerranéen.
+1.
Plus de subventions pour ces associations.
Qu’elles se tournent vers le mécénat des entreprises
Pourquoi les entreprises devraient fournir les associations?
BRAVO ET MERCI…
Le Français est une langue magnifique et très riche…
Pourquoi vouloir l’abîmer
On entend souvent (trop): » respecter les valeurs »
Commençons par respecter le Français…toutes les autres valeurs suivront .
Pourtant le Larousse se plie à la mode.
Excellente nouvelle.On en attend d’autres dans toute la France.