PACA : écriture inclusive ou subvention, il faut désormais choisir

La région a décidé de ne plus verser de subventions aux associations qui utilisent l’écriture inclusive.
Capture d'écran X
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L’association Kourtrajmé (court-métrage, en verlan) est une école de cinéma installée à Marseille. Elle « favorise et promeut la représentativité dans l’audiovisuel et l’insertion socioprofessionnelle des Marseillais·e·s dans tous les métiers du cinéma ». Cette phrase de présentation est extraite du site de l’association. Elle n’est pas du goût du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur. L’institution présidée par Renaud Muselier, qui fait la chasse à l’écriture inclusive, a décidé, pour cette raison, de retirer la subvention de 75.000 euros qui était promise à l’école. Un retrait salué par le Rassemblement national, qui a grandement œuvré pour qu'il en soit ainsi.

Un coup de massue pour l’établissement, qui n’imaginait pas une seule seconde un tel revirement de situation alors que la convention de financement était signée et votée. Interrogée par nos confrères de France 3, la directrice de l’école de cinéma a dit être tombée des nues. Elle précise : « Nous avions compris qu'ils souhaitaient proscrire l'écriture inclusive des dossiers de demandes de subventions. Jamais nous n'aurions imaginé qu'ils imposent de la supprimer dans les documents qui ne les concernent pas. » En d’autres termes, elle pensait que la région était un gentil donateur peu regardant.

Le wokisme ne paye plus

Il n’en est rien. Au contraire, à l’occasion de la séance plénière de l’institution du 23 avril dernier, Renaud Muselier a même mis un tour de vis supplémentaire dans sa lutte contre le wokisme. Il a fait adopter un plan nommé Valeurs (V comme vision, A comme autorité, L comme liberté, E comme Europe, U comme unité, R comme respect et S comme souveraineté) dans lequel sont détaillées dix mesures que la région va immédiatement mettre en place. La neuvième concerne la langue française.

Contacté par BV, le conseil régional en définit les grandes lignes : « La langue française n’est pas l’otage de revendications politiques, elle doit rassembler, unir, permettre de comprendre. Jamais diviser. Nous avons donc décidé, dans le cadre de la trajectoire VALEURS votée par la majorité régionale, de ne plus subventionner de structures utilisant l’écriture inclusive dans leurs dossiers ou dans leur communication. » L'institution précise également que « la porte reste ouverte à toutes les structures qui acceptent de renoncer à cette écriture qui n'a d'inclusive que le nom ! » Plusieurs études ont, en effet, démontré que cette écriture pouvait être particulièrement difficile à comprendre et à employer et, donc, qu’elle pouvait être à l’origine d’une forme d’exclusion.

L’association ne l’entend pas de cette oreille. Sa directrice voit dans ce retrait de subvention « un combat pour le conservatisme » et se demande : « La suite, ce sera quoi ? Invisibiliser les femmes ? » Les mots sont lâchés, le bouclier de la cause féminine est de sortie.

Vers un retour au bon sens

La chef d’établissement semble oublier que, sur cette question de l’écriture inclusive, le Conseil d’État a tranché et donne raison à l’institution de Renaud Muselier. La plus haute juridiction a jugé que le fait « d’appliquer les règles d’accords communément admises, dont celle dite du "masculin générique", et de proscrire d’autres règles d’accords ou les graphies recourant à la fragmentation des mots (point médian, par exemple), ceci afin de faciliter l’acquisition de la langue française et de la lecture et de favoriser l’égalité des chances entre tous les élèves [...] ne porte pas atteinte aux principes d’égalité, de non-discrimination et d’égal accès à l’instruction ». Que faut-il de plus ?

L’association Kourtrajmé, qui dit exister « pour rendre possible une véritable égalité des chances dans l’accès aux métiers du cinéma », est définitivement à côté de la plaque. Elle vient d’être recadrée par la région. Deux solutions s’offrent désormais à elle : soit elle supprime l’écriture inclusive de ses communications et devient à nouveau éligible à une subvention, soit elle maintient sa position et ne touche plus d’argent régional. Dans les deux cas, c’est une bonne nouvelle !

Vos commentaires

81 commentaires

  1. Très bonne initiative, mais, plutôt que E pour Europe, je suggérerais Efficacité.. La pieuvre européenne s’insinue partout.

  2. Le problème de ces associations c’est qu’elles ne trouvznt plus de secrétaire sachant lire, écrire en français. C est pour cette raison que la directrice s’insurge.. A force de promouvoir l écriture inclusive. Personne ne sait écrire une demande de subvention …

  3. Toutes ces nouveautés nauséabonde doivent être balayees et jetées aux ordures, écriture inclusive, wokisme etc .retour à la normalité et la logique de la langue française. Ces procédés favorisent des ânes qui se prennent pour des étalons.

  4. Il est temps de mettre fin à l’écriture inclusive, surtout si l’on sait que maints français ne maîtrisent même pas leur langue « normale ».

      • Je suis d’accord pour que ne soient pas subventionné.e.s tou.te.s celles.zé.ceux qui veulent que soit défiguré.e.s notre belle langue, son orthographe et sont génie.

  5. Il y a des illettrés politiques qui prétendent tenir la plume de ceux qui écrivent et leur dicter leur grammaire. Ce ne sont que des pâtés et des cuirs qu’ils produisent, des macules qui souillent notre langue. Et je la leur tire, inclusivement.

  6. Que cette association WOK disparaisse des radars m’enchante plutôt. Aujourd’hui la France a besoin de Valeurs autres, que de perdre son temps et notre argent pour des minorités demandeuses sans fin d’allégeance à leur supplique plus farfelues les unes que les autres. J’en ai ras la casquette d’avoir à supporter non seulement cette écriture illisible mais aussi, cette féminisation des noms. Si, le nom des fruits est majoritairement féminin, cerise, fraise etc. il y en a peu masculin, abricot, kiwi. Le nom des arbres est majoritairement masculin, mirabellier, pommier etc., et cela n’a jamais dérangé les petits écoliers que nous étions. Il y avait alors assez, à apprendre les règles et leurs exceptions pour nourrir nos neurones.

  7. Bravo à ces élus qui su taper sur la table pour respecter le français et ses règles !
    Pour cette gôôôche qui se veut dissidente c’est une bonne leçon et elle se retrouve devant un dilemme shakespearien : « Être ou ne pas être »…

  8. ENFIN ! … Renaud serait -il « en famille » avec TRUMP ou VANCE ? ! … Quelle sera la prochaine région qui osera un tel acte de civisme FRANCAIS ! ..

  9. c’est en effet une excellente nouvelle et bravo à la région qui sait se montrer ferme dans ce cas .

  10. Pour continuer sur notre lancée, si nous reparlions en bon français? « La chef »? Article féminin et nom masculin? Cependant que vous citez si justement l’Académie sur certaines « règles d’accord »? Ne pourrait-on dire normalement « Madame le chef » si vous jugez nécessaire d’insister sur le fait qu’il s’agisse d’une femme en plus de sa qualité de chef?

    • Si vous connaissiez votre grammaire c’est
      Le chef
      Et la cheffe en français …
      Madame le chef désigné l’épouse du chef …
      CQFD

    • Au boulot on dit couramment, par exemple, « j’ai vu ma chef » et ça ne choqué personne. Aucun rapport avec l’écriture inclusive, dont la lecture flanque la migraine quand le texte est long !

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