Nucléaire : ces fondations allemandes qui manipulent l’opinion française

Sous couvert d’objectifs écologiques, deux études ont fait du nucléaire français leur cible privilégiée.
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Mise à jour le 27 juin à 10h32

Une étude très récente de l’École de guerre économique alerte les autorités françaises sur le rôle occulte joué par les fondations politiques allemandes financées à hauteur de 90 % par le gouvernement fédéral. Sous couvert d’objectifs culturels, éducatifs, humanitaires ou encore écologiques, deux d’entre elles ont fait du nucléaire français leur cible privilégiée.

Pour comprendre, il faut revenir en arrière. L’Union européenne est née sur les cendres d’un continent dévasté par un conflit qui a fait plus de 50 millions de morts. Aussi, son dessein initial fut « de rendre la guerre en Europe matériellement impossible en créant un marché unique du charbon et de l’acier (la Communauté européenne du charbon et de l'acier), les deux principaux ingrédients requis pour fabriquer des chars et des canons », nous avait confié Valéry Giscard d’Estaing lors d'une rencontre personnelle. Des premiers pas réussis grâce à un projet structurant recherchant paix et stabilité.

Une solidarité de façade ?

Hélas, après 70 ans d’existence, l’Union européenne n’a jamais consolidé la « communauté de destin » rêvée par ses protagonistes. Elle est aujourd’hui révélatrice de la faillite d’un modèle sans leadership : une structure technocratique produisant une batterie de normes inutiles, un Parlement sans réel pouvoir agissant dans « l’occupationnel », un Conseil incapable de gérer collectivement les grands problèmes de société et ne représentant finalement qu’une « somme d’égoïsmes nationaux » (sources : J. Arthuis (2016) Discours personnel. Club Perspectives et Réalités – L’Île aux Moines, 27 août 2016).

Derrière une solidarité de façade, les nations européennes se livrent une impitoyable guerre souveraine résultant d’intérêts économiques et sociétaux divergents, de craintes sécuritaires et d’orientations géopolitiques parfois opposées. Les exemples sont multiples : achat par la Pologne d’armes américaines pour s’assurer de la protection des États-Unis face à l'ennemi russe, excédents commerciaux allemands plombant le cours de l’euro, rôle occulte des Pays-Bas en tant que comptoir d’importation puis de distribution des produits chinois sur le continent européen. L’énergie n’est pas en reste.

Pour des raisons aussi politiques qu’idéologiques, l’Allemagne a engagé depuis une quinzaine d’années une stratégie énergétique nationale très coûteuse (l’Energiewende) avec, comme principaux objectifs, la sortie du nucléaire et l’instauration d’un mix énergétique comptant 80 % d'énergies renouvelables et 20 % de gaz. En conséquence, le prix de l’électricité allemande est aujourd’hui deux fois supérieur à celui de la France. Grâce à son nucléaire historique, l’Hexagone bénéficie d’un avantage compétitif significatif. Cette situation étant inacceptable outre-Rhin, l’Allemagne utilise tous les moyens possibles pour nuire à la filière nucléaire française. Ainsi, sous couvert technique (déchets, risques nucléaires), elle s’est toujours fermement opposée à ce que l’Europe intègre le nucléaire dans la taxonomie verte. Elle refuse également de modifier le système électrique européen indexant le prix du MWh sur le prix du gaz. En dehors de ses positions officielles, le gouvernement allemand opère aussi en sourdine par personne interposée.

Notamment, donc, via ces fondations politiques.

Rapports au vitriol

La fondation Heinrich-Böll, qui possède une antenne à Paris, a produit de nombreux documents pseudo-scientifiques stigmatisant la politique énergétique française axée autour de l’atome à l’aide d’arguments économiques (coûts des EPR ou du grand carénage), techniques et sécuritaires (risques nucléaires, production et stockage des déchets). Dans un document intitulé « Nucléaire : la France à l’heure du choix », Heinrich-Böll, associé à la revue économique française d’extrême gauche Alternatives économiques, dresse un panorama cataclysmique du nucléaire tout en présentant les énergies renouvelables (ENR) comme la panacée.

Sans surprise, Heinrich-Böll travaille main dans la main avec les écologistes d'EELV mais aussi avec plusieurs ONG fondamentalistes comme Greenpeace, Les Amis de la Terre, le collectif Sortir du nucléaire ou encore le réseau Action Climat, directement financé par Heinrich-Böll. Rapports au vitriol, actions chocs en collaboration avec des activistes, ces associations malsaines suscitent la peur pour inoculer une vision négative du nucléaire et diviser l’opinion publique française.

De son côté, la fondation Rosa-Luxembourg (proche de la mouvance extrême gauche du groupe The Left incluant LFI) mène des action violentes contre l’industrie nucléaire française à l’international en poussant, par exemple, les pays producteurs d’uranium (le Niger, notamment) à réduire leurs activités minières. Les arguments mis en avant sont de grands classiques : pratiques néocoloniales exploitant les populations locales tout en orchestrant une catastrophe écologique, humaine et sociale.

Pour lutter contre cet écosystème
nuisible opérant en toute impunité sur le territoire français avec la complicité de certains partis politiques et d’ONG, l’Ecole de Guerre Economique propose la création d’une mission interministérielle de vigilance dédiée. On est décidément bien loin de l'idéal européen, cette communauté de destin engageant l’avenir collectif des peuples membres. Le rôle détestable joué aujourd’hui par ces fondations allemandes ne peut, au contraire, que renforcer le rejet.

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Philippe Charlez
Ingénieur des Mines de l'École polytechnique de Mons (Belgique), docteur en physique de l'Institut de physique du globe de Paris, enseignant, membre du bureau politique de Identité-Libertés.

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Les écolos c’est la nouvelle plaie. Combien de tonnes de ciment pour enfouir ces éoliennes ? Combien d’éoliennes pour remplacer aune centrale nucléaire ? Et pendant ce temps, ils rouvrent les centrales à charbon et viennent nous raconter qu’il faut réduire nos Gaz à effet de serre.

    Sortons de ce carcan d’Europe. Avec des amis comme ça, pas besoin d’ennemis !

  2. Le couple franco allemand n’a jamais existé si ne n’est dans un rapport sado-maso ou l’un a toujours dominé l’autre; n’oublions pas que les allemands sont avant anglo-saxons et qu’ils sont cornaquer par les USA

  3. L’extraction de l’uranium au Niger serait néo-colonialiste et polluant ? Et les métaux lourds nécessaires aux ENR en Afrique et en Amérique du Sud ?…
    Malgré les coûts périphériques du nucléaire, comme l’inutile mais fort coûteux grand sarcophage (énième attaque de Hollande à cette industrie), c’est une énergie bon marché.
    Je ne pensais pas le dire un jour, mais oui il est urgent de sortir de l’Union Européenne si coûteuse financièrement et socialement parlant

  4. Ne pas oublier que le lobby allemand des éoliennes est logé au ministère de l’environnement !
    La France est devenue un pays open-bar où les carnassiers financiers de tous horizons viennent se servir ! Mackinsey est à la manoeuvre dans nos ministères (payé par l’argent des contribuables), et la vente des bijoux de famille continue en toute impunité, dans l’indifférence quasi générale.

  5. Juste pour mémoire, les 50 millions de morts cités en début d’article, à qui les doit on ? Des amis comme ça, la France peut s’en passer. Pour ne pas dire s’en débarrasser.

  6. Ça ne tient qu’à quelques lettres. Par exemple un Z, comme Zemmour, ce qui donnera un F comme dans Frexit. Le jour où la France sortira de ce panier de crabes, le reste s’écroulera, l’Allemagne refusant de payer seule pour tout le reste des autres pays. Il me semble logique d’arrêter au plus vite l’immigration, d’arrêter de payer les avions américains de la Pologne (et ses autoroutes…) etc… l’UE est indécrottable, il est dans ses statuts le fait d’être nocif aux pays européens.

  7. Cela confirme, s’il en était besoin, que la pire chose qui puisse arriver est une grande Allemagne.
    Et la réunification fut le drame européen de la deuxième moitié du XXeme siècle.
    Les allemands deviennent alors des boches.

  8. Comment nos pauvres verts et C° peuvent-ils préférer la pollution quotidienne et avérée du charbon au risque supposé d’une énergie nucléaire qui (à part bien sûr en Ukraine) n’a jamais nuit à l’environnement ?

  9. Merkel qui fait fermer toutes les centrales pour gagner quelques voix des verts… La France qui se fait manipuler depuis des années par nos chers voisins et « amis » qui ne pensent qu’à tirer la couverture et devenir le plus grande puissance de cette Europe qui n’est qu’un agrégat de technocrates alors que les peuples sont fiers de leurs drapeaux (enfin les français je me demande …) Nous avons un déficit commercial monstrueux depuis des lustres les allemands sont blindés et justement il veulent dépenser 100 milliards pour se réarmer ! Je me demande bien pourquoi faire je croyais que nous étions en paix justement !

  10. Merci les Euroécolos pour leur dictature écologique. Nous avons payé pour la construction de centrales nucléaires nous assurant une production énergétique sure et constante. Un article nous donne comme chiffre qu’il faut 700 éoliennes pour équivalence d’une centrale nucléaire de taille moyenne. Combien de victimes du nucléaire par rapport au charbon, il n’y a pas que les véhicules thermiques qui pollue l’atmosphère, le charbon tant apprécié par l’Allemagne qui n’hésite pas à raser des village pour l’exploiter n’y est pas pour rien non plus.

  11. Les Allemands n’ont pas digéré leur défaite de 39/45, et nous en veulent particulièrement. L’EUROPE, l’EUROPE, l’EUROPE, vague fumisterie pour les Européens. Comment voulez-vous rassembler des peuples qui se sentent différent, et d’autant plus les pays du Nord supérieur aux pays du Sud. Ils envient surtout notre façon de vivre. Ce sont des peuples qui se surveillent entre eux, ils jouent collectifs, alors que le Sud reste individualiste. Il y a plus de cinquante ans quand je partais en Espagne, et je voyais d’immense colonies d’Anglais, d’Allemands, d’Hollandais, clôturés avec gardes à l’entrée et leurs drapeaux Nationaux. Moi Français je trouvais cela révoltant. C’était une humiliation envers les ESPAGNOLS. L’EUROPE est une illusion qu’on a vendu au Pays du Sud. Je me sens proche d’un Espagnol,d’un Portugais, d’un Italien, d’un Grecque, que de ces pays Anglo-saxons.

  12. Mais pour qui est lucide, la France a deux ennemis nuisibles au plus haut point, l’Allemagne et les USA, il serait temps que nos dirigeants ouvrent les yeux, quant aux associations, il faut voir d’où viennent leurs finances, comme Creenpeace financé à une époque par Gazprom pour ses campagnes anti nucléaires, greenpeace qui d’ailleurs à ses débuts était financé par le KGB.

  13. Les grunens allemands n’ont jamais cacher leurs magouilles anti nucléaire français … La « révélation » de cet article équivaut à dire que « l’eau ça mouille plus que l’air « ! …

    macron a finalisé l’aberration de cette politique anti nucléaire en détruisant par l’intérieur l’industrie électrique nucléaire et « en même temps » fait appliquer les accords de prix européens indexés sur le prix du gaz …
    Cela relève de haute trahison envers la patrie qu’il est sensé diriger ! …

    En fait qu’attendre d’un auto proclamé « premier de cordée » qui fait une visite d’Eta dans son propre pays en se prétendant « bâtisseur » avec une hypocrisie sans limites digne d’une corde qui dit à son pendu: « je suis ton seul soutien ! … »

    Destitution et suppression de tous ses « privilèges présidentiels » car il nous coûte un pognon de dingue … Même son pote thierry marx a moins de casseroles dans ses restaurants … C’est peu dire ! …

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