Nouveau camouflet de l’Algérie à la France : Emmanuel Macron recule encore

Plutôt que de riposter, la France semble tentée de maintenir des relations cordiales, quitte à abandonner ses intérêts.
Capture écran Élysée
Capture écran Élysée

Les annonces faites à la sortie du comité interministériel sur l’immigration ont visé juste. Après trois heures de discussion autour des enjeux liés au contrôle des flux migratoires et de la bonne exécution des obligations de quitter le territoire (OQTF), François Bayrou et ses ministres ont tranché : « La France va demander au gouvernement algérien que soit réexaminée la totalité des accords. » Une phrase qui a déclenché - de manière assez prévisible - un tollé immédiat, outre-Méditerranée. Depuis des années, la question migratoire entre la France et l’Algérie est un point de friction majeur, les tensions s’intensifiant au fur et à mesure que la France tente d’accélérer l’expulsion de ressortissants algériens en situation irrégulière.

Emmanuel Macron fait reculer la France

Dans un contexte déjà tendu, les récentes déclarations d’Emmanuel Macron ont de quoi surprendre. Ce 28 février, à la suite de l’escalade de tensions autour des expulsions, le Président français, en déplacement au Portugal, a appelé l’Algérie à « réengager un travail » sur l’immigration, évoquant le besoin de « rétablir le dialogue », tout en assurant « ne pas dénoncer de manière unilatérale les accords de 1968 ». Un « et en même temps » dont les Français ont l’habitude. L’attitude très très tiède du président de la République contraste - au risque de le contredire - avec celle du Premier ministre qui affichait, quelques jours plus tôt, une détermination sans faille.

En appelant à une « coopération » renouvelée, Emmanuel Macron semble céder à la pression d’un pays qui refuse de prendre ses responsabilités. Après plusieurs mois de tensions, le chef de l’État apparaît comme désireux d’éviter une rupture tout en affichant une position conciliante au profit de l’agenda algérien, qui multiplie les provocations à l’égard de la France. Plutôt que de riposter, la France de Macron semble tentée de maintenir des relations cordiales, quitte à faire passer ses intérêts secondaires pour préserver la paix diplomatique. Une stratégie dont on mesure chaque jour l'efficacité...

L’Algérie provoque, encore

Dans un communiqué particulièrement virulent, l’Algérie a réagi avec force aux récentes déclarations françaises. Le 27 février, le ministère des Affaires étrangères algérien a dénoncé ce qu’il qualifie de « recours abusif et arbitraire » aux OQTF, affirmant que la France prive ses ressortissants de « l’usage des voies de droit » que le système juridique français leur garantit. Ce ton, qui ne surprend guère, ne fait que confirmer la position de l’Algérie : la France porte seule la responsabilité de l’escalade actuelle. Pourtant, cette attitude omet de prendre en compte la réalité de la situation : l’Algérie, loin de coopérer sur la question des expulsions, cherche surtout à préserver son image internationale tout en maximisant ses gains et en surfant sur un discours post-colonial outrancier.

En 2024, la France a délivré plus de 140.000 OQTF, mais à peine 20.000 expulsions ont été effectivement réalisées, un échec retentissant qui met en lumière l’incapacité de l’État à faire respecter sa propre législation. L’Algérie, quant à elle, semble jouer de la situation, freinant systématiquement les expulsions et refusant de coopérer pleinement. Cette dynamique a non seulement exacerbé la frustration au sein de l’opinion publique française (84 % des Français souhaitent la suspension des visas des ressortissants algériens pour que leur pays accepte ses citoyens sous OQTF), mais elle a aussi mis en lumière l’asymétrie des relations entre les deux pays. Si la France semble prête à céder pour maintenir des relations diplomatiques, l’Algérie, de son côté, ne montre aucun signe d’évolution, se contentant de dénoncer des « attaques » instrumentalisées par l’« extrême droite » contre ses ressortissants. Macron n'est pas Trump...

Vos commentaires

106 commentaires

  1. Maintenant que la France a un budget, à la première occasion il faudra mettre fin à ce pitoyable spectacle. Aucun gouvernement ne peut gouverner efficacement tant que ce président est en place.

  2. A l’unanimité totale, les commentaires ci dessous trouvent leur résumé dans celui de 10h41 ce jour, signé ‘ JACQUETIN’ , auquel je souscris à 100%. !!!!
    Bon dimanche si vous pouvez ….

  3. Le financement partiel d’une campagne expliquerait-il l’attitude de Macron? Sa dénonciation du « crime contre l’humanité » était une étape du contrat passé avec nos « amis » du sud, le reste suit….

  4. Il serait temps d’envisager un travail de fond sur la pertinence de notre président à mener l’avenir du pays.

  5. Ce président est d’une faiblesse incommensurable. Qu’a pu lui faire le pouvoir algérien pour qu’il s’aplatisse devant lui à ce point ? Ou alors la peur d’une réaction des nombreux algériens / franco-algériens vivant en France ? J’avoue ne pas comprendre. Et dire qu’il va falloir le supporter jusqu’en 2027

  6. Attention! Me voilà… et vous allez voir ce que vous allez voir…Poutine est déjà à mes pieds et l’Algérie va suivre…

  7. Une fois de plus la France est ridicule Macron va tout casser et comme d’habitude il s’écrase desavouant au passage Bayrou et Retailleau que Mr Retailleau démissionne il n’aura jamais la possibilité d’appliquer son programme avec un tel président

  8. A force de descendre de plus en plus bas dans le niveau de courage, de compétence, d’intelligence politique, Macron va finir par trouver du pétrole…
    Que de nuisances aura provoquées un tel personnage, falot, content de lui, à la tête du pays !

  9. La rupture aurait dû être consommée des 1962 entre l’Algérie et la France… Plus de Français en Algérie, soit, mais également plus d’Algériens en France non plus, sauf exceptions.
    Comment se fait il qu’en 2025 on manifeste une telle trouille ?
    Tout simplement, parce-qu’il y a des millions d’Algériens en France, dont nombres d’entre eux seraient prêts à reprendre la guerre.
    C’est pourquoi on fait profil bas…

  10. Mais qui y a t’il d’étonnant dans les déclarations de Macron ? Depuis qu’il a déclamé en Algérie que la colonisation était un crime contre l’humanité, l’on sait à quoi s’en tenir. Macron est un faible qui a rendu la France encore plus faible qu’elle ne l’était à sa prise de fonction, mais cela est fait à dessein, car son projet est uniquement européiste. Seule à ses yeux compte l’Europe, et une France affaiblie est de fait plus facile à intégrer. Une France super-endettée, une France submergée, une France dépouillée de son industrie, etc…ne saurait trouver son avenir qu’au sein d’une Union Européenne salvatrice et dominatrice. Et à cet égard, la guerre en Ukraine et ses derniers prolongements apparaissent certainement à ses yeux comme une bénédiction pour plus d’Europe. N’est il pas d’ailleurs disposé à brader notre souveraineté nucléaire, à cet effet ? Il est à espérer que l’histoire sera sévère à l’égard de cet ersatz de président !

  11. Actuellement, Il ne peut pas y avoir de dialogue avec le gouvernement algérien seules les actions l’y obligeront

  12. Quand je lis ou entend l’expression « va demander » j’ai tendance à demander aussi  » à qui ? » Tel celui qui « clame » son innocence, je me demande où se passe le cri…dans la rue?
    Bayrou demande, mais à qui et en plus, demander, on peut toujours faire, cela n’engage à rien. A noter la méthode Trump quand il demande. D »abord un coup de poing dans la figure et quand l’autre est KO, lui proposer une discussion pour un arrangement…au bénéfice de Donald. C’est plus expéditif et pas gentil dirons certains, comme Macron sans doute, qui chérit son Algérie.

  13. On ne se faisait déjà pas respecter par les Comores. L’Algérie nous piétine. Mais on va s’imposer à Poutine !

  14. Mr Macron as tort une fois de plus, de ne pas tenir compte du fait que la majorité des français veut
    une politique de fermeté vis à vis de ce gouvernement algérien malhonnête. Quelle faiblesse, il est lamentable, quant au premier ministre désavoué publiquement, il n’a plus qu’ à démissionner. Nous ne devons rien à l’Algérie, si nous voulons être respectés nous devons faire en sorte d’être respectables.

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