Nordahl Lelandais peut refaire sa vie, pas ses victimes

Au tribunal de Reims, le multi-condamné Nordahl Lelandais comparaît en appel à huis clos.
@Benoit PEYRUCQ / AFP
@Benoit PEYRUCQ / AFP

Au tribunal de Reims, à partir de ce mercredi 26 février, le multi-condamné Nordahl Lelandais comparaît en appel et à huis clos pour l’agression sexuelle de sa petite cousine, mineure au moment des faits, le 16 mars 2017. En première instance, en janvier 2024, il avait été condamné à un an de prison pour cette agression. Selon la victime qui témoignait lors du procès, le suspect, cousin de sa mère, aurait profité de sa faiblesse. Alors que, le jour des funérailles de son père, elle s’éloignait pour fumer une cigarette, il se serait approché d'elle avant de se livrer à des attouchements. Ensuite, il l’aurait menacée de la tuer si elle le dénonçait, la harcelant de messages. Nordahl Lelandais a toujours nié ces accusations.

Nordahl Lelandais avait déjà été condamné en février 2022 à la plus lourde peine de l’arsenal juridique français : la réclusion criminelle à perpétuité, avec une peine de sûreté de 22 ans, pour les meurtres de la petite Maëlys de Araujo, âgée de 8 ans, enlevée au cours d’un mariage, et le meurtre du caporal Arthur Noyer. Il est incarcéré à la maison centrale d’Ensisheim, dans le Haut-Rhin. Là-bas, il côtoie des tueurs en série tels que Francis Heaulme, Guy Georges ou encore Jonathann Daval, condamné pour le meurtre de son épouse Alexia.

Il détruit des familles mais fonde la sienne en prison

L’horreur de ses crimes et la peine la plus lourde possible infligée n’ont pas suffi à priver le criminel de toutes choses : le meurtrier a obtenu le droit de changer de patronyme. Ce mercredi 26 février, il comparaît donc devant le tribunal de Reims sous un autre nom : Nordahl Périnet. Il s’agit du nom de jeune fille de sa mère. Son avocat, Me Alain Jakubowicz, interrogé par BV sur les raisons d’un tel changement n’a pas répondu à notre sollicitation.

Si Nordahl Lelandais a privé de leur fille la famille de Araujo, ainsi que la famille Noyer de leur fils Arthur, âgé de 23 ans, la joie de concevoir un enfant ne lui a pas été refusée. Derrière les barreaux, l’assassin est devenu père d'un petit garçon, fin 2023. Cette nouvelle a révolté les familles endeuillées : comment l’auteur de telles horreurs peut-il être autorisé à procréer et vivre un bonheur familial ? L’avocat de Nordahl Lelandais ne l’entend pas de cette oreille. Selon lui, les crimes commis ne font pas de l’auteur du crime un monstre et ne le retranchent pas de la classe des individus ayant droit au bonheur : « Comme tout détenu, il a le droit de reconstruire une vie derrière les barreaux. La privation de liberté n’entraîne pas la suppression des autres droits, notamment celui d’avoir une compagne ou de devenir père », commentait, auprès du Parisien, l’un de ses avocats, Me Mathieu Moutous, lorsque cette révélation avait été divulguée.

Dans certaines maisons centrales, des unités de vie familiales (UVF) sont organisées. Il s’agit de petits appartements meublés, situés à l’intérieur de la prison, où les détenus ne sont plus surveillés, leur laissant une réelle intimité. La mère de son enfant n’est pas la première relation du criminel. Il aurait enchaîné les conquêtes, même derrière les barreaux. Nordahl s'adapte à son environnement, change de nom et fonde une famille, le tout en parfaite légalité...

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Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

59 commentaires

  1. Ecoeurant de voir ça , je ne comprend pas que des femmes puissent tomber amoureuses de ce monstre , et de ces lois qui leur donnent autant de droit en prison !

  2. Je suis et reste convaincu que la peine de mort est indissociable de la vie communautaire. Pourquoi, parce que le mal existe. On peut tuer par accident. L’Amour ou plutôt la passion est destructive, il peut y avoir des circonstances atténuantes, mais cela peut se transformer en perpétuité réel. Celui qui est un destructeur de vie, n’à pas le droit de reconstituer une vie familiale, c’est incompatible avec les faits. Qu’il meure en prison, ou qu’il choisisse de se suicider ce sera son choix, mais pas asolver son penchant.

  3. Quand la justice suit scrupuleusement le Droit – le fameux « Etat de Droit » – qui ne suit plus le bon sens !… Combien de temps faudra-t-il à nos élus pour comprendre que le Droit est devenu Tordu à force de s’éloigner du bon sens ?

  4. Pour commencer en France on devrait prendre modèle sur la justice américaine avec le cumul des peines et arrêter avec les séances récréatives en prison comme ces b* rdels, séances de massages, karting ou autres. Faudrait plutôt penser aux familles des victimes qui eux sont dans la peine et la douleur jusqu’à la fin de leurs vies

  5.  » La psyché humaine est décidément bien mystérieuse. »

    Cette folie qui les prend de vouloir changer un loup en caniche de salon !
    Ici celle de certaines femmes qui leur font faire des choix conjugaux défiant la logique la plus élémentaire. On est là en face d’une pulsion suicidaire cachée qui fait d’elles les victimes consentantes sacrificielles d’un mal qui les fascine.

    La rédemption alléguée n’est autre que la manifestation de Satan, singe de Dieu, à travers cette « passion  » grotesque semée dans des esprits perturbés par un mysticisme de pacotille…

  6. Que des monstres comme lui aient la possibilité de se ‘reproduire’ est tout simplement abject et incompréhensible. La « Société « bien pensante et nos juges sont devenus inconscients

  7. La peine de mort est toujours en vigueur pour les victimes, abolie pour les grands criminels pour lesquels elle a été remplacée par les droits de l’homme. On marche sur la tête mais pas celles des criminels.

  8. « La mère de son enfant n’est pas la première relation du criminel ». Elle n’est pas difficile, hein ! Et le pauvre môme, il aura besoin d’un bon psy, en espérant que meurtres et agressions sexuelles ne soient pas héréditaires. C’est absolument scandaleux que de tels rebuts de la société aient autant de droits. Un mec comme ça, il devrait être à l’isolement.

  9. si tout cela , voulu et accepté par darmanin avec les visas accordés par le « terrible » reailleau a des imans algériens pour le ramadan ne font pas comprendre aux lecteurs de BV la duperie dont nous sommes l objet….

  10. Ce ne sont plus des prisons mais des centres récréatifs payés Par nos impôts telé, consoles, drogue , yoga , vélo, musée et même faire des enfants !!!

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