Mobilisation pro-Palestine à Sciences Po Strasbourg : le directeur pourchassé

« Israël génocide, Sciences Po complice ». Ce 10 avril, la direction de l’Institut d’études politiques de Strasbourg a de nouveau dû appeler les forces de l’ordre en renfort afin d’évacuer les étudiants qui organisaient un blocus devant l’établissement. Sans violence, la police est parvenue à disperser la trentaine de militants et enseignants pro-palestiniens présents devant les portes de Sciences Po Strasbourg et à rouvrir le bâtiment. Ce quatrième épisode de blocage depuis la rentrée scolaire fait suite à la décision du conseil d’administration de l’école, réuni ce 8 avril, de maintenir son partenariat avec la Lauder School of Government de l’université Reichman, en Israël. Après des « débats de qualité », les élus ont en effet voté par bulletin secret (16 voix pour, 14 contre et 3 abstentions), contre l’avis du comité ad hoc, majoritairement pro-Palestine, mis en place en mars pour apaiser les tensions. Une « décision politique », selon les activistes d’extrême gauche qui accusent l’université de Strasbourg d’être « complice du génocide » en Israël.
Le directeur poursuivi
À la sortie du conseil d’administration, les militants pro-Palestine ont copieusement hué les élèves et professeurs élus. Une partie d’entre eux a même décidé de pourchasser Jean-Philippe Heurtin, directeur de Sciences Po Strasbourg, dans les rues de la ville aux cris de « Israël génocide, Heurtin complice ». Un autre enseignant, connu pour ses positions contre le boycott de l’université israélienne, s’est également fait cracher dessus et a été accusé d’être « complice du génocide à Gaza ». Dans un communiqué, la direction de l’IEP de Strasbourg « déplore la violence verbale, les cris, les intimidations et même les crachats avec lesquels le comité Palestine a accueilli les administrateurs à leur sortie du Cardo [bâtiment qui accueille l’IEP, NDLR] à l'issue de la séance ». « La direction appelle à respecter la décision du conseil d'administration et à retrouver le plus rapidement possible un fonctionnement pédagogique normal et la sérénité nécessaire au travail de l'ensemble de la communauté de Sciences Po Strasbourg », poursuit le communiqué. La présidente de l’université de Strasbourg abonde : « le conseil d’administration a statué de manière claire, les cours peuvent et doivent reprendre. » Avant le vote, Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, avait fait savoir que le gouvernement s’opposait à la suspension du partenariat « pour des raisons militantes ». Contacté à propos des menaces et intimidations lancées contre le personnel de l’IEP, le ministre n’a pas donné suite à nos sollicitations.
Docu @lopinion_fr | À la sortie du CA de Sciences Po Strasbourg qui a acté le maintien du partenariat avec l’université #Reichman, les étudiants propalestiniens ont raccompagné le directeur Jean-Philippe Heurtin au cri de « Israël génocide, Heurtin complice ». pic.twitter.com/pRnSBpg0Fo
— Antoine Oberdorff (@A_Oberdorff) April 9, 2025
Si le blocus a été levé par les forces de l’ordre, le Comité Palestine de Sciences Po Strasbourg n’entend pas s’arrêter là. Ce 10 avril, à la veille des vacances universitaires, ses membres se réunissaient en assemblée générale pour réfléchir à la suite de la mobilisation.
Un climat de terreur
« Ce qui se passe à Sciences Po Strasbourg n’est malheureusement pas étonnant, commente François Blumenroeder, ancien président de l’UNI Strasbourg, contacté par BV. C’est un IEP très politisé à l’extrême gauche, et ce, depuis de nombreuses années. » « Ces dernières années, on a pu voir des confrontations entre des collectifs d’étudiants et la direction, pourtant plutôt à gauche, notamment sur le conflit israélo-palestinien. Une minorité très politisée fait vivre un enfer à la majorité des étudiants et à l’administration », poursuit cet ancien administrateur de l’université de Strasbourg. « Des personnes de l’administration sont à bout de nerfs. Il y a une ambiance de délation, […] plusieurs étudiants sont harcelés, l’extrême gauche la plus radicale a pris le contrôle », se désole François Blumenroeder. Une étudiante en master 2 témoignait ainsi, il y a quelques jours, sur LinkedIn, de l’ambiance délétère qui règne au sein de l’IEP. « Le 7 octobre, lors des hommages aux victimes, je me suis sentie très seule. […] Depuis le 7 octobre, sans être juive, j’ai ressenti l’antisémitisme. Depuis le 7 octobre, ma scolarité à Sciences Po Strasbourg a été difficilement respirable », ose écrire l'étudiante, qui a décidé d'effectuer sa troisième année d'étude à l'université Reichman.
Une analyse partagée par Yvenn Le Coz, délégué national de l’UNI, contacté par BV. « On a reçu des témoignages d’étudiants à Sciences Po Strasbourg. Les militants d’extrême gauche tentent clairement de mettre en place une mécanique violente pour contraindre la direction. Ce climat n’est pas nouveau. Depuis le 7 octobre, ils empêchent la tenue des cours », rapporte le militant. Outre les pressions contre les étudiants, le directeur de l'établissement est régulièrement la cible de menaces. Sur les murs de l'IEP, des activistes avaient ainsi tagué : « Heurtin, Sciences Po aura ta peau ». Un enseignant, proche des militants pro-Palestine, a même jeté en pâture, sur les réseaux sociaux, le nom de deux de ses collègues en les accusant de « collusion avec l’extrême droite ».
Avec l’UNI, Yvenn Le Coz appelle donc à « des sanctions contre les étudiants qui font pression et intimident le personnel ». Et il demande au ministère de l’Enseignement supérieur d'« intervenir pour garantir la sécurité des enseignants et des étudiants en cessant de subventionner les organisations coupables de violences et d’intimidation ». Contacté sur d'éventuelles sanctions, l'IEP de Strasbourg n'a pas encore répondu à nos questions.
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96 commentaires
Selon qu’ils soient inscrits ou d’extérieur, les sanctions doivent immédiatement tombées et des poursuites doivent être engagées. C’est grave. Pas étonnant que la France soit dans cet état avec de tels futurs cadres haut niveau.
Cela vous étonne ? Des dirigeants trouillards et soumis comme la majorité de ceux qui les élisent, une partie de la justice en accord avec cette fange gaucho islamo , voir les flics mis en cause en se dégageant d’une agression en voiture et manquant de percuter un émeutier, c’est la France d’aujourd’hui. Elle a ce qu’elle mérite . Couchée, battue et méprisée, et les tartuffes et matamores Retailleau et Darmanin encensés par les médias , elle plonge dans l’abîme. Amen.
Je crains malheureusement que vous n’ayez raison…
Comment est-il possible que nous ne puissions pas mettre de l’ordre dans ces universités et ces grandes écoles. ??
La France est « gérée » ( blague ).par des crétins…il n’y a pas d’autres mot.
Les sanctions contre ces étudiants ?
Rayer leur inscription à l’IEP ! Pas plus compliqué !
VOILÀ…
On tolère l’intolérable. Abdication sur abdication. Toute couleur de Droite est rejetée et va devenir une censure permanente. Médias, littérature, votes.
Sciences Po et Sciences Po. Hollande a eu l’honneur d’y rester et même de faire rire.
Pardonnez-moi, mais rien que de voir sa g,,,ou d’entendre son nom
me provoque un œdème de Quincke..
SCIENCE PO…le mot science est de trop…
Simplement interdire ces organisations étudiantes.
Et radier les étudiants perturbateurs des effectifs
Des Palestiniens qui assassinent des civils , hommes femmes et enfants , avec des méthodes de hordes barbares.
Israel ; un Etat démocratique agressé qui veut se défendre avec son armée régulière , mais voilà , ses adversaires utilisent leurs femmes et leurs enfants comme des boucliers humains , ils se cachent dans les écoles , les hôpitaux , et on appelle çà des combattants .
Complètement juste….
Tout ces étudiants affolée du cerveau feraient mieux de travailler. Et dire que ce seront les soit-disant élites politiques de demain, cela laisse songeur sur leurs capacités. Une seule façon s’en débarrasser en les excluant de tous ces IEP qui tous comptes faits ne servent pas à grand chose.
Supprimons Science Po…
Je grince des dents quand vous dites nos élites politiques…
Depuis longtemps, franchement, ces gens là sont plutôt des copains de beuveries etc…imbus d’eux-mêmes et pourtant totalement insignifiants .
Bien d’accord avec vous !
Une trentaine « d’étudiants » et quelques professeurs d’extrême gauche…
Comme toujours une minorité d’excites qui impose ses doctrines.
La liberté d’expression ne doit pas laisser la place à la terreur comme c’est systématiquement le cas de ces fanatiques.
La fermeté à leur égard s’impose.
Si ce sont des étudiants, il faut les exclure définitivement
Et les professeurs également…
Pas de salaires…pas de retraite…
Ils auront droit aux Restos du Cœur…
Ces étudiants islamo gocho facho ne semblent pas être là pour étudier. Pour commencer, il faudrait supprimer immédiatement bourses et autres aides. En France, on a des millions d’étudiants subventionnés par le contribuable mais beaucoup de ces agitateurs n’étudient pas et empêchent même les vrais étudiants d’étudier.
Ah, la Palestine, ce pays qui n’a jamais existé …
il me semble que notre Président dit que le conflit Israel/Palestine n’a pas été importé en France ? La politique c’est l’art de nier la réalité . Et ce comédien de formation est très doué le bougre !
Il est seul à croire ce qu’il raconte, plus personne ne l’écoute sauf bribri.
Elle va être belle notre France avec cette future élite !! Mais quand va t on faire preuve d’autorité dans notre pays ??? Je suis triste pour ceux qui veulent vraiment travailler et qui font des sacrifices pour faire leurs études
« Israël génocide, Sciences Po complice », ou plus personnel « Israël génocide, Heurtin complice »…
Pourquoi est-ce que les gauchistes usent toujours de slogans brouillons à l’emporte-pièce, qui n’ont aucun sens, si ce n’est que de résonner tel un claquement bruyant ?
Mais plus important, pourquoi est-ce que la Direction de Sciences-PO* n’a-t-elle pas le pouvoir de « virer séance tenante » tout étudiant perturbateur ?
OK, je suis un vieux boomer, comme dirait E. Z., mais étant parti au collège comme pensionnaire dès l’âge de 6 ans, dans les trois établissements que j’ai fréquentés jusqu’à et y compris l’université, les règlements étaient respectés à la lettre, si non : « direction la sortie » !
Les « éléments perturbateurs » ne respectant pas le règlement, et dont et bien que les parents payaient les études, étaient « virés » sans autres procès dès le second avertissement pour manquement inacceptable aux règles de l’établissement.
Un étudiant n’a pas le droit de virer un chef d’établissement POINT !
Je sais, dans Sciences-PO, le « PO » est pour « politique ». Cela ne doit pas empêcher de débattre sans s’en prendre verbalement ou pire physiquement à quiconque, dirigeants, professeurs, ou étudiants, POINT !
* ou de n’importe quel établissement.
On a laissé s’immiscer insidieusement « l’islamogôchisme » dans les universités dans la magistrature et dans bien des domaines ….. La solution ? La prochaine fois bien voter et non plus « veauter » . La FRANCE se meurt et Macron va se pavaner dans les pays étrangers alors que la FRANCE agonise …Allez comprendre .
Macron se fout totalement de la France qu’il exècre…il déteste les Français
vous avez raison il se pavane…comme un poudré du seizième siècle…
mais,en fait que sait-il faire d’autre…