Meurtre d’Aboubakar : pistes terroriste et islamophobe écartées par la procureur

Au cours d'une conférence de presse très attendue, la procureur a démenti les « fake news » de l'extrême gauche.
Capture d'écran
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Elle a sifflé la fin de la récré. Après des jours d’instrumentalisation éhontée, la procureur de la République de Nîmes a tenu une conférence de presse sur l'affaire du meurtre d'Aboubakar Cissé et remis l’église au centre du village.

La piste de l’attentat écartée

Cécile Gensac s’est voulue très claire sur un point en particulier : la piste terroriste est actuellement écartée. « Il n'y a, à ce stade, pas de qualification terroriste », a-t-elle confirmé, balayant les « interrogations » de l’extrême gauche sur le positionnement du parquet national antiterroriste. Ce dernier ne se saisira pas, notamment parce que l'agression est « le résultat d'un individu ayant agi dans un contexte isolé, sans revendication idéologique ou lien avec une organisation qui diffuserait une revendication idéologique qu'elle entendrait porter par l'intimidation ou la terreur ». On attend les excuses de ceux qui, depuis une semaine, crient à l’« acte terroriste d’extrême droite »

De même, le terme « islamophobie », qui avait été employé avec gourmandise par LFI et ses partis satellites, mais aussi repris par une partie de la presse, est totalement absent des faits présentés par la procureur de la République. Si l’enquête, qui débute à peine, aura notamment pour but de savoir « dans quelle mesure l'acte et le choix de son lieu ont été induits par la religion ou l'origine de la victime », le motif raciste ou anti-musulman du meurtre est loin d’être évident. Il s’agirait, au contraire, d’un crime dénué de toute revendication idéologique, selon la procureur : « Les ressorts pour agir de l'agresseur sont très vite apparus comme profondément personnels : envie de tuer, quelle que soit la cible [...] les faits apparaissent donc, à ce stade, comme construits autour d'une envie obsessionnelle de tuer une personne. »

Le projet déclaré du suspect était de tuer à plusieurs reprises, à la manière d’un serial killer. Sur les réseaux sociaux, il avait fait état de ses pulsions de mort, déclarant vouloir s’en prendre physiquement à quelqu’un, agresser une femme, voire violer un cadavre… Autant dire que son équilibre psychologique ne paraît pas garanti. « La vérité la plus honnête oblige à dire que le criminel, d’origine bosniaque, avait le désir cruel de tuer un être humain, musulman ou non, a commenté, sur X, l’avocat Gilles-William Goldnadel. On est loin du portrait du criminel rêvé par l’extrême gauche : un raciste français anti-arabe. »

Une instrumentalisation tous azimuts

Cette mise au point de la procureur aura-t-elle pour effet de mettre un terme aux tentatives d’instrumentalisation de la gauche politico-médiatique ? Rien n’est moins sûr. Le camp du Bien ne présente jamais ses excuses ni ne reconnaît ses fautes.

Il faut dire qu’un certain jusqu’au-boutisme semble s’exercer, aussi, autour de la famille de la victime. Les proches du défunt clandestin sont en effet représentés par Me Yassine Bouzrou, bien connu pour avoir été le conseil de la famille d’Adama Traoré, de celle de Nahel Merzouk, de Tariq Ramadan ou encore de l’un des accusés dans l’affaire abominable du « Gang des barbares ». Jeudi 1er mai, l’avocat médiatique a été à la hauteur de sa réputation et estimé « incompréhensible » que le caractère terroriste n'ait pas été retenu dans la qualification juridique du meurtre d’Aboubakar Cissé. Une plainte avec constitution de partie civile pour acte de terrorisme aurait même été déposée par la famille du Malien.

Encore plus fort : alors que Bruno Retailleau a invité, au ministère de l'Intérieur, les proches d'Aboubakar Cissé, Me Yassine Bouzrou leur a conseillé de refuser cette rencontre. Il les a ainsi incités à ne « jamais se rendre chez un ministre qui leur a manqué de respect »

Et si le premier « respect » à avoir consistait à ne pas instrumentaliser la mort d’un homme dans le seul but de nuire à un adversaire politique ?

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

65 commentaires

  1. L’extrême gauche, et les LFI ont un problème : l’extrême droite n’est pas clairement identifiée, à part quelques groupuscules non représentantatif ;de plus, on ne peut lui attribuer aucun crime, ce
    qui crée un déséquilibre.

  2. Quoi que peut dire, pourra dire, Madame le Procureur, ce n’est pas grave, les LFIstes et leurs médias affiliés continueront sur le même naratif, c’est leur fond de commerce, c’est dans leurs gènes.
    La méthode Mélenchon expliquée à un « follower » : « c’est pour les caméras », la phrase finit, les larmes de crocodile coulent à flot !
    Quand à la justice, qui pour une fois semble rejeter la politique, fasse le job pour lequel elle est payée, pas pour satisfaire aux « vraies » opinions de son ministre.
    Enfin, le bosniaque, il n’en reste pas moins, et même avant tout, un criminel ! Aussi, ces jours sont en prison, pas dans un hôpital psychiatrique.
    Pour finir avec les gauchistes, l’autocritique serait de mise… On peut rêver c’est pas encore taxé !

    • Je pense que la vraie place de ces protagonistes eut été dans leurs pays respectifs, en tous cas pas en France. Par évidence ce drame ne se serait pas produit, ou pas sur notre sol.

      • Évidemment !
        Le problème que la France, oh pardon, la Macronie est le centre européen d’accueil des OQTF !

  3. Une minute de silence pour une victime « choisie » au hasard dans la tête de ce taré ….

  4. Comment un mineur peut-il étre isolé et avoir une famille en France ? Je ne comprends pas pourquoi Retailleau la reçoit, même si j’approuve la façon dont il répond à l’abjecte récupération de la gauche. Quand à Bayrou, toujours couché devant la gauche.

    • Regardez leur marge de manoeuvre. Que peut faire Bayrou ? Il a accepté de jouer le pompier d’un incendie qu’il n’a pas allumé. Et croyez bien qu’il n’est pas ma tasse de thé…

    • Retailleau ne répond pas à la gauche il s’agenouille devant les provocations des pro migrants..comme toujours.

  5. Pour les gauchistes ,c’est simple: un islamiste qui égorge un français,il n’est pas responsable,il a des problèmes psychologiques .Mais un fou qui assassine un musulman ,c’est un anti islamique

  6. Cela continue, les « espèces protégées ! » ont toute la mansuétude des magistrats et de la majorité des politiques, pour « triste mémoire » ce n’est jamais le cas lorsqu’il s’agit du meurtre de Français.
    L’obséquiosité a ses limites.

  7. Entièrement d’accord avec lélue58. J’ai cherché en vain une réaction de ce genre après l’intervention de cette procureur que j’ai trouvé lamentable dans la forme.
    Même si elle n’en a pas rajouté sur le thème de « l’islamophobie », a t’on déjà entendu un procureur utiliser ce ton larmoyant et un tel préambule avant l’exposé strict des faits pour nos malheureux enfants assassinés par des musulmans depuis plusieurs années.( il y en tellement que j’ai peur d’oublier certains d’entre eux)
    A pleurer de rage.

  8. Je ne sais pas si « l’église » (la mosquée) a été remise au centre du « village » (du bled) par la procureure !
    L’horreur du crime, cache le fond du problème: que faisait en France ce clandestin (et apparemment toute sa famille), originaire d’un pays qui crache sur nous ?

  9. Indépendamment du sujet traité, qu’est-ce qu’elle a pu être ennuyeuse la Procureur. Elle a dû faire ses études en ânonnant tous ses cours. Le ton, la lecture intégrale de son texte, vraiment on se demandait si elle pouvait réfléchir et surtout si elle était convaincue de ce qu’elle avait devant les yeux. En avait-elle compris toute la teneur? La citerne est normalement pleine pour servir ses clients mais là, elle était irrémédiablement vide pour ceux qui devaient l’écouter sans s’endormir.

  10. Bon OK on sait ce n’est ni un crime raciste ou  » confessionnel ».Ok ca a permis a lfi et tondellier de se ridiculiser.J’avoud ne pas comprendre que retailleau se sente obligé de recevoir  » la famille » de la victime alors qu’il n’a pas ressenti le même besoin pour lorene à Nantes.. trop belle,trop  » en regle » trop francaise ,…

  11. Un déséquilibré qui rencontre un quidam qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment … comme cela arrive chaque jour en France. C’est devenu banal.

    • De plus, quand ce quidam est un sans papiers en situation irrégulière on peut se dire qu’il aurait eu de bonnes raisons de ne pas se trouver là ! En fait, ce sont ceux qui l’ont entretenu et maintenu en France au mépris de la loi qui sont en partie responsable de son décès !

  12. Est ce qu il est autorisé de suspecter des actes francophobes pour tous les egorgés , les massacrés au cours d attentats , plusieurs centaines de morts pour lesquels aucune représailles n ont été faites juste quelques marches blanches , et l oubli , amen

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