Messe de Léon XIV : des signes d’espoir. Mieux : d’espérance

Le pape célébrait la messe d'inauguration de son pontificat. Il arrive dans un moment où l'humanité a besoin de lui.
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Ce dimanche 18 mai avait lieu, devant la basilique Saint-Pierre de Rome, la messe d’inauguration du pontificat de Léon XIV. Au terme de cette longue cérémonie (plus de trois heures), on n’ira pas jusqu’à chanter Signes par milliers, cette insupportable ritournelle des messes de boomers, mais convenons que cette célébration magnifique, pleine de bonté et de solennité, sous un radieux soleil de mai, nous donne des raisons visibles d’espérer.

D’abord, pour les plus conservateurs des lecteurs de BV, le protocole a été respecté. Le pape a reçu le pallium, symbole de sa nouvelle charge. Cette étole de laine, jadis épiscopale, aujourd’hui attribut de l’évêque de Rome, des primats et des archevêques métropolitains, est ornée de cinq croix qui représentent les plaies du Christ sur la croix. Trois clous ont été accrochés à sa chasuble, pour symboliser les clous qui ont troué les mains et les pieds de Jésus. Léon XIV a passé à son doigt l’anneau du pêcheur, orné de l’image de saint Pierre : il est désormais, à son tour, pêcheur d’hommes, comme dans l’Évangile. C’est ce qu’il a rappelé dans son homélie. Chaque continent était représenté par un cardinal, qui est venu embrasser l’anneau pontifical.

Notons que, dans un esprit très old school, Letizia d’Espagne, la reine des Belges, Charlène de Monaco et la grande-duchesse María Teresa de Luxembourg ont usé d’un privilège ancien, réservé aux souveraines catholiques, en portant une robe blanche et, pour certaines, la mantille blanche (au lieu de la mantille noire) pour assister à cette messe. L'héritière du trône de Suède des Bernadotte, la princesse Victoria, était, elle, en noir et a fait la révérence due aux souverains.

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Sur le fond, le pape a insisté sur deux choses qui lui semblaient capitales : l’amour et l’unité. C’est aussi un clin d’œil à la devise pontificale qu’il a choisie : « In illo uno unum » (« [Soyons] un en Celui qui est Un »), inspirée d’un sermon de saint Augustin. C’est surtout la façon dont il envisage l’Église, qui doit être « un levain d’unité pour l’humanité ». Le pape a vivement critiqué les excès de la culture du profit, les divisions et les guerres. Il a appelé à l’amour fraternel et à une Église qui, loin des querelles intestines, rayonne de cet amour pour le transmettre à ceux qui ne croient pas.

On ignore si les gouvernants, assis dans cette très nombreuse assistance, prendront exemple sur ces mots pleins de sagesse, venus d’un pape qui, comme Benoît XVI avant lui (« humble travailleur dans la vigne du Seigneur »), se dit « sans aucun mérite » - et il semble le dire sans fausse modestie, et même « avec crainte et tremblement ».

Giorgia Meloni était évidemment présente ainsi que le catholique J.D. Vance, vice-président américain, sans rancune. Une délégation israélienne était au premier rang, au moment même où les avions de Tsahal amorcent une nouvelle phase de bombardements sur Gaza. Volodymyr Zelensky, vêtu d’un costume de méchant de James Bond, n’a pas encore signé la paix avec Vladimir Poutine - qui, lui, n’était carrément pas là, évidemment.

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Macron, de son côté, a envoyé le très catholique François Bayrou qui a salué longuement le pape à l'issue de la messe, à l'intérieur de la basilique Saint-Pierre. Pas suffisamment longtemps, sans doute, pour évoquer la loi sur la fin de vie (pour ne pas prononcer le mot qui fâche tant), certes d'initiative parlementaire, actuellement discutée à l'Assemblée nationale. Dans les heures qui ont précédé cette cérémonie à Rome, les députés français votaient la création d'un « droit à l’aide à mourir », porte ouverte vers un basculement anthropologique vertigineux, si l'on y réfléchit bien.

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Quoi qu'il en soit, il y a des raisons de croire à ce pape lumineux et charitable, qui ne fait pas de politique politicienne mais rappelle l’essentiel, à temps et à contretemps, parce que c’est sa charge. Et c'est peu de dire qu'il arrive dans un moment où l'humanité a besoin de lui.

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

31 commentaires

  1. « L’humanité a besoin de lui » ? L’Occident c’est très vraisemblable. Quant à l’humanité, elle n’a pas attendu l’Occident et le christianisme pour concevoir des spiritualités éminentes… en Inde, en Chine, au Japon, en pays d’Islam…

  2. Moins dans la charité ostentatoire que son prédécesseur il a touché par son émotion visible tous ceux qui le regardait lors de sa présentation au Vatican . Plus traditionnel il va rassembler et poursuivre un chemin de paix il faut lui faire confiance nous avons besoin de toutes les bonnes volontés et d’une figure qui les incarne.

  3. Pas de commentaires désagréables, je préfère rester sur l’image du couple royal d’Espagne toujours aussi classe.

  4. Qu’avons-nous à faire d’un « esprit très old school » ? Si les fastes de l’Église servent à honorer Dieu, la Tradition ne se limite pas au respect des us et coutumes anciens ! En quoi, cette Messe a-t-elle pu de quelque façon, satisfaire ou, au moins, rassurer les fidèles à la Tradition multiséculaire du catholicisme apostolique ? La présence de ces chefs d’état ou de gouvernement assumant pleinement l’assassinat des bébés dans le ventre de leur mère, la PMA, voire la GPA et l’assistance au suicide, fussent-ils venus en tenue d’apparat, à cette Messe pontificale ne peut présenter un quelconque indice de renouveau de la Foi (ce qui est, quand même la vocation de la Messe). Le nouveau pontificat se contente actuellement de présenter une apparence plus douce que le précédent : 2 pas en avant et un temps de pause , pour consolider l’avancée !

  5. KNYR raconte n’importe quoi. L’infaillibilité du Pape n’est engagée que lors de la promulgation de dogmes (ce qui est peu fréquent) après étude dudit dogme après une réunion avec des théologiens, des dogmatiques et des canonistes.
    Quant à l’affaire Betharram elle est ancienne et ressortie pour ennuyer ce pauvre Bayrou qui n’avait pas besoin de cela ; comme le disait l’éditorialiste Dimitri Pavlenko lors du rapport sur la pédophilie dans l’Eglise « on parle des 3% de cas concernant l’Eglise, mais où sont les 97% autres ? »

    • La prétendue infaillibilité du pape n’a été votée qu’en 1870 au concile du Vatican, 18 siècles avant décréter que cette doctrine soit apostolique. Quiconque connaît l’évangile rejette cette croyance.

  6. Ce n’est pas parce qu’on est « conservateur » et profondément et sincèrement chrétien que l’on est forcément catholique. Alors SVP, BV, mettez la grand messe de la papauté un peu de côté. Même si, peut-être, ce pape a l’intelligence et la morale de défendre notre civilisation davantage que son prédécesseur mondialiste qui citait les sandales de l’islam.

    • Cette messe à été retransmise parce qu’elle concerne plus ou moins 1,4 milliards de catholiques – excusez du peu. Vous avez le droit de ne pas en ëtre et d’ignorer les articles qui en parlent : il y a des tas de sujets futiles et sans intérêt qui devraient pouvoir vous satisfaire, ou pas.

  7. Flou, creux, vague, éthéré, incantatoire… on écoute et on comprend « ce qu’on veut ». Un peu comme dans les prévisions des voyantes.

  8. Sur les sujets sociétaux, il semble plus « traditionnel » que François, ce qui est une bonne chose. Et sur les sujets géopolitiques, il est également plus clair s’agissant de la guerre en Ukraine puisque nommant « l’Ukraine martyrisée », il prends donc clairement position pour l’Ukraine, alors que François était plus timoré…

  9. Solennité, tradition retrouvées.
    Heureuse de voir ce pape charismatique … qui n’avait pas été « espéré » par Macron ! Double plaisir.

  10. l s’agissait d’une messe. Qu’est-ce que Zelinsky, joueur de piano avec son sexe, non catholique mais mécréant, hyper corrompu, faux président, faisait là?

    • La foi chrétienne est aussi basée sur le pardon. Dieu seul peut juger les âmes, notre justice humaine se limite à juger des actes. Dieu créateur ne fait pas de camelote, chacun est digne d’être aimé. Et l’Eglise a toujours honoré son devoir d’accueillir le bon larron et le principe sacré du droit d’asile. L’église est la maison de Dieu ouverte à tous les humains car  « Dieu sauve ». La rédemption est le chemin du Paradis, même pour Ali Agça. Alléluia.

      • @ Archicomte
        Merci pour votre commentaire que je partage.
        Que notre nouveau pape et guide spirituel remette le message chrétien au coeur de sa mission. Il en donne déjà tous les gages par ses mots simples et profondément spirituels.

      • À Bernard Guilhon: le bon larron est celui qui se rend compte de sa faute et se repend. Seul celui qui demande pardon sera pardonné. Telle est la conséquence de la liberté assumée par ceux (mauvais larrons) qui optent pour des choix dont l’amour est absent et les dommages volontaires non réparés.

    • Il est venu voir si le Vatican lui donnerait un peu plus de fric pour alimenter ses comptes Offshores aux iles Caïmans, aux Bahamas ou …. aux enfers! Pourquoi pas?

    • Si il n’y avait que les saints pour assister aux messes il n’y aurait pas grand monde. A tous pêcheurs miséricorde. C’est ce qu’il y a de bien dans la religion avec la charité. Les chefs d’Etat plus que les autres sont en manque et ont besoin d’une aide spirituelle.

  11. Franchement , le scandale de Betharam ne suffisait pas à lui fermer les portes du Vatican ?… Moi c’est cela qui me choque et qui doit en écœurer bien d’autres qui , pour cette raison , ne sont pas pres de croire et de rejoindre l’ « Église qui est en France  » .
    L’infaillibilite du Pape ? Elle vient d’emblée d’en prendre un coup très grave . Encore une fois Poutine a eu raison de ne pas venir . Rappelons que les uniates d’Ukraine ont soutenu Zelinsky …Le Vatican ferait bien de faire de la place pour ces futurs réfugiés politiques .

    • Un homme ne se réduit pas à une faute, la miséricorde le pardon c’est l’essence du chrétien, « que celui qui est sans péché jette la première pierre »

      • Oui @Dominique vous avez raison. Aussi l’apôtre Jean met en garde « Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous le faisons menteur (sous entendu le Christ) , et Sa parole n’est point en nous » 1 Jean 1:10.
        Amicalement

  12. Le Pape doit être un missionnaire dans un Occident déchristianisé et aussi de par le monde
    La politique de l’Eglise n’est pas de faire de la politique mais d’évangéliser dans ce monde devenu complètement fou !
    On dit que le diable est pur car il ne peut faire que le mal ! Et le Malin a envahi la société, une société haineuse, aigrie où les valeurs d’humanité, de civilité, de respect, d’honneur, de dignité ont disparus.

    • « On dit que le diable est pur » , je prends cela comme une boutade @Schmitt mais j’avoue que n’ai jamais entendu cette expression. Pour autant l’apôtre Jean dans le chapitre 3 de sa première lettre nous dit que le diable a péché dès le commencement et l’apôtre Jacques de préciser « résistez au diable et il fuira loin de vous ».
      Amicalement

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