McKinsey et Covid-19 : l’étau judiciaire se resserre sur l’État macroniste

Le père Noël est en avance ! Le parquet national financier (PNF) a confirmé à BV, ce mercredi 14 décembre, qu’il avait mené des perquisitions en haut lieu, le mardi 13 décembre. « Je vous confirme que des perquisitions ont eu lieu hier au siège parisien de McKinsey ainsi qu’aux sièges du parti Renaissance et de l’association de financement de Renaissance », indique à BV Antoine Jocteur-Monrozier, vice-procureur financier, secrétaire général et chargé de communication du PNF. Ces perquisitions ont été conduites par les juges d’instruction dans le cadre de deux informations judiciaires, l’une « ouverte le 20 octobre 2022, notamment des chefs de tenue non conforme de comptes de campagne et minoration d'éléments comptables dans un compte de campagne ». L’objet minoré ? « Les conditions d'intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022. » Voilà qui sent le soufre. L’autre information judiciaire est ouverte depuis le 21 octobre 2022 « des chefs de favoritisme et recel de favoritisme ». Tiens ?
Tout cela fleure bon le renvoi d’ascenseur, l’entre-soi velouté, la clarté obscure des hôtels de luxe, l’honnêteté en option, la manipulation tranquille et le mépris des Français, bien loin des numéros de claquettes servis à ceux qui ont glissé naïvement dans l’urne leur bulletin Macron. Certainement bien conseillé, McKinsey explique (à France Info) que « le cabinet collabore pleinement avec les autorités publiques, comme cela a toujours été le cas ». Oui, c’est même un peu le fond du problème…
Car nos amis de McKinsey sont carrément soupçonnés de « blanchiment aggravé de fraude fiscale » depuis qu’un rapport du Sénat a relevé que le cabinet de consultants n'avait pas payé d'impôts sur les sociétés en France entre 2011 et 2020. L’enquête a dû poser quelques questions, puisque le parquet national financier a donc décidé d’ouvrir une information judiciaire sur le financement de la campagne électorale d'Emmanuel Macron.
Bien sûr, empressons-nous de préciser que tout ce petit monde lié par l’argent et le pouvoir (beaucoup d’argent et beaucoup de pouvoir) est présumé innocent comme l’agneau de lait. De là à prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, il y a un pas…
Justement, ce 14 décembre, pendant que le PNF enquête, la Cour des comptes publie un rapport sur le recours orgiaque du pouvoir macroniste aux très coûteux cabinets de conseil en général et à… McKinsey en particulier (l’un des plus coûteux du marché, sinon le plus cher). Même Le Monde s’en émeut, c'est dire !
La Cour dénonce une distribution des masques « organisée en urgence et mise en œuvre dans des conditions parfois critiquables ». On appréciera la nuance. Mais elle stigmatise « des retards », « des surcoûts » et se penche surtout sur « les conditions problématiques de recours à des prestations de conseil générales ».
Quelques chiffres ? L’État avait prévu pour McKinsey 604.000 euros de budget en 2021. Le cabinet, véritable cerveau de cette crise, a finalement facturé, l’an dernier… 4,4 millions d’euros pour ses précieux conseils en « stratégie vaccinale ». Plus de sept fois la somme prévue ! À lui seul, le cabinet chéri de la Macronie a englouti près de la moitié du budget de consulting prévu par la Direction générale de la santé (DGS) au titre de la crise du Covid-19 (9,5 millions au total). Résultat : les stocks de masques et autres matériels sont énormes…
Le Conseil d’État énumère en conclusion l'illustration de la Macronie : « Une forte centralisation des décisions » au sein du cabinet du ministre, une gabegie de consultants, soit « la mobilisation de cabinets de conseil privés, parfois au-delà des expertises techniques n’existant pas au sein de l’État [], y compris dans des domaines relevant de compétences purement administratives » ou encore « un Parlement maintenu en grande partie à l’écart des décisions prises »… Soit une gestion très très autoritaire.
La Cour des comptes prépare un rapport pour le premier semestre 2023 sur le recours de l’État dans son ensemble aux cabinets de conseil privés. On en salive d'avance. Il faudra, en effet, expliquer aux Français comment un des États les plus taxés du monde libre, un de ceux qui emploient le plus de fonctionnaires, parvient encore à faire la fortune de cabinets de consulting proches du pouvoir… sur le dos décidément très large des contribuables français.
Macron, lui, avec son assurance coutumière, crâne : « Je ne crains rien », a-t-il affirmé, le 25 novembre. Voilà six mois, il lançait : « S’il y a des preuves de manipulation, [que] ça aille au pénal ! » Chiche !
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54 commentaires
Le PNF serait « exemplaire », lui !
Emmanuel Macron-Kinsey aura du mal à nous faire croire qu’il ne savait rien, et qu’éventuellement, il a mené des campagnes « exemplaires » !
Il est à craindre que ces perquisitions ne fassent suite à un grand ménage.
Souvenons nous du Crédit Lyonnais dont les dossiers avaient malencontreusement brûlé
Je fais le pari que au bout du compte il ne se passera rien …..
Que lui souhaiter ? …
je n’ose répondre
le pire !!
L’heure de rendre des comptes se profile à l’horizon. Comment en France a t-on pu assoir sur le trône de l’Elysée un Roitelet antifrance. Espérons que le PNF ira jusqu’au bout de son action sans subir des pressions ministérielles. La haute cour de la République a besoin de travailler…
Jamais un président n’a autant ignoré les Français avec autant d’ostentation. C’est ouvertement du mépris. « Qu’ils viennent me chercher » est sa phrase clé. Convaincu qu’il’est que, selon la formule déjà employée par De Gaulle, « les Francais sont des veaux »… D’un autre côté, pourquoi se gênerait-il ? Après un quinquennat calamiteux qui a vu la France reculer sur tous les fronts, ils l’ont bien réélu…
Merci pour ces infos « non filtrées » par les médias meansrtream… qui pour l’instant lui en touchent une sans faire bouger l’autre dit-il avec une arrogance et un mépris insupportables…
Pendant ce temps là je constate que les 49.3 s’enchaînent comme les perles sans qu’il ne se passe rien au niveau des oppositions qui pourtant nous avaient promis…
Et que ce gouvernement de truands continue de faire passer ce qu’il veut…en ricanant…
Tout va bien Madame la Marquise…
On appelle ça encore une démocratie ?…
De qui se moque-t-on?
tout ca n est fait que pour faire croire aux gueux qu il y a encore une justice , mais cet usurpateur a verrouillé corrompu et pris le controle de presque la totalité de la justice
la seule issue est la destitution de ce dictateur destructeur de la france
C’est comme les magouilles de l’UE tout cela va faire un gros silence il n’y a rien à voir et de grosses DETTES. C’est cela la nouvelle société
l’arrière boutique médicale lors du Covid et le monde aéronautique?
Peut être allons nous enfin savoir ce qu’est réellement devenu la justice française, sublime affaire à suivre.
« Qu’ils viennent me chercher ! », vociférait-il, donc, lors de l’affaire Benalla.
« Ils » sont peut-être en train d’y aller. Il est grand temps.
Que cesse la nocivité du pire président dont ait accouché la Vème République.
Chiche , on va le chercher !
N’oublions que son épouse nous a aussi coûté un pognon de dingue ! Il faudra qu’elle rende des comptes !
Ça va faire pschitt, je le crains.
Pourvu qu’ils aboutissent et que ce ne soit pas qu’un feu de paille .Et c’ est bien rappelé dans votre article , on paye déjà du monde pour gérer des stocks et autres alors pourquoi faire appel à ces cabinets de conseil si ce n’est pour enrichir les copains .
« Qu’ils viennent me chercher ! » Aboyait mi- agacé, mi-meprisant notre cher Président. Nous aimerions qu' »ils » trouvent. Que cesse cette arrogance insupportable.
Comme vous , j’aimerai » qu’ils trouvent » voilà qui clouerait le bec à ce petit président .