Maudits propriétaires… Un nonagénaire sommé de régler l’eau de ses squatteurs

Le propriétaire, voilà l’ennemi. Il n’inspire à la gauche - et, donc, à tout le pays, car c’est elle qui donne le la - qu’indifférence et mépris, même s’il est (très) vieux, modeste et même… immigré.
À Poitiers, un nonagénaire, dont la maison a été squattée pendant près de 18 mois, doit aujourd’hui s’acquitter d’une facture d’eau de 17.000 euros. L’histoire commence en octobre 2023. Un ancien maçon portugais compte sur le revenu locatif - environ 400 euros - d’une petite maison dont il a fait l’acquisition dans le centre de Poitiers comme complément de retraite. La presse parle de « résidence secondaire », mais on est loin de la villa sur la Côte d’Azur.
Mauvais diagnostics obligent - cette affaire est un condensé de beaucoup de nos maux -, il se voit forcé de faire des travaux. Des squatteurs roms profitent de cette vacance pour s’installer. C’est un scénario fréquent. Ils cassent une vitre sur la porte du garage, comme ils l’ont déclaré eux-mêmes à un huissier de justice, et fracturent la serrure.
Formulaire A38
La mairie prévient le propriétaire, qui saisit le préfet comme la loi, désormais, le prévoit, mais celui-ci met un temps infini à répondre. Le propriétaire se retrouve pris au piège des méandres de l’administration, confronté à pas moins de trois interlocuteurs qui se renvoient la patate chaude : la commune, la préfecture et l’agglo dite « Grand Poitiers » qui, en l’occurrence, se montre plutôt petite, et même très médiocre. L’avocat du propriétaire, Me Georges Hémery, contacté par BV, compare cet imbroglio au formulaire A38 dans la maison qui rend fou » des Douze travaux d’Astérix. On fait grief au propriétaire (qui a 95 ans !) de ne pas avoir saisi le préfet assez vite ni donné dans les temps tous les papiers ad hoc… qu’il aurait pourtant été si facile, pour la préfecture, de se procurer directement auprès de la mairie, sise en face. On le menace même de frapper son bien d’un arrêté d’insalubrité - comme s’il en était responsable ! - qui rendrait sa maison inlouable.
Le préfet refuse l’expulsion. C’est un huissier - diligenté par les enfants du propriétaire - qui finit par obtenir, à force de négociations avec les squatteurs, leur départ en février 2025. Mais à quel prix ! Les factures d’avocats et d’huissiers s’empilent. Et l’histoire ne s’arrête pas là. Car un squat, c’est une double peine : il y a l’occupation ET les dégradations. Un évier et des canalisations ont été arrachées et l’eau a coulé à flots : en plus des ravages infligés par cette inondation, le propriétaire reçoit une facture faramineuse de 17.000 euros.
Il faut savoir qu’il n’avait pas le droit de couper le compteur : le droit d’accès à l’eau est considéré comme fondamental. Mais cette interdiction s’imposant à lui, l’État est censé le rembourser. La mairie refuse.
Ces situations si injustes ne sont pas rares - en septembre 2022, la Cour de cassation avait condamné un propriétaire à indemniser un « squatteur » - en l’occurrence, il s’agissait d'un locataire qui ne payait plus depuis deux ans - au motif que le garde-corps défaillant dans le logement squatté était défaillant et que l’occupant illégal avait fait une chute.
En 2022, encore, une femme de ménage de 59 ans, copropriétaire d’un petit studio dont elle avait hérité avec son frère et sa sœur, occupé illégalement, avait tenté de s’immoler par la feu devant la mairie de Paris pour attirer l’attention d’Anne Hidalgo. Heureusement, elle s’en est sortie, mais le geste en dit long sur le désespoir.
En 2022, toujours, à Saint-Ouen, un cas similaire à celui de Poitiers avait été relevé dans la presse, puisqu’un octogénaire avait reçu une facture d’eau de près de 100.000 euros. Le propriétaire avait fait murer son logement en espérant le vendre très vite. Il ne faut pas s’étonner que les gens ne veuillent plus louer leur bien ou demandent toujours plus de garanties.
Loi Kasbarian
Mais la loi Kasbarian de 2023 n'était-elle pas censée avoir mis un terme à tout cela ? Selon Georges Hémery, l’avocat de Poitiers, certes, la loi a amélioré la situation. Le propriétaire qui n’avait d’autre choix, avant, qu’ester en justice au civil en référé peut, aujourd’hui, saisir le préfet. Mais « la limite, explique-t-il, c’est l’absence de limite imposée au préfet pour répondre ». Dans les faits, que se passe-t-il ? Quand le préfet s’intéresse enfin au sujet, il se rapproche de la direction de l’hygiène publique et celle-ci le convainc de ne rien faire au motif que l’on serait en train de rechercher une solution de relogement. Que l’on ne trouve jamais. Si, d’aventure, une décision d’expulsion tombe, les squatteurs, comme en septembre 2018, sont immanquablement soutenus par des militants d'extrême gauche.
On peut faire mille lois, si l’état d’esprit ne change pas, elles ne serviront à rien. Il règne, en France, une oikophobie d’atmosphère : la propriété, c’est tout à la fois, si l’on prend le contenant et le contenu, la famille, le patrimoine, l’enracinement et la transmission. Autant dire tout ce qu’abhorre la gauche. Il faut donc que dans l’imaginaire collectif, le propriétaire demeure un grippe-sou fumant son cigare accoudé à son coffre-fort, et le squatteur, la petite fille aux allumettes de Dickens. Même si tout, comme en l’espèce, montre le contraire. L’avocat se dit frappé de l’indifférence de la mairie. BV a, du reste, tenté de contacter cette dernière pour avoir sa version - sans succès.
Maire écolo
Pourtant, le maire de Poitiers, Léonore Moncond’huy, se présente comme un « maire engagé pour l’écologie, la justice sociale et la démocratie ».
Elle a été vent debout contre la loi Immigration, a soutenu l’accueil des migrants dans sa ville de mille façons, fut un soutien de l’Ocean Viking, sa ville fait partie du réseau ANVITA (Association nationale des villes et territoires accueillants). Et là, notre brave nonagénaire est justement d’origine étrangère, c’est un immigré ! Oui, mais non ! Il a trimé toute sa vie, acheté un logement, puis deux, a constitué une pelote de laine par ses efforts et son mérite. La gauche voit en lui un petit-bourgeois quasi français, pouah ! Plus un immigré.
Détail amusant : Léonore Moncond’huy a également manifesté contre les grandes bassines, non loin de Poitiers, de Sainte-Soline. Convenons que 17.000 euros de facture d’eau, cela fait quand même de grandes bassines, au moins beaucoup de grandes baignoires. Sa fibre écologique, en principe punitive, devrait l’inciter à faire cracher au bassinet, pour rester dans le thème, les responsables de cette gabegie, c’est à dire les squatteurs, et pas ce pauvre grand-père qui n’y est pour rien. Mais les écolos nous ont déjà souvent montré, par le passé, que l’écologie ne tenait pas longtemps face à l’idéologie.
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64 commentaires
La justice, c’ est au Far-West qu’on la retrouve !
Le propriétaire voilà l’ennemi. Ces mots m’inspirent un retour en arrière dans l’histoire récente. Quand une armée envahissait un pays et l’occupait, souvenons-nous de l’occupation française en Allemagne dans les années 1920 et les armées allemandes en France occupée des années 1940, il se faisait que l’occupé, le squatté donc, payait les frais de l’armée d’occupation. Etrange pratique car je ne pense pas que l’Ukraine paie les Russes pour leur occupation d’une partie du pays…Autres temps autres moeurs et sans doute que notre nonagénaire subit une coutume ancienne à réprimer comme on sait si bien le faire pour certaines choses.
Et oui : en voulant récupérer son bien en 1945, ma grand’mère n’a pû que constater les dégâts : table de salle à manger, divan ( on disait « sofa ») chambres à coucher, lardées de coups de couteaux (ah, déjà ? ) par nos braves occupants bien polis allemands et leurs associés (autrichiens, ..),et tous ses objets et mobiliers de sa « dot »: obligés de racheter du mobilier, d’occasion au rabais faut de mieux. Comme elle était alsacienne d’origine, elle continuait d’éructer sa rage ancestrale née de 1870, puis 14-18 sur les » fritz », les Schleus », les Fridolins, …
17 000 € pour 18 mois : ben dit donc, pas pour rire, sans compter l’état dans lequel doit être la baraque !! C’est pour ce genre de lois qu’on a des députés ?? Payer à rien faire !!
C’est l’Etat qui est responsable pour n’avoir pas fait respecter le droit de propriété. Le squat est un vol…
pire, un viol. Ce n’est pas seulement votre bien mais votre intimité qui est attaquée, souillée…..
C’est la sensation que j’aurais , oui…
Si c’est cela que la civilisation apporte je pense que des méthodes de « sauvages » étaient adaptées et efficaces !! Mais c’était avant !! Dommage !!
Ne serait-il pas logique que ce soit le préfet, qui n’a pas donné l’ordre d’expulsion, qui s’acquitte de la dette sur ses propres deniers ?
rien d étonnant dans cette situation….. les lois sont votées mais en fait leur mise en pratique est intentionnellement rendu impossible… dans ce cas d espèce le préfet n ayant pas d obligation de répondre dans un délai très court elle deviennent -je le répète- inopérante-. un peu comme si vous aviez l obligation de payer vos impots , mais sans limite de date….
une fois de plus pour donner l impression qu ils agissent , les députés et sénateurs ont fait semblant de faire….
Ou bien on n’expulse pas parce qu’il fait froid, ces gens sont dans le besoin, ce ne serait pas sympa, il faut respecter le vivre ensemble, le loyer n’est pas un droit, tout le monde a le droit de se loger etc. etc. j’ai travaillé dans le secteur du logement, j’en ai vu ( et bu de bien bonnes genre dégâts à payer que la société de logement social ne demande pas).
Un constat s’impose depuis une trentaine d’années, l’administration en général et les politiques en particulier, infeodés à une gauche de désordre et de destruction, sont opposés aux Français et n’ont qu’un seul objectif, leur compliquer la vie à l’envie. Au fait, si une des nombreuses propriétés de Melanchon est squattée qu’adviendra-t-il ? lui qui EST la République !
On entend ÇA depuis des… décennies ! Toujours avec la même incompréhension, la même sidération.
je pense que chez moi ça n’arriverait pas , j’ai deux fils de carrure 1,92 m en 5 minutes il serait dehors, et fait de nuit , ni vu ni connu , il faut que les propriétaires arrêtent d’avoir peur ! ça suffit ce scandales !!
Je viens de le dire autour de moi, si une bande de gorilles arrive le déguerpissement sera immédiat, vite fait bien fait dans la nuit !
Oui, mais ce maire a bien été élu par la population. Alors, la faute revient à qui? On se tire une balle dans le pied avec tous ces écolos! Peut-être qu’un jour, on comprendra.
Merci pour cet article qui illustre bien les aberrations et l’inhumanité de notre administration.
PS: Dans votre émotion vous avez sans doute confondu Dickens et Andersen…
Il y a d’évidence une volonté de nuire de la part du Pouvoir, qu’il soit législatif ou, surtout, judiciaire.
L’Etat fait du social sur le dos des propriétaires, il doit payer les loyers, les réparations.
Les douze travaux d’asterix : 1976 !
Et depuis la gauche n’a pas chômé !