Manif d’ultra-droite : beaucoup de bruit pour rien ?
L’ultra-droite française a tenu son annuelle manifestation en hommage à Sébastien Deyzieu, décédé le 7 mai 1994.
Ce samedi, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans les rues de Paris. À l’appel du « C9M », cagoulée et vêtue de noir, environnée de drapeaux noirs à croix celtique blanche, l’ultra-droite française a tenu son annuelle manifestation en hommage à Sébastien Deyzieu, décédé le 7 mai 1994 à 22 ans, alors qu’il était pris en chasse par les forces de l’ordre. Selon la version officielle, il serait mort accidentellement après avoir chuté d’un toit. Selon ses camarades, il aurait été tué par ses poursuivants. Depuis, le C9M (Comité du 9 mai) organise une manifestation tous les ans pour faire vivre son souvenir. Émanant principalement du GUD (Groupe Union Défense), une organisation étudiante disputant les pavés parisiens avec les radicaux d’extrême gauche, le C9M n’est, cette fois, pas passé inaperçu du tout.
Des manifestations annuelles sans violence
Si les styles vestimentaires rappellent ceux des Black Blocs, force est de constater que les conséquences sur l’environnement urbain et sur les forces de l’ordre sont sensiblement différentes. Après avoir marché, le cortège s’est dispersé sans troubles à l’ordre public et la municipalité n’a eu à déplorer aucun dégât matériel. La comparaison avec l’extrême gauche s’arrête donc là. Le vieux slogan « Europe, Jeunesse, Révolution », principal slogan du GUD, a été entendu. Notons, également, la présence de la traditionnelle banderole « Sébastien Présent », en hommage direct à la victime du 7 mai 94.
À vrai dire, mis à part l’idéologie radicale véhiculée par les associations du C9M, on peine à comprendre les raisons de cet emballement, au vu du déferlement de violence que connaît la France. Concernant cette édition, la préfecture a promis que « tout fait délictuel constaté lors de cette manifestation ou que l'exploitation postérieure des images permettrait d'identifier fera[it] l'objet d'un signalement à l'autorité judiciaire ». Plusieurs jours après cet événement, aucun fait de ce type n’a été relevé. « Ces dernières années, il n’y a jamais eu le moindre débordement », réagit un cadre fondateur du C9M, qui rappelle que « ni les slogans ni la croix celtique ne sont des symboles nazis, cela relève du nationalisme, qui n’est pas une idéologie interdite ». À gauche, le chroniqueur Jonathan Bouchet-Petersen a en tout cas demandé pourquoi la manifestation n’avait pas été interdite. « Il aurait mieux valu poser un acte, quitte à ce que la justice administrative […] casse l’arrêté d’interdiction, plutôt que de donner l’impression délétère d’une indifférence coupable. Le signal n’aurait pas été le même. » Une interprétation toute personnelle et toute politique du droit qui a fait bondir l’avocat Frédéric Pichon. « Rien, strictement rien dans la manifestation du 6 mai n’aurait pu constituer un motif d’interdiction », assure l’avocat, qui s’inquiète « des pulsions liberticides de la gauche ». À l’Assemblée, en tout cas, interpellé par une députée, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a assuré qu’il demanderait « l’interdiction de toutes les manifestations émanant de l’ultra-droite ».
La récupération utile
Il n’en fallait pas plus pour faire réagir les adversaires du Rassemblement national. Le parti Renaissance a vigoureusement dénoncé la tenue de cette manifestation, à l’instar notamment de la députée Astrid Panosyan-Bouvet : « Ces images de manifestations, hier, de néo-nazis masqués dans les rues de Paris sont aussi terrifiantes qu’elles sont scandaleuses. » Du côté de La France insoumise, on entend le même son de cloche. Le RN est parfois en ligne de mire, comme chez Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, qui a tweeté : « Sous la cagoule ou le masque de respectabilité, l’extrême droite demeure l’extrême droite. Le seul changement, c’est la complicité tacite dont elle bénéficie de la part de ceux qui ont décidé d’affronter la gauche par priorité. » Chez d'autres, c'est la Macronie qui est directement ciblée. Lisons, notamment, le député LFI Paul Vannier : « En macronie, les casserolades, c’est non. Les manifestations de néo-nazis, c’est oui. »
Morale hémiplégique
« Ce ne sont pas celles qui créent le plus de violence, ces dernières semaines. » En conférence de presse, le président du groupe LR Olivier Marleix balaye d’un revers de main les questions de la presse à ce sujet. Invité par les journalistes à se prononcer sur la manifestation de ce samedi, le patron des élus LR botte en touche. Une réaction qui a le mérite d'être proportionnée à la réelle portée de la manifestation du C9M, anecdotique, alors que les rues des villes de France sont depuis plusieurs semaines en proie à la violence des groupuscules d’ultra-gauche. Récemment, c’est le député LFI Prudhomme qui s’est signalé en chantant « Louis XVI, on l'a décapité, Macron, on peut recommencer ». Cette année, on a aussi vu les miliciens de la Jeune Garde passer à tabac un jeune sous prétexte qu’il serait de droite. Et quelques semaines plus tard, le porte-parole de la Jeune Garde Raphaël Archenault, dit Raphaël Arnault, était convié à l’Assemblée nationale pour évoquer « les violences d’extrême droite ».
Le RN condamne, la préfecture se justifie
Autre fait gênant pour le RN, la présence d’Axel Loustau, l’ancien proche de Marine Le Pen et cadre du Front national, a été relevée par la presse. Une information qui a forcé la présidente du groupe RN à s’exprimer sur Sud Radio : « Ces deux anciens trésoriers ne sont pas mes proches ! », a déclaré Marine Le Pen, qui a condamné la tenue de cette manifestation : « En République, on ne manifeste pas masqué. C’est interdit ! Intolérable ! Si le gouvernement faisait respecter la loi, nous ne serions pas en train d’en parler. »
Au fond - et l’ironie est frappante -, Marine Le Pen s’est prononcée en faveur de l’interdiction de cette manifestation alors même que le préfet de Paris, Laurent Nuñez, l’a autorisée et a défendu sa décision en mettant en avant qu’elle ne constituait pas « de troubles à l’ordre public ». De quoi relancer la machine. « Marine Le Pen peut lui envoyer des fleurs », soupire un élu macroniste. Car cette décision assumée par Nunez a, en une fraction de de seconde, dévié les tirs visant le RN vers la Macronie qui ne sait plus quoi faire pour se sortir de ce piège. Une Macronie coincée entre chasse à la casserole et déboulonnage de croix celtiques… En bref, une tornade dans un verre d’eau pendant que la France est submergée.
Marc Eynaud
Journaliste à BV
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44 commentaires
J’écrivais il y a une semaine ou deux, ici même, que la négation de l’existence d’une vraie extrême-droite était absurde. Nous en avons eu la preuve. Au lieu de nier l’existence de cette mouvance, la droite ferait bien d’en dénoncer l’idéologie avec autant de force que celle qu’elle met à dénoncer, à juste titre, l’idéologie de l’extrême-gauche.
La croix celtique n’a jamais été un symbole utilisé par les nazis mais, depuis les années 1950, elle est utilisée par toutes les droites radicales nostalgiques de Vichy, de la Collaboration et des régimes fascistes du passé (elle est même utilisée dans toutes l’Europe, y compris par les néo-nazis ukrainiens). Ce n’est pas le GUD qui a été à l’origine de l’utilisation de la croix celtique mais Jeune Nation, le mouvement créé par Pierre Sidos en 1950. La carrière de militant de ce dernier commença pendant la guerre dans l’environnement de la Milice , ce qui lui valut d’être condamné après la guerre (son père, cadre important de cette même Milice, fut condamné à mort en 1946). De très nombreux militants sont passés par Jeune Nation dont Dominique Venner qui s’est suicidé dans Notre Dame de Paris il y a dix ans. Pierre Sidos créa ensuite L’Oeuvre Française, un mouvement clairement nostalgique du pétainisme et de la Collaboration. Il y a une filiation évidente entre les groupes actuels de l’extrême-droite et les organisations de la Collaboration (Milice et Division SS Charlemagne; de nombreux miliciens ayant été versés dans cette dernière en septembre 1944).
Nationalisme ne signifie pas nécessairement nazisme, bien sûr, d’ailleurs le nazisme, plus qu’un nationalisme totalement dévoyé était un racisme délirant. Le général de Gaulle était nationaliste mais il n’était pas nazi, contrairement à ce que racontaient les communistes dans le passé. Ceci dit, toutes les idées, peuvent devenir dangereuses quand on les pousse jusqu’à leurs conséquences ultimes. L’égalité est une bonne idée, jusqu’à un certain point. Au-delà, c’est une idée qui peut conduire au meurtre de masse comme ce fut le cas dans les pays communistes. Il en va de même pour le nationalisme. Les extrémistes qui se cachent derrière le mot « nationaliste » pour dissimuler leur adhésion aux idéologies fasciste et nazie salissent l’idée de nation.
Deux poids deux mesures ….Une façon pour le gouvernement de fair diversion ….
M. DARMANIN se découvre des muscles contre un défilé autorisé qui n’a produit aucune casse ni nuisance, des personnes masquées alors que le masque chirurgical est désormais porté dans la rue de manière ostentatoire par quantité de femmes sans aucune justification d’ordre médical, que le pays est soumis à l’invasion, aux pillages, etc… et je ne parle plus de Mayotte passé aux oubliettes. Quelle comédie !
Manifestants certes masqués pour certains mais de tenue irréprochable, Darmanin, LFI et la gauche dans son entier n’ont aucune honte quand on voit ce que font leurs extrêmes. Rien de comparable, mais une réaction encore une fois risible vue de l’étranger. Forts avec les faibles et les gentils, faibles avec les voyous.
Quelle extrême-droite ? On parle de « néo-fascistes », il s’agit donc d’extrême-gauche, le fascisme, tout comme le communisme, étant typiquement (et historiquement) d’extrême-gauche. D’ailleurs, je n’y vois pas de différence avec les antifas, sauf que les antifas sont bien plus violents et intolérants, donc bien plus « extrêmes ». – – – L’extrême-droite serait logiquement pour la monarchie absolue. Je n’en vois pas en France aujourd’hui. – – – Par contre, Renaissance, avec son idéologie favorisant une soi-disant « élite » fortunée et mondialiste, est bien de droite – de droite dure, même.
Quand il s’agit des ultras gauche qui à chaque manifestation cassent, blessent et veulent tuer du flic ça rentre dans l’ordre des choses. Pour l’ultra droite une polémique générale s’installe depuis quelques jours. Pauvre France.
Cette manifestation est une aubaine pour la macronie surtout qui fait d’une pierre deux coups : 1°) créer un écran de fumée dissimulant les exactions commises par l’extrême gauche et l’ultra gauche à l’occasion ds récentes manifestations contre la réforme ratée des retraites, 2°) d’inclure « l’événement » dans cette cascade d’annonces gouvernementales qui, par le bruit médiatique des commentaires qu’elles génèrent, visent à couvrir le bruits des casseroles des anti-macron et anti-réforme des retraites
En France on récupère des femmes criminelles revenant de. Syrie avec leurs rejetons élevés dans l apologie meurtrière islamiste , on laisse tous les jours des racailles encagoulés trucider ou massacrer des victimes françaises sous prétexte qu il faut prendre le temps de les intégrer, on laisse des milliers de black blocks masqués défigurér les villes de France lors de manifestations on les laisse brûler du flic sans que la presse ne s en offusqué , et l on fait tout un plat pour 500 patriotes qui revendiquent sans rien casser l d’entité nationale et de l afficher , j ai moins peur de ces jeunes courageux devant la tratrise de ceux qui nous gouvernent que des millions d envahisseurs qui trucident au quotidien en toute impunité des centaines de nos compatriotes
Mais que dire des black-blocs d’extrême-gauche, tout de noir vêtus, masqués et violents, à tel point qu’ils échappent à la justice grâce à leur tenue !
Demandons à la gauche de définir ce qu’elle appelle l’ultra droite et particulièrement pourquoi ses manifestations commémoratives devraient être interdites. Si ce sont des »néo nazis » qu’on le prouve et les dissolve. S’ils ont le visage masqué qu’on les verbalise. Et c’est tout. Il ne suffit pas d’aboyer. Ne faudrait-il pas aussi interdire le Parti communiste (à cause des crimes de Lénine et de Staline et les partis se réclamant de Trotsky (autre criminel) : le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) (créé après la dissolution de la LCR), Lutte ouvrière, ainsi que les groupes anarchistes (Fédération anarchiste et l’UCL ) tous anti démocratiques, anti nation, et ensanglantés par leur histoire ? Et bien évidemment les mouvements violents anti-fa, Black Blocks, Sleeping Giants, les islamistes et tous les »Soros-Boys »…
On attend la même efficacité et les mêmes condamnations à l’égard des black blocks, bien plus dangereux et criminels dans les faits, de la part des classes médiatique, politique et intellectuelle. Ça fait quelques années qu’on attend et je crains qu’il faille attendre encore de nombreuses années. C’est du pain béni pour le gouvernement et toute la bien-pensance que de mettre Mme Le Pen, M. Zemmour et quelques autres importuns, pourvu qu’ils soient de droite, dans le même sac que ces individus (fort peu recommandables), en rappelant que le danger c’est « l’extrême drouate » (mais pas l’ultra gauche qui transforme les policiers en torches vivantes). Les bien-pensants, qui appellent sans cesse au « pas d’amalgame » quand il s’agit de certaines populations ou des certains activistes criminels et parfois de terroristes, sont pourtant les premiers à faire des « amalgames » dès qu’il s’agit d’autres personnes que celles sus-citées. On notera l’absence totale du drapeau français dans cette manifestation, fait curieux pour des « patriotes ».
La croix celtique existe depuis deux mille ans en Occident et orne nombre d’églises et de constructions religieuses , donc circulez…! D’autre part ,il est plaisant de voir une belle jeunesse qui garde la mémoire de l’un des siens.
Excellent commentaire !!!
la croix « celtique » est peut être confondue avec la croix de la luftwaffe ? quant à la beauté de cette jeunesse, il est difficile de l’apprécier surtout si elle est cachée par ces horribles masques. Ceci dit, eux n’auront rien cassé et notre ministre Darmanin n’en fini pas de confondre « ultra » et « extrême » uniquement lorsqu’il s’agit de la « droite » à qui il réserve ses paroles vipérines. Par contre, pour la « gauche » qui casse, qui hurle, qui blesse, il est quasi muet. Pourtant, il vient bien des LR ? il a viré de bord, à gauche toute ? pas clair du tout
J’en tremble encore ! Bilan de la manifestation : 0 abribus détruit, 0 policier agressé ou blessé ! Les black-block doivent trouver que ça gâche le métier.
A l’évidence cette procession médiatisée devait servir à la macronnie pour exacerber la dangerosité de l’extrême droite, donc du Rassemblement National. Mr Nunez appliquant à la lettre les directives de son patron, est sommé de s’embrouiller dans la presse pour justifier la non interdiction du défilement d’individus cagoulés érigeant des étendards ne laissant planer aucun doute sur la référence historique dont ils se revendiquent. On notera au passage l’hyper activité du ministre de l’intérieur pour dissoudre en urgence absolue le groupe génération identitaire brandissant au sommet d’une montage, de dangereuses banderoles destinées à surveiller en attente des forces de l’ordre un potentiel franchissement illégal de notre frontière. Les sabots du préfet de police si gros soient ils, n’atteignent pas l’énormité de celui qui le commande. Le flop de cette énième tentative de discrédit à l’encontre de Marine ces temps ci un peu électoralement dérangeante, oblige Maître DARMANIN à une nouvelle bourde dans l’hémicycle sous le regard inquisiteur de Mme Borne. Cher Gérald la route est longue et semée d’embuches vers le sommet, il semble urgent de reconditionner votre paquetage vers un allègement drastique qui pourrait au mieux, vous faire échouer au camp de base du premier tour.
Tout se passe comme prévu et sauf pour les grands naïfs qui n’y croyaient pas, la macronie ressort les vieilles recettes bien avant les elections . Tout est bon une fois de plus pour discréditer le RN en créant le trouble dans l’esprit de la bergerie. Le danger est la , ce n’est plus l’extrême droite mais l’ultra droite . Très vite nous aurons l’extrême de l’extrême droite AAA garantie pur porc élevée sous la mère. Par contre pas d’ultra gauche en France. Attention car ils ont déjà commencé leur travail pré électoral. Pour l’ultra droite interdiction de manifester pour l’ultra gauche des encouragements à tout casser , pour satisfaire aux exigences du chaos général. On aura sous peu les ultra LR , les ultra centristes et ultra Z.