Macron joue au Premier ministre, Bayrou au Président : faudrait s’entendre !
Macron et Bayrou n’ont qu’un but : tenir le plus longtemps possible.
Se sont-ils concertés ou bien font-ils leur petite affaire, chacun dans leur petit coin, chacun à son idée ? On peut se le demander. Vendredi, en plein milieu du pont du 1er Mai, Emmanuel Macron, dans Le Parisien, a annoncé qu’il lançait une convention citoyenne sur le thème de l’éducation, et plus particulièrement sur les vacances et les rythmes scolaires. Très bien. Ce dimanche, dans le JDD, François Bayrou lance l’idée d’un référendum sur la question budgétaire qui est devenue centrale. Très bien, là encore. Quoique.
Quoique, parce qu’il paraît que nous avons une constitution, certes moults fois liftée depuis 1958, au point qu'elle ne ressemble plus trop à ce qu’elle était dans sa belle jeunesse. Que cette Constitution fixe au Président et au Premier ministre leurs attributions et prérogatives. Le premier « assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État », le second « dirige l'action du gouvernement » qui « détermine et conduit la politique de la nation ».
Un Macron touche-à-tout
Or, que voit-on ? Un Président qui touche à tout, se mêle de tout, s’occupe de tout, sans d'ailleurs jamais rien finir correctement. Évidemment, la question de l’éducation est centrale, vitale et préoccupante pour les parents, grands-parents que nous sommes et qui voyons la (pas si) lente dégringolade de notre système éducatif. Évidemment, la question des rythmes scolaires et des vacances est importante car elle conditionne, d’une part, l’équilibre intellectuel, physiologique et psychologique de notre jeunesse et, d’autre part, en grande partie, le rythme de fonctionnement de notre société, notamment au plan économique.
Mais n’y a-t-il pas dans ce gouvernement un ministre de l’Éducation nationale ? Il paraît que oui, que la dame (Élisabeth Borne) est même ministre d’État, qu’elle a été Premier ministre dans un passé récent. Et le Président, en grand goujat élyséen qu’il est, lance son idée de convention ! « Il me paraît nécessaire que l’on travaille à faire en sorte que l’organisation des journées de nos élèves soit plus favorable à leur développement et aux apprentissages, qu’un équilibre soit trouvé aussi pour faciliter la vie des familles. » Fort bien, mais c’est le job du gouvernement !
Quant à l’idée de convention citoyenne qui semble à Macron « être l’outil de consultation des Français le plus adapté… », on se pince. Après la convention citoyenne sur le climat (2019-2020), puis celle sur la fin de vie (2022-2023), on va donc repartir avec ce nouveau genre de consultation de personnes tirées au sort mais dont les débats seront orientés, guidés, préparés par des experts qui, eux, ne seront pas tirés au sort. L’affaire sera pilotée par le Conseil économique, social et environnemental (CESE), l’occasion de montrer qu’il sert peut-être à quelque chose… L’occasion, aussi, pour un Macron en bout de course, sans majorité, d’amuser la galerie en laissant croire que la démocratie du tirage au sort vaut bien la démocratie représentative.
Idée lumineuse de Bayrou : un référendum sur le budget
De son côté, François Bayrou veut un référendum pour trancher la question budgétaire. Il paraît que le référendum est une prérogative constitutionnelle du Président, pas du Premier ministre. Certes, le Premier ministre le rappelle bien dans son interview au JDD, mais tout de même ! Et l’on est par avance curieux de la question qui serait posée aux Français si, à Dieu ne plaise ou tout du moins au Président, l’idée venait à prospérer. Parce qu’à un référendum, on répond par « oui » ou par « non ». « C’est un plan d’ensemble que je veux soumettre, il demandera des efforts à tout le monde, et par l’ampleur qui doit être la sienne, il ne peut réussir si le peuple français ne le soutient pas », déclare le Premier ministre. Carrément. Un peu comme Louis XVI qui convoqua les États généraux pour régler la question financière. On sait comment cela se termina. Le référendum : l’Arlésienne de la Macronie depuis sept ans ! En 2023, on nous avait même balancé l’idée d’un « pré-référendum », un concept tout nouveau, sans lendemain. Et, lors des vœux pour 2025, Macron avait annoncé qu’il consulterait les Français en 2025. Sur quel sujet ? Mystère et boule de gomme.
Donc, un référendum sur le budget, qu'il a dit, François Bayrou qui n'est pas Président. Mettons. Comment, du reste, ne pas être pour un référendum et à ce retour aux fondamentaux de la Ve République ? Mais la ficelle n’est-elle pas un peu grosse ? On nous explique que la consultation des Français sur la question existentielle de l’immigration n’est pas possible, mais sur le budget, cela le serait ? Mettons encore. Mettons que le référendum ait lieu et que les Français disent « non ». C'est pas impossible. On fait quoi, ensuite ? Bayrou démissionne et rentre à Pau ? La belle affaire. Et le Parlement, dans tout ça, et dont c’est le rôle principal, comme dans toute démocratie qui se respecte, de voter et contrôler le budget ? En fait, on l’aura compris, Macron et Bayrou n’ont qu’un but : tenir le plus longtemps possible en contournant une Assemblée nationale improbable, fruit d’une dissolution impulsive et d’arrangements contre-nature entre Macronie et Nouveau Front populaire pour barrer la route du pouvoir au Rassemblement national.
L'un fait le Premier ministre, l'autre le Président. Qui fait l'ange fait la bête et inversement, mais on ne vous dira pas qui est l'ange et qui est la bête.
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)
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74 commentaires
Quand les incompétents se mettent à penser cela devient insupportable …démission…et leur cinéma à assez duré.
Qui prétendait qu’on avait touché le fond avec Hollande et Ayrault ? C’est ça le génie français : on trouve toujours de nouveaux champions. Quoique … ça risque d’être difficile de trouver mieux mieux que les stars d’aujourd’hui. Je sais : je suis trop pessimiste.
Là, on risque de trouer le fond ; à force de creuser le trou de la gabegie et de l’incompétence, on va se retrouver en Australie.
Deux pipes. Et le référendum sur l’immigration c’est pour quand?
2027.
Jamais avec Macron.
M. Macron ne vit pas en France puisqu’il ne voit pas ce que nous voyons tous.Son rodéo administratif est de se maintenir en équilibre dans un décor qui dégénère. Ce duo de deux complicités aux rôles inversés montre leur pauvreté imaginative. Leur obstacle, c’est la démocratie qu’ils contournent par l’artifice de la convention citoyenne. Leur objectif est le même : le dur désir de durer. Toute leur politique est de se sauvegarder. Leur permis ? Ils se le permettent. Le peuple les sifflent et ils sont sur selle, arrogants comme des politiques qui n’en ont rien a cirer.
Demander son avis au peuple, à l’heure où le gouvernement ferme des chaînes de TV, ou l’on rêve de réduire l’opposition au silence par tous les moyens, il ne faut pas rêver.
Je ne choisirai pas la corde pour me pendre. Pour les milliards pour l’Ukraine jamais je n’ai été consulté. Alors demerdez vous sans moi.
bravo, et sans moi
De nos jours la corde est remplacée par le couteau!
Tout est dit dans l’intro :
« tenir le plus longtemps possible » !
Le reste, ils s’en fichent, car, pendant ce temps là, et bien pendant ce temps là, ils sont grassement payés, nourris, logés, blanchis !
Et les français alors ?
Les quoi… ?
Les normis sont heureux!
Observez bien le comportement, le niveau jusqu’aux vêtements de la majorité des enseignants et vous aurez compris bien des choses. Ce n’est plus qu’une bande de glandeurs qui courent après les loisirs et vacances comme la majorité du public ce qui coûte cher raison de leur lamentation sur les manques de moyens et nous entraîne vers le désastre budgétaire inévitable d’autant que cette maladie sans remèdes que je traite de fainéantise et d’incompétence, bien que l’habitude prise du peu de travail en rendu leur apparaît comme des efforts se propage de plus en plus le monde privé et décourage la minorité qui a ou avait encore le sens de l’effort. On en est depuis longtemps déjà au point ou même le monde administratif et celui des assistés de la basse terre ne sait plus et ne comprends plus comment peut venir l’argent pour les payer alors pensez bien que les hautes terres s’en moquent depuis des lustres déjà. Le problème set bien plus profond et difficile à s’imaginer ainsi y remédier devient pratiquement impossible.
Faire un référendum (attention à comment sera posée la question, qui aura t’il en plus du budget dans ce référendum pour tromper et berner ? mystère. je ne vois pas pourquoi le béarnais craint la censure, je cite
« l’accord n’avait rien d’un véritable secret, mais n’avait jamais été formellement explicité par l’une ou l’autre des parties. C’est désormais chose faite. Ce dimanche 4 mai, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a reconnu sur BFMTV une « forme de deal avec le gouvernement » de François Bayrou visant à lui éviter la censure. » A vous de juger. En ce qui me concerne quelles que soient les questions contenues dans ce référendum la réponse sera NON , Je ne vois pas pourquoi ce serait aux français d’éponger les gabegies, les dettes, les délires de la macronie. Personne ne nous a demandé si nous étions d’accord pour verser des millions à l’Ukraine, à l’ UE, payer les déplacements la plupart inutiles de jupiter, les fiestas à l’Elysée, les soi disant dîner de travail, (je n’ai j’avais vu parler la bouche pleine), etc… les français ne sont en rien responsables de la dette, de la mauvaise gestion de macron. Cette énorme augmentation de dette n’a pas profité aux peuples, elle n’a pas amélioré le quotidien des citoyens bien au contraire, tout a augmenté et continu d’augmenté sous couvert de taxe, la santé est de moins en moins remboursée, le reste à charge entre franchise et dépassements d’honoraires est intolérable d’autant qu’on sait que pour certains c’est le tout gratuit, l’insécurité est partout, l’éducation national un fiasco, etc ….. Tous les jours ce sont des appels aux dons pour telles ou telles associations, pour la recherche, pour les personnes âgées, pour les animaux, pour ….. Que les ministres, les députés, les sénateurs, commencent par donner l’exemple en payant de leur poche leurs frais de représentation, leurs transports, leurs frais de bouche, leur logement etc… est-ce que darmanin a besoin de 3 voitures et de 12 gardes du corps ? .. NON STOP ce n’est pas aux Français de rembourser la dette de macron, si j’avais une dette je ne demanderai pas aux voisins de la rembourser à ma place. Si les députés ne votent pas la censure et qu’il y a référendum, alors aux français de censurer le béarnais et macron, il faut que cela s’arrête, il y en a marre d’être pris pour des vaches à lait, des illettrés , des ignares, des PIGEONS…
Si Mimi,les français qui ont élus Macron deux fois,puis Hollande et Sarkozy sont responsables de la dette, il ne fallait pas voter pour eux, Sarkozy par défaut cependant,pour éviter le pire face au Flamby, mais après Macron, ça a été le pompon.
Les référendums, en France ,ne sont qu’une question de taille de poubelles.
Les deux font la paire. La paire de nuls, la paire de menteurs, la paire de bonimenteurs, de joueurs de bonneteau et la France meurt.
+1.
La catastrophe budgétaire que dénonce François Bayrou, c’est lui et les siens qui l’ont méthodiquement organisé, depuis 50 ans, en votant des budgets toujours plus en déficit, et surtout en imposant à la France, par l’Union européenne, un véritable suicide économique et civilisationnel.
Or, Bayrou veut bien que les Français, dont le vote a été bafoué en 2005, puissent s’exprimer par référendum sur des questions certes importantes, mais pas essentielles. Dans son entretien, pas une seule fois, il n’évoque l’immigration, son coût, ses conséquences et ses menaces. Et s’il parle de l’islam, c’est pour adopter le discours victimaire voulu par les Insoumis, véritables porte-parole des islamistes, pour expliquer qu’il y a en France un vrai problème avec une supposée islamophobie.
De toute façon, le référendum selon Macron, c’est comme la suppression de la taxe foncière, cela n’aura pas lieu.
QUI a avait dit que macron avait fait le pire durant la « gestion » du covid ? ! …
Un « grand débat », un « référendum » ? ! … SI « ça » ce n’est pas du foutage de gueule c’est quoi ! ? …
Lu l’entretien qu’a accordé M. Bayrou au JDD et ma foi il est très convaincant, on ne peut qu’abonder dans son sens; cependant sur le désastre budgétaire il aurait à mon avis approfondir le sujet avec chiffres à l’appui, qui au cours des gouvernements successifs a laissé la plus grosse « ardoise ». On a l’impression que la dette arrive d’une galaxie inconnue d’où l’impossibilité de la maitriser , on veut les noms de ceux qui nous ont laissé filer les dépenses, sachant que les équipes successives de Macron ne sont pas exempts de reproches.
Vous avez raison sur le diagnostic, mais il faut aller jusqu’au bout: la taule à vie, pour tous ces incapables
Et pour rallonger encore la dette, une « convention citoyenne » qui va coûter entre 2 et 6 millions… la route des économie est semée d’embûches !!!
Ce referendum inutile serait de faire porter le chapeau aux Français pour la faillite financière de l’Etat dont ils sont responsables ! Alors, non, pas de referendum et qu’ils assument leurs gabegies
bien dit, non mais puis encore, macron fait les dettes qui n’améliorent en rien le quotidien des français et seraient aux français de rembourser, il se fiche de notre G…
Censure!
Ils ont mis en place les outils de la dette depuis les années 70 et surtout depuis Maastricht
Un véritable homme politique déciderait le retour au financement interne de l’état avec pour conséquence la sortie de l’Euro et de L’Europe Maastrichtienne
» Macron et Bayrou n’ont qu’un but : tenir le plus longtemps possible. » : tout est bien résumé dans cette seule phrase.
EXACT ! …
LA seule question : POURQUOI les « élus du peuple » les laissent en place ces deux venimeux ? ! …
La trouille!
Tout à fait
Quelle importance? Nos dirigeants ne tiennent compte des résultats que si ils vont dans leur sens!
Il y en a UN qui nous la démontré.
Il y a fort longtemps, Pompidou avait lancé un référendum dont la question n’était pas encore bien définie et on s’interrogeait.
Le Canard Enchaîné avait proposé : voulez vous que moi Pompidou, je vote non ?
+1.