LR est-il encore un « parti de gouvernement » ?

La question peut sembler provocatrice, mais on ne peut pas ne pas se la poser depuis que Rachida Dati a franchi le Rubicon. LR tient à ce label de qualité comme à la prunelle de ses yeux et au morceau de la vraie croix de Lorraine qui doit bien être détenu au fond d’un placard de la vieille maison. « Parti de gouvernement » : tout de suite cela en impose, un peu comme ces commerces qui affichent leur date de création ou le nombre de générations qui s'y sont succédé. Comme un titre de noblesse confirmé, l’estampille « parti de gouvernement » conférerait une sorte de droit du sang pour monter dans les carrosses de la République.
Combien de parlementaires LR ont été ministres ?
Mais une question toute bête, une colle si vous voulez : savez-vous combien des 62 députés LR et apparentés siégeant à l’Assemblée nationale ont détenu un maroquin ? Un seul. Son nom ? Nicolas Forissier, député de l’Indre, qui fut secrétaire d’État chargé de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche et des Affaires rurales, de mars 2004 à mai 2005 dans le gouvernement Raffarin. Malgré toutes les qualités indéniables de cet élu de terrain, on ne peut que reconnaître que cela fait quand même un peu léger. Au Sénat, la situation des effectifs est à peine meilleure : sur les 133 sénateurs LR et apparentés, seuls 4, dont évidemment Gérard Larcher, ont occupé un poste ministériel. À Strasbourg, sur les 7 députés LR, deux ont été ministres : Brice Hortefeux et Nadine Morano. Donc, au total, sur plus de 200 parlementaires issus de ce « parti de gouvernement », n’ont été membres d’un gouvernement que 7 personnes. Pour qui aime les statistiques, c'est moins de 3,5 %. Maigrelet, pour continuer à revendiquer ses quartiers de noblesse, surtout lorsqu'on s'en sert pour signifier que son concurrent sur sa droite, lui, ne les posséderait pas. Cela pose donc la question de la validité du fameux label, d’autant que ce parti (on ne compte pas les transfuges, que naguère Rachida Dati qualifiait de « traîtres », passés avec armes et bagages chez Macron) n’a pas été aux affaires de l’État depuis 2012 et que, deux fois de suite, il n’a pas été en mesure d’être présent au second tour de l’élection reine : la présidentielle. Tout cela, on le sait. Comme on sait que l’on va mourir mais on ne veut pas le croire.
LR : le destin du Parti radical ?
Alors, la suite ? Certes, on évoque le recours possible d’un Laurent Wauquiez. Il serait en quelque sorte le Grouchy qui sauvera de la déroute le dernier carré LR qui se bat bec et ongles sur deux fronts. Mais l’Histoire nous montre que la politique, comme la guerre, est une question non seulement de rapport de force (et ce rapport est pour le moins peu favorable aux LR) mais aussi de positionnement de cette force au bon endroit et au bon moment : le maréchal d'Empire de Grouchy arrive trop tard à Waterloo et c’est fichu.
Quel destin, alors, menace les LR ? Possiblement celui du Parti radical-socialiste qui domina la vie politique française sous la IIIe République et réussit à se maintenir dans le jeu politique sous la IVe. La comparaison tient d’autant plus la route qu’on ne peut dénier à LR son ancrage local qui, du reste, se reflète parfaitement dans le profil de nombre de ses députés (beaucoup d’élus locaux, connaissant bien les enjeux de leurs « territoires », des anciens maires, profil qui fait tant défaut au parti présidentiel mais aussi, pour l’instant, au RN). Or, si cet ancrage local est fondamental, il n’est pas suffisant pour aspirer à gouverner la France. Le parti LR risque ainsi de se retrouver dans la situation du Parti radical, dont la salle des portraits était pleine de vieilles gloires mais qui s’acheva dans les années 70 dans une scission avec, d’un côté, les radicaux valoisiens louchant à droite et, de l’autre, les radicaux de gauche.
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46 commentaires
LR, PS deux partis, une seule ambition : S’assoir au tour de la grande gamèle. Mais au vu des résultats d’Hidalgo et de Pécresse aux dernières élections les places vont être chères. Leur seule consolation c’est qu’ils pourront désormais tenir leurs meeting dans un camping-car.
LR plus le PS, n’ont même pas la majorité pour pouvoir gouverner, il serait grand temps qu’ils se sabordent, pour le plus grand bien de la France. Ces deux micro partis, sont responsables de la décadence de notre pays.
Se saborder pour n’en faire qu’un ! Ce qu’ils ont d’ailleurs toujours été !
Personne ne les regrettera … Quelques attardés nostalgiques continueront à voter pour eux par habitude, mais ils n’ont plus rien à proposer et ça n’interesse de toute façon personne.
LR = LREM, même association de parvenus que les UMPS, ils sont tous responsables de la déconfiture de notre pays.
Holland a coulé le PS, Sarkozy a coulé les LR… Les Français ne font plus confiance en ces gens qui se disaient de droite mais ont mené une politique de gauche. Qui ont signé les traités Européens, contre l’avis des Français… Tous prêts à renier des convictions qu’ils n’ont pas pour pouvoir se frotter à l’or de la République.
Parti de gouvernement ou fournisseur du Roy?
Alors que Dati – exemple parfait de la Droite molle – vient de faire défection vers Macron, l’expression quasi programme de Ciotti qui parle « d’opposition constructive » amène LR droit à la catastrophe, car il ne fera qu’offrir la parade – ce fameux rôle de « béquille » – à toute motion de censure au parti présidentiel minoritaire. Surtout après avoir été roulé dans la farine la farine lors de la récente loi sur l’immigration, où il est clair que la survie de LR est une affaire qui n’intéresse pas Macron. FX Bellamy sera bien seul aux élections européennes.
Outre le Parti radical, la comparaison vaut aussi avec le CNIP, lui bien ancré à droite et dont sont issus, excusez du peu, Antoine Pinay, Joseph Laniel, René Coty, Valéry Giscard d’Estaing, Jean-Claude Gaudin, Raymond Marcellin, Alain Griotteray, Jean-Marie Le Pen, André Bettencourt, Christian Bonnet, etc.. pas des demi-portions.
Ces gens sont morts et ne le savent pas. Si LR était encore un véritable parti, c’est à dire une structure avec des militants, il y a belle lurette qu’ils auraient voté l’une des multiples motions de censure contre Borne et compagnie. Ils ne l’ont pas fait de peur de se retrouver devant les électeurs et faire encore moins que Pécresse à la présidentielle.
Quant à leur corpus idéologique ces gens sont en fait de parfaits macroniens car ils ne savent pas où ils habitent.
Cioti est l image même de ce parti , un coup il s allie avec Zemmour, puis demande à ce que son parti vote Macron , il a essayé par tous les moyens de rester en surface mais il n à jamais pris le bon bateau , dans ce parti ils tournent tous leur veste pas toujours au bon moment
Les partis politiques d’hier paient aujourd’hui leurs revirements, leurs petits arrangements entre copains, leurs non respects de leurs engagements… Mais ouvrons les yeux qu’en est-il aujourd’hui? On change de cap au gré du vent, on recase même les plus nuls qu’on a recruté par erreur, par malice ou par naïveté. On fait de la communication, on racole à droite, on racole à gauche, on racole même au centre dans le tribu des sans conviction. On insulte le RN dont on refuse ses voix comme l’ex brillantissime première ministre, on stigmatise la NUPES, générative du chaos comme si le chaos leur était imputable, mais au juste qui a fait croître au sein du peuple cette envie de renverser la table? et qui n’en a pas conscience ou plus exactement n’en à rien à f….. Qui selon vous?
La question ne se pose même plus. Avec 2,5% d’électeurs, ce groupuscule, anciennement de drouâte est appelé à disparaitre ou à rejoindre le parti « dégénérescence » du locataire de l’Elysée!
On s’est détourné de LR en raison de leurs promesses non tenues, tout ça parce qu’ils ont une peur bleue de ce que dira la gauche ! C’est précisément parce qu’ils ont eu des gouvernements qu’on leur en veut. C’est une erreur stratégique de leur part de toujours se revendiquer comme parti de gouvernement. S’ils voudraient regagner notre confiance et donc se désolidariser de leurs prédécesseurs au pouvoir, ils faut qu’ils aient le courage de dire qu’ils ne sont plus un parti de gouvernement. Nous ne doutons pas un seul instant qu’il y ait des gens compétents chez LR pour diriger le pays. Tout comme il y en a dans les autres partis politiques, y compris ceux qui n’ont jamais été au pouvoir. Erreur donc de répéter sans cesse être ce fameux parti de gouvernement, puisqu’ils ne font qu’approuver les promesses du passé non tenues.