Louise : un jour, les mères (et grand-mères) françaises descendront dans la rue

Peur sur la ville, c’est le titre d’un Belmondo célèbre. La séquence que nous vivons depuis samedi - depuis qu’une fillette de 11 ans a été tuée dans un bois de l’Essonne, sauvagement massacrée par des dizaines de coups de couteau - pourrait s’appeler « Peur sur le pays ». Trop, c'est trop. Sauf que, contrairement au film, ce n’est pas un criminel qui sème la terreur mais tout un système.
Quand l’Histoire, dans quelques dizaines d’années, peut-être quelques siècles, écrira sur l’Occident en plein déclin, c’est sur l’abandon de ses enfants que le jugement sera le plus sévère. Le refus inexplicable de les protéger. L’idéologie qui nous gouverne est une nouvelle religion, avec ses dogmes contre lesquels il ne faut pas blasphémer, ses grands prêtres, ses anathèmes, ses bûchers de sorcières. Et comme dans les temps antiques, on offre des victimes propitiatoires : on préfère sacrifier nos enfants que mettre en colère la déesse idéologie.
Le Dragon
Frontières ouvertes, antiracisme justice laxiste… c’est un peu le dragon à trois têtes de la pièce russe d'Evgueni Schwarz, interdite en son temps par Staline : une ville est tyrannisée par un dragon qui réclame tous les ans une jeune fille, et la population s’est habituée à cette idée. Chaque année, les habitants sont très angoissés - l'enfant de qui sera choisi ? - mais ils l’acceptent tristement comme une fatalité : comment faire autrement ? La population pourrait reprendre son destin en main, mais elle préfère sacrifier des jeunes filles au dragon. Il faut qu’un chevalier vienne de l’extérieur terrasser la bête et leur faire honte : vous vous êtes regardés ? Comment pouvez-vous laisser faire ça ?
Ce n'est pas toujours la même tête du dragon qui dévore : celle des frontières pour Lola, Philippine, Thimoty ou encore Laura et Maurane, celle de la justice laxiste pour Anne-Lorraine, Céleste et Agnès. La liste n’est pas exhaustive.
Le collège, c’est le moment où l’enfant que l’on tenait par la main jusque-là prend son envol, acquiert un peu de liberté, de responsabilité. Il l'attend souvent avec impatience. C’est très limité, c’est le chemin de l’école, court et balisé. les parents pensent maîtriser le risque. Ou le pensaient, en tout cas.
Petit à petit, les Français changent leurs habitudes. Ce lundi, près de l’école de Louise, les policiers ont sécurisé le chemin. Les parents se sont débrouillés pour accompagner leurs enfants, mais s’ils doivent faire à l’avenir tous les trajets comme quand ceux-ci étaient tout petits, ils vont devoir s’organiser sur le plan professionnel. Le mode de vie des familles ordinaires est en train de basculer. Et ce n’est pas neutre. Dans La Dynamique de l’Occident, de Norbert Elias, on comprend que nos sociétés sont devenues prospères parce qu’elles se sont pacifiées, la défense et la justice étaient déléguées à l’État, chacun, débarrassé de ce souci, pouvait vaquer à ses occupations : le commerçant faisait du commerce, l’artisan de l’artisanat, etc. C’est, du reste, ce qui manque encore à d’autres sociétés, à l’autre bout du monde, dominées par la violence dans les rapports sociaux. Comment construire quoi que ce soit de durable quand on est tout occupé par sa survie et celle de sa famille ?
Les Français, pour travailler correctement, ont besoin de savoir leurs enfants à l’abri. Les conséquences d’une insécurité omniprésente sont lourdes. La civilisation a entraîné la dynamique de l’Occident, la décivilisation porte son délitement. Y compris économique.
Colère
Mais plus encore que de la peur, il y a la colère.
Pour preuve le témoignage, ce lundi, dans les médias, d’une mère de famille dont le fils est dans la classe de Louise et qui témoigne, les larmes aux yeux. Elle parle de sidération, d’incompréhension, de peur, et de « colère ». Elle voudrait « que l’État français prenne ses responsabilités, car son premier devoir, dit-elle, est de faire en sorte que sa population soit en sécurité. Or, force est de constater que ces derniers temps, ça ne marche pas. »
ALERTE INFO
Une maman dont l'enfant est dans la classe de Louise, en larmes, implore l’État d’intervenir. La peur gagne les parents, qui s’organisent pour accompagner leurs enfants à l’école.
Le meurtrier de Louise est toujours en fuite.pic.twitter.com/2qrR3DtNOI
— Jon De Lorraine (@jon_delorraine) February 10, 2025
L’État français, au plus haut sommet, en la personne d’Emmanuel Macron, qui avait si fortement réagi pour Nahel, n’a pas bronché pour Louise. Il passait pourtant, dimanche soir, à la télévision. C’était l’occasion. Sa mort, à elle, ne serait donc pas « inexplicable » et « inexcusable » ? Quelques heures plus tôt, dans un catapultage de calendrier malheureux, il publiait, sur son compte Instagram - pour parler d'intelligence artificielle, puisqu'un sommet sur le sujet se tient actuellement -, un florilège de « deep fakes » autour de sa personne, comme s’il se complaisait dans ces pitreries. « J'ai fait cette petite vidéo pour essayer de vous remonter le moral » - c’est ainsi qu’il introduit l'affaire. Se rend-il compte de l’effet produit ? Pense-t-il qu’il suffise de se montrer avec un nez rouge et la perruque de Bozo le clown pour consoler les Français de l’effondrement de leur pays et du massacre de leurs enfants ? Pour l'intelligence artificielle, on ne sait pas, mais s'agissant de la bêtise naturelle, on peut en exporter des quintaux.
Ce matin, sur X, une certaine Yolande, grand-mère du Quercy ne postant habituellement sur son compte que des recettes de cuisine, est sortie de ses gonds : « Je suis prête à descendre dans la rue pour la première fois de ma vie en tant que mamie pour crier ma colère et ma peine pour tous ces enfants massacrés, il faut que cela cesse. Je veux protéger mes cinq petits-enfants. » Ce sont peut-être, à la réflexion, les mères et les grands-mères qui vont finir par terrasser le dragon !
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
Popular Posts

111 commentaires
Un pantin dirige le pays qui est devenu le plus grand cirque du monde avec comme spectacle le renoncement.
« J’ai fait cette petite vidéo pour essayer de vous remonter le moral », après 7 ans dans lesquelles j’ai mis toute mon énergie à détruire la France, oh pardon, la république. Il me reste 2 ans et demi pour parfaire ce travail de « virtuose » de l’économie. Dormez tranquilles braves gens, je veille sur votre déconstruction.
L’accoutumance à la violence, banalisée, quotidienne, les meurtres se suivent et se ressemblent. Le couteau en est l’emblème. Notre société s’est mise à la portée de ses agresseurs en leur tendant la gorge. Elle est tétanisée par des siècles de sociabilité. A l’heure de l’IA, elle régresse dans le médiéval ou l’antique. Les hommes ne sont plus capables de faire régner l’ordre, alors les femmes, touchées dans leur chair lancent leur cri. Théâtre tragique. Ideologie lenifiante, comme dans le Rhinoceros d’Ionesco.
Malheureusement ,les enfants ne sont pas en danger que sur le chemin de l’école .La plupart le sont encore plus dans leur propre famille complètement détraquée. Et ça ,l’intelligence artificielle ou pas ,n’y pourra pas grand chose car la programmation n’est pas envisagée.
ouais , c’est tout bénéfice pour les vendeurs de bougies et de fleurs !! Il y a peut-être un créneau à exploiter !!
J’ai de plus en plus la sensation que c’est l’état qui joue au dragon par personne interposée. On a besoin d’un Trump ou un Mileï
et quand les femmes sont en colère les voyous devront se calmer, nous protégeons nos enfants et petits enfants alors cessez de nous mettre en colère le seul qui soit indifférent à l’assassinat de la petite Louise c’est macron qui préfère faire le clown avec l’IA, il devrait démissionner car il est incapable de gérer et prendre des décisions pour le peuple Français, honte à lui !
C’est typiquement français : la colère est d’abord contenue, puis enfle, et enfin explose. Et passé ce cap, plus grand chose ne l’arrête. Je suis persuadé que notre Président en est conscient et que son carrosse est près pour l’exil. Vigilance à Varennes.
Alors allons-y dans la rue avant qu’il y ait encore un autre drame. Qui va en prendre l’initiative?
Oui, fatiguée d’entendre à chaque mort » c’en est trop nous allons descendre dans la rue »
Et à chaque mort, rien ne se passe, nous restons figés avec nos bougies et nounours. C’est pour quand la grande colère ?
Depuis Lola on aurait dû exiger des comptes dans la rue et ne pas rentrer au chaud chez nous sans avoir obtenu la bonne réponse et les bons moyens.
Il serait effectivement grand temps que la colère des « gens de rien » s’exprime au grand jour. Le silence du président est assourdissant, celui du gouvernement l’est tout autant.
Terrible parce que tellement vrai.merci.
Merci Gabrielle pour ces « quatre vérités » remarquablement présentées.
Je ne crains pas le jour où les mères et grand mères descendront dans la rue , bien plus, je l’appelle de mes voeux. Je ne sais plus qui parlait de la France comme d’un pays coupe gorge mais c’est même au-delà. J’en ai plus qu’assez des « plus jamais ça » . Je vais parler le langage des anciens, dans mon temps on pouvait sortir le soir, aller à l’école seul, ne pas fermer sa porte, laisser son vélo devant chez soi. etc…. sans risque. Qu’on ne vienne pas me dire en ressortant quelques cas isolés, que ce qui se passe aujourd’hui existait déjà avant, c’est faux. Depuis l’ère hollande/macron ça c’est beaucoup et j’insiste sur beaucoup, aggravé. Dimanche «Une éviscération» : un homme de 36 ans poignardé à Brétigny-sur-Orge entre la vie et la mort » et c’est tous les jours que des faits comme ça se produisent. Ce qui me fait le plus peur, c’est que ne vois personne capable de stopper toute cette violence. Tant que le Conseil Constitutionnel, le Conseil d’Etat seront aux mains de la gauche (de la macronie) aucun politique n’aura les coudées franches pour agir.
selon nos « dirigeants », l’île de Mayotte est « territoire de FRANCE » … Effectivement, ce qui se passe à Mayotte se passe AUSSI en métropole ! …
TOUT ce qui se passe à Mayotte se passe depuis longtemps en métropole ! …
Je confirme : on ne fermait même pas les volets, ni la (les) porte à clés, excepté dans quelques quartiers de Paris (jusqu’en 1970), et pas à la campagne jusqu’en 1982, voire 89 (en Béarn, Savoie, Bretagne)
Non personne ne descendra, ils savent ce qui les attends, mais bien trop pleutre pour manifester violemment. Et au moment de l’élection, ils se dégonfleuront. Ils voteront contre eux mêmes. Le RN n’a aucune chance de gouverner, ils ont oublié qu’il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant qu’il soit mort. Bardella et Marine seront les cocus de l’histoire.
Vous avez raison, ça fait 50 ans que les Français votent pour leurs bourreaux. Avant l’élection ils feront comme d’habitude, ils iront faire le clown à Oradour/Glane pour montrer que Marine Le Pen est une « nazie », et ça marchera comme à chaque fois.
Triste réalité
Moi, ce que je constate c’est que lors de la casserolade contre la réforme des retraite, ce ne sont pas des jeunes qui sont descendus dans la rue (enfin, chez nous), mais des « vieux », des retraités.
un journaleux m’a même approchée pour me demander pourquoi j’étais là.
je le lui ai dit = « pour nos enfants, nos petits enfants, bien quoique l’on en voit pas » (c’était un samedi, peu travaillaient).
Il est parti rapidement et n’a pas approché d’autres grand mères en colère, sans doute de peur de se voir prendre un coup de casserole (ce qui n’aurait pas été le cas).
Et leurs électeurs le sont déjà…
Le cas de la petite Louise, il n’y a que Macron que ça laisse indifférent.
Il préfère s’amuser à faire une vidéos…
À moins qu’il ait payé McKinsey « un pognon de dingue » pour la produire !