Logement : bientôt, un DPE encore plus strict
Le ministre du Logement entend revoir certains paramètres du DPE. Un nouveau coup dur, pour le marché de l'immobilier.
Depuis le 1er juillet 2021, trois lettres font trembler les propriétaires français. Il s’agit des consonnes D et P et de la voyelle E. Trois caractères qui, accolés, forment l’acronyme DPE, pour diagnostic de performance énergétique, un document qui renseigne sur la performance énergétique et climatique d'un logement ou d'un bâtiment mais, surtout, qui exclut du parc locatif un certain nombre de biens. Demain, cela pourrait être encore pire.
Selon nos confrères des Échos, le ministre du Logement, Valérie Létard, souhaite renforcer le dispositif afin qu’il prenne davantage en compte le « confort d’été ». Actuellement, cette notion est représentée dans un petit rectangle sous la forme d’un bonhomme souriant, neutre ou mécontent, accompagné des couleurs verte, orange et rouge. Le message est à la portée d’un enfant de 4 ans. L’objectif est sans doute de susciter des vocations de diagnostiqueur dès la maternelle. Élisabeth Borne a-t-elle participé à l’élaboration du code ? L'histoire ne le dit pas.
Infantilisation
Trêve de plaisanterie, le « confort d’été » est chose sérieuse. Il est aujourd’hui établi sur la base de plusieurs critères comme « la présence de stores ou de volets extérieurs, l’isolation, la présence d’un équipement de type VMC et le fait que le logement soit traversant », rapporte un diagnostiqueur à BV. Ce n’est pas assez, pour le ministre, qui croit sur parole les prévisions de Météo France indiquant que la France connaîtra des températures supérieures à 50 degrés dans le futur. L’entreprise ne parvient pas à prédire le temps qu'il fera demain, mais pour 2100, elle est sûre d'elle.
Pour le ministère du Logement, il faut donc anticiper en rendant le DPE bien plus complet, concernant la chaleur. Comprendre : il faut intégrer une nouvelle donnée au calcul de la note finale allant de A à G. Jusqu’à présent, seul le « confort d’hiver » y est intégré via le mode de chauffage et les isolations au froid. Demain, il faudra compter avec le chaud. Valérie Létard semble croire que la quantité fait la qualité. Celle qui désire un DPE « irréprochable » refuse de voir que ce document a un intérêt très limité, non pas à cause d'un manque de données collectées mais parce qu'il est tout sauf juste, notamment car « la localisation n’est pas prise en compte ». Les mentions écrites en tout petit sont souvent les plus instructives.
Etiquette d'un DPE, partie confort d'été © SLG
Celle-ci nous apprend que le « confort d’été », comme le « confort d’hiver », est défini de la même manière, que les logements se situent sur la Côte d’Azur ou dans la vallée de Chamonix. La note figurant sur le DPE ou encore l’estimation des coûts annuels du logement sont de fait erronées. Le diagnostiqueur le confirme : « Cela n’a aucun sens de traiter les données de la même manière partout. Il est facile de comprendre que le confort d’hiver n’est pas le même dans un appartement exposé au sud à Marseille que dans un autre orienté nord en haute montagne. Pourtant, le DPE est calculé de la même façon dans ces deux logements. »
Aberration
Il ajoute : « Je ne dis pas que le DPE ne sert à rien, car il a permis de nombreuses prises de conscience en matière d'habitat indigne. En revanche, il y a eu beaucoup de casse, des biens qui ont été jugés impropres à la location alors qu’ils étaient tout à fait convenables. Le risque, en changeant les règles, c’est de durcir encore le DPE et, donc, de renforcer la crise du logement. » L’autre risque est qu’une grande majorité de propriétaires installent des climatiseurs, ces fameuses pompes à chaleur réversibles qui permettent, pour une dépense bien plus raisonnable que des travaux d’isolation, de gagner jusqu’à deux lettres, ces équipements étonnamment dits écologiques et économiques, alors qu’ils tournent hiver comme été.
Pour rappel, depuis le 1er janvier 2025, les biens notés G ne peuvent plus être loués ; au 1er janvier 2028, l’interdiction concernera les logements classés F et, en 2034, ceux ayant obtenu la lettre E. Des relégations au rang de l'indécence actées ou programmées qui font perdre beaucoup de valeur aux biens concernés et qui sont amenées à augmenter avec la prise en compte de la notion de « confort d’été ». Résultat attendu : un marché immobilier et les finances des Français définitivement plombés. Quelle riche idée !
Sarah-Louise Guille
Journaliste
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Il faut faire des confettis avec le cordon sanitaire
76 commentaires
Que les « gueux » ne trouvent plus à se loger dans le centre des villes, c’est ainsi qu’on leur fait savoir et de un. S’ils sont propriétaires de leur logement, qu’ils y restent en dépit des événements de la vie, ils n’auront même plus le droit de le louer tant les exigences sont aberrantes et de deux. Ici, le mépris est total. Voilà la France, aujourd’hui, et demain ce sera encore pire. La France serait-elle devenue un pays de luxe pour les petits travailleurs ? Je dis bien travailleurs car pour les autres on aura à cœur de leur trouver des solutions. Cela va de soi…
Il faudrait savoir en fonction de quoi sont nommés ou désignés les ministres. Pour madame Letard, son domaine de prédilection est dans le social et la solidarité plutôt que dans l’immobilier. Aussi si son idée loufoque et baroque est menée à bien sans même un indication géographique et climatologique, alors on ne pourra que constater qu’elle joue contre son propre camp et sa formation car en fait de social et de solidarité, peut-être pour les immeubles, mais pas vraiment pour ceux qui les habitent et/ou en sont propriétaires. Encore un exemple parfait, après celui des ZFE et de la vignette Crit’Air, de la bêtise, de la volonté délibérée et de la jouissance morbide de l’Administration gouvernementale et de ses chefs non pas de gérer les affaires de la France en « bon père de famille » mais systématiquement d’emmerder les Français, comme l’avait si bien déjà constaté le président Georges Pompidou.
Je connais des personnes qui ne rechigneraient pas de louer un logement non tip-top, pourvu qu’ils aient un toit sur la tête et que le loyer soit compatible avec leurs ressources.
encore une loi punitive contre les petits propriétaires par les escrolos bobos et personnes ne dis rien quel pays
ça vas pénaliser ceux qui non pas droit a la caf ni aux cages a lapins qui sonr aux normes
Bientôt un « dpg » pour les restaurants, au point où nous en sommes, une « diagnostic de performance gastronomique » ». Un « dpa » diagnostic de performance administrative. Un dpp pour la performance présidentielle ahahah !!!
Un DPP pour…performance présidentielle ? A l’impossible, nul n’est tenu.
Et si on catégorisait les bâtiments publics en fonction de ces mêmes critères, combien seraient-ils à même de continuer à recevoir du public ????
Je refuse d’installer une pompe à chaleur. Je subis déjà jour et nuit, le ronflement de celle de mes voisins, ça suffit.
tous plus nuls les uns que les autres ces ministres mais il ne manquent pas d’imagination pour des prjets tordus.
c’est dans leurs gênes dans se gouvernement c’est le principal bagage exigé
L’argent qui est gaspillé à courir après des normes sans cesse plus strictes, ne sera jamais investi dans la création de nouvelles entreprises ou de grands projets utiles. Le pays perd aussi de l’argent avec ces normes DPE, puisque le coût des travaux de mise au normes vient en déduction des revenus immobiliers, et donc diminue le montant de l’impôt. Ce pays est ruiné, mais personne ne semble vouloir remonter la pente avec un peu de bon sens.
Je reçois la lettre d’information depuis des années et je n’ai jamais écrit le moindre commentaire. Mais là, je le fais.
Ce que je lis est complètement hystérique et ultra-réactionnaire.
Le D.P.E. est un outil certes imparfait mais qui a le mérite de faire prendre conscience des problèmes énergétiques d’une manière très synthétique. Ceux qui pleurent en payant leurs factures devraient être un peu plus modérés dans leurs propos.
Le D.P.E. nous jette en pleine figure l’immobilisme de notre société depuis 1973, année du 1er choc petrolier. On connaît la suite : centrales nucléaires et renforcement drastique et évolutif des normes de construction en terme énergétique. Parfaitement rationnel pour un pays sans aucune ressource dans ce domaine. Le solaire et l’éolien sont non pilotables, et donc anecdotiques, et l’hydraulique non extensible : il nous reste les économies d’énergies. On constatera aussi l’aberration qui est de rouler toujours au pétrole depuis 1973 : avec 2/3 de taxes, l’État a eu une belle rente de situation. Mais cela touche à sa fin.
Le D.P.E. est malheureusement géographiquement neutre, ce qui est une autre aberration assez difficile à comprendre.
Il est de plus souvent utilisé par des personnes sans les compétences requises.
Voire par des personnages corruptibles facilement qui établissent de faux D.P.E. …
Maintenant nous prenons enfin conscience du parc immobilier ancien. Car il n’y a jamais eu la moindre attention dans ce domaine par les Pouvoirs Publics : chauffer les petits oiseaux en hiver, cela fait toujours plus d’argent qui rentre dans les caisses de l’État, gourmand et dispendieux.
Là on a un D.P.E. pour les problèmes énergétiques en…été. Ceci nous jette un nouvelle fois en pleine figure notre immobilité. C’est pénible mais bénéfique, comme pour un gamin qui pousse le bouchon un peu trop loin…Vous avez donc tous oublié les hécatombes dans les maisons de retraite en 2003 ? On a appris alors que des établissements plein sud n’avaient aucun volet ! Rien du tout ! Et dans des départements peu réputés pour leur climat froid. Une aberration de plus.
Quant à ceux qui pensent qu’on va les exproprier, qu’on va leur voler leurs biens, leur passoire énergétique donc, on peut se demander ce qu’en feraient d’éventuels acquéreurs, vu leurs D.P.E. Il faut stopper cette paranoïa. Les plus inquiétants étant ceux qui ont réussi à citer les noms d’Hitler et Zelinsky…Bravo les artistes…
Certes les Pouvoirs Publics sont à blâmer. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucun problème et surtout que tout pourra continuer ainsi toujours.
Les français ont autant de difficultés à affronter les problèmes réels et à y trouver des solutions, que bien de nos politiciens. Et cela est très inquiétant pour l’avenir.
Nouveau coup dur pour l’immobilier ? Oui. Mais quand on ne fait rien pendant 40 ans, il ne faut pas venir pleurnicher non plus…
J’ai relu et cherché l’hystérie et le réactionnaire. Toutefois, Toto, il faut intervenir plus souvent car votre article est très intéressant, je veux dire, il fait réfléchir. Je ne viens pas sur ce site pour lire des slogans ou des propos ressassés ( genre les cons ça…) Pour en terminer j’estime que ces diagnostic de doivent pas engendrer des ordres ou des fermetures mais donner un outil au propriétaire pour savoir ce qu’il doit faire et non suivre ce » équipez vos fenêtres de…. ». OK pour le logement public payé par le contribuable, mais pour le bien privé c’est encore du domaine privé. Si j’ai envie de moudre mon café à la main, boire du soluble, ou utiliser un moulin électrique, c’est encore mon affaire…
Vous avez sans doute votre portefeuille, vos revenus ou vos rentes à la mesure de vos lubies et de vos croyances infantiles. Redescendez sur terre et regarder la réalité autour de vous au lieu de jérémier vos bêtises dans le désert.
Plus ça rate, et plus on a de chances qu’en continuant de faire la meme chose, cela finisse par marcher, avaient dit les Shadocks. Grace au dpe, on a sorti, en pleine crise immobiliere, des centzines de logelents de marche de la location, et la on continue. Comment peut on s’en sortir avec des politiques aussi debiles? Et on va encore depenser des milliards d’argent qu’on n’a plus pour ameliorer le confort thermique d’ete des logements?
En clair, la ministre comprends mieux les petits dessins en couleurs que les chiffres. Voilà qui donne un idée, ou une confirmation, du niveau requis pour être ministre en macronie.
Ce n’est pas forcément une mauvaise idée, mais avant il faudrait former les diagnostiqueurs afin qu’ils comprennent ce qu’ils font au lieu de confier des données à un ordinateur qui réponds ce qu’il veut et dont on ne connaît pas le programme. J’ai fait faire deux diagnostics pour une maison: deux résultats différents. J’ai téléchargé la norme et ai fait les calculs manuellement en prenant les pires des hypothèses d’ensoleillement, troisième résultat mais meilleurs que les deux autres. Quant au confort d’été, il était indiqué « insuffisant » alors que, maison aux murs de pierres de 70 cm d’épaisseur, la température intérieure ne dépasse jamais 25° même si la température extérieure flirte avec les 40°. Je m’attends donc au pire avec cette extension du DPE tant que les diagnostiqueurs ne seront pas formés à un minimum de thermodynamique afin de contrôler si les données entrées donnent un résultat plausible.
Le plus amusant c’est que meteo france interdit à la TERRE de faire ce qu’elle veut hélas ont ne commande pas la terre qui existe depuis des centaines de milliers d’années c’est elle qui décide du chaud ou du froid pas vous car la France à connu des périodes de chaud ou il n’y avait pas de personnes qui nous parlaient du CO2 du rechaufement climatique et ensuite une période de froid.
Donc, on prévoit ( pour quand?) 50 degrés en France .
Admettons, mais alors, plus besoin de chauffage performant, d’isolation extrême et tutti qu’anti.
A moins que nos brillants fonctionnaires zélés et qu’il faut bien occupés pensent qu’il fera toujours aussi froid l’hiver ( sinon comment faire peur et taxer).
Moi je prévois l’éclatement d’une UE ruineuse, débile et castratrice et la fin de la dictature des fonctionnaires qui nous emm…. Comme disait Chirac.
Une solution : des manifestations type » non au 80 km/h
Le DPE c’est très bien parce que ça donne une idée sur l’état du bien, encore qu’il puisse être différent d’un diagnostiqueur à un autre, j’en ai même vu un qui ne savait pas se servir de son logiciel, mais c’est comme tout il y a des limites. Seulement ces élus ou ces fonctionnaires veulent toujours laisser une trace de leur passage, ils finissent donc par en faire trop et ils ne demandent jamais l’avis des professionnels ou alors des représentants de la profession qui s’occupent du syndicat ou de l’ordre professionnel mais qui ne sont plus proches des problèmes de tous les jours.