[L’œil américain] Macron champion international de l’impopularité, loin devant Biden

En cette période de sinistrose avancée, les Français auraient tort de désespérer. Bien sûr, il y a la dette qui s’envole, l'ensauvagement qui épouvante, l'école qui s'effondre et la Troisième Guerre mondiale qui frappe à nos portes. Reconnaissons-le, presque tout va mal. Oui, mais en France, et nulle part ailleurs, nous avons… Emmanuel Macron ! Un Président qui, avec sa pensée complexe, son « en même temps » et ses gants de boxe, permet à notre pays de rayonner sur la scène internationale.
Macron au sommet
C’est pourquoi il est vraiment dommage que la presse française ne se soit pas suffisamment fait l’écho d’une récente enquête d’opinion qui révèle que notre Président jupitérien est en passe d’établir un record international. Avec 71 % de mécontents, Emmanuel Macron se situe dans le Top 5 des dirigeants mondiaux les plus impopulaires. Devant lui, ils ne sont que trois : le Premier ministre japonais, suivi par le Premier ministre tchèque et le président sud-coréen. Ce qui laisse de l’espoir à notre cher Président. Avec encore trois ans de mandat, il lui est encore possible d'atteindre la première place.
Il faut y croire, car Macron est un battant. Ses photos de boxe, muscles saillants, mandibule offensive et regard félin, le démontrent. Et puisqu’il entre désormais officiellement dans la catégorie des poids lourds, ne doutons pas qu’il devienne un jour le Mike Tyson de la détestation populaire.
Aux États-Unis, le 28 mars dernier, le New York Times, dans son bulletin d’information, publiait les résultats du sondage sur les taux d’approbation des dirigeants mondiaux afin de rassurer son lectorat. Certes, Joe Biden est très impopulaire, reconnaissait l’auteur de l’article, mais (suivez mon regard) il y en a qui font bien pire. En photo d’illustration, on découvrait le président américain au premier plan avec, à ses côtés… Emmanuel Macron.
« Depuis au moins la Seconde Guerre mondiale, aucun président n’a connu un taux de désapprobation aussi élevé à ce stade de son mandat. Cependant, par rapport à ses homologues internationaux, Biden semble bien meilleur », expliquait le quotidien américain. Il est vrai qu’avec 54 % de mécontents, contre 71 % pour le Président français, Joe Biden retrouvait des couleurs. Comme disait l’autre, « quand je me regarde, je me désole ; quand je me compare, je me console ».
D’autres points communs
En réalité, l’impopularité est loin d’être le seul point commun à ces deux dirigeants. Si chacun fait face à de prochaines échéances électorales (européenne pour l’un, présidentielle pour l’autre), tous deux se présentent également comme des remparts de la démocratie face à leur adversaire désigné comme « populiste », d’extrême droite et suppôt de Poutine. Une perpétuelle invocation de la démocratie qui, quand on y pense, ne manque pas de piquant pour des présidents à ce point rejetés par leur peuple et qui paraissent alors bien peu représentatifs de ses attentes.
Autre point de comparaison, les coalitions électorales sur lesquelles s’appuient les deux présidents. Aux États-Unis, sur les décombres de la mondialisation heureuse et de la révolution woke, des transferts d’électorats se sont accélérés, ces dernières années, entre les deux partis avec le passage de l’Amérique périphérique des déclassés dans le camp républicain et, en sens inverse, le passage des élites blanches, urbaines et diplômées du côté démocrate. Un réalignement dont Trump s’est fait le catalyseur en imposant au Parti républicain son populisme qui à la fois défend le retour de l’emploi aux États-Unis, lutte contre une immigration incontrôlée et soutient, en politique étrangère, une approche « America First » non idéologique et transactionnelle.
En ce qui concerne le parti du Président français, Gilles Finchelstein, directeur général de la fondation Jean-Jaurès, notait, le mois dernier, que la majorité présidentielle n’arrivait plus en tête « que dans des catégories très minoritaires dans la population : celles dont le revenu mensuel net du foyer est supérieur à 5.000 euros ou dont le niveau de scolarité se situe à bac+5 ». Autre caractéristique de cet électorat, constatait-il, « ils sont très satisfaits de la vie qu’ils mènent (70 %, soit 27 points de plus que la moyenne) ».
Les candidats d’une oligarchie ?
On le comprend alors : loin d’être les défenseurs du dèmos, les deux dirigeants sont, avant tout, les protecteurs d’une minorité, de son idéologie et de ses intérêts. Comme le note l’universitaire américain Joël Kotkin, « les progressistes ont abandonné la classe ouvrière et embrassé les oligarques ». Ce qui permet de comprendre, comme il le remarque également, que le virage à droite que l’on constate dans l’opinion, de part et d’autre de l’Atlantique, traduit non pas un soutien au programme de libre-échange des partis conservateurs traditionnels mais bien, plutôt, « une réaction massive, mais souvent ambiguë, contre l’ordre oligarchique ».
Pour s’en convaincre, Kotkin cite une étude du Pew Research Center, publiée en septembre 2023, qui montre l’état d’esprit des Américains à l’égard de leur système politique. Seulement 4 % des adultes américains estiment qu’il fonctionne extrêmement bien ou très bien ; 23 % considèrent qu’il fonctionne plutôt bien. Par ailleurs, seulement 16 % des Américains déclarent faire toujours ou la plupart du temps confiance au gouvernement fédéral.
Pour ce qui concerne la France, les résultats du « Baromètre de la confiance politique », publiés par le CEVIPOF en février 2024, montre que 70 % des Français n’ont pas confiance dans la politique et qu’ils sont 68 % à considérer que la démocratie, en France, ne fonctionne pas bien.
Quels sentiments éprouvent alors les Français à l’égard de la politique ? Ils sont à 74 % négatifs : principalement de la méfiance et du dégoût. Aux États-Unis, 55 % des Américains disent ressentir de la colère continuellement ou souvent à propos de la politique, et 34 % de temps en temps. Ils ne sont que 11 % à répondre rarement ou jamais. En réalité, dans les deux pays, en se tournant vers les candidats de la droite dite « populiste », les électeurs ne cherchent pas à attenter à la démocratie. Ils veulent, plus simplement, la restaurer.
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69 commentaires
Pour paraphraser je dirais qu’il y a quelque chose de pourri dans cette démocratie francaise. Comment peut on imaginer qu’un tel personnage a pu être réélu alors que le mécontentement était déjà d’importance? L’électorat français est il masochiste…Cela alors n’augure rien de bon pour les évènements futurs et élections européennes. La survie de notre pays est en jeu. Quant à Bidden les ricains n’ont que ce qu’ils méritent.
Hélas, c’est bien notre pays qui est humilié sur le plan international. Et ce n’est pas le brillant ministre des affaires étrangères, incapable de s’exprimer en bon français qui va relever le niveau. Celui-là, il fallait déjà le trouver !
Jupiter ou Dieu est en fait Satan puisqu’il nous conduit directement en Enfer, un Enfer qui n’est pas pavé de bonnes intentions…
Et de ce fait, fier comme il prétend l’être, il s’en va quand, la tête basse ?
Oui ! Impopulaire avec les citoyens responsables ! Mais très populaire avec les rappeurs, les antillais et leur doigt d’honneur, les OQTF , l’islam… Aucun souvenir de quelqu’agression que ce soit sur sa personne par une racaille haineuse à l’égard de la France ! Tant mieux pour lui ! Mais en même temps ces mêmes barbares n’épargnent pas les Français blancs !
Enfin nous sommes premiers en quelque chose ! Merci Mr le Président
La Démocratie , c’est la corruption institutionnalisée . Faites en ce que vous voulez !
Impopulaire à 70%, je veux bien. Malheureusement réélu après cinq ans de destructions. A se demander si il ne serait pas, une fois de plus, réélu si un scrutin était lancé demain. A se demander également si les Français aiment ça ou si ils ne comprennent rien.
Elu pour un deuxième mandat sans même faire une campagne électorale il est impossible de ne pas penser que ces élections ont été truquées afin de maintenir ce bon à rien en place. Les français, en grand nombre, ne sont pas allés voter donc ils ont ce qu’ils méritent un homme (???) indigne de la fonction, prétentieux, autoritaire voire dictateur qui dirige seul un pays en voie de délabrement total voulu par lui et ses acolytes mondiaux. Que le peuple aille voter aux prochaines élections pour reprendre l’avenir du pays.
Excellent résumé de la situation dans laquelle on est !!
Ouf enfin un sondage qui me met de bonne humeur car il nous discupabilise devant bien des nations. La France est dans de mauvaises mains. Néanmoins, on oublie pas d’en vouloir aux électeurs de ce sinistre bonhomme qui ne cesse de ridiculiser notre pays et s’acharne à le détruire dans tout et partout. J’attends l’ardoise finale des JO. J’espère qu’il sautera dans la seine tout seul.
Chez Macron, sa prétention n’a d’égale que son incompétence.
Le podium n’est pas loin et tout en haut
Hier une émission télé avait pour sujet la monarchie espagnole. Il était dit que le Chef de l’ Etat, le roi donc, avait pour lui un Espagnol sur deux. A ce moment je pense à Macron et me dit que le roi d’Espagne est bien mieux apprécié que le Français, enfin….Français, je ne sais pas trop.
Tout ça est vrai, mais ce qui est non moins vrai, c’est que ce nuisible a été élu et surtout réélu ou laissé réélire, alors si nous ne sommes pas contents, prenons nous en qu’a nous.
Pensée complexe, donc supérieure aux simples d’esprit, Mozart de la finance, Jupiter, etc. Tous ces qualificatifs élogieux ont été massivement rapportés par une presse cynique, abreuvée de subventions, et bien sûr, mensongère. Ceux-là portent une grande responsabilité dans la descente aux enfers de notre pays. D’autres responsables, moins visibles parce que plus discrets aujourd’hui, sont les électeurs de Macron. Ceux qui ont « mal voté » en glissant dans l’urne un bulletin Le Pen ont dû adopter un profil bas et raser les murs pendant des années. Qui les a convaincus de trahison, de sottise et de manque de discernement ? La Macronie. Il est temps que la situation s’inverse. Bientôt, il sera de bon ton d’être électeur RN et « partisan du chaos » et les bien pensants devront ravaler leur arrogance. Juste retour des choses.
Personnellement je ne rase pas les murs et j’ai toujours clamé haut et fort que l’actuel Président était une erreur de casting et ce depuis le début – je reconnais également qu’aucune candidature ne » m’emballait » vraiment, mais je suis prête à donner une chance à celle ou celui qui me semble le ou la moins malhonnête, avec une position politique claire ( pas un mantra appris par cœur pour tromper le gogo !) – de toute façon, à présent si l’erreur se réitère la France ne sera plus qu’un souvenir pour les générations qui suivent;