L’euthanasie, c’est reparti ! Ne les appelez pas progressistes mais régressistes

Cette façon d'abréger la souffrance, même l'homme de Néandertal était capable d'y penser ! Si c'est ça, le progrès…
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« Il n’y a aucun besoin d’être un catho réac pour être contre l’euthanasie », a affirmé Michel Houellebecq - dont la parole est plutôt rare, en ce moment, au Figaro. Sans doute, mais il y a besoin d’être pour l’euthanasie quand on est progressiste. Cela fait partie de la panoplie. Et le texte revient à l’Assemblée ce mardi.

On n’arrête pas le progrès. Le progrès sociétal, s’entend. Celui qui permet de faire dire à un gouvernement aux allures de syndic de faillite qu’il avance. La PMA pour toutes, la constitutionnalisation de l’IVG et, maintenant, l’euthanasie, pensez, quel succès ! Avant, le progrès, c’était d’envoyer une fusée dans l’espace ou de soigner une maladie jusque-là incurable ; aujourd’hui, c’est un vote à l’Assemblée. Pour améliorer la vie, administrons la mort. Pas besoin de grands scientifiques ni d’équations compliquées pour ce genre de « progrès ». Michel Houellebecq considère que l’euthanasie est une « régression de civilisation » car, s'« [il croit] que l’envie de ne plus souffrir existe », il « pense que l’envie de mourir n’existe pas ». Comment lui donner tort ? Tuer son ami en fin de vie pour abréger ses souffrances, même l’homme de Néandertal, derrière son front bas, aurait pu l’imaginer et le mettre en œuvre. Si, à l’autre bout de la vie, on avait appliqué aux douleurs de l’enfantement cette façon primaire de raisonner, on aurait recommandé aux femmes de ne pas procréer. On a inventé la péridurale, c’est plus malin.

Où sera le curseur ?

Lorsqu’il y a un peu plus d’un an, le 11 mars 2024, Gabriel Attal avait annoncé que son gouvernement porterait ce texte à l’Assemblée, il avait eu ces mots : « Parfois, les soins ne suffisent plus. Parfois, malgré l’engagement et le dévouement de nos soignants, la vie n’est plus vraiment la vie. » Mais où sera le curseur ? À quel moment la vie ne sera-t-elle « plus vraiment la vie » ? C'est la question, éminemment subjective, et elle fait froid dans le dos. Dans son meeting, hier, le même Attal a pourfendu « l’Internationale réactionnaire » à laquelle il oppose les forces du progrès.

Réac, c’est le nom que l’on donne à celui que l’on veut disqualifier. C’était déjà le cas, au temps du communisme. Raymond Aron, en 1955, dans L’Opium des intellectuels, écrivait : « Radicaux et socialistes ne se sont réellement accordés que contre un ennemi insaisissable, la réaction. »

On le sait par avance, tous ceux qui tenteront de s’opposer à cette loi sur la « fin de vie », comme l’on dit pudiquement, se verront apposer cette étiquette infamante sur le front. Mais ce serait trop d'honneur que d'appeler le camp d'en face « progressiste ». Il n'est que régressiste.

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Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

85 commentaires

  1. À l’époque où l’Homme est apparu sur terre, la moindre maladie pouvait tuer, et sûrement parfois dans d’atroces souffrances. Il n’y avait de remèdes ni pour guérir, ni pour soulager les douleurs. Pourtant je ne sache pas qu’on achevait les malades à coups de massue, ou qu’on les étranglait. Aujourd’hui on peut faire ce qu’il faut pour apaiser la fin de vie et on veux tuer les malades. Est-ce que c’est un progrès de la civilisation?

  2. De quel droit ces gens parlent au nom des souffrants en fin de vie ? Pour quelques très rares cas ouverts au système médiatique, on légifère. Les médecins expliquent ouvertement que cette loi est inutile . Ils endorment lorsque demandé ou nécessaire, avec les consentements attendus. La souffrance devient transparente dans ces derniers instants. Pour quelles raisons alourdir à nouveau et inutilement notre système législatif, ce qui entrainera fatalement de nouveaux jugements ?
    Ajoutons à ce qui est cité, PMA, IVG, ce qui se fait sous table, la GPA sous le regard « aveugle » de Macron.

  3. Avant de penser à provoquer la fin de vie, il faudrait améliorer les conditions d’accès aux soins palliatifs. Pour l’instant le compte n’y est pas. L’accès est encore trop limité. Après la nécessité de procéder à la fin de vie se posera d’elle-même.

  4. J’ai eu quelques patients atteints de SLA (maladie de Charcot), qui, au bout du rouleau, sont allés mourir à l’étranger là où l’euthanasie leur était proposée. L’absence de loi en France n’y a rien changé.
    Dans la maladie il n’y a pas que la souffrance physique, qui elle peut être soulagée … il y a parfois d’autres aspects auxquels il est plus difficile de répondre.
    La demande est bien réelle, mais la réponse me fait peur, c’est vrai. Nos dirigeants vont certainement nous pondre la pire des lois. Comme d’habitude.

    • « Dans la maladie il n’y a pas que la souffrance physique, qui elle peut être soulagée … »
      Certes, selon Cecily Sanders, il a la douleur psychologique, sociale et spirituelle (aux quelles on a ajouté il y a une vingtaine d’années la douleur de l’entourage qui retombe sur le malade).
      C’est pourquoi les équipes de soins palliatifs sont multi-professionnelles, avec des psychologues, des assistantes sociales, des aumôniers (de toutes religions et laïcs pour aider toutes les croyances)
      Et, lorsque cette douleur totale est prise en charge, la demande d’euthanasie disparaît. j’en suis certaine, j’ai travaillé tellement longtemps auprès de ces malades.

  5. ben moi je viens juste de voir agoniser mon papa à l’hôpital pendant 3 semaines et je me suis bien juré que JAMAIS je n’en passerais par là ! dus-sais je perdre quelques mois de vie pour me donner les moyens d’en finir dignement avant d’être dans l’impossibilité physique de le faire !

  6. Notre société est décadente à plus d’un titre et dans bien des secteurs d’activité, l’Europe politique en est le fer de lance. { A qui veut régénérer une société en décadence on prescrit avec raison de la ramener à ses racines. } Pape Léon XIII .

  7. Une société  »tourneboulée » qui défend le bien être animal et veut euthanasier les hommes . Qui sont les humains et qui sont les bêtes ?

    • « Qui veut faire l’ange fait la bête », cette phrase de Pascal est on ne peut plus appropriée.

  8. Petite question : vu l’état catastrophique de la France à tous les niveaux, n’y a t-il pas d’autres sujets plus brûlants actuellement que celui de remettre sur le tapis le débat sur une loi concernant l’euthanasie, alors que l’on sait que cette future loi va diviser encore un peu plus une France déjà suffisamment irréconciliable. Nos parlementaires n’ont vraiment pas beaucoup le souci de l’intérêt général de leur pays.

    • C’est un sujet très important qu’il ne faut pas traiter avec des postures et des anathèmes. La crai te justifiée et que des groupes malsains ou faisant référence à d’autres idéologies, s’emparent du sujet.

  9. l euthanasie c est la légalisation de l assassinat il faut par tous les moyens eliminés les gueux

    • tellmeent exact.
      Il suffit cependant de faire ses directives anticipées en précisant que l’on ne ceut pas être assassinés;

      Comme il faut les refaire tous les 3 ans, il suffit de les faire devant Notaire (cela coute 150€ destinés à l’Etat!) mais cela correspond à un testament. Ainsi, la personne de confiance peut demander une autopsie, et ensuite porter plainte contre l’établissement et celui qui a prescrit la « dose » !

    • Les soins palliatifs devraient suffire. Mais certains sont pressés de se débarrasser des vieux, économies des pensions, donc économies de l’État pour mieux placer l’argent ailleurs, sur l’immigration, par exemple ou la paye de la « haute classe », héritages plus rapides…

  10. Mon grand-père, très riche, n’en fini pas de mourir. Je vais l’emmener en promenade. C’est bien ce progrès, maintenant il va y avoir le renouveau des bourreaux pour tuer en toute légalité. Mais Dieu qu’est-ce qu’on en fait ? Attention on va commencer par adorer des bêtes… De toute façon nous sommes à la fin d’une civilisation !

    • Si votre grand père est très riche, vous allez avoir beaucoup de taxes sur l’héritage… Macron et son ministre des finances se frottent déjà les mains : ça va tomber plus vite dans la poche de l’état.

    • c’est une évidence. Nous avons vu des familles se battre (verbalement) devant la chambre du malade pour le partage des biens alors que la personne est encore vivante.

  11. Le serment d’Hippocrate, avec ses nouvelles lois sur avortement et l’euthanasie, est bafoué ! Cette loi est portée par des bien-portants, mais qu’en sera t-il lorsqu’ils seront un jour concernés ? Que deviendront ceux qui sont atteints par la maladie d’Alzheimer ? Etc…
    Les lois Veil et Leonetti, ont été détournées de leur objectif premier, on a ouvert la boîte de Pandore et cela amènera à des dérives effrayantes qu’on le veuille ou non.
    Ce gouvernement aura semé la mort, point d’hymne à la vie. Cela touche à notre intimité, c’est trop personnel, avoir un avis aussi tranché , or le jour viendra où nous serons confrontés à cette souffrance et souvent la vie est bien plus forte que tout , il suffit d’écouter les témoignages des personnels soignants des soins palliatifs pour s’en convaincre. Nous vivons une société de l’inhumanité ! Point de réflexion religieuse, anthropologique, philosophique ! Effrayant !
    A défaut de régler les problèmes de sécurité, de pouvoir d’achat, de l’état de notre pays exsangue économiquement , socialement, on prépare des lois sociétales mortifères

    • « Nous vivons une société de l’inhumanité ! Point de réflexion religieuse, anthropologique, philosophique ! Effrayant ! » = oui c’est effrayant.

  12. Vous ne trouvez pas qu’en France il y a de plus en plus de « réacs » comme ils disent et fiers de l’être parce que la réaction est toujours plus noble que la soumission

  13. La loi actuelle permet de soulager les souffrances et d’accompagner les malades jusqu’au bout. L’état doit la faire appliquer partout et pour cela créer des services de soins palliatifs partout. La parole d’un bien portant qui dit « préférer mourrir » n’est plus la même lorsqu’il se trouve en situation de fin de vie ; à ce moment-là il réclame de ne plus souffrir et de l’accompagnement. Aujourd’hui l’état ne se donne pas les moyens de répondre à cette demande.

  14. Les progressistes s’en prennent au plus faibles. Les enfants d’abord, avec la constitutionnalisation de l’IVG. Les personnes âgées, enfin, avec l’euthanasie. Cette idéologie est mortifère.

    • Ils voient les bénéfices en euros. En effet, que rapporte un malade? Rien, il coûte! Une personne âgée = rien, elle coûte!
      Un avortement? On a des pièces de rechanges gratuites et des cellules pour travailler dessus et filtrer, par exemple avec les cellules rénales, les produits dont on va se servir pour faire des injections (dont celles qui ont été à la mode ces dernières années)

  15. EUTHANASIE.

    Euthanasie et avortement, ne sont-ce pas des moyens d’éliminer la France par les deux bouts?

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