Loi Immigration : les universités françaises rejouent l’appel de Londres

France Universités et une centaine de présidents d’établissements d’enseignement supérieur font part de leur inquiétude.
sorbonne

On sait que papy faisait de la résistance, c’est maintenant aux universités françaises de s’y mettre ! Après l’adoption du projet de loi Immigration en commission mixte paritaire le 19 décembre dernier, les levées de boucliers ne se sont pas fait attendre. Hommes politiques, artistes ou universitaires s’insurgent contre une loi adoptée par l'Assemblée qui respecte la volonté majoritaire des Français. Dans un communiqué du 20 décembre, la structure France Universités, qui « rassemble les dirigeants des universités et établissements d'enseignement supérieur et de recherche afin de porter la voix et les valeurs », accompagnée d'un peu moins d’une centaine de présidents d’établissements d’enseignement supérieur, ont fait part de leur « vive inquiétude » devant un texte de loi qui vient « s’attaquer aux valeurs sur lesquelles se fonde l’université française : celles de l’universalisme, de l’ouverture et de l’accueil, de la libre et féconde circulation des savoirs, celles de l’esprit des Lumières »… L'heure est grave, on en tremble.

Des prises de position loin d’être approuvées par tous

Les professeurs de nos chères universités, pour l'instant, restent cois. Deux d’entre eux ont accepté de nous parler, sous couvert d’anonymat. « Exprimer publiquement un point de vue contraire à la présidence, c’est s’exposer aux foudres des collègues et de certains étudiants », nous explique un professeur de sciences sociales à Sorbonne Université, qui ajoute que « ce n’est pas le rôle de la présidence que de prendre position sur des sujets aussi clivants ». Professeur des universités depuis plus vingt ans, l’homme est sidéré : « Je ne vois que deux explications plausibles à cette prise de position : calmer le jeu pour éviter un blocus des étudiants ou alors la présidente de Sorbonne Université (qui a cosigné le texte, NDLR) le pense au plus profond d’elle-même, dit-il. Dans les deux cas, c’est navrant. »

Favorable à une certaine préférence nationale en matière de services publics, l’homme ne comprend pas que le système universitaire prévoie autant de droits pour les étrangers : « Les pays les plus attractifs ont les systèmes éducatifs les plus coûteux, remarque-t-il, et ça n’a pas l’air de faire fuir les étudiants étrangers, bien au contraire ! » Pour le professeur, la vraie préoccupation, c’est celle de la précarité étudiante des nationaux : « L’université fait largement sa part pour diffuser les savoirs, poursuit-il. Occupons-nous de nos concitoyens qui se voient refuser une bourse, les conduisant dans des situations de grande précarité. »

Un avis que partage largement un enseignant de l’université de Nantes, agacé par le communiqué conjoint de la présidence. « Le 24 novembre dernier, le conseil d'administration de Nantes Universités adoptait une motion par laquelle il exprimait sa vive inquiétude à la lecture de certaines dispositions adoptées en première lecture par le Sénat », commençait l'instance dirigeante de l'université, qui a donc appelé les députés du territoire à « ne pas adopter » le texte législatif. Une démarche réitérée le 19 décembre. Conclusion : l'équipe « fera tout son possible pour que le service public de la connaissance reste ouvert sur le monde et non réservé à quelques privilégiés ». Entre ici, Jean Moulin !

Mais à Nantes, notre professeur en pharmacie n'est pas dupe. « La phrase "service public de la connaissance reste ouvert sur le monde et non réservé à quelques privilégiés" est totalement lunaire dans la mesure où, de tout temps, nous avons accueilli à l'université des étudiants "de souche" d'origine modeste à très modeste, rappelle-t-elle. On peut même dire qu'actuellement, c'est encore plus vrai puisque les jeunes de milieux plus favorisés intègrent des prépas. »

Le secondaire loin d’être épargné

De l'université au lycée, il n'y a qu'un pas et une manipulation (facile) de plus. Paris, Marseille, Lyon, Angers, Nantes… autant de villes qui ont été touchées au matin du vendredi 22 décembre par des blocus de lycées, empêchant des centaines d’élèves d’assister à leurs cours. Pour montrer leur opposition au projet de loi, des dizaines de lycéens excités par les syndicats ont souhaité témoigner leur « solidarité aux sans-papiers ! »

En démarrant les hostilités contre la loi Immigration la veille des vacances de Noël, les agitateurs savaient que la lutte ne serait pas vaine : elle aura au moins obtenu... un jour de vacances supplémentaires !

Vos commentaires

26 commentaires

  1. L’université a de tous temps été un foyer de contestation, un lieu de débats enflammés, un lieu où il y a encore peu de temps on respectait celui qui ne partageait pas vos convictions à condition bien sur d’argumenter. Aujourd’hui argumenter contre l’avis d’autrui vous vaut d’être traité de facho. Curieuse évolution dans un lieu où l’on évoque à tout propos la démocratie.

  2. Le coût annuel qu’un étudiant doit payer pour aller à l’université est de plus de 10 000 euros non remboursables en Angleterre et les étudiants étrangers continuent à venir en grand nombre depuis l’application de cette obligation financière. De quoi se plaignent ces universitaires français, qui veut dire caution veut dire remboursement un jour.

  3. Il faut reconnaître une qualité à cette gauche bobo : elle sait faire et provoquer beaucoup de bruit et d’agitation. Nous n’en vivrons pas les conséquences à court terme. Mais il possible d’extrapoler. Une invasion migratoire significative, ce qui est programmé par nos dirigeants, une prise de pouvoir par les urnes, une libanisation suivie d’un régime talibanais. Les enfants et petits enfants de ces bobos en seront très certainement heureux.

  4. Sous la tunique de lin blanc immaculé ce n’est qu’une question de fric, et de postes à créer pour caser les petits copains du syndicat (SNSEUP). En effet le systèmes de répartition des budgets de fonctionnement et des postes alloués à chaque université (normes SAN REMO puis SYMPA) est en partie fonction du nombre d’étudiants. Et donc il n’est pas rare que dans les cours et les examens de premiers cycles 20 à 25 % d’étudiants étrangers soient absents. Sachez qu’il n’y a pas plus  »fricard » qu’un socialo- gaucho !

  5. Lutter pour la solidarité avec les hors la loi c’est pas très brillant comme moralité. la meilleurs université Française arrive au 15ième rang mondial, Paris Sciences et lettres, les présidents au lieu de travailler pour les améliorer sont contre l’avis des Français à croire qu’ils se moquent de leur place.

  6. Si ces gens là faisaient moins de politique et un peu plus leur métier, la France et les étudiants s’en porteraient mieux.

  7.  » l’esprit des Lumières »  » Il y a 40 ans que « les lumières » se sont éteintes. Et je crois bien que c’est pour toujours. Celles-ci se sont transformées en intolérance, inconscience et lâcheté.

  8. Les universités et les facs n’ont aucun intérêt ni aucune utilité pour le pays. Il faudrait peut-être les fermer définitivement. Elles ne forment pas pour alimenter les fameux « métiers en tension ». Au contraire, elles alimentent des filières de pseudo-métiers absolument inutiles au pays.

  9. Les fonctionnaires sont censés faire fonctionner ce pays selon les règles choisies par le plus grand nombre, et devraient éviter de les commenter parce qu’elles heurtent leurs opinions politiques « éclairées ». Marre de tous ces gens qui ne savent pas se tenir à leur place, surtout dans l’enseignement. Ils doivent former les gens indispensables au fonctionnement de notre pays avant toute chose, et pour le fonctionnement de l’Afrique, qui soit dit en passant semble de moins en moins nous apprécier, on verra, une fois nos besoins satisfaits, s’il reste de quoi financer des étudiants dans les filières qui lui sont vitales.

    • Les étudiants africains sont étudiants très longtemps et pour certains jusqu’à l’âge de la retraite…..

  10. Marre de payer pour des crétins et le reste du monde ! Mesure urgente ( après les élections ) : l’année à 12000€. Ça va calmer et écrêmer.

    • comme dans les écoles de commerce là ou les élèves étrangers ne triplent pas toutes les années comme cela se pratique à la fac !

  11. Comme le disait sur Cnews Monsieur De Villiers … pour rappel tous ces artistes sont tous nourris grâce aux subventions récoltées par l’état taxant les œuvres étrangères … les parasites nourris grâce à la préférence nationale !!!! PAF le chien

  12. Ah, ces étudiants au grand coeur qui disent « témoigner de leur solidarité aux sans papiers », mais qu’attendent ils pour aller aider les pays d’où sont originaires ses migrants pour apporter leur aide afin que ces pays trouvent prospérité. Non, ce serait trop dur pour eux, jeunes habitués à obtenir un bac dévalué qui ne représente même pas un certificat d’étude des années 60. Entre assistés, il faut s’unir, voilà leur seul crédo. Ce n’est pas avec de tels étudiants que la France sera prête à rembourser sa dette.

  13. Il y a bien longtemps que la gauche a totalement détruit le principe fondamental en démocratie de la neutralité des services publics. Que ces universitaires puissent être, à titre personnel hostiles à la loi, c’est parfaitement leur droit. Mais es qualité d’universitaire ils n’ont pas à faire connaitre leur opinion. Ces gens sont persuadés que leur haut niveau d’études les rendraient plus aptes que M. Dupont et que Mme Durand à avoir un avis éclairé sur tous les sujets. Une telle idée est profondément totalitaire. En démocratie, la voix de M. Dupont et celle de Mme. Durand ont la même valeur que celle de Mme Le Professeur de Socialo-démagogie ou de M. Le Professeur de Trotskysto-Fumisterie. Ce qui est fascinant ici, c’est de constater que ces gens qui se revendiquent d’une prétendue égalité qui devrait exister en les Français et les étrangers en France, ne se rendent absolument pas compte du caractère totalement inégalitaire de leur démarche.

  14. Nous savons tous types quels étudiants manifestent . Dirigeants d’université , professeurs , directeurs d’écoles n’ont pas à faire de la politique sur la place publique . D’ailleurs combien sont ils réellement à s’opposer à cette loi , une minorité qui une fois de plus sème la zizanie .

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